Travailler à Okayama

Okayama
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Actualisé 2022-10-26 07:22

On l'appelle « le pays du soleil ». Idéalement situé entre Fukuoka, Hiroshima, Tottori, Osaka et Kyoto, Okayama est une place prisée des entreprises. Une aubaine pour les locaux et étrangers qui souhaitent y travailler. Quels sont les secteurs clés de la ville et de la préfecture ? Comment y chercher du travail ? Guide pratique pour vivre et travailler à Okayama.

Cartographie d'Okayama

Situation géographique

La préfecture d'Okayama se trouve dans la région du Chûgoku, à l'ouest de Honshu, la plus grande île du Japon. Okayama est entourée par trois grandes préfectures : Tottori au nord, Hyôgo au nord, Hyôgo à l'est, avec, juste à côté, le Kansai, et Hiroshima à l'ouest. Au sud-ouest, c'est l'île de Kyushu et la préfecture de Fukuoka. Au sud de la préfecture d'Okayama, la mer intérieure Seto. Qui dit grandes préfectures, dit grandes villes. Okayama, ville côtière et chef-lieu de la préfecture du même nom, est donc entourée par Fukuoka, Tottori, Hiroshima et Osaka. Une position stratégique idéale pour les entreprises et les travailleurs, locaux comme étrangers. Accessible, la ville d'Okayama possède son aéroport, qui la relie à celui de Fukuoka, de Kyoto et d'Osaka, sans compter les liaisons internationales.

Population

La préfecture d'Okayama compte un peu plus 1,8 million d'habitants, répartis sur 25 districts. Après une hausse régulière au milieu des années 90 (environ 1,9 million d'habitants), la population commence à décroître sensiblement à partir de 2010. La décrue est nette dans les villes de Tsuyama, Takahashi, Niimi, Kasakoa ou Bizen. En 15 ans, elles ont perdu respectivement 13 680, 14 043, 11 812, 14 390 et 12 535 habitants. Toutes les villes d'Okayama ont perdu des habitants, sauf Kurashiki et le chef-lieu Okayama. La capitale compte 724 691 habitants. Kurashiki, au sud-ouest, non loin d'Okayama, en compte 474 592. Kurashiki a gagné 20 974 habitants en 15 ans. Okayama en a gagné 3 fois plus : 61 345.

Dans la ville d'Okayama, les 40-49 ans sont les plus nombreux (103 819 habitants), suivis par les 50-59 ans (87 210 habitants) et les 70-79 ans (85 229 habitants). Les 30-39 ans arrivent 5e (80 856 habitants) derrière les 60-69 ans (79 702 habitants). Preuve supplémentaire du défi démographique auquel le Japon doit faire face. (chiffres : Bureau des statistiques du Japon)

Les étrangers à Okayama

La ville d'Okayama compte 8048 étrangers en 2021. La ville a perdu 905 résidents étrangers en 1 an. Cette baisse de la population étrangère s'observe dans toutes les autres régions du Japon. Conséquence de la crise sanitaire, le pays compte environ 2,8 millions d'étrangers en juin 2021. C'est 3,7 % de moins qu'en décembre 2019. Dans le même temps, des territoires japonais ont aussi gagné des résidents étrangers. Kurashiki, la voisine d'Okayama, en a gagné 47. (chiffres : Services de l'Immigration de l'Agence du Japon)

Histoire d'Okayama

Pourquoi dit-on « pays du soleil » ?

Dans la préfecture de l'ouest du Japon, le soleil brille environ 277 jours par an. Le climat est doux. Il fait, en moyenne, 9° en hiver, et 32° au plus fort de l'été. Les précipitations sont modérées. Ce bon équilibre explique le surnom de la préfecture, et la richesse de son agriculture. On se presse dans les fermes pour faire le plein de raisins et de pêches.

Le pays de Momotaro

Zoom sur la ville d'Okayama (littéralement « à l'intérieur de la montagne »). C'est là qu'est née la légende de Momotaro. Au Japon, Momotaro est une institution. Ce personnage du folklore fait partie intégrante du quotidien des Japonais. Momo signifie « pêche ». Tarô est un prénom que l'on donnait très souvent au fils aîné (il a depuis perdu en popularité auprès des jeunes générations). La légende de Momotaro viendrait d'Okayama. La capitale a capitalisé sur l'histoire pour proposer festivals, onsen, attractions et musées « Momotaro ». Un business florissant, qui profite au tourisme et fait parler de la ville.

Oyakama, Kôrakuen et le château

Autres joyaux qui profitent au tourisme de la ville : le jardin de Kôrakuen et le château d'Okayama. Oyakama se « divise » en deux grands quartiers : le quartier commercial et d'affaires et le quartier historique. Le premier, situer dans le centre-ville, accueille centres commerciaux et autres galeries marchandes. Le second invite à la contemplation et à la découverte de la culture. Kôrakuen est l'un des plus beaux jardins du Japon. Il fait la fierté des locaux et passionne les amateurs de nature. Un peu plus loin se dresse « Ujo », le château du « corbeau noir » d'Okayama. L'édifice doit son nom aux planches noires recouvrant ses murs extérieurs. Il s'oppose à son voisin de Himeji, « le château du héron blanc », référence à la blancheur de ses parois extérieures.

Le marché économique de la préfecture d'Okayama

L'économie d'Okayama repose sur plusieurs secteurs : le textile, l'industrie automobile, l'agriculture ou encore le commerce. Des secteurs dynamiques, et autant de possibilités d'emploi pour les étrangers souhaitant travailler à Okayama.

Les partenaires commerciaux d'Okayama

Les principaux partenaires commerciaux de la préfecture sont la Chine, la Corée du Sud, Taïwan, les États-Unis, l'Arabie Saoudite, l'Australie, le Koweït et l'Indonésie. En 2021, la préfecture a surtout exporté vers la Chine pour 22,2 milliards de yens. Les autres principales exportations ont concerné la Corée du Sud (16,2 milliards de yens), Taïwan (10,1 milliards de yens), les États-Unis (7,9 milliards de yens) et la Thaïlande (7,2 milliards de yens). Côté importations, la préfecture a principalement commercé avec l'Arabie Saoudite, à hauteur de 65,2 milliards de yens. Il a aussi acheté à l'Australie (50,6 milliards de yens), au Koweït (31,8 milliards de yens), l'Indonésie (26,8 milliards de yens) et les États-Unis (19,5 milliards de yens).

L'import-export à Okayama

La préfecture est la 13e exportatrice et la 8e importatrice du Japon (chiffres 2021). Parmi les principales importations, les huiles de pétrole, les huiles de minéraux, les minerais et concentrés de cuivre, les minerais de fer… Les exportations ont surtout concerné les cathodes de cuivre, du fer, de l'acier, des produits pétroliers…

Intérêt pour rechercher un emploi à Okayama

Le marché du travail japonais reste difficile d'accès. On parle ici de métiers « à durée indéterminée » permettant d'obtenir un visa de travail. Les petits boulots ne sont pas concernés. Connaître l'étendue et la structure du marché d'Okayama aide tout d'abord à se positionner. Pas besoin de décortiquer le marché à fond. Les grandes lignes feront, par ricochet, un état des lieux sur ses propres capacités et limites. Par exemple, maîtriser le japonais et l'anglais est indispensable. Parler, en plus, arabe, coréen, thaïlandais ou d'autres langues peut ouvrir davantage de portes selon les domaines (relations internationales, import-export, finances, commerce, etc.).

Aujourd'hui, de nombreux étrangers parlent parfaitement japonais et anglais. Sur quelle base l'entreprise validera-t-elle le CV de tel expatrié plutôt que tel autre ? Maîtriser une 3e voire une 4e ou une 5e langue peut faire la différence. Connaître les subtilités du marché économique d'un autre pays pèse aussi dans la balance, selon le secteur d'emploi visé.

Les grandes entreprises de la ville d'Okayama

La ville est un hub pour de nombreuses entreprises. Advanet est un leader de la production de matériel informatique 100% made in Japon, du design à l'assemblage. Biz-creation est un pro des IT, de l'information et du management. Management aussi pour la Keii holdings, qui travaille aussi dans la gestion de filiales, la gestion d'actifs et les activités de sous-location. Olba Healthcare Holdings est spécialisée dans la production de matériel médical.

Côté industrie, Metakote fabrique des pièces en caoutchouc et en métal pour le marché automobile. Dans le commerce, le géant AEON s'impose depuis 2014, date d'ouverture de son centre commercial à Okayama. C'est l'un des plus grands du Japon. Deux autres grands noms ont leurs magasins en ville : Takashimaya (à côté de la gare d'Okayama) et Tenmaya (près du jardin Kôrakuen). Tenmaya est une institution, connue notamment pour son large choix de fruits locaux.

Travailler dans l'agriculture

L'agriculture à Okayama

Gros plan sur la préfecture. Le pays du soleil est aussi le pays des fruits et légumes. À Okayama, on cultive des pêches blanches et dorées. L'Okayama Agricultural Research Institute a développé sa propre variété : l' « Okayama Yume Hakutou ». Okayama a aussi sa propre variété de raisins blancs et noirs : « Muscat of Alexandria » « Pione » « Aurora Black » « Seto Giants »… Idem pour les poires, avec la « Passe Crassane » ou la « Yari ». Côté légumes, la préfecture cultive des aubergines, des tomates, des asperges et des poireaux jaunes, sa spécialité. Le pays du soleil est aussi celui du soja et du riz. Pour le soja, Okayama a développé son « Black Soybean ». Pour le riz, elle a développé 3 productions locales : « Asahi rice » « Omachi rice » « Himenomochi ». La ferme Easyfarm, sur les plateaux de Kibi, au centre d'Okayama, est unique en son genre. Dynamique et innovante, elle est aussi jeune (la moyenne d'âge est de 30 ans).

L'agriculture : un marché innovant

Contrairement aux idées reçues, l'agriculture a toujours été à la pointe de la technologie et au carrefour de nombreux métiers : l'industrie, avec la création de machines agricoles, la recherche, l'ingénierie, la santé, les bioénergies, la construction, la vente, le marketing… Sans oublier, bien sûr, les métiers directement liés à la terre. Les agriculteurs et éleveurs innovent aussi. Les enjeux climatiques créent de nouveaux défis et ont accéléré la création de nouveaux métiers comme celui de chargé de communication marque responsable ou de chef de projet sourcing durable.

Travailler dans l'industrie textile

Dans la préfecture d'Okayama, le textile est roi. Il faut remonter à l'ère Edo pour comprendre les origines du succès. À l'époque, les terres de Kojima et de Kurashiki sont asséchées pour créer des cultures de coton et équiper les corps militaires et maritimes. La teinture vient bientôt s'ajouter au textile, et conforte la position d'Okayama. Dès le début du 20e siècle, la préfecture devient le fournisseur des établissements scolaires. Elle produit jusqu'à 70 % des besoins nationaux. Okayama s'adapte à la révolution du synthétique (années 50). Observant les nouvelles tendances, les artisans s'inspirent du célèbre jean américain, avant de développer leur propre technique, issue de leur savoir-faire ancestral. Le jean japonais est né. Le succès est national, et bientôt mondial. Okamoto textile, Hishimoto, Sotoh group, Tango Weaver Union, Kurashiki Hanpu Canvas ou JFA&C Selection font partie des grandes entreprises textiles d'Okayama.

Le textile : un secteur en constant renouvellement

Envie de travailler dans le textile ? Comme pour l'agriculture, les métiers du textile et de la mode ne cessent de se réinventer. Privilégier les tissus naturels plutôt que le synthétique, lutter contre la fast fashion et le green washing… Le textile et la mode touchent des sphères d'emploi bien plus larges que leur définition stricte. Communication, merchandising, comptabilité, contrôle qualité, analyses data, gestion des réseaux sociaux, sans oublier, bien sûr, les métiers créatifs comme modéliste, ingénieur textile, couturier, maroquinier, responsable de collection ou responsable de production.

Autres bastions d'emploi

Le tourisme et l'enseignement sont aussi de grands fournisseurs d'emploi. Avec le tourisme, on pense aussi à l'hôtellerie, la restauration, le divertissement. Métiers de la traduction, de l'interprétariat, de l'animation, de la communication, du marketing, de la vente, de la publicité, du développement web, de l'informatique, de l'administration, de la comptabilité, de l'accueil… Là encore, les débouchés potentiels sont nombreux. La préfecture d'Okayama est hub touristique bien placé, entre Kyushu, le Kansai et Shikoku.

Concernant l'enseignement, où l'on retrouvera les emplois en contact direct avec les élèves, les métiers administratifs, ou de la communication.

Comment chercher un emploi à Okayama ?

Le pays du soleil recrute, mais encore faut-il accéder à ses offres. Comment trouver des offres d'emploi pour travailler dans la préfecture ou la ville d'Okayama ?

Avec quel statut êtes-vous venu au Japon ?

Tout d'abord, un état des lieux s'impose. Votre statut vous permet-il de travailler ? Et si oui, êtes-vous limité ? Si vous possédez un visa étudiant ou un permis vacances travail (PVT), vous ne pouvez travailler que 28h par semaine, avec interdiction d'être employé dans le milieu de la nuit. Avec un visa touriste, vous n'avez pas le droit de travailler au Japon. Le PVT ne dure qu'un an, après quoi vous devez quitter le pays. Exit donc les emplois à durée indéterminée. Pour travailler sur le long terme, il vous faudra un visa de travail.

Pourquoi le Japon ?

La question peut sembler étrange, mais il faut se la poser. On a parfois une vision idéalisée ou erronée du pays d'expatriation. Pourquoi êtes-vous parti ? Pourquoi avez-vous choisi le Japon ? Le but n'est pas de trouver une réponse définitive, mais d'orienter votre recherche d'emploi. Certains étrangers veulent simplement avoir une nouvelle expérience professionnelle. D'autres rêvent du Japon depuis longtemps. D'autres encore ont des compétences spécifiques dans un domaine prisé au Japon. Vous pouvez aussi ne pas vraiment savoir, et avancer au fur et à mesure (mais vous savez au moins que vous cherchez un visa de travail).

Parlez-vous japonais ?

À Okayama comme partout ailleurs au Japon, les offres d'emploi sont là, mais pas toujours visibles. Le marché de l'emploi japonais reste difficile d'accès, même pour des diplômés expérimentés parlant la langue. Parler japonais n'est plus si « phénoménal » que ça. Les années ont passé, et des milliers d'étrangers parlent japonais aujourd'hui. Demandez-vous pourquoi une entreprise vous recruterait vous plutôt qu'un autre. Parlez plusieurs langues, à commencer par le japonais (un passage obligé pour votre intégration professionnelle et dans la vie quotidienne), et l'anglais. Développez des compétences utiles pour le secteur que vous visez.

Travailler au Japon : les conseils en plus

Valorisez vos expériences, même non professionnelles : travail dans une association, un club sportif, culturel, etc. Aujourd'hui, les hard skills (compétences techniques) comptent autant que les soft skills (savoir-être).

Développez votre réseau professionnel et informel. Participez à des forums pour l'emploi, des meetings, des webinaires… rejoignez des groupes sur les réseaux sociaux. Socialisez aussi en dehors du travail : clubs sportifs, culturels, etc. Recréez votre « petit monde » au Japon.

Pas de panique si le métier de vos rêves tarde à venir. Prenez patience, maximisez vos points forts et travaillez vos points faibles. Vivez votre aventure japonaise en mettant toutes les chances de votre côté.

Liens utiles 

EasyFarm (en français)

Career Cross (en japonais)
Guide de tourisme officiel d'Okayama (en français)
Chambre du commerce et de l'industrie (en japonais)
 

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