Comment s'adapter à la culture de Tokyo

culture a Tokyo
Shutterstock.com
Actualisé par Trang Ho-Ang le 25 juillet, 2024

S'excuser, remercier, s'adresser à un inconnu, à son patron ou à sa famille, parler, se déplacer : comment garder ces automatismes si vous voyagez dans un pays dont la culture est totalement différente de la vôtre ? Comment s'adapter à la culture locale à Tokyo ? Voici un guide qui se concentre sur Tokyo, mais dont les conseils sont applicables partout au Japon.

L'art de s'excuser à Tokyo

Au Japon, la politesse est un art en soi, aussi, le japonais est l'une des langues les plus courtoises au monde. Les mots utilisés pour s'excuser le sont également dans d'autres circonstances. Voici une courte liste et une explication de ces nuances.

Sumimasen (すみません)

On utilise l'expression « Sumimasen » pour dire « excusez-moi » dans de nombreuses autres situations de la vie quotidienne : entamer un dialogue, envoyer un message, témoigner du respect, de la gratitude et de la politesse, dire merci, s'adresser à un supérieur, à une personne âgée ou à un étranger.

Dans le langage courant, au lieu de « sumimasen », vous pouvez dire « suimasen » lorsque, par exemple :

  • Vous croisez quelqu'un dans la rue ;
  • Vous sortez du métro, du train ou de la foule ;
  • Quelqu'un vous tient la porte/vous laisse passer ;
  • Vous demandez des informations ;
  • Vous approchez quelqu'un dans la rue ;
  • Quelqu'un vous rend service ;
  • Quelqu'un vous aide (par exemple, à trouver votre chemin) ;
  • Vous avez commis une erreur ;
  • Vous appelez un serveur dans un restaurant, un employé de magasin, etc.

Gomen Nasai (ごめんなさい)

Cette expression familière utilisée entre amis et parents signifie « pardon » et indique que vous avez commis une erreur. Contrairement au « sumimasen », il ne s'utilise pas pour s'adresser à quelqu'un dans la rue ou pour commencer une phrase. « Gomen Nasai » exprime le souhait d'être pardonné.

Expressions dérivées de « gomen nasai » :

  • gomen = désolé !
  • gomen ne : je suis désolé ! Visualisez la particule « ne » comme un émoticône apaisant. Placé à la fin d'une phrase, le « ne » sert à atténuer ce qui est dit.

Shitsurei shimasu

Le terme « shitsurei » signifie « grossièreté ». Par conséquent, le mot est utilisé pour dire « J'ai été impoli » comme dans « Veuillez excuser mon impolitesse ». L'expression « shitsurei shimasu », considérée comme polie, doit être utilisée lorsque vous parlez à un supérieur. Vous pouvez également dire « shitsurei itashimasu ». 

Môshiwake gozaimasen (申し訳ございません)

Le terme signifie littéralement « Je ne sais pas comment m'excuser auprès de vous » ou « Mon erreur est inexcusable. Je suis gêné ». Cette expression très polie est à utiliser uniquement dans un environnement professionnel, avec vos supérieurs, des personnes socialement supérieures à vous ou des clients. Vous pouvez aussi dire « môshiwake gozaimasen » (Désolé). Il existe des versions encore plus polies :

  • « makotoni môshiwake gozaimasen » 誠に申し訳ございません ;
  • « taihen môshiwake gozaimasen » (大変申し訳ございません).

Le langage corporel à Tokyo

Lorsqu'une personne demande pardon ou s'excuse, elle doit joindre le geste à la parole. En général, une légère inclinaison de la tête accompagnée de mots suffit, mais plus les excuses sont sérieuses, plus l'inclinaison doit être prononcée. Quant à la fameuse expression « dogeza », expression que l'on pourrait traduire par « s'agenouiller sur le sol », elle n'est presque jamais utilisée.

Le salut de base, « eshaku » (会釈) consiste à se pencher légèrement en avant, avec un angle de 15 degrés. Elle est utilisée lorsque vous recevez des commentaires tels que « Kashikomarimashita » (かしこまりました), « Shitsurei itashimasu » (失礼いたします), ou lorsque vous attendez quelqu'un.

La révérence ordinaire (普通礼 ou 敬礼), une inclinaison de 30 à 35 degrés, est utilisée pour exprimer sa gratitude, souhaiter la bienvenue, saluer un supérieur ou un client.

Pour s'excuser de façon plus respectueuse (最敬礼), le corps est incliné dans un angle de 45 à 60 degrés. (Source : Étiquette de l'inclinaison - en japonais).

Les concept honne et tatemae à Tokyo

Les concepts japonais « honne » et « tatemae » décrivent la distinction entre les sentiments et désirs réels d'une personne (honne) et le comportement et les opinions qu'elle exprime en public (tatemae). Honne représente le « moi intérieur » tandis que tatemae représente le « moi extérieur ».

Cette distinction reflète l'importance de l'harmonie sociale et de la cohésion du groupe dans la culture japonaise. L'expression de tatemae en public permet d'éviter les conflits et de maintenir un sens de politesse et de respect. Honne, quant à lui, est souvent gardé privé pour protéger les sentiments intérieurs et éviter la vulnérabilité. De plus, tatemae aide les personnes à se conformer aux normes et aux attentes sociales, ce qui favorise un sentiment d'unité au sein du groupe.

Néanmoins, il faut souligner qu'au Japon, ces conventions sociales jouent un rôle clé. L'établissement d'un dialogue sincère prend souvent plus de temps, mais tout dépend bien sûr de l'individu.

Comment dire « non » en japonais

En japonais, non se dit « iie », mais, considéré comme trop direct et brutal, vous l'entendrez rarement. Dans la culture japonaise, on préfère exprimer indirectement l'idée du refus.

Chotto (ちょっと...)

« Chotto », qui signifie « un peu », s'utilise dans toutes les situations de la vie quotidienne, par exemple, pour décliner une invitation, rejeter une proposition ou refuser quelque chose.

Sumimasen (すみません)

De manière plus formelle, « sumimasen » permet de refuser de manière polie, dans le même sens que « chotto ».

Normes sociales à Tokyo

Dans la rue

Dans les rues de Tokyo, on marche généralement sur le côté gauche du trottoir, mais attention, cette règle n'est pas gravée dans le marbre. De plus, ce code n'est pas applicable à tout Japon, comme vous pourrez le constater à Osaka, par exemple, où il n'y a pas de convention spécifique en la matière. Tout cela pour dire que dans la rue (surtout celles très fréquentées), on marche à sa guise.

Dans les gares

Que ce soit à Tokyo, Osaka, ou ailleurs au Japon, mieux vaut suivre le bon flux de circulation, surtout aux heures de pointe. Des flèches au sol vous indiqueront le chemin à parcourir. 

Soyez prudent lorsque vous montez à bord des trains, pour éviter de vous retrouver dans un wagon réservé aux femmes, à moins d'en être une, bien entendu.

À Kanto, y compris Tokyo, le premier ou le dernier wagon est généralement réservé aux femmes, tandis qu'au Kansai, les wagons réservés aux femmes sont généralement situés plus près du centre du train.

Utiliser les escaliers mécaniques

Il est courant de laisser un côté d'un escalier mécanique libre, pour permettre aux personnes qui préfèrent marcher ou monter plus rapidement d'utiliser cet espace. Cette pratique est particulièrement répandue dans les lieux très fréquentés comme les centres commerciaux, les gares et les stations de métro.

Au Kanto, on reste à gauche, tandis qu'au Kansai, c'est plutôt à droite. Cette habitude fait l'objet de différentes théories. L'une d'entre elles suggère qu'à Kanto, le fait de se tenir sur le côté gauche est influencé par les manières des guerriers samouraïs, qui voulaient éviter que leurs épées ne s'entrechoquent.

On pense que la coutume de se tenir à droite sur les escaliers mécaniques dans le Kansai provient des grandes compagnies ferroviaires et de l'influence de l'Exposition universelle d'Osaka de 1970.

Au travail

Les salariés doivent porter une tenue appropriée, c'est-à-dire un costume sombre, une chemise blanche et une cravate pour les hommes, tandis que les femmes disposent de plus d'options : costumes ou jupes de couleurs pastel, tout en ayant l'obligation de se maquiller et de porter des talons hauts. Le mouvement KuToo a vu le jour au Japon pour contester cette injonction. 

La mode au Japon

La mode japonaise se libère dans la rue. À Tokyo, les jeunes adultes s'affichent dans les quartiers branchés de Shibuya et de Harajuku. Shibuya est le quartier de la mode avec les dernières tendances, tandis que Harajuku fait office de pendant pop-rock excentrique.

Conseils supplémentaires pour s'adapter à la culture japonaise

Oubliez vos idées fausses et ne comparez pas tout avec ce qui se passe dans votre pays. Observez les habitants et faites comme eux. N'hésitez pas à demander de l'aide lorsque vous ne comprenez pas quelque chose.

Sans surprise, le fait de parler japonais facilitera votre adaptation à la culture et montrera également votre motivation à vous intégrer. Suivez des cours et étudiez régulièrement.

Lien utile :

Quelles sont les différences entre le Kansai et le Kanto ? (en japonais)

Nous faisons de notre mieux pour que les informations fournies dans nos guides soient précises et à jour. Si vous avez toutefois relevé des inexactitudes dans cet article, n'hésitez pas à nous le signaler en laissant un commentaire ci-dessous et nous y apporterons les modifications nécessaires.