L'aventure d'une mère célibataire au Mexique

Interviews d'expatriés
  • expat au Mexique
Publié le 2021-11-19 à 06:50 par Veedushi
Roxana est passionnée par le voyage depuis son plus jeune âge. Si Zanzibar était le pays de ses rêves, elle s'est finalement retrouvée au Mexique après avoir séjourné à New York. Maman célibataire, elle se consacre aujourd'hui à l'éducation et l'épanouissement de sa fille ainsi qu'à un projet éducatif dédié à faciliter l'accès à l'éducation linguistique aux communautés marginalisées.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis issue d'une famille d'immigrés. J'ai toujours eu une curiosité innée pour les autres cultures et les voyages. Ce qui m'a amené à vouloir écrire et voyager.

Pourquoi avez-vous choisi de quitter New York ?

J'avais envie de voyager et de devenir propriétaire d'une maison. Avec son coût de la vie élevé, New York n'était tout simplement pas l'endroit idéal pour que cela se produise.

J'ai décidé qu'il était temps de réaliser ce rêve que je chéris depuis l'âge de 12 ans. J'ai toujours eu envie de visiter un endroit magique comme le Zanzibar. En complétant mes études supérieures, je me suis donc envolée pour Londres. Ce n'était pas tout à fait à Zanzibar, mais c'était en dehors des États-Unis. J'ai donc eu droit à une entrée en douceur comme la Sierra Leone et la Gambie, d'où ma famille est originaire, sont d'anciennes colonies britanniques. J'avais plein de proches grâce auxquels j'ai pu passer un agréable séjour à Londres. J'ai obtenu un visa BUNAC qui m'a permis de travailler pour diverses organisations. J'ai aussi eu la chance de séjourner en France où j'ai aussi de la famille.

Par la suite, j'ai occupé des postes internationaux qui m'ont conduit au Sénat italien et au Parlement du Ghana, donc le Mexique n'est pas mon premier rodéo.

Qu'est-ce qui vous a amené au Mexique ?

Je voulais initialement m'installer définitivement en Gambie, mais mon cousin qui m'aidait avec les démarches est décédé subitement, j'ai donc dû revoir mes projets. Ma fille apprenait l'espagnol depuis son enfance grâce à des programmes, mais je voulais vraiment qu'elle puisse parler couramment la langue. Comme l'indiquent les linguistes, l'apprentissage en immersion est l'un des meilleurs moyens de parler couramment une nouvelle langue. J'ai donc décidé que vivre dans un pays ou l'espagnol est la langue la plus courante était le choix idéal. Le Mexique s'est donc imposé.

D'un point de vue géographique, le Mexique est proche des États-Unis. Sur le plan économique, le faible coût de la vie ici offre une très bonne qualité de vie à de nombreux étrangers. Avec ma fille, j'en profite pleinement.

Quels sont les principaux défis que vous avez dû relever en vous installant au Mexique ? Comment les avez-vous surmontés ?

Les défis concernaient principalement l'adaptation de ma fille à l'école et la barrière de linguistique. De plus, ma fille a subi de l'intimidation qui n'a pas été prise en charge par le personnel de l'école. J'ai donc été contrainte de la retirer de l'école.

La langue anglaise a été un autre défi. Une grande partie des ressources/temps/marketing/énergie est consacrée à l'enseignement de l'anglais dans le cadre d'un programme d'enrichissement initié par des écoles privées. Cependant, selon mon observation en tant qu'éducateur et parent ici, c'est que les écoles ne sont pas bien équipées pour fournir des ressources adéquates aux enseignants pour leur permettre de développer les compétences nécessaires afin qu'ils soient effectivement qualifiés pour enseigner l'anglais comme langue seconde (ESL). Ceci, malheureusement, n'a pas à cœur l'intérêt des étudiants. Ainsi, beaucoup n'arrivent pas à développer leurs compétences linguistiques pour une utilisation pratique.

Parlez-nous de votre initiative éducative dédiée à faciliter l'accès à l'éducation linguistique pour les communautés marginalisées. Quelles étaient vos motivations, et comment cela se passe-t-il jusqu'à présent ?

J'ai décidé de mettre en place ma propre initiative éducative appelée « The Bangura Insitute » dédiée à rehausser le profil de l'éducation linguistique en rassemblant un réseau croissant d'éducateurs ESL qui peuvent collaborer sur les meilleures pratiques en matière d'éducation linguistique. L'objectif est d'équiper les enseignants d'anglais et de leur offrir de meilleures opportunités de carrière dans ce domaine.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur votre vie professionnelle et sociale en tant qu'expatriée ?

La Covid-19 a eu un impact considérable sur moi comme sur beaucoup d'autres personnes. J'ai dû pivoter pour m'adapter à cette nouvelle normalité à distance. C'est au début de la pandémie que mon initiative s'est concrétisée et j'ai commencé à élaborer des stratégies, à les commercialiser, à rechercher des partenariats, à développer des cours et à recruter des enseignants. Avant la pandémie, je travaillais dans une école internationale qui voulait m'offrir un accord « Motown », et par là, je veux dire qu'ils voulaient que je crée un cours sans en avoir le crédit. J'ai insisté que c'était mon travail et mon droit d'auteur. Finalement, nous avons décidé de nous séparer.

La pandémie nous a définitivement impactées socialement. Nous n'assistons plus à aucune fête à la maison ni ne participons à des événements publics, donc à cet égard, nous sommes un peu isolés.

À quoi ressemble le quotidien d'une mère célibataire expatriée au Mexique ?

Ma vie est assez routinière. Je suis une passionnée de sport, donc je commence ma journée à 5 heures du matin en marchant jusqu'à mon cours de Crossfit, puis je rentre à la maison pour faire le ménage. Je discute avec ma fille de sa journée d'école et je crée du contenu pour mon initiative éducative et mon blog.

Qu'aimez-vous le plus au Mexique ?

J'aime tout simplement la paix que j'ai trouvée ici. Grâce au coût de la vie très abordable par rapport à New York, je n'ai aucune difficulté financière. Je n'ai aucune dette en dehors de mes frais de loyer et des services publics, de mes courses alimentaires, de transport et des frais de scolarité pour ma fille. Tout cela me permet d'être plus présente pour ma fille. Nous passons un temps précieux ensemble et nous aimons ça toutes les deux.

Qu'est-ce qui vous manque le plus de votre pays d'origine ?

Ma famille, mes amis et la nourriture américaine en particulier me manquent, et c'est à peu près tout.

Y a-t-il des conseils que vous aimeriez donner aux personnes, en particulier aux mères célibataires, qui aimeraient déménager à l'étranger ?

Je dis toujours qu'il faut s'entourer de personnes qui soutiendront votre envie de partir à l'étranger. Les personnes qui vivent déjà à l'étranger ou qui ont vécu à l'étranger seront vos meilleurs alliés et conseillers. Évitez de vous laisser prendre au jeu des opposants. Ne jamais essayer est un échec en soi, donc même si vous finissez par rentrer dans votre pays d'origine, vous avez au moins fait un effort pour essayer de vivre à l'étranger. C'est d'ailleurs là votre plus grande réussite.

Où vous voyez-vous dans les cinq prochaines années ?

Je me vois passer plus de journées au spa et tout faire pour maintenir mon bien-être tout en soutenant ma fille lors de sa transformation en une jeune adulte.

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