Comment s'adapter à la culture locale à Tokyo

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Actualisé 2022-10-20 07:16

Dire pardon, merci, s'adresser à un inconnu, à son supérieur ou à sa famille, parler, bouger… Toutes ces choses naturelles perdent un peu de leurs automatismes quand on part à l'étranger. Et heureusement. Car une mise à jour s'impose, surtout si l'on part dans un pays à la culture très différente de la nôtre. Comment s'adapter à la culture locale à Tokyo ? Guide des bonnes pratiques à avoir. On a dit « Tokyo », mais bien sûr, ces conseils sont valables partout au Japon.

Demander pardon à Tokyo

Le japonais est l'une des langues les plus polies du monde. La politesse y est un art à part entière. Les mots servant à s'excuser servent aussi dans d'autres circonstances. Petit listing et explications des nuances.

Sumimasen

« Sumimasen » est une expression formelle qui signifie « excusez-moi ». On l'utilise pour s'excuser, mais aussi pour beaucoup d'autres situations de la vie quotidienne. « Sumimasen » peut servir à amorcer un dialogue, faire passer un message, montrer son respect, sa reconnaissance, sa politesse, dire merci... On l'utilise pour s'adresser à un supérieur hiérarchique, un aîné, un inconnu.

Dans le langage courant, vous entendrez peut-être parfois « suimasen » au lieu de « sumimasen ». C'est la forme informelle du « sumimasen », à réserver au langage parlé (entre connaissances et amis). Retenez que la forme exacte est « sumimasen ».

Comment utiliser « sumimasen » ? Quelques exemples :

Vous utiliserez ce mot dans les situations suivantes :

  • Vous bousculez quelqu'un dans la rue.
  • Vous vous faufilez pour descendre du métro, du train, pour vous extirper d'une foule.
  • Quelqu'un vous tient la porte/vous laisse passer.
  • Vous demandez un renseignement.
  • Vous interpelez quelqu'un dans la rue.
  • Quelqu'un vous fait une faveur.
  • Quelqu'un vous aide (ex : à retrouver votre chemin).
  • Vous avez fait une erreur.
  • Vous appelez un serveur au restaurant, un employé dans un commerce.

Gomen nasai

Le mot signifie « pardon » et indique que vous avez commis une faute. Contrairement au « sumimasen », vous ne l'utiliserez pas pour interpeler quelqu'un dans la rue ou amorcer une phrase. « Gomen nasai » exprime une volonté de se faire pardonner. C'est une expression familière qu'on utilise entre amis, entre proches.

Expressions dérivées de « gomen nasai » :

  • Gomen : pardon… !
  • Gomen ne : pardon ! Le « ne » pourrait faire office d'émoticône mignonne. Placée en fin de phrase, la particule « ne » sert à adoucir ce que l'on dit.

shitsurei shimasu

Le terme « shitsurei » signifie « impolitesse ». Le mot veut donc dire « j'ai été impoli ». « Veuillez excuser mon impolitesse ». L'expression « shitsurei shimasu » appartient au registre poli. À utiliser avec un supérieur hiérarchique. Vous pouvez également employer « shitsurei shimashita ». C'est la même expression, mais conjuguée au passé.

môshiwake gozaimasen (deshita)

Littéralement, le terme signifie : « Je ne sais comment vous exprimer mes excuses » ou « Ma faute est inexcusable. Je suis confus ». C'est une expression très polie, à réserver au milieu professionnel, avec ses supérieurs hiérarchiques, des personnes socialement plus élevées que vous, ou des clients.

Il existe une version encore plus polie. L'expression « makotoni môshiwake arimasen deshita » a un sens proche de « Mon impolitesse est sans commune mesure. Ma faute est inexcusable. Je vous présente mes plus sincères excuses. ».

Il existe des versions un peu moins polies que le « môshiwake gozaimasen ».

  • Môshiwake arimasen est la même expression, mais avec le verbe conjugué à sa forme normale.
  • Môshiwake nai est la même expression, mais avec le verbe conjugué à la forme simple.

Les gestes à Tokyo

Lorsqu'on demande pardon, on associe le corps à la parole. En général, on accompagne le mot d'une petite inclinaison de tête. L'inclinaison est plus prononcée lorsqu'on présente des excuses plus appuyées. Quant au « dogeza » si connu à l'étranger, il est quasiment inutilisé. On pourrait traduire l'expression par « s'asseoir plus bas que terre ».

La question du honne/tatemae à Tokyo

Le honne/tatemae est un pilier des relations sociales dans la culture japonaise. « Honne » désigne le vrai désir, les intentions réelles d'une personne. « Tatemae » symbolise l'attitude de façade, celle qu'on adopte en société.

Souvent incompris de la part de certains étrangers, surtout de ceux ayant une culture occidentale, le honne/tatemae est conçu pour pacifier les relations. Il ne peut donc pas se réduire à de l'hypocrisie, comme le voudrait une lecture occidentale. D'ailleurs, dans toutes les cultures, les individus se comportent différemment en société et dans le cadre privé. Il s'agit de « positions de soi » différentes en fonction du cadre social.

Loin de s'opposer à la sincérité, le honne/tatemae est donc une convention sociale qui vise à réguler les relations humaines. Il faut néanmoins souligner qu'au Japon, ces conventions sociales jouent un rôle très fort. Il faut souvent plus de temps pour établir un dialogue sincère. Bien entendu, tout dépend des individus.

Comment dire « non » en japonais

Non se dit « iie ». Mais vous l'entendrez rarement, car il est jugé trop direct. Dans la culture japonaise, on préférera trouver des moyens polis pour exprimer son refus.

Chotto

« Chotto » signifie « un peu ». Il sert aussi à décliner une invitation, repousser une proposition, refuser quelque chose. Très employé, il vous servira dans toutes les situations de la vie courante.

Sumimasen

Dans un cadre un peu plus formel, « sumimasen » peut avoir le même sens que « chotto ». Il s'agit de refuser de façon polie.

Autres codes de conduite à Tokyo

Dans la rue

Dans les rues de Tokyo, on marche à gauche. Ce n'est pas un code commun à tout le Japon. À Osaka, par exemple, pas de sens particulier de marche. Mais, même à Tokyo, la règle n'est pas inscrite dans le marbre. Dans la rue (surtout dans les rues très fréquentées), les gens marchent comme ils l'entendent.

Dans les gares

Ici, que l'on soit à Tokyo, à Osaka ou ailleurs au Japon, mieux vaut respecter le sens de marche, surtout en période de rush. Des flèches au sol vous indiquent la voix à suivre.

Au travail

En général, au travail, c'est « tenue correcte exigée ». La tenue de travail de base du salaryman est le costume-cravate sombre, chemise blanche. Les office ladies ont plus de possibilités, avec des tailleurs aux couleurs pastel ou des jupes. Mais elles doivent être maquillées et porter des talons. Le mouvement KuToo est né au Japon pour contester cette injonction.

La mode

La mode japonaise se lâche dans la rue. À Tokyo, les jeunes adultes se montrent dans les quartiers branchés Shibuya et Harajuku. Shibuya est le quartier mode, dernières tendances. Harajuku est son pendant excentrique et pop-rock.

S'adapter à la culture japonaise : les conseils en plus

Oubliez vos a priori et ne comparez pas tout avec ce qui se passe dans votre pays. Observez les locaux et faites comme eux. N'hésitez pas à demander lorsque vous ne comprenez pas.

Sans surprise, parler japonais facilitera votre adaptation à la culture. Cela montrera aussi votre motivation à vous intégrer. Prenez des cours et révisez régulièrement.

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