Se marier à l'étranger : quelles sont les cultures et traditions uniques à connaître ?

Vie pratique
  • mariage indien
    Luvin Yash / Shutterstock.com
Publié le 2023-08-14 à 14:00 par Asaël Häzaq
Chaque pays a ses traditions, symboles et pratiques culturelles. Elles se révèlent notamment lors de grandes occasions comme le mariage. Un jour unique qui appelle des traditions uniques à connaître pour éviter de froisser les familles et de commettre un impair. Tour d'horizon des différents rites à travers le monde, à connaître si vous avez prévu de vous marier à l'étranger ou si vous êtes convié à une cérémonie de mariage dans votre pays d'expatriation.

La dot dans le mariage traditionnel

Indissociable du mariage coutumier, la dot scelle l'union de deux familles. Il faut en connaître les us et coutumes pour un mariage réussi. La pratique est encore très répandue en Inde, en Thaïlande, en Chine, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Ghana, en Égypte, au Nigeria, en Algérie et dans d'autres pays d'Afrique. Culturellement, la dot est une fête. Danses et repas traditionnels ponctuent les célébrations.

La dot est une somme d'argent et/ou des cadeaux versés entre la famille et la belle-famille. Elle est due par le marié ou la mariée. On peut la payer en une fois, mais on trouve aussi des dots échelonnées (cas des dots élevées). La dot, symbolique, ne doit pourtant pas nécessairement être élevée. Mais en pratique, des parents auraient trouvé un bon moyen de s'enrichir. La polémique enfle. Faut-il encore payer la dot ?

Symbole culturel et religieux, la dot est pourtant décriée, notamment lorsqu'elle devient une charge financière. Elle transformerait la femme en bien à vendre et renforcerait les stéréotypes de genre. On trouve des récits de femmes restées célibataires pour cause de dot trop élevée, ou d'hommes forcés de contracter un prêt ou de prendre plusieurs emplois pour payer la dot. Beaucoup abandonnent en cours de route, refroidis par les demandes extravagantes de certains beaux-parents, bien éloignées de la tradition.

Dot et dérives

D'autres vont plus loin, et parlent d'une pratique archaïque qui, dans certains cas, encouragerait les violences faites aux femmes. En effet, certains hommes penseraient que le paiement de la dot leur donnerait tout droit sur leur femme. Alors, faut-il interdire la dot ? Dans de nombreux pays africains, comme en Côte d'Ivoire ou au Burkina Faso, elle est formellement interdite par la loi. L'Inde interdit également la dot. Mais la pratique perdure. Elle est même en expansion en Inde. Selon une étude de la Banque mondiale, 95 % des jeunes mariées en paient une (juin 2021). On recense chaque année des femmes victimes de violences conjugales et/ou malmenées par leur belle-famille à cause de dot non payée. Certaines femmes se suicident, d'autres subissent la pression de leur famille. En Inde, la pratique renforcerait la préférence pour les garçons, et découragerait les familles à scolariser les filles.

Autres traditions et rites

Bien éloignées de la dot et de ses possibles dérives, et bien plus légères, d'autres traditions et pratiques culturelles sont censées apporter joie et prospérité aux mariés. Dans certaines régions grecques, la « money danse » promet prospérité et richesse aux jeunes mariés. Le principe est simple : on accroche des billets sur la robe de la mariée ; la joie de la danse est censée faire le reste. En Allemagne, pas de « money danse », mais plutôt une valse de vaisselle cassée. L'idée est de casser un grand nombre de plats avant le mariage. Les mariés devront ensuite tout nettoyer… La tradition rappellerait au couple la nécessité de faire face à l'adversité ensemble. Pas sûr cependant que tous s'attellent à perpétuer cette tradition. Les principes écologiques se sont eux aussi invités dans les mariages, et invitent à plus de sobriété.

Au Maroc, pas de bons mariages traditionnels sans les negafa « ou negaffa », les habilleuses traditionnelles de la mariée. En plus d'habiller la mariée, elles sont garantes des traditions et cérémonies, et s'assurent que tous les rites soient correctement pratiqués. Au Japon, le « san, san, kudo » est le point d'orgue du mariage shintoïste. Le terme signifie littéralement « trois, trois, neuf fois » et désigne les chiffres porte-bonheur (3 et 9). Le san, san kudo est un rituel selon lequel les mariés boivent chacun 3 gorgées de saké froid dans 3 tasses.

Tenues et code couleur

Quelles sont les « bonnes couleurs » pour un heureux mariage ? Là encore, il existe des cultures et traditions qu'il faut connaître pour ne pas commettre d'impair.

En Suède, pas de mariage en rouge. La règle vaut pour tous, invités et mariés. En Suède, le rouge est associé à la tromperie. Un invité qui ose se présenter au mariage en portant du rouge voudrait implicitement sous-entendre qu'il aurait eu une aventure avec le ou la marié.e… À l'inverse, en Chine ou en Inde, le rouge est de rigueur. Décoration de la salle de mariage, faire-part, accessoires et robe de la mariée… Plus il y a de rouge, mieux c'est. La couleur représente en effet la fertilité, la loyauté, le succès, l'honneur, et l'amour. En Inde, les femmes se marient en sari rouge, couleur de l'union et de la fécondité.

Dans les pays occidentaux, comme la France, l'Allemagne et la Belgique, on se marie en robe/costume blanc. Blanc aussi pour le kimono de la mariée pour un mariage traditionnel japonais. La couleur (ou plutôt l'absence de couleur) symbolise la pureté. Mais pour un mariage traditionnel chinois, mieux vaut éviter le blanc, couleur du deuil. On évitera aussi le total look blanc pour un mariage traditionnel africain. On privilégie plutôt les boubous et costumes traditionnels aux couleurs et motifs chatoyants. En Mauritanie, c'est le noir qui symbolise le respect de la tradition. Les femmes mauritaniennes se parent d'un « lakhel », luxueux voile noir en tissu brodé. Le mari est en blanc.

Chiffres et superstitions

Quel jour pour célébrer l'heureux jour ? Là encore, les coutumes s'invitent dans le choix de la date. Des coutumes teintées de superstitions diverses. Pour un mariage à l'italienne, mieux vaut éviter le mardi (associé au dieu de la guerre) et le vendredi (associé au jour de la création des mauvais esprits). Les mois de mai, août, le carême et la période avant Noël sont également à éviter.

En Inde, ce sont les astres qui fixent le jour et l'heure du mariage. En Chine, c'est l'horoscope chinois que les futurs mariés consultent pour trouver leur date de mariage. L'année du dragon est la plus sollicitée. Pour un mariage à la japonaise, c'est vers le calendrier japonais (kyûreki, calendrier luni-solaire) qu'il faudra se diriger. Il repose sur l'astrologie chinoise et répertorie les jours fastes et néfastes. Le temps est divisé en période de 6 jours (rokuyô) ; il se répète à partir du premier jour de chaque mois lunaire. Les décisions importantes comme la date de mariage sont prises en fonction du rokuyô.

Au Japon, mieux vaut éviter de se marier en octobre. C'est en effet le mois « sans dieux » (kannazuki). Toutes les divinités sont en effet censées se réunir au sanctuaire d'Izumo (dans la préfecture de Shimane). On utilise aussi l'horoscope pour tenter d'évaluer la compatibilité des futurs mariés et assurer un mariage sous de bons auspices.

Il existe encore bien d'autres cultures et traditions uniques qu'il faut connaître. Certaines, comme la dot, suscitent la polémique et sont régulièrement réinterrogées. De futures mariées la refusent, d'autres exigent qu'elle soit purement symbolique (un très faible montant ou un cadeau, là aussi de faible valeur). D'autres rites, bien plus légers, continuent de faire la joie des mariés. Ne reste plus qu'à trouver la bonne date, le bon dress code, le menu du jour et le lieu, pour vivre une journée unique.