Comment les Émirats arabes unis sont devenus la destination phare des expats

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  • plage a Abou Dabi
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Publié le 2023-03-08 à 07:00 par Asaël Häzaq
Les Émirats arabes unis sont-ils en train d'atteindre leurs objectifs ? Dès les premiers mois de la pandémie, ils se présentent comme la destination idéale pour les expatriés : le business continue, la scolarité aussi. La campagne de communication s'accompagne de changements profonds pour attirer toujours plus d'étrangers : élargissement des groupes de personnes éligibles au Golden Visa, nouveaux visas, assouplissement de certaines règles concernant la consommation d'alcool… Les dernières mesures de l'État émirati concernant le parrainage des personnes à charge vont dans le même sens. Le pays est-il en passe de devenir la nouvelle destination favorite des expatriés ?

Parrainer des personnes à charge : la nouvelle résolution

Les Émirats arabes unis (EAU) disent avoir entendu les demandes des expatriés soucieux de faire venir les membres de leur famille. Rappelons que les étrangers constituent la majorité de la population émiratie (près de 90%). Les EAU précisent les deux cas dans lesquels le parrainage sera possible. Le premier concerne les étrangers parents d'un Émirati. Pour venir aux Émirats, ils devront prouver leur lien de parenté. Le second concerne les étrangers parents d'un expatrié aux Émirats. Le parrainage est possible pour la mère, le père, les frères et sœurs mineurs, ou les parents de l'épouse.

L'expatrié parrain doit prouver qu'il peut subvenir aux besoins de ses proches et les accueillir dans un logement adéquat. Il pourra accueillir 5 personnes à charge s'il gagne au moins 10 000 dirhams des Émirats arabes unis (Dhs) (environ 2 722 dollars) mensuels. Il pourra en accueillir 6 s'il gagne au moins 15 000 Dhs (4 083 dollars) par mois. Pour en accueillir davantage, il devra prouver sa capacité d'accueil (revenus, logement) aux autorités.

Du nouveau pour le parrainage humanitaire. Les postulants devront remplir 5 conditions pour prétendre au visa de séjour des expatriés des pays frappés par la guerre, les catastrophes naturelles, ou des troubles. Parmi ces conditions figure celle de la nationalité : les candidats devront posséder la nationalité des pays recensés par les autorités. Ils devront également être présents sur le sol émirati, pouvoir subvenir à leurs besoins et disposer d'un logement. Ce visa de séjour pourra s'étendre aux membres de la famille présents ou non sur le territoire.

Cette nouvelle résolution est en vigueur depuis octobre 2022. Ces dernières années, les EAU sont intervenus à plusieurs reprises pour redéfinir les contours du parrainage : ouverture du sponsoring aux salariés, aux mères célibataires… L'objectif reste le même : attirer les expatriés.

2023, l'année des Émirats arabes unis ?

En janvier, le Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, président des Émirats arabes unis (EAU), annonce que 2023 sera « l'année de la durabilité ». Le pays, qui accueillera le prochain Sommet des Nations unies sur le changement climatique (COP 28), veut se montrer exemplaire. Cette année de la durabilité entre aussi dans la droite ligne de la Vision 2021 des EAU, qui prévoyaient déjà un vaste plan pour protéger l'environnement et garantir une meilleure qualité de vie à ses habitants d'aujourd'hui et de demain.

S'ils ne pensent peut-être pas toujours à associer expatriation aux EAU et développement durable, les étrangers qui choisissent de vivre aux Émirats s'accordent sur un point : le style de vie. C'est ce que révèle une récente étude HSBC menée auprès d'un peu plus de 7 000 expatriés vivant aux EAU, au Royaume-Uni, en Australie, à Hong Kong, aux États-Unis, à Singapour, en Chine et sur les îles anglo-normandes et l'île de Man.

Pour 36 % d'entre eux, le style de vie est meilleur aux EAU. Comprendre : une meilleure vie sociale, une meilleure santé. Ils sont tout aussi nombreux à considérer que les chances de voir ses revenus augmenter sont plus grandes aux EAU que dans les autres pays. 37 % estiment que les Émirats offrent le meilleur cadre pour faire fructifier son argent. La durabilité n'est pas loin : 30 % des répondants estiment que les EAU offrent un environnement plus durable ; 34 % estiment que le pays permet de bien vivre en famille.

Un État attractif pour les investisseurs et riches étrangers

Il faudra attendre encore un peu avant de qualifier les Émirats arabes unis de « première destination des expatriés ». La même étude HSBC révèle que l'Australie, Singapour et le Royaume-Uni ne sont pas si loin côté style de vie (26%). Ils dépassent même d'une courte tête les EAU en matière de balance vie privée/vie professionnelle. C'est en Australie que cette balance est considérée comme la plus équilibrée (31 % des répondants) ; 29 % ont désigné le Royaume-Uni et Singapour, 26 % ont opté pour les Émirats. Si l'État est vu comme celui où l'on peut gagner plus et investir, c'est à Singapour que les interviewés disent avoir pour de chance de booster leur carrière ou d'obtenir une promotion (24 %, contre 18 % pour les EAU).

Autres difficultés, soulevées par les expatriés aux Émirats : l'installation et les premières démarches dans le pays. 44 % des répondants ont fait part de difficultés à ouvrir un compte bancaire ou à accéder à des services publics. 51 % affirment ne pas avoir été préparés au déménagement et à toutes ses implications financières. 70 % disent avoir besoin d'aide pour comprendre la fiscalité des EAU, notamment pour investir.

Des contrariétés qui n'écornent cependant pas la bonne image des Émirats arabes unis. À l'image de Dubaï, qui a réussi à attirer près de 100 000 expatriés entre fin 2020 et avril 2022, les autres places fortes, Abu Dhabi et Sharjah en tête, ne cessent de gagner des points auprès des étrangers, surtout les plus riches.