Expatriation en couple : un nouveau départ en Albanie

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  • Plage de Durres
    Spiaggia di Durazzo Shutterstock.com
Publié le 2022-10-21 à 10:00 par Francesca
Deux années de pandémie, et les rares opportunités d'emploi en Italie, auront suffi pour convaincre Anna et son époux de déménager à Durrës en Albanie, où ils vivent depuis quelques mois déjà. Elle pense d'ailleurs que c'est un choix qu'elle aurait fait plus tôt si elle pouvait revenir en arrière. Anna parle à Expat.com de tout ce qui lui plaît dans cette ville en bord de mer.

Parlez-nous de vous et de votre parcours avant de quitter l'Italie.

Je m'appelle Anna, j'ai 44 ans, je suis mariée et j'ai deux enfants de 17 et 21 ans. Avant de venir en Albanie, je vivais dans la province de Lecco, en Italie.

Au cours de courtes mais intenses vacances en novembre 2021, lorsque mon mari, mon fils et moi avions visité la ville de Durrës, nous en sommes tombés amoureux. La vie y était moins chère que dans la province d'où nous venions, mais la qualité de vie y était à notre avis, bien meilleure.

Nous y avons donc cherché une maison, jaugée les offres d'emploi, et le 27 décembre 2021, nous avons chargé la voiture et avons déménagé à Durrës.

D'où est venue la décision de vous installer en Albanie ? Pourquoi avez-vous choisi cette ville ?

L'une des raisons pour lesquelles nous avons déménagé est sans aucun doute la crise provoquée par la pandémie qui a duré deux ans et au cours de laquelle, outre les pertes d'emploi, les relations humaines se sont également détériorées.

Or, depuis 2015, quand l'entreprise pour laquelle je travaillais en tant qu'employée de bureau a cessé ses activités, je n'ai pas pu trouver d'emploi. Après 15 ans à mon poste, j'ai dû enchaîner plusieurs emplois temporaires comme ouvrière, agent d'entretien dans une maison de retraite, pour finir chômeur à temps plein. J'ai soumis mon CV pour toutes sortes de postes, mais la réponse était toujours la même : trop « vieille » ou trop expérimentée pour être embauchée.

Vers septembre 2021, avec mon mari qui est entrepreneur dans le secteur des TIC, nous avons commencé à évaluer les pays où nous pourrions nous installer pour recommencer à zéro. C'était à la suite des pressions constantes en Italie, du manque de nouveaux clients pour lui et l'absence de perspectives pour moi. Nous voulions tout recommencer, tout en restant proches de l'Italie où nous avions laissé une partie de notre cœur.

Après une sérieuse analyse, nous avons choisi l'Albanie, notamment à cause de la langue qui ne posait pas de gros problèmes. Le climat y était favorable, le coût de la vie faible et il était facile de s'y rendre depuis l'Italie. De plus, nous pensons que c'est un pays en plein essor.

Le choix de Durrës n'était pas un hasard, c'est une ville agréable, qui offre de nombreuses prestations de services et qui se trouve en bord de mer. Nous avions également envisagé Saranda, mais nous l'avons immédiatement écartée en raison de la langue et du fait qu'elle soit essentiellement touristique.

Où travaillez-vous et comment avez-vous trouvé cet emploi ?

Une semaine après notre déménagement, au détour d'une conversation avec une connaissance, j'ai demandé s'il y avait une chance pour quelqu'un de mon âge (je le répète : 44 ans !) et avec mon CV de trouver un emploi. Elle m'a alors proposé de rejoindre son personnel en tant qu'employée administrative.

Comme l'entreprise pour laquelle je travaille est albanaise, mais traite avec l'Italie, une bonne connaissance de la langue et des systèmes opérationnels employés m'a été très utile.

Quelle est votre perception du coût de la vie à Durrës par rapport à l'Italie ?

La vie à Durrës est certainement beaucoup moins chère qu'en Italie, et je trouve que la ville offre beaucoup plus.

Le coût du logement varie en fonction de la zone d'implantation et de la superficie. Il faut compter un minimum de 200 à 350 euros pour au moins 100 mètres carrés. En Italie, il aurait fallu compter au moins 700 euros par mois, voire plus. Pour les factures d'électricité et d'eau, je pense que le chiffre est d'environ 80-100 € par mois.

En ce qui concerne la nourriture, vous pouvez trouver des produits italiens dans tous les magasins et supermarchés. Les fruits et légumes sont peu chers et en même temps très savoureux. Il en va de même pour le poisson, pour la viande. Il suffit de chercher un peu. Bien entendu, on ne retrouvera pas les découpes que l'on consomme habituellement en Italie, mais avec beaucoup d'imagination, on peut en faire n'importe quoi et c'est très bon.

À quoi ressemble une journée typique pour vous à Durrës ?

Je me lève, je vais au café pour le petit-déjeuner, je travaille de 8h00 à 16h30 avec une pause déjeuner de 40 minutes, puis je rentre chez moi. Nous sortons dîner deux/trois fois par semaine, nous rejoignons des amis rencontrés ici à Durrës, ou des voisins.

Que faites-vous de votre temps libre à Durrës ?

Nous passons notre temps libre à nous promener dans le centre-ville ou à Plazh, au bord de la mer. Ensuite, quand vient l'été, nous préférons nous promener un peu ailleurs car il y a d'autres endroits magnifiques.

Vous travaillez actuellement dans un bureau comptable. Avez-vous dû apprendre l'albanais ?

Heureusement ou non, je ne parle qu'Italien. Et au bureau tout le monde le parle et le comprend tout aussi bien. Mais apprendre l'anglais ne fait pas de mal non plus.

L'albanais n'est pas indispensable, mais je pense qu'il est bon de l'apprendre puisque nous vivons et travaillons ici.

Quelques mois après votre déménagement, êtes-vous satisfaite de votre choix de partir vivre à l'étranger ?

Je n'aurai jamais pensé que je pouvais opérer un tel changement, et si je pouvais revenir en arrière, je l'aurais fait plus tôt. Mes enfants et mes amis proches qui sont en Italie me manquent, mais pour tout le reste, je n'ai aucun regret.

Pour ceux qui veulent prendre leur retraite en Albanie, Durrës est l'endroit idéal. Même avec un salaire minimum, on vit mieux. Par contre, pour ceux qui pensent travailler ici, il convient de mentionner que la vie peut devenir difficile en raison des faibles salaires. Mais les choses peuvent changer, surtout si l'on crée sa propre entreprise et que l'on travaille non seulement pour le marché albanais, mais aussi pour l'étranger. Si les Albanais fuient ce pays, ce n'est pas sans raison !

Avec de si belles maisons, nous, les Italiens, devons dire que nous sommes bien lotis, mis à part du système de chauffage qui est différent. Nous devons, en effet, nous procurer des poêles ou des climatiseurs, car l'hiver ici est rude.

L'Albanie est souvent décrite par les immigrés albanais comme un vieux pays sale, où sévit la criminalité, et où il est impossible de vivre. Ce n'est pas totalement vrai ! Vous pouvez marcher dans la rue sans problème, les magasins et restaurants sont propres et quasiment tout neufs. Rome ou Naples, par exemple, ont plus d'ordures dans les rues qu'ici. De plus, on a l'impression de vivre dans le sud de l'Italie où les gens vous ouvrent leurs portes et vous accueillent comme une famille.

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