Bonjour Phong, peux-tu te présenter brièvement et nous raconter ton projet en Nouvelle-Calédonie ?
Bonjour, j'ai 35 ans et je suis installé à Nouméa depuis octobre 2013, je travaille comme technicien support dans des domaines tres variés. Je n'ai pas de projet particulier ici si ce n'est de me faire plaisir au quotidien dans mon travail ou dans mes loisirs.
Qu'est-ce qui t'a poussé à venir t'installer en Nouvelle-Calédonie ?
Ma première idée était de quitter la France, mais étant quelqu'un de posé je ne voulais pas faire n'importe quoi, n'importe comment afin de ne pas me retrouver en galere. Initiallement, je souhaitais partir à la Martinique pour rejoindre un ami d'enfance. Mais nous avons par la suite décidé d'une autre île, la Nouvelle Calédonie que je ne connaissais pas du tout, sur laquelle une amie venait de s'installer. Un peu de documentation et quelques recherches plus tard, les billets étaient pris. Le temps de démissionner, de liquider l'appartement et de régler les affaires courantes, 6 mois plus tard j'étais à Nouméa, chef-lieu de la Nouvelle Calédonie.
Comment se sont passés tes premiers instants dans le pays ? L'acclimatation n'a pas été trop difficile ou longue ?
Après 30h de trajet et 10h de décalage, on n'a pas vraiment les idées en place ! Je me rappelle être arrivé vers 17h30 à Nouméa avec un drôle de sentiment, car le trajet de l'aéroport a Nouméa, 40 min en bus, ne m'avait pas montré de très beaux paysages ni l'arrivée en ville, que j'avais trouvé plutôt vieille et assez sale. Du coup, la première chose que j'ai voulu faire après avoir posé ma valise était d'aller me baigner, ce qui fut fait à la baie des citrons. L'acclimatation était assez difficile, surtout à cause de la chaleur. A la fin du mois d'octobre, nous entrons dans la période la plus chaude, et j'avais un appartement avec très peu d'air, dans lequel il faisait très chaud, du coup les première nuits furent dures.
Qu'est-ce qui t'a surpris dans les différences culturelles de cette collectivité française ?
Une des grandes différences se fait au niveau de la nourriture. La nouvelle-Calédonie possède une forte population asiatique (surtout vietnamienne), et moi qui suis d'origine vietnamienne, je retrouve énormément cette influence culinaire dans la plupart des snacks. Il y a aussi le fait que les gens sourient plus facilement aux inconnus par rapport à la métropole.
Comment décrirais-tu le niveau de vie en Nouvelle-Calédonie ?
Le niveau de vie est très élevé et la dernière étude de 2016 le confirme. Le coût des produits de base est 2.36 fois plus élevé qu'en métropole. Cela est dû au fait que l'on est sur une île mais aussi au protectionnisme agricole et industriel de la collectivité. En parallèle cependant, les salaires sont plus élevés. Il y a quand même d'énormes écarts entre les populations sur une si petite région.
Quelles sont les opportunités professionnelles en Nouvelle-Calédonie ? Certains secteurs recrutent-ils plus que d'autres ?
Du fait de la formation locale peu variée, la demande est très forte dans les métiers techniques comme les services informatiques, de maintenance industrielle par la présence des mines, de services, de santé. Mais il faut faire attention, d'autres secteurs sont complètement bouchés par la loi de protection de l'emploi local. La restauration comme toujours est un secteur très pourvoyeur d'emploi mais a courte durée. Les métiers du tourisme ont besoins de ressources également .
La collectivité est composée de plusieurs îles, y'a t'il des différences notoires entre celles-ci et celle de Nouméa ? Au niveau du rythme de vie, des paysages, des mentalités par exemple.
La Nouvelle-Calédonie se compose de 268 000 habitants. Nouméa et son agglomération, le Grand Nouméa, représentent à elles seules 100 000 habitants sur une superficie qui représente à peine 3 % du territoire. Du coup, elle ressemble énormément à une grande ville de métropole au niveau du rythme, des activités et des loisirs. Dès que l'on sort de Nouméa, que ce soit en brousse ou sur les îles, le rythme baisse, et on retrouve une atmosphère de vacances, où les choses se font plus calmement.
Quelle est la tradition culinaire en Nouvelle-Calédonie ?
Le plat traditionnel est le bougna qui est fait à base d'ignames, de patates douces, taro, bananes et lait de coco. Le lagon fournit énormément de très bon poissons, les crabes de palétuviers sont très appréciés ainsi que la roussette, un espèce de chauve-souris. Mais il faut savoir cependant que ces plats ne sont pas tout le temps disponibles.
La population kanak a une forte tradition indépendantiste par rapport à la France, le paroxysme de la tension ayant eu lieu entre 1984 et 1988. Est-ce qu'en tant qu'expatrié tu peux toujours ressentir cette tradition ?
Cette tradition est forte et extrêmement ancrée dans la population Kanak. Le référendum d'autodétermination prévu avant fin 2018 maintien cette tension régulièrement dans le quotidien politique mais aussi enflamme régulièrement le territoire, entrainant des conflits et malheureusement également des morts. Heureusement pour nous, tout le territoires n'est pas dans cette situation ni tous les kanaks. Sinon cela ferait déjà longtemps que nous aurions quitté le territoire.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) futur(e) expatrié(e) en Nouvelle-Calédonie ?
Le premier conseil est de venir avec des économies... Les débuts peuvent être durs et financièrement cela peut gâcher l'expatriation. A part cela, comme pour beaucoup d'endroits, il faut se dire que ce n'est pas la métropole et il faut savoir s'adapter aux choses présentes. Un coût de la vie plus cher, une forte protection de l'emploi local. Passé ces quelques petites choses, la vie ici est magnifique et riche en découverte tous les jours. Nous avons cette phrase qui revient souvent : nous sommes en vacances tous les week-end !
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