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Quelles nouvelles restrictions dans le monde pour la fin d'année ?

passe sanitaire
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Écrit parAsaël Häzaqle 13 Décembre 2021

Alerte Omicron. La pandémie progresse. En Afrique du Sud, au Zimbabwe, aux États-Unis ou en Russie, c'est la panique. En Europe, la situation est à peine meilleure. L'Asie s'en sort mieux en surface ; les disparités entre les pays sont fortes. « Il faut se faire vacciner et faire sa dose de rappel » : tel pourrait être le cri des États. En attendant, ils renforcent leur arsenal anti-Covid. Oui aux fêtes de fin d'année, mais en petit comité, masqué et vacciné. 

Afrique

Avec un taux de vaccination qui reste très faible, l'Afrique subit de plein fouet la pandémie de Covid et ses conséquences. D'autant plus que les autres maux sont également actifs : recrudescence du paludisme (dû à la Covid-19, selon les chercheurs), famines à Madagascar due au réchauffement climatique… sur fond de tensions politiques en Lybie, au Mali, au Cameroun ou en Égypte. L'Afrique du Sud tente de se relever du chaos survenu cet été et de relancer son activité économique quand Omicron fait son apparition. 

Afrique du Sud

À peine 6,3% « de taux d'occupations des unités de soins intensifs » selon l'OMS, mais plus de 170 000 nouveaux cas entre le 28 novembre et le 11 décembre. Pas question cependant, pour Mondli Gungubele, ministre à la présidence, de reconfiner. Trop risqué pour l'économie. Le gouvernement s'en tient, pour l'instant, à son arsenal anti-Covid : port du masque généralisé (lieux publics, quartiers très fréquentés…), respect des gestes barrières, et vaccination. L'État muscle de nouveau sa campagne, seul moyen, selon lui, d'endiguer la crise. Le gouvernement mise sur 300 000 vaccins administrés par jour mais reste loin du compte. Côté frontières, l'Afrique du Sud salue l'appel de l'OMS et le rétablissement progressif des liaisons avec d'autres pays. Le président Ramaphosa reste cependant inflexible avec le Zimbabwe : il met fin à l'accord de 2010 qui permettaient aux Zimbabwéens de venir travailler sur le territoire via un permis spécial. Les expatriés ont jusqu'à fin 2022 pour rentrer chez eux. L'opposition crie à la dérive populiste. Le gouvernement justifie une restriction justifiée par le contexte sanitaire.

Ghana

Halte aux non-vaccinés. Le Ghana renforce ses mesures de sécurité pour lutter contre la pandémie. 60% des nouveaux cas recensés proviennent de l'aéroport international Kotoka, principal aéroport du pays. Le pouvoir craint une recrudescence de l'épidémie alors qu'à peine 10% de la population a reçu au moins une dose, pour environ 2,6% totalement vaccinés. Les autorités serrent donc la vis, et imposent désormais une vaccination complète obligatoire pour entrer sur le territoire ou le quitter. Un sursis de 14 jours est accordé aux non-vaccinés ghanéens et aux étrangers non-vaccinés qui souhaitent voyager, mais ils devront se faire vacciner à l'aéroport. De fait, les non-vaccinés devront attendre de recevoir une seconde injection pour pouvoir quitter le territoire. À noter qu'en plus de ces nouvelles mesures, le test PCR négatif est toujours demandé avant l'embarquement ; un test antigénique sera réalisé à l'arrivée sur le sol ghanéen. Le pays fait actuellement face à sa 4e vague de Covid et a déclaré ses premiers cas du variant Omicron la semaine dernière. Tout comme l'Afrique du Sud, la vigilance est maintenue à l'intérieur des terres (port du masque généralisé, gestes barrières) avec une pression supplémentaire pour la vaccination. 

Algérie

Le ministère de la Santé algérien multiplie les appels à la vigilance. L'heure n'est pas à la fête, mais à la prise de conscience. Les voyages, s'ils ne peuvent être reportés, devront se faire dans le strict respect des mesures barrières : test PCR négatif de moins de 36h avant le départ, test antigénique à l'arrivée, assorti d'un isolement d'au moins 5 jours. Célébrations et grands rassemblements restent interdits. Port du masque obligatoire dans les lieux publics. Restaurants et bars ouverts, mais sous conditions. Une poussée récente des cas de Covid en milieu scolaire a conduit le gouvernement à avancer la date des vacances d'hiver (du 9 décembre au lieu du 16 ; la date de fin reste fixée au 2 janvier 2022). 3 semaines de vacances au lieu de 2, donc, pour booster les vaccinations, car à peine 12,34% de la population est pleinement vaccinée (chiffres du 7 décembre 2021).

Europe

Légère décrue en Europe, mais situation toujours très critique. Les pays déploient leur arsenal de restrictions. Arme privilégiée : la vaccination obligatoire. Plutôt un remède, pour l'Autriche, premier pays à l'avoir imposée, suivi par l'Allemagne ou la Grèce. La France, en pleine effervescence électorale, botte en touche. L'opposition « vaccinés » « non-vaccinés » prend des allures de guerre ouverte. 

France

En Outre-mer, par contre, la situation est bien plus critique. La Guyane et la Martinique maintiennent l'état d'urgence jusqu'à la fin de l'année. État d'urgence et couvre-feu à 20h pour la Martinique. La mesure, appliquée depuis le 8 décembre, court pendant 2 semaines. Aucune sortie autorisée sauf motif impérieux « d'ordre familial, de santé ou professionnel ». Mauvaise nouvelle pour les restaurants et autres établissements recevant du public. Contrairement au précédent couvre-feu, ils n'auront pas, cette fois, la dérogation de 22h. Côté métropole, l'État active le « plan blanc » dans plusieurs régions, avec un déploiement prévu dans tout le pays.   Le masque redevient obligatoire dans les écoles (les enfants sont particulièrement touchés par cette 5e vague) et en extérieur, même dans les zones déjà soumises au passe sanitaire. Côté voyages, les plus de 12 ans non vaccinés venant d'un pays de l'UE doivent désormais présenter un test PCR négatif de moins de 24h. C'est moins de 48h pour les personnes en dehors de l'UE. Les discothèques referment pour au moins 4 semaines. Télétravail pour tous dès que possible. Quant aux soirées familiales... c'est oui, mais : « …jusqu'aux fêtes de fin d'année, on lève le pied, on arrête, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de Noël », explique le premier ministre Jean Castex. Toujours pas d'indications quant au nombre maximum de convives à table, mais un appel à la responsabilité. Pour instant, c'est pas plus de 6 à table, avec  port du masque même en intérieur, respect des gestes barrières et aération régulière… Comme en 2020. Même pédagogie pour les commerces et restaurants : pas de jauge, ni de couvre-feu, ni de confinement. Mais ça pourrait vite changer. Le gouvernement n'exclut pas d'autres restrictions si la situation ne s'améliore pas cette semaine.

Royaume-Uni

Menacé par Omicron (déjà plus de 3000 cas), le gouvernement relève le niveau d'alerte au seuil maximal et passe au « Plan B ». Comprendre : de nouvelles restrictions. Télétravail requis dès que les conditions le permettent, masque obligatoire dans les lieux publics, les transports, les commerces, passe sanitaire et test PCR négatif pour les discothèques et les grands rassemblements. Côté voyageurs, test PCR négatif de 48h maximum pour entrer sur le sol britannique (12 ans et plus), et confinement jusqu'au jour des résultats. Même sévérité en Écosse, où des cas d'infections à l'Omicron sans lien avec un séjour à l'étranger ont été détectés. Désormais, les contacts des cas positifs à la Covid devront s'auto-isoler au moins 10 jours, qu'ils soient vaccinés ou non, testés négatifs ou non. Mais la pilule passe mal. « Pourquoi devrait-on obéir quand on sait qu'ils se font des fêtes privées ? » contestent certains Britanniques. Les prétendues fêtes clandestines organisées l'hiver dernier à Downing Street sont encore dans toutes les têtes, d'autant plus qu'une vidéo attesterait la tenue d'au moins une fête. Johnson – qui nie toujours l'existence de ces soirées – a cependant d'ores et déjà annulé les célébrations de fin d'année. Il opte pour la mine grave et le costume sombre : « la croissance exponentielle [d'Omicron] pourrait mener à une forte hausse des hospitalisations et donc, malheureusement, des morts. » prévient le premier ministre. Avec déjà près de 150 000 morts, le Royaume-Uni paie le plus lourd tribut en Europe des décès liés à la Covid-19.

Allemagne

« Je pense qu'à partir de janvier, nous aurons un problème avec Omicron en Allemagne. » Christian Drosten, virologue berlinois, donne le ton. L'exécutif, emmené le nouveau chancelier Olaf Scholz prend acte et continue sa politique restrictive. La règle des 2G (geimpt und genesen/ vacciné ou guéri) prévaut toujours. Quasi-confinés, les non-vaccinés n'ont accès à rien ou presque. Ils doivent limiter leurs contacts aussi bien dehors qu'à l'intérieur : interactions avec deux personnes au maximum par foyer, et dans le strict respect des gestes barrières. Les vaccinés, eux, peuvent toujours fréquenter les commerces non essentiels, les lieux culturels, sportifs, les restaurants… L'ancien ministre de la santé Jens Spahn justifiait la mesure : « Si tous les adultes allemands étaient vaccinés, nous ne serions pas dans cette position difficile. » Les grands événements ne pourront désormais n'accueillir que 30% de leur capacité totale. Les discothèques ferment dans les zones les plus touchées par la Covid. Et toujours, l'obligation vaccinale en février. Même intransigeance côté voyage : la Belgique, la Pologne, les Pays-Bas, l'Autriche et la Suisse passent en « zone à haut risque ». Les voyageurs non totalement vaccinés ou guéris devront observer une quarantaine de 10 jours et effectuer un test PCR ; elle pourra être réduite à 5 jours si les résultats du test sont négatifs. Le scientifique Karl Lauterbach, successeur de Spahn et bête noire des anti-vax, voudrait plus de restrictions encore, convaincu que seules la vaccination et les mesures barrières permettront de surmonter la crise. 

Slovaquie

La Slovaquie, exception européenne ? Les autres États européens lui reprochent un certain laxisme, alors qu'elle enregistre les plus hauts taux de contamination du continent (plus de 137 000 cas entre le 28 novembre et le 11 décembre). À y voir de plus près, la Slovaquie assouplit les règles, certes, mais uniquement pour les vaccinés. Le pays sort d'un confinement partiel de deux semaines et dit avoir entendu l'exaspération de la population vaccinée, surtout en cette période de fêtes. Les vaccinés peuvent de nouveau se rendre dans les boutiques, faire du ski ou aller à l'église. Le ministre de la Santé, Vladimir Lengvarsky se justifie : « La situation épidémique reste très sérieuse mais nous la maîtrisons. » La Slovaquie rappelle que ces mesures ne sont pas plus laxistes que celles d'autres pays comme la France, perçu comme très tolérant avec les non-vaccinés. 

Amériques

Fin d'année tragique pour les États-Unis. Alors que la vaccination ralentit, les contaminations flambent. L'inflation menace et les récentes tornades transforment les régions touchées en scènes de chaos. Le Canada, lui, regarde avec inquiétude l'arrivée d'Omicron. En Amérique Latine, la Covid exacerbe les tensions économiques et politiques.

États-Unis

Douche froide. Un mois à peine après la réouverture des frontières, les États-Unis se referment en partie. Conséquence de l'arrivée d'Omicron, d'une vaccination qui piétine (60,7%), et d'une nouvelle vague particulièrement virulente (plus de 1 600 000 nouveaux cas entre le 28 novembre et le 11 décembre). Aux États-Unis, la Covid-19 a d'ores et déjà fait plus de victimes cette année que l'an dernier. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) exhortent les ressortissants américains à éviter de voyager dans les pays classés « à risque ». Les contrôles se renforcent aussi sur le territoire, avec un test PCR négatif de moins de 24h exigé à l'arrivée sur le sol américain, même pour les vaccinés. Un durcissement similaire s'observe dans certains États. À New York, le masque fait son retour dans toutes les entreprises et lieux publics, du 13 décembre au 15 janvier (période de vacances). La gouverneure Kathy Hochul justifie la mesure, indispensable, selon elle, pour casser la courbe de progression du virus.

Argentine

Suite au premier cas d'Omicron découvert sur ses terres, l'Argentine impose le passe sanitaire à partir du 21 décembre, pour les plus de 13 ans. Tous les rassemblements et activités regroupant des individus (église, sport, activités culturelles…) seront désormais soumis au passe. Pour l'instant, seule la province de Buenos Aires (18 millions d'habitants) est concernée. La capitale (également nommée Buenos Aires) n'est pas encore visée par ces nouvelles mesures. Les frontières restent ouvertes aux voyageurs complètement vaccinés, sous réserve de réaliser un test PCR négatif 72h avant le départ et d'adhérer à une assurance Covid. 

Brésil

Pression sur le gouvernement d'extrême droite de Bolsonaro. Alors même que le président avait refusé l'instauration d'un passeport sanitaire pour entrer sur le territoire, Luis Barroso, juge de la Cour suprême, rend cette mesure obligatoire. Conséquence directe de l'entrée du variant Omicron au Brésil – pour le juge, le passeport sanitaire (ou certificat vaccinal) est le seul dispositif qui permettra d'éviter la propagation du virus. Jusqu'à présent, seul un test PCR négatif était demandé pour venir au Brésil. Ce durcissement des règles répond en fait à une demande de l'opposition du centre gauche et de l'Anvisa, régulateur sanitaire du pays. Le tour de force du juge Barroso devra encore passer au scanner de 9 autres magistrats de la Cour suprême fédérale. Mais c'est déjà une petite victoire. Anvisa préconise également un isolement de 5 jours pour les non-vaccinés, y compris les Brésiliens : c'est cette unique mesure que défend le gouvernement, et qui aurait dû entrer en vigueur samedi dernier. C'était sans compter les cybercriminels, qui piratent le site du ministère de la Santé, empêchant les voyageurs d'éditer un certificat de vaccination.  Le gouvernement reporte d'une semaine l'application de la nouvelle règle. Les opposants maintiennent que la quarantaine seule n'est pas la bonne solution, le Brésil n'ayant pas les moyens, selon eux, de garantir son application. Ils rappellent que certaines villes sont déjà soumises au passe sanitaire. Les organismes de santé luttent contre un président toujours farouchement hostile à la vaccination, et qui le fait savoir. L'épidémie, elle, continue sa progression (plus de 100 000 nouveaux cas entre le 28 novembre et le 11 décembre).

Océanie

En Océanie, la situation sanitaire semble moins préoccupante qu'en Europe ou sur le continent américain. 62,8% des Calédoniens sont pleinement vaccinés. C'est 65,7 % pour les Fidjiens, 75 % pour les Australiens, et 77,7 % pour les Néo-Zélandais. Mais c'est sur le plan politique que les secousses sont les plus violentes, comme en Nouvelle-Calédonie, partagée entre les aspirants à l'indépendance et les loyalistes, attachés à la France.

Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie (Collectivité d'Outre-Mer), la crise politique s'ajoute à la crise sanitaire. Au lendemain du 3e référendum sur l'indépendance (prévu par l'Accord de Nouméa, signé le 5 mai 1998), tout est à faire. Pandémie oblige, les partisans du « oui » à l'indépendance plaidaient pour un report de la consultation. La Nouvelle-Calédonie est en « confinement allégé » jusqu'au 19 décembre, avec un couvre-feu entre 23h et 5h du matin. Le passe sanitaire est en vigueur et nécessaire pour pratiquer les activités de loisir, se rendre dans les magasins ou aller au restaurant. Les indépendantistes jugeaient la tenue d'un scrutin trop risquée. Mais leur demande de report est rejetée, et la consultation a lieu. Victoire du « non » à  96,49%, mais participation sous la barre des 50% (43,90%). Les indépendantistes avaient appelé au boycott du scrutin. Une victoire à relativiser, donc, et qui semble même cristalliser un peu plus la fracture entre indépendantistes et loyalistes. Reste maintenant à construire le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie.

Australie

Panique en Nouvelle-Galles du Sud. L'État du sud-est australien enregistre une montée du variant Omicron. Dernier fait en date : 84 personnes en lien avec une discothèque ont été testées positives, avec de potentiels nouveaux cas Omicron, et au moins 680 cas contacts identifiés, priés de se faire tester et de s'isoler 7 jours. Les autorités ont durci les sanctions pour les contrevenants : 5000 dollars d'amende pour les particuliers qui ne respectent pas les règles de test et d'isolement obligatoires (au lieu de 1000 dollars précédemment). Pour les entreprises, l'amende monte à 10 000 dollars, au lieu de 5000. Depuis qu'elle a abandonné sa stratégie « zéro Covid », l'Australie - qui ouvre finalement ses frontières le 15 décembre, uniquement aux vaccinés détenteurs d'un WHV (Working Holiday Visa) /PVT (Permis Vacances Travail)  - veut à tout prix limiter la propagation du virus, surtout avec l'arrivée d'Omicron.

Asie et Moyen-Orient

L'Asie apparaît comme le bon élève de la lutte contre la Covid. Notation généreuse cachant de multiples disparités, et des tensions qui pèsent sur l'avenir des États. Face à Omicron, la Corée du Sud ou le Qatar multiplient les contrôles.

Qatar

Pour le ministère de la Santé, tout est sous contrôle. A peine 146 nouveaux cas de Covid au 12 décembre, pour 77% de la population totalement vaccinée au 11 décembre. Les recommandations restent similaires à celles des autres pays : distanciation physique, interactions à limiter voire éviter, surtout dans les espaces clos, mal aérés, ou très fréquentés. Port du masque généralisé. Toute personne est priée d'appeler le 16 000 dès qu'elle ressent le moindre symptôme. C'est l'une des stratégies du Qatar : identifier les malades le plus tôt possible pour casser les chaînes de contamination et favoriser la guérison. En parallèle, le ministère de la Santé multiplie les annonces pour encourager la vaccination, surtout la dose de rappel. Très actif sur Twitter, le ministère s'entoure de médecins et professeurs pour combattre les idées reçues : oui, la vaccination est recommandée même pour les femmes enceintes et celles souhaitant l'être. Oui, il faut encourager la vaccination des enfants. Oui, les vaccins sont sûrs. Même pédagogie concernant les voyageurs, classés en deux groupes : ceux provenant de pays « sûrs » (liste verte) et ceux sur liste rouge. Comme on peut s'y attendre, les règles sont plus strictes pour les personnes venant d'un pays classé rouge, et encore plus strictes si elles ne sont pas vaccinées. 

Corée du Sud 

Le bon élève sud-coréen entend bien le rester. Avec 80,4% de sa population totalement vaccinée et 11,7% de personnes éligibles ayant reçu leur 3e dose, le pays veut affronter efficacement la reprise épidémique constatée, Omicron oblige. Retour des restrictions (allégées il y a un moins à peine), et course à la dose de rappel. Le Premier ministre Kim Boo-kyum annonce : « Le gouvernement a décidé de réduire l'écart afin que tous les adultes puissent recevoir une dose supplémentaire trois mois après la vaccination initiale ». La Corée du Sud se lance dans un nouveau plan : vivre avec la Covid-19. L'État, qui appliquait la stratégie « zéro Covid » au début de la pandémie, a vite revu sa copie. Il s'agit maintenant de vacciner au maximum, de faire ses rappels et de respecter les mesures barrières. En clair : pass sanitaire exigé dans les restaurants, cafés, salles de sport, saunas, discothèques… limitations des rassemblements, même privés : interdiction de se regrouper à plus de 6 dans Séoul, 8 en dehors de la capitale. Mais peu se penchent sur les discriminations constatées chez le « bon élève ». En novembre dernier, une crèche de Gimhae (sud du pays) veut imposer le test PCR aux seuls enfants étrangers. Tollé général. L'établissement renonce à son idée. Mais l'amertume monte chez des étrangers qui se sentent stigmatisés. Même problème concernant la vaccination : les étrangers vaccinés en dehors de la Corée du Sud sont considérés non-vaccinés, et donc exclus de tout un pan de la vie socio-économique du pays. La Corée du Sud ne reconnaît pas leur statut vaccinal, pourtant authentique. Simple erreur ? Les Sud-coréens vaccinés à l'étranger n'ont pas ce problème : leur statut vaccinal est reconnu. Les étrangers présents en Corée du Sud bataillent pour faire reconnaître leurs droits et dénoncent une discrimination. Les autorités internationales appuient. Les ambassades du Royaume-Uni, de l'Inde, du Canada, des États-Unis et de l'Australie pressent la Corée du Sud de reconnaître le statut vaccinal de leurs ressortissants. 

Inde

Le pays venait de se rouvrir. Il le restera, mais sous conditions. Le gouvernement impose désormais à tous les voyageurs, vaccinés ou non, d'effectuer un test PCR à leur arrivée en Inde. Il s'ajoute donc au test exigé 72h avant le départ. L'Inde distingue les pays « à risque », soumis à des restrictions et contrôles renforcés : confinement obligatoire de 7 jours dans des hôtels réquisitionnés par le pays (contre une quatorzaine pour les voyageurs provenant des pays non classés comme « à risque »), puis 7 jours supplémentaires en cas de test PCR positif. La situation évoluant régulièrement, il est recommandé de se renseigner directement auprès des autorités indiennes. À l'intérieur du pays, le port du masque reste obligatoire dans les lieux publics. Les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits. Les restaurants et bars sont ouverts. Mais alors même que l'économie montre quelques signes d'embellie, la menace Omicron pourrait tout changer. Avec plus de 475 000 décès, l'Inde est le 3e pays le plus endeuillé, derrière le Brésil (plus de 610 000 morts) et les États-Unis (près de 800 000 morts). 

Et 2022 dans tout ça ?

On commence par la bonne nouvelle : Omicron semble moins virulent que Delta. Mais il est plus contagieux. Certains craignent une nouvelle vague au retour des vacances d'hiver. Le professeur français Gilbert Deray signe une tribune dans le journal l'Express et en appelle à la solidarité – écho aux appels répétés de l'OMS. Pour le professeur, les variants et nouvelles vagues continueront tant que l'inégalité vaccinale perdurera au niveau mondial. Il regrette l'individualisme des États. Car les conséquences des pics épidémiques se font sentir à court et long terme : destructions d'emplois, échanges commerciaux interrompus, récession, hausse des inégalités, montée des extrêmes…  D'autres chercheurs pointent la multiplication des manifestations anti-restrictions un peu partout dans le monde, signe, pour eux, d'une fracture sociale. Selon eux, ces mouvements sont pourtant contre-productifs pour les non-vaccinés eux-mêmes, qui subiront les conséquences de la mauvaise santé économique. Les budgets des États sont étranglés par les multiples plans de relance, autant d'argent « jeté par fenêtre, tant que la vaccination ne suit pas », pour les critiques. La course est la même pour tous : vacciner, pour que l'argent public ne s'épuise plus dans le gouffre « Covid », mais serve réellement au développement économique. En toile de fond, la multiplication des catastrophes naturelles rappelle que la Covid-19 n'efface pas l'urgence climatique.

Vie quotidienne
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

Commentaires

  • Guest
    Guestil y a 4 ans(Modifié)

    Pour qui travaillez-vous? Omicron est moins qu'un rhume, uniquement vehicule par les vaccines. Cessez la propagande! Vous etes ridicule. "Petit comite, vaccine, et masque" Vous touchez combien de commission?

  • Kalllou
    Kalllouil y a 4 ans(Modifié)

    Vous oubliez de parler de la Russie, de la Chine, pas des petits morceaux pourtant ! Vue étroite sauce politiquement correct sans doute ... Pouah !

  • Ghostface
    Ghostfaceil y a 4 ans(Modifié)

    Et ca recommence... peur, restrictions etc.. etc.. on va nous resservir la meme soupe et ils osent encore de parler de la quatrième dose. Bref.. si c'est pas du covid qu'on mourra, on mourra de peur.

  • Guest
    Guestil y a 4 ans(Modifié)

    Arrêtez un peu de cultiver la peur chez les peuples et de faire des articles orientés injection obligatoire. Afin d'informer mais pas dans votre sens, sachez qu'au Danemark, 2ème pays le plus touché, le variant Omicron touche plus les injectés que les autres. En effet, d'après leurs données le pourcentage des personnes touchées est: 8% chez les triple injectés, 5.5% chez les double injectés et 1.2% chez les non injectés. Omicron sélectionne les injectés car l'échappement vaccinal lui confère un avantage chez ces personnes.

    De plus la propagation résurgence de nouveau variants est certainement dû à la vaccination de masse. Alors par pitié.... arrêtez vos articles à charge et comme disent les commentaires précédents votre PROPAGANDE.

  • Guest
    Guestil y a 4 ans(Modifié)

    Omicron est un petit rhume, donc il serait temps d'arrêter les politiques de la peur qui n'ont strictement rien de sanitaires oui surtout ! Les gens sont vaccinés, masqués, ils se protègent, ils sont testés et les pays ferment encore les frontières ? C'est quoi ces politiques ? celles de prendre les gens pour des imbéciles essentiellement, mais heureusement, il n'y a pas que des endormis ou des covidiots en ce monde ! Même le président lui même de l'Afrique du sud a fait un communiqué pour préciser qu'il n'avait pas de connaissance de cas Omicron, alors qu'en Europe on lui en annonçait déjà un nombre inconsidérable, et bien évidemment, ce président est également protégé en ce moment...Toutes les données de cet article sont fausses, Omicron, n'a vraiment pas de quoi alarmer les gens, faut arrêter à un moment...STOP