Les avantages d'être bilingue au Canada selon un expat

Interviews d'expatriés
  • expat a Toronto
Publié le 2021-04-23 à 10:00 par Veedushi
Cela fait un an et demi que Florent, un jeune Français originaire de Valence, a posé ses valises dans la ville de Toronto, au Canada. Un choix qu'il ne regrette pas le moins du monde malgré la pandémie. Florent nous parle de son choix et des nombreuses opportunités disponibles au Canada, en particulier pour les expatriés bilingues.

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?

Je m'appelle Florent et  j'ai 28 ans. J'ai principalement travaillé dans la R&D en France et étudié en biologie. J'ai tout plaqué après réflexion pour venir m'installer au Canada et démarrer une nouvelle vie. Par la même occasion j'ai démarré un blog.

Pourquoi avez-vous choisi de quitter Valence ?

J'ai choisi de quitter Valence et plus particulièrement la France, car en tant que jeune je trouve que le milieu du travail est compliqué. Ayant un diplôme dans un secteur de niche, il était difficile pour moi de trouver un travail à long terme. De plus, la France se base beaucoup plus sur les diplômes et le temps d'expérience de travail que sur les réelles compétences que l'on a. Ici je sens vraiment que toutes mes compétences sont mises en avant.

Qu'est-ce qui vous a amené au Canada, en particulier dans l'Ontario ? Depuis combien de temps y vivez-vous ?

Ce qui m'a plus particulièrement attiré, c'était toutes les opportunités que le Canada a à offrir au niveau professionnel. Ce qui m'a finalement permis de choisir le Canada est la rencontre de plusieurs expatriés lorsque j'étais à Paris. Ils m'ont vraiment vanté les avantages d'habiter au Canada : comme la culture, le travail ou encore les paysages à couper le souffle. Comme la plupart des Français, j'ai choisi d'habiter en Ontario et non au Québec afin de pratiquer mon anglais et de devenir bilingue. Mais avec la Covid-19 et la distanciation sociale, c'est dur de pratiquer au quotidien. Cela va faire maintenant 1 an et demi que je vis à Toronto.

Dans quel domaine exercez-vous actuellement ? A-t-il été difficile de trouver un emploi au Canada ?

Actuellement je suis dans le domaine informatique. Je suis beta testeur d'applications mobiles. Mais cela est éloigné de mon secteur de base qui est l'analyse sensorielle (un secteur de recherche en R&D). Je n'ai pas trouvé forcément difficile d'obtenir un emploi au Canada. J'ai décroché mon premier job au bout de deux semaines et le suivant dans les mois qui ont suivis. Si on s'en donne les moyens, il est possible de trouver rapidement un emploi.

Quelles sont les perspectives de carrière pour les expatriés dans l'Ontario ?

Il y a vraiment beaucoup de possibilités ici ! J'ai commencé à travailler en cuisine chez le traiteur Daniel et Daniel en quelques semaines. Aujourd'hui, je suis dans le domaine de l'informatique alors que je n'avais aucun diplôme ni aucune expérience professionnelle dans le milieu. L'avantage de l'Ontario est que le français est une langue officielle et que beaucoup de secteurs ont du mal à trouver des personnes qui sont bilingues. C'est donc un excellent avantage de parler le français. Ensuite, les compétences personnelles sont mises en avant. C'est comme ça que j'ai pu rentrer dans le domaine de l'informatique car je gère un site internet dans mon temps libre. L'Ontario est une grande terre d'immigration, et tous les expatriés trouveront leur bonheur pour une évolution de carrière.

Quel a été l'impact de la crise sanitaire mondiale sur le marché du travail canadien ? Votre secteur d'activité a-t-il été affecté ?

L'impact de la Covid-19 a été terrible sur le Canada est l'est toujours aujourd'hui. SI mes souvenirs sont bons, les premiers jours de crise, le taux de chômage avoisinait les 30-35% (contre 5% avant pour l'Ontario). Il y avait beaucoup d'incertitudes pour tous les secteurs. J'ai eu beaucoup de chance, car pour travailler en informatique il n'y a pas besoin d'une présence physique. Je travaille également pour le secteur bancaire qui a les reins solides pour ce genre d'événements. Le seul gros changement que j'ai depuis le début de mon travail est que je travaille de chez moi depuis maintenant 1 an.

Quelles sont les différences les plus marquantes entre la France et le Canada ? Quelles sont les choses essentielles à garder en tête quand on s'expatrie dans un pays comme le Canada ?

Il y a de très grosses différences entre les deux pays. Une des choses les plus marquantes, je me souviens, est le manque de bâtiments historiques. Le Canada est encore un pays jeune et beaucoup de bâtiments sont encore récents dans les grandes villes. La deuxième chose qui m'a frappée est la nourriture qui est très riche. Aussi, ça coûte cher de se nourrir plutôt sainement en Amérique du Nord. Enfin, je me souviens également de la gentillesse et de la culture respectueuse des Canadiens : ils font la queue pour le bus, ne s'énervent pas rapidement au volant, respectent toutes les règles et les feux piétons…

Les choses à garder en tête est que le Canada est un pays totalement différent de celui d'où on vient. Il faut arrêter de chercher les mêmes magasins ou produits que l'on a l'habitude de trouver en France. Il faut embrasser la culture et trouver de nouvelles alternatives avec ce qui est présent à l'endroit où l'on est. Il faut également faire attention : ce pays est une terre d'opportunités si on s'en donne les moyens mais il peut être aussi une terre de désillusion. Il faut vraiment s'accrocher parfois.

Avez-vous eu du mal à vous intégrer à l'Ontario ? Quels sont les principaux défis auxquels vous avez dû faire face et comment les avez-vous surmontés ?

J'ai eu du mal à m'intégrer à l'Ontario au début. J'ai essayé de m'isoler des Français et de rencontrer uniquement des Canadiens mais ça a été la douche froide. Il était vraiment dur de faire de nouvelles rencontres en allant à des événements organisés ou uniquement en essayant de faire des rencontres dans des bars. J'ai donc ouvert mes possibilités en rencontrant plus de Français/Françaises qui étaient établis depuis longtemps au Canada afin d'avoir toujours mon point d'ancrage avec la France tout en ayant des conseils sur la vie à Toronto.

Sur votre blog, vous parlez des galères que vous avez eu en tant qu'expatrié et donnez des conseils pour les éviter. Parlez-nous de ce blog.

En arrivant au Canada, j'ai créé le blog fizzy-travellers.com pour aider les gens. A la base, c'était vraiment pour aider les expats sur tout le côté administratif car certaines choses ne sont pas claires et il faut faire beaucoup de recherches. J'essaie de simplifier au maximum les étapes afin que n'importe qui puisse comprendre. Pour éviter de tomber dans l'ennui, je ponctue par des articles détentes ou qui racontent mes aventures/mon ressenti.

Quelles sont les choses qui vous manquent le plus de votre pays d'origine ?

En tant que bon Français les choses qui me manque le plus au Canada sont :

La nourriture : quel Français ne passe pas une journée sans se demander où trouver du bon fromage ou une bonne boulangerie pour retrouver le goût d'antan

Ma famille : la Covid-19 n'a pas arrangé les choses pour la distance. Les règles changeantes toutes les semaines et les vacances restreintes pour le Canada (2 semaines par an) ont largement réduit mes possibilités de rentrer en France ou de faire venir ma famille ces derniers temps.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient s'installer au Canada et particulièrement dans l'Ontario après la crise ?

Le conseil que je leur donnerai est que s'ils viennent après la crise cela sera le moment parfait. Le Canada est et sera encore plus une terre d'opportunités que jamais. Le Canada, et plus particulièrement Toronto, est une économie basée sur les immigrants. Or ces derniers ont été freinés par la crise et le Canada est en retard sur son quota d'immigration. De plus, avec la crise, beaucoup sont rentrés dans leur pays natal et je pense que l'industrie va se retrouver en pénurie de main-d'œuvre dans tous les secteurs. Cela sera donc le moment opportun pour décrocher le job de ses rêves ou encore de s'essayer dans différents secteurs d'activités. Par contre, je conseille aux personnes de faire attention lors de la recherche d'appartements et d'attendre d'être sur place avant de choisir. Les loyers sont chers et il vaut mieux être sur place avant de choisir où l'on va vivre pour une longue période et être sûr de faire le bon choix.

Si tout cela était à refaire, que feriez-vous différemment ?

Je referai tout de la même manière, car même en temps de Covid-19 j'ai eu la chance de rencontrer vraiment de belles personnes. Une chose peut-être que j'aurai changé est de partir aux États-Unis avant que la crise de Covid-19 ne nous frappe.

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