Pari réussi pour un couple de jeunes Français à Montréal

Interviews d'expatriés
Publié le 2021-01-12 à 13:28
Camille et Jordan sont un couple de jeunes diplômés français qui ont choisi de faire carrière au Canada. En 2016, avec un PVT en poche, ils s'envolent pour Montréal, une ville qui les fascinait. Aujourd'hui, ils occupent tous les deux le poste dont ils ont toujours rêvé, ont leur propre appartement et ont même adopté un chien ! Ils reviennent sur leur parcours au sein du marché du travail montréalais et nous parlent des opportunités qu'il existe au Québec pour les jeunes expatriés.

Qu'est-ce qui vous a amené au Québec ?

On était à un tournant de nos vies et on voulait voir autre chose. On était attirés par Montréal depuis longtemps, alors on a tenté notre chance à nous inscrivant au PVT. Au final, on a été tirés au sort après quelques mois et on s'est lancés, même si on n'y était jamais allés !

Montréal nous attirait car la ville semblait être de taille humaine tout en étant quand même une grande métropole. On avait vraiment de bons échos sur le rythme et la qualité de vie. On avait fait le tour de Paris et on ne se voyait pas y rester sur le long terme. On trouvait qu'à l'époque l'ambiance y était assez lourde et difficile pour de jeunes professionnels comme nous.

Vous étiez fraîchement diplômés quand vous vous lancez dans cette aventure. Cela peut être risqué. Quelles leçons en tirez-vous ?

On avait déjà tous les deux un premier emploi. J'ai (Camille) même refusé un CDI parce qu'on savait qu'on partait quelques mois plus tard. On est conscients que si on était arrivés sans aucune expérience professionnelle, à peine sorties des études, ça aurait été beaucoup plus difficile. Aussi, on a eu la chance tous les deux d'avoir fait des alternances. Comme ce principe n'existe pas au Québec, ces alternances sont vraiment perçues comme des vrais emplois et permettent de faire la différence.

Finalement, ce sont toutes ces expériences en France qui nous ont permis d'avoir nos premiers emplois à Montréal. C'est difficile de se vendre sur un marché du travail quand nos diplômes et nos écoles ne sont pas connus. Alors pouvoir parler d'expériences concrètes, cela permet de mieux faire valoir nos compétences.

Par contre, dans nos deux cas, on a dû revoir nos ambitions à la baisse en arrivant. On a accepté des postes qui ne nous faisaient pas forcément rêver et qui ne correspondaient pas vraiment à l'idéal qu'on avait en tête. Bien sûr, on a mis toute notre énergie pour les trouver dans nos domaines respectifs (communication pour moi - Camille - et vidéo pour Jordan). On trouvait que c'était important pour nous permettre d'avoir cette fameuse première expérience québécoise dont on entend beaucoup parler avant de partir. Et c'est vrai, cette expérience est cruciale pour pouvoir se mettre un pied à l'étrier et commencer sa vie professionnelle ici. C'est sûr qu'elle peut forcer à revoir ses priorités et à faire des concessions niveau poste, salaire et mission. Mais surtout notre conseil pour les futurs nouveaux arrivants s' ils veulent faire leur place, c'est de se motiver à trouver quelque chose dans leur domaine, même si ce n'est pas exactement leur poste rêvé.

Quels ont été vos parcours en tant que jeunes professionnels au Québec ?

Camille : En France, j'étais conceptrice-rédactrice numérique dans une grande entreprise de vente en ligne. J'ai trouvé mon premier emploi ici après trois mois (dont deux mois intenses de recherche). J'ai d'abord été gestionnaire numérique pour une marque de chaussures montréalaise. Après deux mois, j'ai été rappelée par une agence web pour un poste de Spécialiste SEM. J'y suis restée 6 mois, puis je suis devenue Spécialiste médias sociaux pour une grosse compagnie canadienne dans le domaine de la finance. J'y suis restée 1 an et demi! J'ai quitté cet emploi pour une nouvelle expérience d'un an en tant que responsable communications, puis aujourd'hui je suis Rédactrice UX. J'ai enfin réussi à retourner vers mes premiers amours : la conception-rédaction numérique. Ce que je retiens de ce parcours non sans rebondissement, c'est que le marché du travail au Québec est très dynamique. Si on se donne les moyens, on peut rapidement évoluer et finir par trouver son emploi idéal. Ici, le préavis de départ est très court (minimum 2 semaines), ce qui permet de rester à l'affût si on n'est pas 100% satisfait de son emploi et si une offre se présente.

Jordan : J'ai étudié en Cinéma. En France, j'étais monteur vidéo. Quand on est arrivé, j'ai trouvé une place de vidéaste dans une maison d'édition de bande dessinées. Je suis resté à contrat avec eux pendant 1 an et demi, puis j'ai trouvé une place dans une agence de pub. Finalement, après trois mois et un rythme plus que intense, je suis retourné dans mon ancienne entreprise où je suis maintenant responsable numérique. Ce que je retiens de ce parcours, c'est qu'en France, on me faisait difficilement confiance pour des postes en communication car je n'avais pas de diplôme dans ce domaine ou pas assez d'expérience. Ici, mon profil est plutôt recherché et on m'a rapidement donné ma chance ! En très peu de temps, j'ai réussi à évoluer à un niveau et un poste auquel je n'aurais peut-être jamais pu prétendre en France… tout ça parce que je n'avais pas le « bon » diplôme.

Auriez-vous des conseils pour des jeunes qui hésitent à s'expatrier par peur du manque d'expérience ?

Ce qui est génial ici, comme on l'a déjà évoqué, c'est que toute expérience est reconnue. Un stage ou une alternance, c'est pareil qu'un emploi. La partie « hobby » du CV est aussi essentielle car elle montre les intérêts et passions du candidat, et donc sa personnalité. Il faut donc y réfléchir plus de 5 minutes et y inscrire des choses qui nous tiennent vraiment à cœur.

Par exemple, Jordan a toujours aimé le web et la création de contenus, même s'il ne travaillait pas dedans ou n'avait pas d'expérience professionnelle pertinente. Dans son CV, il a quand même mis notre blog et notre chaîne YouTube en avant, et lors de son recrutement, c'est ça qui a fait la différence !

Comment le Québec a-t-il su répondre à vos attentes de jeunes professionnels mais aussi de jeunes ayant soif d'aventures ?

Il nous a permis d'oser. J'ai eu 5 emplois en moins de 4 ans. Quand ça ne me plaisait pas, je me disais que je n'étais pas venue à Montréal pour faire quelque chose qui ne me satisfaisait pas à 100%. En France, jamais je n'aurai osé faire autant la fine bouche. Là-bas, quand on est jeune et en début de carrière, on nous fait rapidement comprendre que c'est à nous de faire nos preuves et qu'on est chanceux d'avoir un tel emploi. Or ici, au Québec, il est vraiment possible de prendre sa vie en main et de gérer sa carrière comme bon nous semble et selon nos propres critères.

Jordan a des responsabilités qu'il n'aurait jamais pensé avoir avant, mais ici il a été écouté, on lui a fait confiance. Et il n'y a rien de plus encourageant, et qui te donne envie de te dépasser à chaque fois.

Et puis, on voit Montréal comme un immense terrain de jeu. On a déménagé 4 fois, on essaye de connaître la ville dans ses moindres recoins, quand on a envie d'un peu d'évasion on prend la voiture pour sortir de la ville et profiter des magnifiques paysages que nous offre le Québec !

On aime vraiment pouvoir se construire la vie que l'on souhaite. On est parti de zéro, sans jamais avoir mis les pieds ici, sans vrais repères et c'est très gratifiant de pouvoir contempler tout le chemin parcouru… et tout ce qu'il nous reste à parcourir encore !

Ce que vous préférez de votre pays d'expatriation ?

Les gens, les opportunités, la qualité de vie, l'équilibre vie pro-vie perso, le climat…

Plus le temps passe et plus on découvre de nouvelles facettes de Montréal et du Québec qui nous confortent dans notre décision de vivre ici.

Pouvoir profiter au quotidien d'une métropole et de tout ce qu'elle a à offrir, c'est génial. On aime son ambiance à la fois effervescente et à la fois tranquille. On est souvent surpris par le calme qui règne dans notre quartier alors qu'on est à seulement quelques pas du centre-ville !

Aussi, c'est impossible de s'ennuyer ici. Chaque saison a son propre charme et son lot d'activités. C'est quelque chose qu'on adore : profiter de la neige et des joies de la glisse en hiver, aller bronzer au bord du fleuve ou dans les parcs au printemps, manger en terrasse et profiter des animations de rue en été, et finalement, admirer les sublimes couleurs de l'automne (même en ville!).

Avez-vous d'autres projets d'expat ?

Absolument pas. On est bien ici ! On a adopté un chien, acheté un appartement, on est bien dans nos emplois et on n'a pas fini de découvrir la province, puis le pays. Mais ça, ce sera en voyage. Parce que notre quotidien est très clairement à Montréal, et on ne se voit pas vivre ailleurs !

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