Travailler à l’étranger : Ce qui change après la crise

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Publié le 2020-06-16 à 13:48 par Stephane Lagrange
Nous assistons à un bouleversement de l'économie et du monde du travail en raison du COVID-19. Qu'est-ce qui va changer pour ceux qui ont pour projet de partir travailler à l'étranger lorsque la situation sera redevenue normale ?

Que soit un départ à l'étranger pour travailler pour votre employeur actuel,  pour un nouvel employeur ou bien encore afin de créer ou reprendre une entreprise, les conditions post-COVID veulent que les projets d'expatriation à l'étranger pour le travail évoluent. D'une part, les politiques d'immigrations seront appelées à changer. Mais aussi, les considérations seront, maintenant, différentes.

Visas…

Les différents types de visas et les conditions d'obtention de ces derniers vont évoluer dans certains pays comme par exemple, les USA. En effet, un article du Forbes datant du 12 juin annonce de potentiels changements aux H-1B et H-2B, deux permis de travail les plus recherchés, entre autres. Le Canada relativement favorable à l'immigration envisage également des quotas sur l'immigration pour dans le futur en fonction de l'évolution de la situation économique actuelle. Les approches seront, certes, différentes dépendant des pays. Par exemple, pour rebooster l'économie, certains pays pourront davantage s'ouvrir à l'expertise étrangère.

Est-ce que l'économie le permet ?

Une enquête d'Expat.com révèle que sur 725 expatriés qui ont participé, environ 5% révèlent avoir perdu leur emploi pendant la crise. En effet, après la crise sanitaire arrive la crise économique et de nombreuses entreprises autour du monde se retrouvent obligés de réduire leur effectif ou de mettre la clé sous la porte.

Moins de déplacement ?

Si la crise nous a appris une chose, c'est probablement le fonctionnement d'entreprise à distance. En effet, les Directeur de Ressources Humaines (DRH) dans les grandes entreprises planchent également sur l'après-crise dans le cadre de la gestion de ses employés expatriés avec un management réinventé et des salariés plus autonomes qui se déplacent moins. Un DRH travaillant dans une entreprise New-Yorkaise employant des expatriés explique à Expat.com qu'une des priorités pour cette ère post-COVID-19 sera notamment la formation des personnes ayant des fonction de management afin pouvoir travailler efficacement avec des salariés plus autonomes. 

Avec l'essor du télétravail et des moyens de communication tels que Skype ou Zoom, certains métiers du secteur tertiaire ne nécessitent plus parfois d'aller s'installer dans une grande ville au coût de la vie élevé avec la nécessité d'effectuer moins de déplacements. Le groupe Twitter a fait savoir que l'immense majorité de ses salariés pourra continuer le télétravail de façon permanente après la fin de la pandémie de coronavirus. Les métiers dans les secteurs innovant auront toujours un besoin très important en main d'oeuvre alors que certains métiers seront plus touchés comme le commerce et la restauration. 

Quid des entrepreneurs ?

Pour les entrepreneurs souhaitant créer une entreprise à l'étranger, Afin d'avoir une marge de manoeuvre financière plus importante et donc l'investissement de départ de la part de l'investisseur devrait être plus important pour les commerces par exemple afin de limiter les risques de faillite en cas de nouvelle pandémie. De ce fait, il est envisageable qu'il soit plus difficile d'obtenir un visa investisseur avec des critères plus sélectifs tels que demander à l'entrepreneur de s'engager à recruter un plus grand nombre de personnes vivant déjà dans le futur pays d'accueil.

En conclusion, concernant les personnes ayant pour projet de partir vivre à l'étranger, il y a des changements important entre l'avant pandémie et l'après pandémie. Il faudra travailler différemment et prendre en compte les risques en fonction de la nature de son projet. Il y aura toujours autant d'opportunités dans certains secteurs pour des emplois très qualifiés et moins dans des secteurs plus traditionnels ou la main d'oeuvre locale est abondante si le taux de chômage dans le pays d'accueil reste élevé. Dans le cadre d'une expatriation à plus ou moins long terme il sera encore plus important qu'auparavant de bien choisir sa formation et son métier afin d'avoir les qualifications nécessaires pour mettre tous les atouts de son côté et réussir son projet d'expatriation.