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Comment choisir la bonne entreprise pour réussir sa carrière internationale

jeune femme utilisant son ordinateur portable
AnnaStills / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 17 Novembre 2025

Mesurer les performances des entreprises pour aider les travailleurs à construire leur carrière. C'est l'idée du ministère singapourien du Travail. Depuis le 14 octobre, les actifs peuvent découvrir en 3 clics les meilleures entreprises dans lesquelles travailler pour faire carrière. Il ne s'agit pas forcément de grands groupes, mais plutôt d'entreprises qui soutiennent l'évolution professionnelle. Un type d'outil qui peut s'avérer particulièrement utile pour les expats en quête de carrière internationale. Sur quels indicateurs se baser pour être certain de choisir la bonne entreprise ?

S'expatrier : comment être sûr d'avoir choisi la bonne entreprise ?

Le salaire seul ne suffit pas à déterminer si l'on a fait le bon choix. Un très bon salaire peut aller avec un espace et des conditions de travail difficilement supportables. À côté des principales motivations qui poussent à l'expatriation (avoir un meilleur salaire, découvrir un nouveau pays, etc.) figurent d'autres indicateurs davantage centrés sur l'entreprise étrangère.

On peut classer les indicateurs de comparaison en deux catégories : les indicateurs quantifiables (performances de l'entreprise, investissements réalisés, évolution salariale) et les indicateurs non quantifiables (accueil des travailleurs étrangers, circulation de la parole dans l'entreprise…). Certains indicateurs, comme la parité, peuvent être classés dans les deux catégories. On peut compter le nombre de femmes et d'hommes dans l'entreprise ; on peut comparer leurs salaires. On peut aussi apprécier la valorisation des carrières féminines dans l'entreprise. Les expatriées ont-elles les mêmes chances que leurs homologues masculins ?

Performances de l'entreprise

Le travailleur souhaitant travailler dans une entreprise à l'étranger commence généralement par évaluer les performances de l'entreprise au sein de son secteur. Le premier indicateur est le chiffre d'affaires. On peut le trouver sur les sites internet spécialisés (sauf s'il s'agit d'une structure non référencée). Les futurs expatriés peuvent aussi comparer le taux de rentabilité de l'entreprise choisie à celui d'autres sociétés. L'entreprise est-elle rentable ? Est-elle en difficulté dans son secteur ? Se positionne-t-elle uniquement sur le marché intérieur et/ou sur le marché international ? A-t-elle une image de marque connue (dans le pays, à l'étranger) ? Les performances peuvent aussi inclure des données concernant l'organisation de l'entreprise : masse salariale, proportion de travailleurs sur les différents postes, taux de turnover, taux d'absentéisme…

Une entreprise dynamique réalisa de bons scores dans ces domaines. L'expat peut supposer des recrutements pour booster le développement de l'entreprise étrangère. S'il souhaite des informations précises sur sa future entreprise, il peut se tourner vers des sites internet spécialisés et acheter le dossier concerné. Mais un certain nombre de données peut être trouvé sur internet, surtout si l'entreprise est connue et communique sur ses chiffres. Dans le cas contraire, l'enquête peut s'avérer plus laborieuse. Ses recherches pourront être facilitées s'il se trouve déjà dans le pays étranger, s'il parle la langue du pays d'accueil.

Investissements réalisés

Il faut distinguer les investissements corporels (ou matériels), incorporels (immatériels) et financiers. Les biens achetés par l'entreprise (bâtiment, machines, ordinateurs…) sont des investissements corporels. Les achats effectués pour son fonctionnement et son développement (logiciels, brevets…) sont des investissements incorporels. Les placements (actions, obligations…) sont des investissements financiers. Une société qui renouvelle son matériel, ses logiciels donne déjà de bons indicateurs de performance. Une entreprise qui prend quelques risques dans ses investissements (notamment boursiers) n'est pas forcément en mauvaise posture : tout dépend de la prise de risque.

Les investissements concernent aussi tout ce que l'entreprise met en place en termes d'organisation du travail : formations internes, mobilité du travailleur, etc. Une entreprise qui investit dans ces programmes est une entreprise qui valorise ses salariés. Elle leur donne la possibilité d'évoluer professionnellement, de faire carrière. C'est un bon point pour le futur expatrié.

Accueil des travailleurs étrangers

Avant d'être formé, il faut être accueilli dans l'entreprise étrangère. De nombreuses entreprises zappent cette étape, pourtant essentielle. Pris par les affaires courantes, un certain nombre d'employeurs estiment que l'expatrié apprendra sur le tas. Pourtant, prendre le temps d'accueillir les travailleurs étrangers s'intègre dans une vraie politique de l'entreprise concernant la mobilité internationale et l'ouverture, non seulement culturelle, mais aussi économique. Car les travailleurs étrangers sont autant d'ambassadeurs de leurs pays. Le futur expatrié peut donc se poser les questions suivantes :

  • Quels sont les moyens que l'entreprise se donne pour accueillir les travailleurs étrangers ?
  • Bénéficient-ils d'une formation de départ ? D'une formation à la culture d'entreprise ? De journées d'intégration ?
  • Ont-ils un tuteur, un référent dans l'entreprise, qui les guidera durant les premiers mois ?
  • L'équipe dans laquelle ils vont travailler est-elle au courant de leur venue ? A-t-elle été elle aussi préparée à cette venue ?

Si l'entreprise dispose d'un site internet et/ou de réseaux sociaux, le travailleur étranger y trouvera de précieux renseignements.

Parité

L'indicateur « parité » ne devrait pas seulement être pris en compte par les expatriées. Les hommes envisageant une carrière internationale ont tout intérêt à y prêter attention. Car une entreprise véritablement engagée pour la parité promeut très généralement d'autres valeurs indispensables à la vie en entreprise : lutte contre les discriminations, bien-être, valorisation de l'individu, bienveillance, écoute, respect de l'environnement… À l'inverse, on peut craindre un climat délétère dans les entreprises ouvertement hostiles à la parité femmes/hommes (malgré une possible législation favorable dans le pays).

Là encore, une partie des informations se trouvera sur Internet. Mais attention. On ne compte plus les entreprises au discours clairement « pro-parité », mais les attitudes pas vraiment ouvertes à l'ascension des femmes dans l'entreprise. Les expatriées doivent composer, non seulement, avec la culture du pays d'accueil, mais aussi avec la culture d'entreprise. Dans l'idéal, les informations recueillies sur Internet seront recoupées avec une « enquête de terrain » (si l'on se trouve dans le pays d'accueil) ou grâce au bouche-à-oreille (témoignages fiables glanés sur Internet ou sur place).

Participation des travailleurs aux prises de décision

Comment la parole circule-t-elle dans l'entreprise ? Est-elle plutôt descendante (de la direction vers les salariés) ? ou horizontale (pas de hiérarchie pesante) ? Les salariés sont-ils associés aux prises de décisions ? Peuvent-ils participer à l'élaboration de projets à visée internationale ou non ? L'ouverture aux travailleurs étrangers est-elle perçue comme une richesse pour l'entreprise ?

Tous ces indicateurs permettent au professionnel étranger de mieux apprécier les valeurs de l'entreprise et leur mise en pratique. Si l'entreprise place l'écoute et la bienveillance au cœur de ses valeurs, cela doit se voir dans son fonctionnement interne. Comme pour la parité, il n'est pas rare de constater des contradictions entre le discours officiel et la vie réelle dans l'entreprise. Une étude minutieuse et des témoignages fiables donneront au travailleur une idée plus précise de l'entreprise dans laquelle il souhaite évoluer.

Évolution professionnelle

Ce dernier indicateur sélectionné (la liste n'est pas exhaustive) est en lien direct avec la carrière internationale. Il recoupe également les éléments cités précédemment. Par exemple, une évolution professionnelle peut être plus compliquée dans une entreprise où la hiérarchisation est très pesante. Une carrière peut être freinée dans une entreprise discriminant les femmes ou tel groupe de personnes en raison de son origine, de son handicap, ou de tout autre critère discriminant.

La conjoncture joue également sur les performances de l'entreprise, et donc, sur les possibles embauches et promotions. Celles-ci seront a priori plus nombreuses lorsque le contexte économique est favorable. Certes, des entreprises réalisant de bonnes performances font le choix de remplacer les possibles embauches par les intelligences artificielles et la robotisation. Mais les IA sont encore loin d'avoir remplacé les travailleurs. Les entreprises (notamment celles de la Tech) se disputent toujours autant les talents étrangers. Reste, pour ces derniers, à choisir dans quel pays démarrer ou relancer leur carrière internationale.

Liens utiles :

Connaître le chiffre d'affaires d'une entreprise : societe.com ; moodys.com ; companydata.com

Trouver des avis sur les entreprises : glassdoor.com ; LinkedIn

Chercher une entreprise : choosemycompany ; ziprecruiter ; EURES ; jobsquad

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A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

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