Attendre un heureux événement en période de pandémie

Vie pratique
  • FromParisToMoris
Publié le 2020-04-15 à 13:47
Si le temps semble s'être arrêté pour beaucoup, la vie suit toujours son cours malgré tout. Comment appréhender l'arrivée d'un premier enfant dans un contexte de crise sanitaire mondiale ? Entre télétravail, cuisine et yoga prénatal, Julie, française d'origine chinoise, installée à l'Ile Maurice, partage avec nous son quotidien de future maman confinée. 

D'où venez-vous et depuis combien de temps êtes-vous installée à l'île Maurice ? Qu'est ce qui vous a amené vous et votre mari à vous déménager ici ? 

Je viens de la région parisienne. Nous sommes à Maurice avec mon mari depuis un an et demi. On voulait changer de vie. L'expatriation était un projet mais on ne savait pas forcément pour quelle destination. Sébastien, mon mari, s'est vu offrir une belle opportunité professionnelle à l'Ile Maurice et après avoir pesé le pour et le contre, on a décidé de tenter l'aventure en août 2018. Une des conditions pour venir s'installer ici était que j'y trouve moi aussi mon compte au niveau professionnel. Je ne me voyais pas partir à Maurice et ne rien faire. Donc j'ai posé des candidatures, j'ai passé des entretiens et j'ai finalement eu une offre d'emploi qui nous a permis de venir ici tous les deux. 

La crise du COVID-19 est apparue au milieu de votre grossesse, comment avez-vous appréhendé  cette nouvelle ? Comment vivez-vous le confinement aujourd'hui ?

C'est vrai que j'étais déjà enceinte quand on a entendu parler du virus. Comme j'ai de la famille en Chine, j'étais pas mal au courant de ce qui se passait mais on était pas si inquiets que ça en fait. Comme beaucoup de monde, on ne pensait pas que ça prendrait cette ampleur. Et finalement c'est quand même arrivé jusqu'ici à l'Ile Maurice. 

Aujourd'hui je suis à un peu plus de 7 mois de grossesse. Il y a des avantages et des inconvénients à ce confinement. On essaye toujours de voir le côté​ positif des choses. Oui, il y a un risque sanitaire, il y a des choses qu'on ne peut plus faire, on ne peut plus sortir. Mais dans les points positifs, je travaille à Port Louis d'habitude et je passe en moyenne 2 heures par jour dans les transports. Là, j'ai la chance d'être en télétravail et donc de continuer mon activité professionnelle malgré le confinement. Je n'ai plus besoin de me déplacer, ce qui est un gros avantage. Ca me permet d'être plus reposée à la maison, de mieux manger, et de profiter un peu plus de mon mari qui travaille aussi à la maison. 

Vous avez décidé de ne pas rentrer en France et de rester à l'Ile Maurice. Comment s'est fait ce choix ? 

Rentrer en France, cela nous a traversé l'esprit. Mais nous avons vite fait le choix de rester pour plusieurs raisons. Déjà, nous avons un chat et un chien et je ne me voyais pas partir sans eux. 

Et puis, si on rentre en France, chez qui on rentre ? Ma belle famille est dans le Nord de la France, ma famille à moi est en région parisienne. On aurait pas eu le même cadre de confinement. Ici, on a notre propre logement, on a notre chez nous.  Il y avait plus d'avantages à rester à Maurice, notamment le fait qu'il y fasse beau et je pense que le temps joue énormément sur le moral. 

L'accouchement peut être un moment stressant, encore plus on l'imagine en cette période.  Comment vous êtes-vous préparée à cette naissance qui arrive ? 

C'est certain que la crise sanitaire rend les choses plus stressantes. Mais on se dit que comme on est ensemble à  la maison, si il se passe la moindre chose, si je fais un malaise par exemple, mon mari est avec moi et il pourra m'emmener tout de suite à la clinique si besoin. 

Un point d'inquiétude aussi, je n'ai pas pu faire ma dernière visite de contrôle car le gynécologue n'assure plus ses rendez-vous. Mais pour le moment tout se passe bien et les rendez-vous précédents étaient toujours positifs, rien à signaler. On sait qu'on peut appeler la clinique quand on veut si on a des questions ou des inquiétudes. Les services sont excellents.

Au niveau logistique, on a pris les mesures nécessaires. On a déjà le lit pour le bébé, les meubles, des vêtements… Heureusement, on s'était assez bien organisés sans savoir qu'il y aurait confinement. Je pense qu'à quelques semaines près, on aurait été embêtés. Bien sur, il nous manque encore quelques éléments mais c'est surmontable. On a juste pas eu le temps de rencontrer des nounous et visiter des crèches mais j'aurai 14 semaines de congé maternité donc on verra ça plus tard. Un problème à  la fois. 

Un conseil pour les futures maman dans cette situation ?

On a la chance de pouvoir passer du temps avec nos proches et de pouvoir se reposer chez soi. Si on une activité professionnelle qui nous demande d'habitude de nous déplacer, c'est un véritable confort de pouvoir travailler de la maison. 

Il ne faut pas non plus trop s'inquiéter, cela peut avoir des répercussion sur le bebe. Voir les choses de façon positives le plus possible, s'occuper, faire des activités qui nous changent et qui nous motivent. 

Je fais un peu d'activités sportives comme du yoga prénatal, je lis un peu plus. 

J'avais aussi un projet de blog avant le confinement, et le couvre-feu a été l'élément déclencheur. C'était l'occasion de le lancer, d'y partager notre expérience de vie à l'Ile Maurice et de donner un aperçu de la réalité de la vie d'expatriés. 

Comment envisagez-vous l'après Coronavirus ? Envisagez-vous un retour en France ?

Avoir un enfant, on ne l'envisageait pas forcément quand on vivait en France pour des raisons diverses et variées, notamment le mode de vie en région parisienne. On a de plus petits espaces, la vie coûte assez cher, donc ce n'était pas forcément à l'ordre du jour.

En arrivant à Maurice, on a vu que la qualité de vie était différente et on a pu vraiment se projeter. 

On a ici des conditions idéales pour éduquer un enfant. Pour la petite enfance notamment, Maurice est un cadre vraiment génial. La question du retour se posera peut-être pour les choix universitaires mais ce n'est pas pour tout de suite.