S'installer aujourd'hui en Tunisie

Bonjour,
Je suis franco libanaise mariée à un tunisien, nous avons deux enfants. Nous avons le projet de nous installer dans la banlieue sud de Tunis. Or, mon mari semble tout remettre en question, il pense que c'est trop dangereux. Je suis très déçue car je voulais que mes enfants aprennent la langue arabe et s'impregnent vraiment de la culture tunisienne. Je me doute bien que ce n'est pas tout beau tout rose, mais il me semble que d'après les informations, ce n'est pas si catastrophique que ça. Pourriez vous me donnez votre avis car je vois ça de l'extérieur et j'ai vraiment besoin des conseils de personnes mieux éclairées que moi. Merci d'avance.

Emmanuelle

selon moi attends aout, la situation sera plus claire. Mais je ne connais pas exactement la situation sur tunis, cela varie également d'un quartier à l'autre. D'autres devraient pouvoir mieux te répondre

bonjour
c'est vrai ce que dit Djerba!
De plus comme elle le dit cela change même suivant les quartiers!
Je pense qu'à La marsa, pas de problème, d'autres te le confirmerons! Pour le reste si tu peux attendre,je pense que ce ne sera que bénéfique..
cordialement
Francis

bonjour,

je suis moi même française mariée à un tunisien et j'ai 2 enfants. Je connais bien la banlieue sud de Tunis car ma belle famille y habite. Où devriez vous habiter? Il n'y a pas à ma connaissance de gros problèmes dans la région. Les choses se tassent, il y a encore quelques manifestations à Tunis mais il semble que cela va en se calmant. Si vs avez d'autres questions n'hésitez pas.

Bonjour à tous et merci beaucoup pour vos réponses.
Nous envisageons de nous installer à hammamlif et mon fils ainé devrait aller à l'école à côté à hammam-el-chatt ; je pense quoi qu'il en soit l'inscrire au cas où, quitte à changer de projet si besoin. Je pars demain là bas pour deux semaines donc je pourrai un peu tâter le terrain.
Merci encore à tous pour vos conseils.

Aujourd'hui, cette insécurité disparaît peu à peu, mais le pays n'en demeure pas moins instable, ce qui est tout a fait normal en période de transition.
« Le problème aujourd'hui, c'est que tout le monde veut se réapproprier ce qui appartient à l'État, et donc ce que Ben Ali a volé, mais malheureusement, on est en plein début de la création de la “Faoutha” qui signifie anarchie en arabe. »
Ce que craint Chahrazed, c'est que la Tunisie se transforme en dictature du peuple.
« Après la chute du régime, il y a eu une période où tous les patrons étaient considérés comme des corrompus et beaucoup de salariés ont licencié leurs chefs. C'était le cas par exemple d'une entreprise du secteur public où le gouvernement provisoire a donné raison aux salariés. »
En effet, de peur d'être assimilé à l'ancien régime, le gouvernement provisoire cède presque tout aux manifestants.
« Des manifestants sont sortis dans la rue pour réclamer une allocation chômage, car ça n'existait pas avant. Le gouvernement a accepté de leur allouer tout d'abord 150 DT [environ 75 euros] puis 200 DT.
Sauf qu'il existe en Tunisie des employés qui sont moins payés que cette allocation. Du coup eux aussi sont également sortis dans la rue pour réclamer une augmentation.
Et ça risque d'aller crescendo, débordements, manifs, etc.
Pour le moment, nous n'avons pas de gouvernement stable qui prenne des décisions collégiales. »

Pour la jeune expatriée, il faudrait dans l'immédiat que tout le monde retrousse ses manches: « Nous avons besoin que les Tunisiens du monde entier apportent leur pierre à l'édifice. Que des investisseurs étrangers reviennent, et que le tourisme reprenne. »
Et d'ajouter qu'« il ne faut pas que d'une potentielle démocratie belle et rayonnante naisse un chaos ou un régime totalitaire ».
Selon elle, pour que la contagion soit productive, il faut que les tunisiens se prennent en main et qu'ils ne sabotent pas eux-même leur révolution.

Le « Dégage, dégage » à tout bout de champ n'est pas une solution.
« On ne peut pas demander la démission à chaque mot de travers, c'est contreproductif. Il faut laisser libre cours au pluralisme, à la discussion, pour arriver à un consensus et à parler d'une seule voix. »
C'est ainsi, selon elle, que la Tunisie redonnera confiance à l'extérieur, en prouvant que la situation est bonne, saine et positive. « Alors oui cette révolution a un côté exaltant, une page de l'histoire s'est écrite sous notre plume et c'est juste un sentiment incommensurable. Mais tout reste encore à construire… »

Widad Kefti (Tunis)

excellente analyse ...

Bonjour, et merci pour les infos,

Emmanemili, pourras-tu nous donner ta "vision" après tes 15 jours de vacances ? Merci

Jean-Luc