La police et la justice au Brésil.

Je me propose d'ouvrir un nouveau sujet particulièrement délicat et polémique: la relation d'un expat avec la police et la justice brésilienne.

Je crois que ce sujet est d'une importance capitale car on arrive au Brésil avec sa conception européenne des garanties démocratiques constitutionnelles qui ne sont souvent nullement respectées au Brésil.

Être contrôlé à São Paulo dans une "blitz" de la ROTA (Ronde Ostensive Tobias Aguiar) et commencer à rouspéter, à dire aux policiers qu'ils n'ont pas le droit de faire ceci ou cela, cela peut se terminer très mal, ce n'est pas exagéré de dire que vous risquez même votre vie sans le savoir.

Pour commencer, une petite anecdote qui m'est arrivée alors que j'avais encore peu d'expérience au Brésil.

Sur la Dutra, (route qui lie São Paulo à Rio de Janeiro), à l'entrée de la "serra" près de Rio, j'avais été arrêté à un poste de la police de la route.

Manifestement, le policier qui contrôlait mon véhicule exagérait et cherchait à m'ennuyer par tous les moyens possibles, y compris, fouille de ma voiture, de mes bagages, il ne me rendait plus mes documents, bref, un évident abus.
(NB: ce qu'il cherchait en fait, c'était de m'obliger à lui donner de l'argent, ce que je n'avais pas compris à l'époque)

Je lui ai dit qu'il abusait de ses droits et je lui ai demandé son nom. ((sur son uniforme, il n'y avait que son prénom.)

Il m'a répondu que sa femme était jalouse et qu'elle lui interdisait de donner son nom.

Il voulait clairement m'insulter en me traitant indirectement de "veado" (ce qui pourrait se traduire par pédé), ce qui est une très lourde insulte au Brésil.

J'ai renvoyé la balle en lui répondant que si sa femme lui interdisait de donner son nom à un homme, c'est qu'elle le connaissait très bien.

Sa réaction a été immédiate: il a mis sa main sur son arme, démontrant que sa première intention était de me tirer dessus.

Il s'est ravisé, peut-être parce tuer froidement un étranger lui aurait probablement causé des problèmes...

Mais je l'ai échappé belle !

Je crois qu'il est important d'ouvrir un tel sujet pour éviter des erreurs aussi dangereuses que la mienne car au Brésil, la vie ne vaut pas grand chose.

D'autre part, même si le Brésil est un pays (à mon avis soi-disant) démocratique, les libertés essentielles et garanties constitutionnelles du citoyen ne sont pas respectées.

Je relèverai donc plusieurs points qui, à ma connaissance, illustrent cela.

Justice et police dans ce grand pays en voie de développement permanent, sont dignes d'une république bananière: c'est à dire corrompues,inefficaces,et absentes ... Aussi vaut-il mieux être riche et puissant ou encore vivre avec le profil bas, si on souhaite éviter les problèmes avec la police et obtenir la clémence de la justice en cas de coup dur.
Le Brésil n'est toujours pas capable d'assurer un minimum de  sécurité à sa population pourtant très fortement imposée et écrasée de taxes. Les condominios ont de l'avenir... Pour ceux qui peuvent se les offrir. Quant aux autres, ils ne peuvent compter que sur la providence, et tout expliquer par le fatalisme...

Les Brésiliens connaissent parfaitement la situation, ils savent ce qu'ils peuvent faire et ne pas faire dans leur relation avec la police et la justice et ils s'adaptent le mieux possible à la réalité.

Mais un expat se retrouve en situation totalement différente et il est important de les informer sur ce qui les attend.

C'est certain. Mais le brésilien lambda de base a-t-il le choix? On peut remarquer cependant qu'il n'y a pas beaucoup de riches et de fils de familles dans les prisons, pas d'avantage d'ailleurs que des hommes politiques corrompus; à moins que ces gens là ne commettent jamais d'infractions... Je pense que l'expatrié au Brésil doit se contenter de vivre son petit bonhomme de chemin, sans se mêler de ce qui ne le regarde pas s'il souhaite être tranquille. Mais il est vrai que les policiers réfléchissent par deux fois avant de s'en prendre à un " gringo" terme évoquant encore dans l'inconscient collectif brésilien quelqu'un qui a de l'argent, donc du pouvoir...

Je pense que l'expatrié au Brésil doit se contenter de vivre son petit bonhomme de chemin, sans se mêler de ce qui ne le regarde pas s'il souhaite être tranquille.


Être expat ne met personne à l'abri des ennuis: contrôle/blitz par la police, être victime d'un cambriolage ou d'une attaque à main armée ou tout simplement être au mauvais endroit au mauvais moment.
Au Brésil, vivre son petit bonhomme de chemin ne garantit malheureusement pas la tranquillité.

Certes, je suis d'accord avec toi. Mais ça aide tout de même un peu... Personne n'est à l'abri d'une mauvaise surprise.

Bonjour, j' y vais de ma petite contribution.

Un brésilien se tiendra toujours à bonne distance de la police, il n' en a tout simplement pas confiance, sauf cas d' extrème gravité. C' est d' ailleurs consternant parfois, pour nous.
D' ailleurs il existe des numéros de tel pour dénoncer ANNONYMEMENT, c' est pas innocent...

Donc les brésiliens préfèrent passer l' éponge ou se venger personnellement, plutôt que faire appel à la police.

En cas d' assalto, n' iront pas aider la police, ils ont trop peur des represailles, ou tout simplement pensent que ça ne sert à rien. Ils ont tord ou pas. c' est un cercle vicieux.

Dans les Blitz, donnez les papiers, ayez le sourire, faites l' innocent, (pas comprendre le sens de sa demande), prennez la multa et merci Monsieur, CIAO. Ne tentez pas de lui proposer de l' argent, car vous ne savez pas sur qui vous tombez.

Criminalité et délinquance :

De plus, la police n' a pas les moyens techniques élaborés pour faire leur travail. Le système de reconnaissance d' empreinte n' existe pas, c' est en cours....projet PHOENIX sur OMEGA. Pour les plaintes et dépositions leur système est très souvent OUT. Pour leur propre dossier, même chose....

Ils ne peuvent arrêter des suspects qu' en flag. Si vous reconnaissez quelqu' un sur photo par exemple, ils ne peuvent que l' arrêter pour l' interroger, mais doivent le relacher immédiatement...DONC....Il faut savoir que la justice protège les mineurs. Donc il y a toujours de mineurs dans les assaltos et ceux sont eux les plus dangereux car n' hesitent pas à tirer sachant qu' on ne leur fera rien.

Aujourd' hui, nombre de reportages pour redorer le blason de la police, sans beaucoup d' effet dans les mentalités. Puis l' implication des propres policiers (PM ou Civil) dans de nombreux cas exige une Omerta.

Comme personne ne veut participer, ben la fête continue..Des programmes de "nettoyage" dans les effectifs sont en cours, mais je ne suis pas certaine que ce soit très efficace.

La justice est injuste au Brésil de notre point de vue. C' est deconcertant, mais inutile de leur balancer à la face, vous risquez votre vie.

Attention : tous les policiers brésiliens ne sont pas "pourris". Dans le doute il faut quand même éviter de s' y frotter.
Pas la peine d' aller les voir pour un problème avec son voisin, ou des bricoles (comme en France)ce sera une perte de temps pour vous.

Le mieux, c' est comme déjà dit, c' est d' être vigilant à temps complet pour tout et n' importe quoi.
EmilienPaulista à raison, le système brésilien est carrément différent de ce que vous connaissez en France.

Si quoique ce soit de grave ou très grave vous arrive, appellez immédiatement la police, puis votre Consulat dans la foulée (numéro d' urgence 24/24) et faites le savoir aux policiers.. Demandez à parler au Delegado (commissaire).
En attendant lisez bien les conseils que l' on vous donne sur ce forum, ils complêtent ceux fournis sur le site du Consulat et ne sont pas à prendre à la légère ici au Brésil.

Comment est organisée la police au Brésil?
Suivant l'article 144 de la constitution fédérale brésilienne, la sécurité publique est un devoir de l'État et est exercée par:
1) la police fédérale : responsable du contrôle des frontières, des étrangers et des affaires ayant des implications dans plusieurs états, comme trafic international de drogue et autres grosses affaires.
2) la police fédérale de la route:
3) la police fédérale des chemins de fer.
4) la police civile: chargée des enquêtes
5) la police militaire et les sapeurs pompiers: chargés des patrouilles.

NB: au Brésil, les pompiers sont aussi des policiers...veuillez à vous conformer à leurs directives car ils ont le pouvoir de vous arrêtez si vous n'obéissez pas.

Il y a aussi les gardes municipaux (guardas municipais) qui veulent assumer des fonctions de policier mais qui n'en ont pas légalement le pouvoir.

Comme allspice le relevait, un des premiers points où le Brésil ne respecte pas les droits fondamentaux démocratiques est celui de la dénonciation calomnieuse.
En effet, dans les pays démocratiques, les citoyens sont protégés contre les effets très néfastes des dénonciations calomnieuses faites par vengeance ou par méchanceté.
- une dénonciation anonyme n'est pas la bienvenue dans les pays démocratiques car une dénonciation doit se faire dans le cadre de la bonne foi.
- les dénonciations calomnieuses sont lourdement sanctionnées en Europe. Pour exemple, en Belgique, Art445 du CJ: emprisonnement de 15 jours à six mois et une amende de 50 à 1000 euros et en France, art. 226-10 : cinq ans d'emprisonnement et 45000 euros d'amende.
Au Brésil au contraire, on encourage les dénonciations calomnieuses par l'anonymat complet, ce qui est contraire aux garanties démocratiques.

Bonjour,

Selon les Etats vous verrez aussi les DEIC, ROTA, GOE,CHOQUE, BOPE etc.... et des dénominations spécifiques, dans leurs gros 4X4.
Puis il y a les hélicos!!

Sinon, les expats evitent de se balader dans les favelas comme des touristes, faut pas tenter le diable!

C' est sûr qu' aussi on se fond dans la population, ne pas attirer l' attention, avec trop de securité devant la maison, grosse voiture bien visible, les cartons de votre dernière télé sur le trottoir, jeter ses facturettes à la poubelle (on les detruits avant), sortir sa liasse de billets pour payer, etc.....
Ne pas dire aux voisins ou gardien de rue qu' on part quelques jours, être ferme dès le départ avec ses employés de maison sur les fofocas (devoir de discretion) être discrets quand on charge ses valises.....ET j' en passe.....Un tas de détail pour éviter...

Comme le dit EmilienPaulista, même comme ça, personne n' est à l' abri!!!

Des histoires d'abus policiers, on en trouve à foison au Brésil , comme en France d'ailleurs. Et lorsqu'on est face à un policier, il n'est jamais bon de crier au respect des droits civiques...

N'oublions pas que la Police au Brésil vit une situation différente de celle de l'hexagone, très facilement prise pour cible, et très mal rémunérée... Je ne dis pas que ça excuse quoi que ce soit, mais peut aider à prendre du recul sur les agissements de certains.

Enfin, le Brésil est très corrompu, mais les choses changent, et oui ça prendra du temps. Il y a tout de même 14 ministres qui ont été démis de leurs fonctions pour suspicion tandis qu'en france, on accepte que des ministres condamnés en cours de mandat restent en fonction...

;)

Des abus de pouvoir de la police en France, il y en a certes, mais en aucun cas on ne peut établir une comparaison avec le Brésil à ce niveau. En France, la justice, politiquement orientée à l'opposé de la majorité des policiers, ne plaisante pas avec le sujet. Et les policiers français savent ce qu'ils encourent en abusant de leurs pouvoirs.
Quant aux salaires ridicules des policiers brésiliens, ils concernent principalement les policiers militaires et civils, qui pour compenser se " payent sur la bête". Les policiers fédéraux quant à eux touchent des salaires infiniment supérieurs à ceux de leurs leurs homologues de la police nationale française, et leurs cas de corruption ne sauraient en aucun cas s'expliquer.
Parlons aussi des 14 ministres éjectés du gouvernement: Ils l'ont été non pas grâce à une auto-épuration du gouvernement, mais grâce à des dénonciations de la presse étayés de faits irréfutables.
Mais c'est déjà un progrès: la Présidente actuelle tient compte de la presse. Il est vrai que les gens savent de plus en plus lire et ont accès au multimédia.

Soyons clairs et précis, même si cela doit choquer certains: un policier au Brésil a en pratique et en réalité le droit de vie ou de mort sur vous.
S'il vous descend, il va monter un faux scénario de légitime défense.
Dans son véhicule, il a toujours une ou deux armes illicites (révolvers calibre .32 ou .38) prises à des bandits.
Après vous avoir tué, il va tirer 3 ou 4 coups de feu avec cette arme contre le véhicule qu'il utilisait, de sorte que les impacts soient bien visibles.
Pas de problèmes d'empreintes (le policier prend l'arme avec ses mains, sans sac en plastique, ni gants), pas de problème de test résiduographique sur la victime (l'expert est de mèche, l'examen donne TOUJOURS un résultat positif, confirmant que c'est bien la victime qui a tiré sur le policier), pas de problème d'enquête (le résultat confirme toujours les déclarations du policiers, pas de problème de témoins (personne n'a envie de se suicider ! car témoigner contre un policier, c'est du suicide.)

Dommage que l'excellent film: tropa de elite 2 ne soit pas diffusé en France. Ce film est tellement plein de vérité sur la police Rio, qu'il n'a fait l'objet d'aucune critique négative au Brésil.

Il est aussi intéressant d'assister à "Cidade de Deus" pour se rendre compte du fait que la violence de la police brésilienne existe à cause du contexte extrêmement violent de l'action des marginaux et des bandits.
Aucune merci, ni d'un côté, ni de l'autre.

Tropa de elite 1 décrit le jour à jour du capitaine Nascimento du BOPE (régiment d'élite de la police militaire) dans le combat contre les trafiquants de drogue à Rio.

Tropa de elite 2 montre les efforts de Nascimento, devenu adjoint du secrétaire de la sécurité publique, pour éradiquer le crime, ses échecs et sa conclusion finale: le problème vient d'en haut !

3 excellents films. La cité de Dieu et tropa de Elite 1 ont été diffusés en Europe, avec un succès mérité.
Carandiru également: sur le milieu carcéral. Excellent.

Une autre chose qui n'est pas du tout respectée, c'est le domicile.
Les voisins (ou autres personnes) vous dénoncent (anonymement par le disque-dénonciation) comme trafiquant de drogue ou contrebandier d'armes pour se venger d'une mésentente que vous avez eu avec eux et la police militaire entre chez vous armes à la main et sans mandat de perquisition.
Il n'est pas conseillé de leurs dire qu'ils n'ont pas le droit de rentrer chez vous sans ordre du juge, ni d'essayer de leurs bloquer l'accès de votre domicile!

On peut aussi assister AO VIVO aux émissions Brasil Urgente, Bom Dia Brasil, Agora Brasil etc...


Tous les jours dans les journaux dans la plupart des faits divers il y a implication des forces de l' ordre.

Quand il s' agit d' un bandit qui meurt on cri au scandale et quand c' est un policier qui meurt ici on dit bien fait, ou on s' en fou.....
Personnellement je suis contente quand un bandit est abattu, et je felicite la police corompue ou pas, faut voir un peu leurs conditions de travail!

Je voudrais attirer l'attention des expats sur certains points importants méconnus, même de ceux qui sont au Brésil depuis plusieurs années, sur le fonctionnement du système policier et judiciaire du Brésil.

C'est particulièrement important, car, comme la plupart le savent déjà, il y a un haut indice de corruption au Brésil et on peut se retrouver dans une situation totalement inattendue alors qu'on est dans son bon droit, du moins, on le pense.

Il y a de nombreuses opportunités où un expat peut se trouver dans une situation où la police intervient ou pourrait être appelée à intervenir:
- blitz ou contrôle de police. (PM, police de la route, ROTA, etc...)
- discussion ou dispute de circulation, surtout que la manière de conduire au Brésil est différente de celle en Europe.
- accident de la circulation. Les Brésiliens ne sont en général pas assurés pour les dégâts provoqués à autrui, d'où cela peut très vite dégénérer. Il y a aussi le problème du secours à apporter aux éventuelles victimes : au Brésil, il faut secourir les victimes, les prendre dans son véhicule et les conduire à l'hôpital....mais cela pose tout une série de problèmes: la victimes est-elle transportable ? Est-elle déplaçable?  Et si elle a une fracture de la colonne cervicale et qu'elle meure ou devient tétraplégique parce que vous l'avez déplacée?

Tout cela pour vous dire que même si vous êtes la personne la plus irréprochable en Europe, vous pouvez avoir de sérieux problèmes avec la police et la justice au Brésil.

Donc, il est important de connaître non seulement les lois brésiliennes (et notamment le code pénal brésilien) mais aussi les us et coutumes, ainsi que la manière dont il faut réagir si par malheur on avait un problème.

Un premier point sur lequel je voudrais attirer votre attention, c'est qu'au Brésil, la personne qui décide de l'inculpation (ou mise en examen), au Brésil, indiciamento, c'est pas un juge d'instruction mais un simple commissaire de police.
Ceci est déjà très grave vu le niveau de corruption qui atteint la police civile brésilienne.

Imaginez ce qui arrivera si vous avez un accident de la circulation avec un fils de politicien ou d'un policier....

C'est le Ministère publique qui décide ensuite s'il y a lieu de transmettre l'enquête policière à la justice ou non.

Mais attention, le simple fait d'avoir été "indiciado" est IRREVERSIBLE, peut importe que vous soyez coupable de quelque chose ou non.

En effet, la conception de la notion d'antécédents est des plus amples, elle comprend tout votre passé peut importe que vous soyez coupable ou non, il n'est plus possible de l'effacer des registres policiers.

Bien entendu, cela ne sera pas repris sur les attestations de bons antécédents que vous demanderez mais les policiers ont accès à l'intranet de la police et ont accès à ces informations.

Les entreprises ont souvent pour coutume de payer en noir les policiers pour leurs fournir les informations d'antécédents normalement seulement disponibles aux policiers.

D'où, si vous avez été "indiciado", il devient difficile de trouver un emploi.

D'autre part, lors des contrôles de police, on vous posera parfois la question "voce tem passagem?" (vous avez un passage?).

Cela signifie que l'on vous demande si vous avez déjà été inculpé ou mis en examen.
Inutile (et même fortement déconseillé) de mentir, ils vérifient sur l'intranet !

Dans l'affirmative, vous serez traité comme un bandit et avec la plus inacceptable présomption de culpabilité.

Donc méfiez-vous !

Un grand conseil: FAITES VOUS TOUJOURS ACCOMPAGNER PAR UN AVOCAT QUAND VOUS VOUS RENDEZ DANS UN COMMISSARIAT DE POLICE.

Il faut nécessairement connaître un bon avocat, aller le consulter, lui demander s'il pourrait vous accompagner si vous avez besoin de lui et toujours avoir le téléphone de son portable (GSM) avec vous.

Et j' ajouterai : assalto à main armée avec sequestro à domicile qualifié d' acte hautement criminel sur la plainte déposée.

Lorsqu' arrive la police, vous serez systématiquement soupçonné, ils ne font pas dans le détail dans l' urgence.Ils doivent annalyser la situation, ils déboulent armes à la main, et vous hallucinez, mais bon....

Obtempérez, une fois eclaircie la situation et identifié comme victime, vous serez assisté médicalement si vous êtes "blessé" et aurez le temps de vous expliquer en principe et de faire votre déposition.

Tout ce petit monde cherche à savoir si vous êtes impliqué volontairement dans tout ce bazard. OUI, vous êtes suspect jusqu' à preuve du contraire, même si c' est pas le moment!

Je vous conseille fortement d' appeller immédiatement le Consulat pour signaler l' incident (pas les incidents mineurs genre on m' a piqué ma montre au milieu de la rue!).

Si vous n' êtes pas blessé, ils vous proposerons de suite une assistance psychologique, un médecin, car vous serez choqué (aussi fort qu' on croit l' être). Je vous le conseille vivement. Appellez un proche,ami, etc.... ne restez pas seul dans l' epreuve de déposition au commissariat, de l' arrivée des assureurs chez vous, de la police criminelle, et toute la m.....qui vient ensuite durant des semaines.

Vous devrez revivre votre cauchemard en boucle avec tous les intervenants associés à l' enquête, ils n' y vont pas de main morte....La diplomatie n' est pas leur fort, comme le dit EmilienPaulista.
Mon mari a dû hausser le ton, c' est pénible pour la victime, mais pour les proches c' est limite pire pour eux, ils ne connaissent pas vraiment la portée des faits, aussi ils sont nerveux....ils sont incrédules et à posteriori sont plus rapides à l' imagination débordante.....

Le Consulat pourra contacter la délégacia en charge et s' informer du cas, même s' ils ne peuvent intervenir directement, diplomatiquement au moins ils montrent leur interêt, ça aide, un peu.

Cela obligera les autorités brésiliennes à un peu plus de considération dans le traitement.

Je suis en général une personne très vive et de haut voltage, ce qui m' a sauvé la vie ce jour là, c' est mon calme absolu, zen malgré la tempête interieure, une négociation tumultueuse et calmement exposée et ma volonté de vivre. Une sixième dimension...

J' ai quitté le Brésil il y a 6 mois, et il me manque malgré tout....Mais j' ai dû le faire pour mon propre salut celui de ma famille et surtout parce que j' ai pu le faire.....

Personne n' est à l' abri d' un fait divers..............

Certains pensent : cela n'arrive qu'aux autres...
Là se trouve le danger: la fausse impression de vivre (ou de vouloir vivre) en sécurité alors que la réalité de la vie au Brésil prouve qu'il faut être prêt à tout, principalement au pire.

La violence, l'insécurité, la corruption font partie presque du quotidien de la vie au Brésil.
Les brésiliens y sont préparés, il ne faut pas attendre dans la majorité des cas que cela soit dramatisé: pas de cellule d'appui psychologique, pas de répercussion dans la presse ou à la TV, on rentre chez soi et demain est un autre jour en remerciant Dieu d'être toujours vivant.

A São Mateus, zone est de São Paulo, en allant faire quelques achats dans une boulangerie-épicerie (padaria) de mon quartier le soir après mon boulot, je suis rentré dans le commerce alors qu'un braquage avait lieu.

Je ne m'en étais pas rendu compte.
Quand je me suis approché du comptoir, un des deux bandits a sorti un couteau et a tenté de m'atteindre d'un coup de couteau au ventre sans même m'avoir adressé la parole.
Heureusement, j'ai eu un bon réflexe et j'ai pu esquiver le coup de couteau qui ne m'a pas atteint.

Je vous passe tous les détails de ce qui c'est passé après, juste vous dire qu'il y avait d'autres clients étendus parterre derrière le comptoir, que la police n'est même pas venue, et que nous sommes tous tranquillement rentrés chez nous après que les marginaux sont partis.

Les choses "normales" de la vie au Brésil...!!!

NB: quand on a beaucoup d'années d'expérience au Brésil, on adopte le système brésilien: accepter les risques et y être préparé.
Il y a un choix à faire: soit s'entourer de nombreuses protections : quartier de classe moyenne/haute, immeuble sécurisé, voiture blindée, condominio fechado, garde du corps, etc..., soit on fait sa sécurité soi-même et on est préparé à être attaqué à main armée. (assalto)
Moi, j'ai choisi la seconde option: ne pas attirer l'attention, vie simple, voiture d'occasion, pas de beaux vêtements, ni de luxe (principalement ce sont les tennis de marque qui attirent l'attention) ...quand je vais dans des endroits à haut risque (par expérience, je connais les endroits et les horaires les plus dangereux), je suis prêt pour être attaqué à main armée: garder son calme, je sais parler en argot, je ne prends pas de carte de banque avec moi, une copie "autenticada" de mes documents d'identité, 50 à 70 réais dans la poche avant gauche de mon jeans (pas dans le portefeuille, directement dans ma poche), et 10 reais cachés dans ma chaussette pour pouvoir prendre un autobus au cas où...

BOM DIA,

Bien que je suis maintenant à 25 000km, il n' empêche que je lis toujours la presse brésilienne (c' est aussi un bon exercice pour la langue et la lecture).
Je constate que cela ne s'arrange pas niveau sécurité là bas et c' est même pire, je m 'interroge sur ce qu' on pourra lire lors de la coupe du monde et JO en terme de faits divers....

Les articles parus ces derniers jours (criminalité, corruption etc...) ne sont guère rassurants.

Depuis des années, une question me turlupine, je l' ai pourtant posée à de nombreuses reprises, mais je n' ai jamais été satisfaite des réponses, aussi je vais la reposer, et sait on jamais......Même si au fond de moi j' ai une pseudo réponse, j' aimerai avoir votre avis.
Lorsque dans la presse on relate un fait d' assaltos ou d' homicides, parfois il est précisé que le ou les suspects sont arrêtés en "flagrante", voir morts. On peut lire leur nom éventuellement, avec l' age à côté...

Pourquoi, JAMAIS, on ne montre leurs visages (photo) bien en evidence ? ça aurait le mérite qu' une fois relaché, il (s) saurait qu' il (s) sont reconnaissables et suceptibles d' être reconnus.

Pourquoi n' existe t' il pas un site,un canal TV spécial, un additif aux journaux où le visage de tous ceux qui ont été arrêté en flag ou morts chaque jour (car rarement ce sera leur premier essai et quand bien même), les victimes pourrait ainsi "aider" la police à recouper les situations, et bien moins de ces "ratos de bueiros" se retrouveraient dans la rue faute de charges ou sous quelque pretexte.....

Et sachant qu' ils pourraient être reconnus,(par des voisins, famille, collègue, passants, surtout les victimes etc....

cela n' aiderait il pas un peu le "nettoyage" et la prévention?

Il faut bien commencer par quelque part...

Si je dis ça, c' est parce qu' en regardant les infos, et par hasard sa photo est apparue à l' écran furtivement, j' ai reconnu fermement un des bandits abattu par la police, et qui avait participé à mon "expérience de cauchemard",ça leur a permis de remonter la piste des ses compères et de pouvoir conclure plusieurs affaires en cours...Pourtant je suis étrangère et j' ai été très bien reçue par la police....

Au moins 5 de ces "tarados" maintenant sont hors d' état de nuire..pas tous...Mais ça fait du bien où ça fait mal....je sais, une goutte d' eau dans l' océan, mais c' est déjà ça.. à mon petit niveau......Mais SI tout le monde.......

J' ai toujours agit comme EmilienPaulista, sans attirer l' attention, ayant les mêmes dispositions linguistiques et stratégiques, jamais je n' ai été assaltada en 12 ans, et une inattention, UNE SEULE de 1 minutes, malgré moi, à mon domicile et même préparée à l' eventualité d' un crime d' opportunité, je vous garantie que NON, jamais personne n' est préparé à un assalto de cette ampleur.....Même en gardant son calme...et NON ce n' est pas normal....Pardon Emilien, mais les brésiliens sont dans une espèce de "routine fataliste" contagieuse et je ne vois pas comment ils vont se sortir de ça, si ce n' est de changer d' attitude à fond et sur tous les fronts...

Se prémunir c' est une bonne chose,c' est même nécéssaire aujourd' hui, mais il faut aussi que ce pays se donne les moyens pour améliorer son image d' insécurité et de corruption.

Vaste chantier qui visiblement n' a aucun maitre d' oeuvre pour l' entamer!!

Bonjour à tous et toutes,

lisant les différents commentaires sur "la sécurité et violence" en général je me demandes si les situations ne sont pas à nuancer en fonction des différences qui peuvent êtres:

1/ géographiques càd, en fonction de l'état (SP versus Bahia versus RJ versus Rio Grande do Norte...etc...)?

2/ situation de la démographie locale et niveau d'inégalités sociales de la région locale?

3/ La présence locale d'industries touristiques (internationales ou pas) importantes?


Par exemple ce qui m'intéresserait de savoir c'est si la situation est différente entre un lieu comme Guaruja(SP) et Praia do Forte(Bahia) et Joa Pessoâ?

Cordialement,
Patrick

Vous trouverez la réponse à vos questions ici:

http://mapadaviolencia.org.br/

Pour avoir discuté avec des policiers fédéraux venus à Belém le temps d'une action ponctuelle (ils descendent toujours dans l'hôtel où j'ai mes habitudes...), je peux signaler leur point de vue.

Les états du para, de l'Amapa, de l'Amazonas et du Maranhão sont tout simplement des zones de non droit absolu, dans lesquelles il vaudrait mieux qu'il n'y ait aucune police "estadual" car ces dernières ont un taux de résolution des crimes et délits d'environ 5%, quand leurs membres sont à l'origine directe ou indirecte de 30 à 60% de ces derniers (cas souvent cité: le cabo de la PM qui loue son arme à un bandit de son quartier pendant ses heures de repos. ou qui transporte lui-même la drogue de bairro en bairro, où des petites mains la revendront).

Selon eux, un code de bonne conduite (si j'ose dire) pousse les malfrats à ne pas commettre d'actes trop graves contre des étrangers (qui seront quand même dépouillés à l'occasion et sérieusement blessés s'ils résistent) parce qu'à chaque mort spectaculaire de gringo, la PF vient superviser et faire un ménage mauvais pour les affaires.

Le crétin qui perturbe les affaires en tuant un gringo risque d'être massacré de façon barbare pour faire un exemple, afin de calmer le jeu (là encore, si j'ose dire): à Oiapoque, il en meurt un par mois dans une toute petite ville. Une violence (même sans décès) sur un Français venu de Guyane, c'est la peine de mort assurée, tant la bourgade tient à ses commerces et trafics. On ne risque guère que de se faire dépouiller de façon soft ou hard...

C'est ainsi que pour le Para, l'assassinat du navigateur P. Blake dans le delta de l'Amazone a entraîné une action conjointe de la marine et de la PF qui a nettoyé la région de ses ratos d'agua (pirates): 25 morts et des dizaines d'interpellation lors de l'interpellation.

Idem, la mort de la religieuse américaine "Dorothy" a permis de faire (un peu) le ménage et de libérer des centaines d'esclaves ruraux... Mais le commanditaire, jugé quatre fois et à chaque fois condamné au maximum, est toujours libre tant, quand on est soutenu et qu'on a de bons avocats, les procédures dilatoires de la justice sont exploitables (en revanche à Belém, des pauvres bougres condamnés à quelques mois de prison sont parfois oubliés des années durant au fond d'une cellule, pour peu que personne, dehors, ne les réclame)

La PF a la réputation d'être moins contaminée, mais il y a des exceptions. Ils me racontaient en riant que leurs collègues d'Oiapoque n'ont procédé à aucune interpellation pendant des mois, car les cellules n'étaient pas libres: Ils mettaient leurs indemnité de résidence de côté et dormaient dedans...

Eux débarquaient à Belém régulièrement pour "trafico de ser humano" (ils sont compétents dès qu'il y a passation de frontières entre états) ou pour les scandales financiers imputant des fonds fédéraux.

Tous m'ont dit de ne jamais mettre les pieds dans une "delegacia" sans qu'un avocat soit avisé avant du motif et de l'heure, et prévenu que sans nouvelles de ma part à la sortie, il doit se bouger le jour même.

Et que d'une façon générale, c'est avant tout une source d'ennui et totalement inutile (nb. comme il faut une déclaration de vol pour toucher des assurances, dans certaines delegacia il faut payer une "taxa" pour que cette déclaration soit prise en temps et en heure et pas six mois plus tard...)

Dans ce contexte, j'ai néanmoins connu un simple officier de la "Guarda municipal" qui fait un boulot extraordinaire en libérant des gamines empêtrées dans des réseaux de prostitution infantile, aidé en cela par un magistrat qui lui signale "le" flic de la police civile à peu près digne de confiance à ce moment, qui fera la procédure permettant non pas l'interpellation des proxénètes - ne rêvons pas - mais du moins la libération des victimes.

Aux gringos en voyage
: la perte des papiers est un cauchemar, depuis que les passeports numérisés sont longs à obtenir et qu'il y a moins de consulats. Circulez avec un scanne de votre passeport et une copie de la ficha de entrada-saida, et épinglez une carte de votre hôtel dessus. Ce n'est pas légal mais c'est le moins pire^^

Cher Patrick,

Vous avez probablement raison sur le fait que certains facteurs locaux engendrent ou pas la "violence". Cependant, je signalerai que dans une même ville, certains quartiers sont plus visés que d' autres et que pour ma part je pense qu' il en est ainsi partout sur le territoire.
Alors jamais je ne dirai que Guaruja est plus sûr qu' ailleurs, car des cas bien gratinés ont aussi été reportés, et ce tout du long de la côte brésilienne.
Bahia n' y echappe pas. Les complexes touristiques internationnaux sont super sécurisés et ce n' est pas pour décorer..Idem à Rio, comme partout d' ailleurs. Les inégalités sociales sont présentes partout dans ce pays, parfois plus prononcées par endroits.
Il existe toutefois des endroits dont on entend jamais parler, cela ne veux pas dire qu' il ne s' y passe rien, c' est juste que sans interêt à reporter, ce sont en principe des contrées plus reculées où les crimes ont des connotations différentes, et n' appelle pas l' attention.

Il existe aussi des endroits parfaitement calmes où rien de ce genre n' arrive, mais quels sont leurs points attractifs à côté?

Les grandes villes attirent, car il y a de quoi, par rapport a un petit bled, et regardez aussi cette photo mémorable "imagens paraisopolis", vous comprendrez pourquoi.

Bonjour à tous,
je m'y mets également pour quelques détails.
@emilienpaulista, concernant l'assistance aux personnes blessées, un coup de téléphone à la delegacia en leur demandant d'enregistrer l'ocurencia peut vous mettre à l'abri d'un procès, tout le monde n'est pas médecin ou samaritain, je le sais d'une professionelle du secourisme.
@ allspice, je suis étonné de votre remarque concernant les visages des délinquants, on les montre sur toutes les chaînes de TV, je suis d'ailleurs chaque fois très étonné de voir la TV si vite sur place.

Pour le reste, je suis tombé dans des blitz, il y avait des policiers corrects et d'autres pourris, on ne peut pas choisir.

Restons prudents, courtois et ne montrons aucuns signes extérieurs de "richesse"

daniel o gringo a écrit:

@emilienpaulista, concernant l'assistance aux personnes blessées, un coup de téléphone à la delegacia en leur demandant d'enregistrer l'ocurencia peut vous mettre à l'abri d'un procès, tout le monde n'est pas médecin ou samaritain, je le sais d'une professionelle du secourisme.


Méfiez-vous avec ce genre d'affirmation erronée ! C'est comme cela en Europe, mais pas au Brésil.
Je le répète, au Brésil, en principe, il faut secourir la ou les victime(s) même si vous n'êtes pas médecin, ni secouriste. (surtout si vous êtes impliqué dans l'accident)
Si vous avez un accident en pleine campagne, tout d'abord, comment téléphoner? Par GSM? encore faudrait-il qu'il y ait un signal de réseau.
Ensuite, si vous attendez une ambulance, bonne chance si c'est en dehors d'une grande ville !...elle viendra peut-être le lendemain ..."se Deus quiser"...
Ensuite, même si vous téléphonez à un commissariat de police (delegacia), comment prouverez-vous que vous avez téléphoné?
Il faudrait au minimum utiliser les numéros de téléphone d'urgence, 190 pour la police militaire et 192 pour l'ambulance.
Si c'est en ville, c'est évidemment différent. Vous aurez d'ailleurs probablement un médecin des services d'urgence qui prendra en charge les blessés.