Ce qui change en Arabie Saoudite après la crise de COVID-19

femme arabe portant un masque
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Actualisé 2020-07-17 12:10

Faisant face à une véritable situation de crise, avec une économie fragilisée couplée à l'exode des expatriés, l'Arabie saoudite prend des mesures drastiques. Si vous avez pour projet de vous y installer après la crise de COVID-19, découvrez tout ce qui change en matière de visas, d'emploi, de logement, de coût de la vie et de mode de vie, entre autres.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Arabie Saoudite ?

Dans son combat contre la pandémie de coronavirus, l'Arabie saoudite a temporairement fermé ses frontières jusqu'à nouvel ordre. Ni les citoyens du pays, ni les résidents, et encore moins les touristes, ne sont autorisés à y entrer. Il existe toutefois quelques exceptions pour les résidents et les citoyens saoudiens. Ces derniers sont automatiquement conduits en quarantaine pour une durée de 14 jours à compter de leur arrivée en Arabie saoudite. Par ailleurs, le système Awdah a été mis en place pour faciliter le rapatriement des touristes et des expatriés résidant légalement dans le pays. Retrouvez plus d'informations sur le site Visit Saudi.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Compte tenu de l'ampleur qu'a pris la crise de COVID-19, le gouvernement saoudien n'accorde plus aucun type de visa jusqu'à nouvel ordre. Même les expatriés résidents qui se trouvent actuellement à l'étranger ne sont pas autorisés à retourner en Arabie saoudite jusqu'à la réouverture des frontières. En ce qui concerne les expatriés détenteurs du permis de résidence (Iqama) et qui souhaitent être rapatriés, ils sont tenus de demander un permis de sortie. La demande peut être faite gratuitement soit sur l'application Absher soit avec l'aide de leur employeur. A savoir que le pays a prolongé la durée de validité des permis de résidence et de sortie, ainsi que celle les visa d'entrée et de visiteur ayant expiré pendant la période de fermeture des frontières. Vous pouvez suivre l'évolution de la situation sur le site du ministère saoudien de l'Intérieur.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Arabie Saoudite après la crise ?

Les pays du Moyen-Orient font actuellement face à un véritable exode des expatriés. A fin 2020, l'on s'attend au départ d'au moins 1,2 millions de travailleurs étrangers, selon une récente étude réalisée par la société Jadwa Investment. D'ailleurs, plus de 300 000 expatriés ont déjà quitté le pays depuis le début de l'année. Ajoutez à cela près de 445 000 expatriés ayant choisi de partir fin 2019. La crise de COVID-19 a ainsi entraîné un taux de chômage de 12%, mais le pays ne s'en plaint pas. En effet, l'Arabie saoudite mise, depuis quelques années, sur la nationalisation de son marché du travail. Selon ce processus, les entreprises locales sont tenus de recruter un certain quota de saoudiens. Il est clair que le gouvernement saoudien va tirer profit de la situation pour accélérer sa stratégie de « saoudisation ». A savoir que quelque 10 millions de la population de 34,5 millions d'habitants sont des expatriés. En ce qu'il s'agit des secteurs les plus affectés par la crise, on retrouve, bien sûr, l'industrie pétrolière, la vente au gros et au détail, le transport, l'hôtellerie et la restauration, ainsi que les industries manufacturière et du divertissement. Après la crise, il sera également difficile de trouver un emploi dans les secteurs de l'éducation, de l'administration et des services publiques. N'oublions pas les petites et moyennes entreprises dont certaines n'arriveront peut-être pas à sortir la tête hors de l'eau après la crise.

Comment le système de santé saoudien a-t-il réagi face à la crise ?

Le gouvernement saoudien n'a pas tardé à mettre en place des stratégies visant à contenir la pandémie de COVID-19. A ce jour, le ministère de la Santé a désigné 25 hôpitaux dotés de 80 000 lits au total. Parmi, 2 200 lits sont réservés aux cas suspects de COVID-19 et aux personnes placées en quarantaine. Quelques 8 000 lits ont également été retenus pour des soins intensifs liés à la COVID-19. Qui plus est, des mesures de surveillance ont été adoptées à tous les points d'entrée, et des tests de dépistage sont aussitôt effectués sur les cas suspects. Les cas confirmés sont placés en quarantaine à des fins de traitement. D'autre part, des campagnes de sensibilisation et d'information ont été lancées sur diverses plateformes. Le ministère de la Santé saoudien s'appuie également sur la technologie pour offrir des soins adéquats à la population, grâce aux applications mobiles, à la télémédecine, permettant les consultations médicales en ligne, sans oublier les cliniques virtuelles. Même les médicaments sont livrés à domicile ! Sachez que les soins relatives à la COVID-19 dispensés par les hôpitaux publics et privés en Arabie saoudite sont gratuits pour tous, y compris les résidents et les visiteurs. Pour plus de renseignements, rendez-vous sur l'application Mawid ou appelez le 937, numéro dédié à la lutte contre la COVID-19. Sachez que le service Mawid permet de prendre, annuler et renvoyer les rendez-vous médicaux dans les centres de santé, et en assure la gestion.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Depuis le début de la crise, la plupart des écoles sont passés en mode enseignement à distance. A ce jour, aucune date précise n'a encore été communiquée en ce qu'il s'agit de la réouverture des écoles. On laisse toutefois entendre que le ministère de l'Éducation se penche sur la possibilité d'étendre l'enseignement à distance sur l'année académique 2020-2021. Aujourd'hui, une vingtaine de chaînes ont été dédiées à l'éducation nationale. Des contenus sont également fournis aux étudiants universitaires sur les réseaux sociaux. Qui plus est, quelque 1,4 millions d'étudiants ont pris part à plus de 223 000 examens à distance. Le ministère saoudien de l'Éducation a aussi annoncé que toutes les classes, de la maternelle au collège, seraient avancées d'une année et que les résultats du premier semestre seront considérés comme ceux du deuxième semestre. Au niveau de l'enseignement supérieur en Arabie saoudite, le prochain semestre débute le 28 septembre 2020. Cependant, ceux qui n'ont pas la possibilité de se rendre en cours peuvent toujours étudier à distance. Les cours en présentiel se dérouleront, quant à eux, en petits groupes. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'université dans laquelle vous êtes inscrit.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

Inutile de vous dire que la crise de COVID-19 a eu un impact considérable sur le marché immobilier saoudien. Tandis que de nombreux logements attendent preneurs, les prix de vente ont chuté de 2,1% pendant le premier semestre de 2020. L'on s'attend d'ailleurs à une chute plus conséquente d'ici la fin de l'année, compte tenu des restrictions de voyage en cours. Une étude réalisée par le cabinet Cavendish Maxwell fait état d'une baisse de 2,6% des prix des villas mais d'une hausse de 2,2% des prix des appartements en Arabie saoudite. A Riyad, par exemple, le prix moyen d'un appartement de deux chambres tourne autour de 575 000 rials tandis qu'à Djeddah, il faut compter au moins 1,2 millions de rials. Pour l'achat d'une villa de trois chambres, comptez environ 2,5 millions de rials à Djeddah et 2,8 millions de rials à Riyad. En ce qui concerne les loyers, avec l'exode des expatriés, les prix ont également chuté. Aujourd'hui, un appartement de deux chambres coûte en moyenne 88 000 rials par an à Djeddah contre 17 000 rials par an à Dammam. Pour louer une villa de trois chambres, il faudra compter 85 000 rials à Riyad et 62 500 rials à Al-Khobar, par exemple.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Arabie Saoudite ?

L'Arabie saoudite est bien partie pour se placer sur la liste des destinations les plus chères au monde pour les expatriés. En effet, à compter du 1er juillet 2020, la taxe à valeur ajoutée est passée de 5% à 15% ! Sachez que cette hausse s'applique également aux produits de première nécessité. Il s'agit essentiellement d'une mesure prise par le gouvernement saoudien pour mitiger l'impact de la crise de COVID-19 sur son économie. Qui plus est, l'allocation coût de la vie dont bénéficiaient les saoudiens depuis 2018 a été suspendue. En revanche, les foyers à faible revenu continuent de bénéficier d'une allocation mensuelle d'environ 240 $.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

Depuis le déconfinement en Arabie saoudite, les commerces, ainsi que les mosquées ont rouvert leurs portes, de même que les entreprises. Même si les Saoudiens peuvent se déplacer librement, le port du masque et la distanciation sociale restent de mise. Il n'empêche que les habitudes ont changé avec la crise. De nombreux Saoudiens préfèrent désormais prier à la maison plutôt que se rendre à la mosquée. Toujours est-il que la prise de température, la désinfection des mains et la distanciation sociale sont devenues la nouvelle norme dans les mosquées. Les habitudes alimentaires ont également changé, avec moins de monde qui sort dîner au restaurant. Même si la vie reprend son cours petit à petit, les autorités saoudiennes jouent la carte de la prudence en gardant les frontières fermées jusqu'à ce que la situation se rétablisse au niveau mondial.

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