La vie étudiante à Montréal

vie etudiante a Montreal
EQRoy / Shutterstock.com
Actualisé par Charlotte Hoareau le 13 octobre, 2023

Nombreux sont les francophones qui partent étudier à Montréal. La qualité de vie, la sécurité, le bilinguisme et la vie culturelle de la mégalopole québécoise sont autant d'atouts qui attirent les étrangers. Dans cet article, vous trouverez toutes les informations dont vous aurez besoin pour réussir votre séjour d'études à Montréal.

D'après un article de Lesfrancais.press, la communauté française inscrite au Consulat de France de Montréal a connu une croissance de 45 % en 10 ans. Chaque année, près de 10 000 jeunes Français s'inscrivent dans une université montréalaise. Il faut dire que le coût des études y reste très abordable par rapport à d'autres destinations en Amérique du Nord, et ce, même si les frais de scolarité ont augmenté pour les Français qui étudient au premier cycle. Pour couronner le tout, la ville est dans le top 20 du classement des meilleures villes universitaires QS Top Universities depuis plusieurs années. Alors, qu'attendez-vous pour partir ?

Francophones et anglophones : tous les étudiants sont bienvenus à Montréal

Le Canada est décidément un pays accueillant. Selon le bureau canadien de l'éducation internationale, le pays a vu une augmentation de 31 % du nombre d'étudiants internationaux au Canada entre 2021 et 2022. Le pays comptait 807 750 étudiants internationaux à tous les niveaux d'études en 2022. Cela représente une croissance de 43 % au cours des cinq dernières années à la fin de 2022. Si ces étudiants viennent du monde entier, les étudiants indiens et chinois forment le plus gros des troupes. Les Français arrivent presque ex æquo avec les Iraniens. Même si la pandémie avait mis un frein à l'arrivée des étudiants étrangers au Canada, les universités montréalaises sont mobilisées pour que les étudiants étrangers puissent revenir, car ces derniers représentent une part importante de leurs revenus. Autant le dire tout de suite : Montréal vit au rythme de ses étudiants toute l'année.

Des conditions d'entrées facilitées pour les étudiants français à Montréal

Bonne nouvelle pour les Français ! Vous êtes dispensés d'obtenir un visa pour étudier au Canada. Mais ne pensez pas que le processus pour étudier à Montréal en sera allégé. Au contraire, il est fortement recommandé de préparer votre projet plusieurs mois à l'avance car vous devrez tout de même obtenir un permis d'études et un certificat d'acceptation du Québec (CAQ).

En premier lieu, effectuez votre demande auprès de l'établissement visé. Vous serez peut-être tenus de faire une demande d'évaluation comparative de votre diplôme obtenu en France auprès d'Immigration Québec, d'envoyer vos relevés de notes ou encore d'apporter la preuve d'une maîtrise appropriée de l'anglais. De nombreuses universités évaluent la qualité d'un profil en fonction des notes obtenues, et non pas seulement des diplômes. Pour étudier à Montréal, il faut le mériter !

Une fois que vous aurez reçu la lettre d'acceptation de l'établissement, vous devrez demander un Certificat d'acceptation du Québec. Parmi les documents à envoyer au ministère de l'Immigration du Québec, vous devrez apporter la preuve de votre capacité financière à couvrir tous les coûts des études et de la vie mentionnés sur cette page. Les délais de traitement sont de 25 jours ouvrables, à condition que la demande soit complète.

Le Canada est un État fédéral et il arrive bien souvent qu'une demande doive être traitée à la fois par la province et par les instances fédérales. Pour étudier à Montréal, vous n'y échapperez pas et devrez également demander un permis d'étude auprès du Bureau canadien des visas. Il vous faudra remplir plusieurs formulaires, dont la Demande d'un permis d'études présentée à l'extérieur du Canada (IMM1294). Vous pourriez être amené à effectuer un examen médical ou encore à envoyer un extrait de votre casier judiciaire. En août 2023, les délais de traitement annoncés sur le site d'IRCC pour une demande de permis d'études étaient de 8 semaines. Pour avoir l'heure juste au moment du dépôt de votre demande, vous pouvez consulter la section Vérifier les délais de traitement du site d'IRCC.

Dernière étape : vérifier si vous avez besoin d'une Autorisation de voyage électronique (AVE). Pour en être certain, répondez à ce questionnaire sur le site des services de l'immigration du Canada.

L'assurance maladie du Québec

Grâce à un accord entre la France et le Québec, tous les étudiants français peuvent bénéficier du régime d'assurance maladie et hospitalisation du Québec, ainsi que du régime d'assurance médicaments du Québec. D'autres pays sont concernés, comme la Belgique et la Finlande. Si vous êtes parmi ces chanceux, il vous faudra effectuer une demande auprès de la Régie d'Assurance Maladie du Québec (RAMQ) dès votre arrivée. Vous devrez vous munir de votre passeport, de la lettre d'inscription à un établissement universitaire québécois, de votre certificat d'acceptation du Québec et, si vous êtes français, du formulaire SE-401-Q-102 (ou SE-401-Q-106, si vous participez à un programme d'échange). N'hésitez pas à demander plus d'informations à votre caisse de sécurité sociale française avant votre départ. Si tout est en ordre, vous recevrez alors votre Carte Soleil, l'équivalent de la Carte Vitale pour la France.

Quelques aides financières à demander à Montréal

Les bourses provinciales ne sont pas destinées aux étudiants étrangers, hormis ceux possédant la résidence permanente au Canada. Pour rechercher une bourse d'études à Montréal, renseignez-vous auprès de votre université d'accueil ou auprès des organismes de votre pays. Ainsi, en France, la Bourse d'Aide à la mobilité internationale est octroyée sur critères sociaux par certains établissements d'enseignement français. Le montant de l'aide peut aller jusqu'à 400 euros par mois, pour tout projet d'étude à l'étranger d'une durée de deux à neuf mois.

Certaines universités peuvent proposer des bourses aux étudiants étrangers, notamment l'UQAM. Cependant, ces bourses ou prêts sont accessibles aux étudiants effectuant un cursus bien particulier. Par exemple, des bourses d'excellence de 2000 $ CA de la fondation de l'UQAM sont offertes par le département aux étudiants de premier cycle ayant complété avec brio au moins 45 crédits au baccalauréat en actuariat, en mathématiques.

Travailler à Montréal pendant ses études

En août 2023, le taux de chômage sur l'île de Montréal était à 4,7 %. De plus, comme dans tout le Québec, plusieurs secteurs sont victimes d'une pénurie de main-d'œuvre à Montréal. La restauration, l'hôtellerie et le commerce de détail sont particulièrement touchés. Trouver un job étudiant à Montréal ne sera donc vraiment pas difficile. Une seule condition : obtenir un Numéro d'Assurance Sociale (NAS).

Avec un permis d'études, vous êtes autorisés à travailler 20 heures par semaine en période de cours et à temps plein durant les vacances scolaires. Aucun permis de travail n'est nécessaire.

Pour trouver un job étudiant à Montréal, vous pouvez effectuer votre recherche sur les sites internet d'emploi tels que workopolis, Jobboom et TalentEgg, ou tout simplement demander aux responsables de boutiques ou de restaurants s'ils ont un besoin de personnel. Travailler comme serveur peut être un véritable jackpot, puisqu'il est d'usage qu'un client verse 15 % de la facture en pourboire. Les universités ont généralement un service d'aide à la recherche d'emploi. Elles embauchent également des étudiants pour divers travaux. Ces emplois sont plutôt bien payés, mais peu de postes sont disponibles.

Poursuivre son expérience avec un stage à Montréal

Comme beaucoup d'étudiants, vous serez peut-être amenés à effectuer un stage à Montréal durant vos études. Montréal est une ville dynamique et accueille les sièges sociaux de plusieurs sociétés. Pour travailler en tant que stagiaire à Montréal, vous devrez demander un permis de travail. Ce stage doit impérativement faire partie de votre programme d'études. Attention : suivre une formation dédiée à l'apprentissage de l'anglais ne vous donnera pas le droit de travailler durant vos études.

Parmi les documents demandés figureront le formulaire IMM5710, une lettre de l'établissement d'enseignement indiquant que l'emploi souhaité fait partie du programme d'études et une photocopie des pages de votre passeport.

Rester à Montréal après vos études

Selon le bureau canadien de l'éducation internationale, 60 % des étudiants internationaux projettent de demander la fameuse résidence permanente pour rester et travailler au Canada, un processus facilité par les besoins en main-d'œuvre du pays. Le départ à la retraite de nombreux Canadiens et le risque de baisse de la démographie sont les principaux moteurs de la politique d'immigration au Canada. Si vous comptez faire partie de la relève canadienne, sautez le pas !

Pour rester au Canada à l'issue de vos études, le plus simple est de demander un permis de travail postdiplôme auprès d'IRCC. Vous devrez remplir le formulaire IMM5710, présenter vos relevés de notes et une confirmation écrite de l'obtention de votre diplôme. Vos études devront avoir duré au moins huit mois et la demande doit être faite avant l'expiration de votre permis d'études. Vous recevrez par la suite un permis temporaire d'une durée maximale de trois ans.

Comme mentionné plus haut, le Canada et le Québec offrent plusieurs programmes visant à accéder rapidement à la résidence permanente, tels que le Programme de l'expérience québécoise, ou la Catégorie de l'expérience canadienne. Pour en connaître les conditions, n'hésitez pas à consulter les sites d'immigration Québec et d'IRCC. Les établissements scolaires qui accueillent des étudiants étrangers organisent parfois des séances d'information sur la résidence permanente. Tournez-vous vers le bureau d'accueil des étudiants étrangers de votre établissement pour en savoir plus.

Coût de la vie à Montréal

Le coût de la vie à Montréal est un élément essentiel à prendre en compte dans le cadre de votre projet d'études à l'étranger. Les loyers restent moins élevés à Montréal que dans certaines capitales européennes comme Paris ou Londres, mais ils augmentent de plus en plus et la ville est confrontée à une pénurie de logements abordables. Certains quartiers réputés connaissent une flambée vertigineuse des prix depuis plusieurs années, à l'instar du Plateau et du Centre-Ville. D'autres quartiers de Montréal, plus populaires, tels que Côte-des-Neiges, Rosemont, Saint-Michel, Hochelaga ou Montréal-Est, restent abordables. Ne vous y trompez pas : d'autres postes budgétaires sont onéreux, tels que la nourriture ou les sorties au restaurant. La plupart des étudiants choisissent de vivre en colocation pour économiser sur le loyer.

Selon l'UQAM, il faut compter entre ​​15 377 $CA et 20 990 $ CA pour vivre à Montréal durant une année, en 2022-2023. Ce montant comprend l'hébergement, la nourriture, le transport, la téléphonie et internet et l'achat de matériel scolaire. À cela doivent s'ajouter les frais d'inscription à l'université qui évoluent en fonction de votre programme. Notez néanmoins que les étudiants français bénéficient toujours de frais de scolarité réduits par rapport aux autres étudiants étrangers.

Trouver un logement à Montréal

L'offre immobilière à Montréal est importante et il existe plusieurs options d'hébergement pour les étudiants francophones à Montréal. Les universités gèrent leur propre parc de résidences pour étudiants. Ainsi, l'UdeM propose des studios avec espaces communs partagés, tout comme McGill et Concordia. L'UQAM dispose aussi de résidences pour ses étudiants. Vous pouvez consulter cette page pour vous faire une idée des prix pour vivre en résidence universitaire à Concordia.

Il est également possible de chercher un logement privé ou en colocation à Montréal. Vous pouvez notamment effectuer votre recherche sur le site Kijiji. Vous y retrouverez des biens pour tous les budgets. Attention : de nombreux propriétaires vérifient l'historique de crédit de leurs futurs locataires pour conclure un bail, ce qui pourrait compliquer votre recherche.

Bon à savoir :

Un studio se dit « 1 et demi » au Québec. De même, il n'existe pas de rez-de-chaussée, remplacé par le « 1er étage ». Vous pourrez y retrouver également des rez-de-jardin ou des demi-sous-sols, selon les bâtiments.

Parmi les quartiers montréalais les plus populaires auprès des jeunes, on retrouve :

  • Le Plateau, un arrondissement bien desservi, très branché, efflanqué de nombreux parcs, réputé pour ses rues commerciales Mont-Royal et Saint-Denis, ainsi que pour l'architecture typique de ses maisons ;
  • Le Mile-End, couru par les artistes et les hipsters, où l'on retrouve notamment le siège d'Ubisoft. Proche du Parc Mont-Royal, il n'est malheureusement desservi que par quelques lignes de bus ;
  • Le Quartier latin, à l'instar du centre-ville et de Concordia, offre une multitude de bars et de restaurants où faire la fête. Situé non loin du quartier des spectacles et de l'UQAM, il s'agit d'un excellent spot si vous êtes d'humeur festive.

Si vous êtes à la recherche d'un quartier anglophone, optez pour les coins tendances de Griffintown ou de Westmount, à l'est du centre-ville. Lachine, ainsi que les quartiers Petite Bourgogne et Saint Henri, quant à eux, offrent un excellent cadre de vie, à proximité du Canal Lachine et du marché Atwater. Le Vieux Montréal est un quartier très prisé des touristes, du fait de son côté européen, mais semble isolé du reste de la ville : peu de supermarchés et les loyers y sont très élevés.

Vous l'aurez compris : presque tous les quartiers de Montréal possèdent leur propre histoire et culture, et sont très sécuritaires. Le quartier de Montréal-Nord a mauvaise réputation auprès des Montréalais eux-mêmes, car il est considéré comme le moins sécuritaire des quartiers de la ville. Toutefois, il a le mérite d'être moins cher et accessible en transports en commun.

Montréal, capitale des festivals

Il fait bon vivre dans la Métropole. En effet, de nombreux événements et festivals sont organisés à Montréal tout au long de l'année. En été, toute la ville semble se donner rendez-vous dans les parcs : barbecues, farniente, balades à pied ou en vélo seront vos principales occupations. Vous pourrez assister aux Francofolies, au Festival de jazz, au Festival des nuits d'Afrique, au Festival du rire, à Montréal en lumière ou encore Mural, le festival d'art urbain. Généralement, Halloween marque le début de la période hivernale. Les Montréalais se préparent à plusieurs mois enneigés. Pourtant, pas question d'hiberner : de nombreux événements rythment la ville, à commencer par l'Igloofest, durant lequel des milliers de personnes dansent sur de la musique électronique par -20 degrés. Montréal accueille également des événements sportifs internationaux, tels que le championnat de formule 1 ou le Marathon de Montréal.

Côté gastronomie, le Québec est connu dans le monde entier pour sa poutine, plat de frites sur lesquels sont versés du fromage et de la sauce brune. Plus typique, à la fin de l'hiver, n'oubliez pas de vous rendre au moins une fois dans une cabane à sucre, où l'on vous servira des plats riches et typiques, incluant des fèves aux lards, de la soupe aux pois, des oreilles de cochon, sans oublier du sirop d'érable.

La vie nocturne à Montréal

Au Québec, les discothèques sont communément appelées « clubs ». On y fait habituellement la fête jusqu'au bout de la nuit, ou presque, puisque la loi les oblige à fermer à 3h du matin. Vous pouvez également partir à la découverte des bars montréalais. Vous aurez le choix : Radio-Canada en comptait 924 au total en 2017, mais beaucoup ont fermé pendant la pandémie pour être remplacés plus tard par de nouveaux établissements. Les microbrasseries sont des bars de plus en populaire au Québec dans lesquels on déguste des bières artisanales, dont certaines brassées sur place. Si vous êtes un oiseau de nuit, vous ne serez donc pas déçu dans la métropole québécoise ! Votre faculté ou votre école organise aussi sûrement des soirées pour les étudiants. Pour plus d'informations, vous pouvez toujours vous tourner vers le Bureau des étudiants étrangers de votre établissement.

Liens utiles :

Carte pour étudiants - Société des transports de Montréal

Site gouvernemental Je choisis Montréal

Nous faisons de notre mieux pour que les informations fournies dans nos guides soient précises et à jour. Si vous avez toutefois relevé des inexactitudes dans cet article, n'hésitez pas à nous le signaler en laissant un commentaire ci-dessous et nous y apporterons les modifications nécessaires.