Faut-il s'expatrier pour trouver l'âme sœur ?

Vie pratique
  • jeune femme utilisant son téléphone
Publié le 2024-01-16 à 14:00 par Asaël Häzaq
Pour les déçus des réseaux sociaux et de la romance internationale à distance, l'aventure amoureuse devrait revenir à ses principes fondamentaux : la rencontre physique, les échanges concrets, les sorties, les activités à deux. Une aventure qui la deviendrait encore plus en expatriation. On s'expatrie bien pour trouver un travail. Pourquoi ne le ferait-on pas pour trouver l'amour ? Mais s'expatrier pour cette unique raison est-il valable ?

À la recherche du meilleur pays pour trouver l'amour

Une rapide recherche sur internet nous fait tomber sur moult articles recensant les « meilleures destinations » pour trouver l'amour à l'étranger. Parmi ces pays de l'amour, on trouve l'Équateur, le Costa Rica, le Brésil, le Mexique, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Malte, Israël, les Philippines, l'Indonésie, le Panama, la Thaïlande, le Portugal, l'Italie, les Pays-Bas, l'Irlande, ou encore la Suède. Les listes varient selon les articles et les études. Études qui peuvent faire appel aux expatriés eux-mêmes. Ils ont trouvé l'amour à l'étranger et témoignent du potentiel de leur pays d'accueil. D'autres classements s'intéressent plutôt aux meilleurs spots de dating. Là encore, on compte sur les témoignages des expatriés.

Peut-on définir le « potentiel romantique » d'un pays en fonction du pourcentage de couples formés ? Quelles modalités de classement ces études retiennent-elles ? Certes, on pourra objecter qu'il existe bien d'autres classements sur bien d'autres sujets. Les meilleurs pays pour étudier, pour travailler, les pays les plus écolos, les meilleures destinations pour s'expatrier quand on est une femme… La différence entre ces études et celles parlant d'amour, c'est le but de l'expatriation.

Lorsqu'on recherche « les meilleurs pays pour étudier ou pour travailler », on s'expatrie pour une raison valable, un but bien plus précis que celui de trouver l'amour. Les étudiants étrangers font d'abord leur visa pour une université donnée. Lorsqu'ils s'expatrient, ils savent donc déjà où ils seront, ce qu'ils feront, et mettront tout en œuvre pour être diplômés. Même raisonnement pour les travailleurs, qui partent chercher du travail à l'étranger ou possèdent déjà une promesse d'embauche. Mais que peuvent faire ceux qui recherchent l'amour ?

Une expatriation risquée 

La question du visa est essentielle. Combien de temps veut-on se laisser pour trouver l'amour à l'étranger ? Combien de temps nous laissera le visa (ou l'exemption de visa) ? Un pays, c'est vaste. Les classements par pays ne donnent bien sûr qu'une indication toute relative, en grande partie basée sur les témoignages des heureux expatriés en couple. Puisque l'amour est partout, on pourrait dire qu'il est possible de trouver l'amour, quel que soit le pays… Encore faut-il pouvoir y entrer et y rester. Visa, coût du séjour sur place… L'expatriation pour chercher l'amour peut vite tourner court.

D'habitude, on parle plutôt de l'expatriation par amour. Et les défis sont déjà grands, tant pour celui qui vit dans le pays que pour le conjoint qui s'y installe, par amour, donc. Le nouvel arrivant se retrouve plongé dans un monde qu'il connaît mal, avec des normes sociales qu'il ne maîtrise pas. Celui qui vit dans le pays devient la bouée de sauvetage, l'enseignant, le guide, l'unique membre de la famille. Il faut du temps, de la patience, du dialogue et beaucoup de compromis pour que chacun trouve sa place.

Quand l'amour devient la seule raison motivant une expatriation, la pression peut monter d'un cran. Car on s'attend à voir surgir cet amour partout. Même inconsciemment, chaque sortie se transforme en repérage. Les sens sont constamment en éveil, et tout comportement de courtoisie peut être pris pour un signal romantique. D'où d'éventuelles méprises, accentuées par les différences culturelles. Différences qui peuvent causer encore plus d'incompréhensions si l'on ne connaît pas (ou mal) la culture du pays étranger. Toute cette pression pèse, et les risques de baisse de moral sont grands.

S'expatrier par où pour trouver l'amour ?

La grande différence entre l'expatriation par amour et pour trouver l'amour est que dans le premier cas, on a déjà trouvé l'amour. On suppose donc que l'amour n'était pas le but du voyage, mais est apparu durant l'expatriation pour le travail, les études... Partir dans le seul but de trouver l'amour ouvre la porte à bien plus de défis que dans le premier cas. On pourrait rétorquer que beaucoup n'hésitent plus à partir chercher du travail à l'étranger. Mais comme dit plus haut, on part, dans ce cas, avec déjà un métier que l'on peut exercer. On ne va pas postuler dans toutes les entreprises, mais uniquement auprès de celles correspondant à notre profil. Peut-être a-t-on déjà sélectionné quelques employeurs sur internet. Peut-être a-t-on même déjà candidaté. Ceux qui partent pour le travail ne partent pas à l'aveugle (surtout à l'heure du visa à points et autres systèmes sélectifs).

Difficile d'en dire autant pour ceux qui s'expatrient dans le seul but de trouver l'amour. Les critères de recherche tels que la tranche d'âge, l'apparence physique et quelques traits de caractère ne réduisent pas assez le champ de recherches. D'autant plus que d'autres paramètres entrent aussi en compte. Il faut apprendre et comprendre la culture du pays, sa langue… D'où le retour à la question de départ : comment choisir le pays pour trouver l'amour ?

Le plus sage serait d'opter pour un pays dans lequel on a déjà voyagé, dont on connaît la langue et la culture. Même dans ce cas, la différence est grande entre voyager quelques semaines ou mois et immigrer quelques années ou pour la vie. L'amour à l'étranger, oui, mais avec quelle suite ? Partir pour cette seule raison signifie au moins que l'on est disposé à rester dans le pays étranger. Partir pour cette seule raison reste néanmoins bien risqué, tant les inconnues sont nombreuses.