De l'Iran à Rome pour de meilleures opportunités

Interviews d'expatriés
  • Sara
Publié le 2023-07-12 à 11:00 par Estelle
Cela fait presque 4 ans depuis que Sara, une jeune iranienne, s'est installée à Rome. Initialement en Italie pour poursuivre ses études supérieures, elle a fini par y décrocher le métier de ses rêves après l'obtention de son diplôme. Elle nous parle de son expérience et de toutes les opportunités que lui a offertes la ville éternelle de Rome.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je m'appelle Sara et je suis originaire de Sanandaj, une région kurde située au Kurdistan, en Iran. J'ai passé mon enfance et mon adolescence dans cette ville de l'école primaire à l'université. En parallèle à ma scolarité, j'ai également fréquenté une école de langue anglaise trois fois par semaine.

Depuis l'enfance, je nourrissais un profond désir d'explorer le monde. Cela m'a motivée à étudier l'anglais assidûment dès mon plus jeune âge. Un autre facteur qui a influencé mon parcours académique était mon aspiration à combiner mon amour pour les voyages avec des études en informatique. Par conséquent, lorsque je suis entrée à l'université, j'ai pris la décision de me spécialiser en génie informatique, en me concentrant plus particulièrement sur la science informatique. À cette époque, il n'y avait que quelques universités en Iran offrant ce programme, ce qui m'a amené à poursuivre ma maîtrise à l'étranger.

Qu'est-ce qui vous a amenée à Rome ? Depuis combien de temps y vivez-vous ?

Ce sont principalement les arts et l'informatique qui m'ont amenée à Rome. J'ai reçu une proposition de candidature de l'université La Sapienza de Rome pour étudier l'informatique. Je dois avouer que j'ai toujours été amoureuse du caractère artistique de ce pays. J'avais tellement envie de découvrir de mes propres yeux les chefs-d'œuvre de Michel-Ange, Caravage, Bernin. Ça fait maintenant 4 ans que je vis dans la ville éternelle.

Parlez-nous de votre parcours universitaire à Rome. Comment cela s'est-il passé ?

Je suis lauréate d'un Master en informatique depuis 2021 ; j'ai étudié l'ingénierie des technologies de l'information en Iran et j'ai terminé mon master en informatique à Rome. Ça s'est bien passé à Rome, car le système éducatif était moins stressant, même si la charge de travail était importante. Dans l'ensemble ça s'est bien passé.

Comment s'est passé l'examen de fin d'études et la remise des diplômes ?

La fin de mes études s'est très bien passée aussi. C'était une collaboration entre l'université et une entreprise nommée Enel (leader dans le secteur de l'énergie italienne, NDLR). J'ai eu un stage de thèse de 6 mois qui était une partie pratique de ma thèse puis j'ai fini d'écrire mon essai. L'ensemble du processus m'a pris 8 mois en tout, ça a été très intense, mais ça valait le coup car j'ai beaucoup appris.

Ma journée de remise des diplômes a été un tourbillon d'émotions. Au début, j'ai ressenti un mélange de stress et d'anxiété car je n'avais que 20 minutes pour couvrir tous les sujets sur lesquels j'avais travaillé avec diligence. Faire ma présentation devant mes professeurs et amis était un peu stressant car je ne voulais pas négliger des points importants ni dépasser le temps imparti. De plus, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir de l'émotion puisque mes parents n'étaient pas en mesure d'assister à la cérémonie. J'aurais vraiment aimé qu'ils soient dans la salle ce jour-là. Avant ma présentation, je les ai appelés et ils m'ont souhaité bonne chance. Plus tard, après ma présentation, nous avons fait un appel vidéo pour fêter à distance.

Ma présentation s'est très bien déroulée et mon professeur s'est dit satisfait de ma thèse, ce qui s'est soldé par une bonne note. Une fois que tout le monde a terminé ses présentations, nous nous sommes réunis sur le campus de l'université, où le chef de notre département a appelé nos noms et nous a décerné le titre de Dottore e Dottoressa (titre qu'obtiennent tous les lauréats de diplôme de fin d'études). À ce moment-là, nous avons enfilé nos chapeaux de diplômés et avons bu du champagne pour fêter ça. Après la cérémonie, j'ai organisé une petite fête avec mes amis à côté du Colisée.

Par la suite, comment s'est passée votre recherche d'emploi à Rome ? Avez-vous eu des difficultés à trouver ?

Honnêtement, je n'ai pas eu beaucoup de difficultés à trouver un emploi. Bien que la situation de l'emploi en Italie ne soit pas vraiment au beau fixe, j'ai eu beaucoup de chance. Le stage de thèse, mon diplôme et mes connaissances en informatique m'ont permis d'obtenir de nombreux entretiens et j'ai finalement obtenu l'emploi que j'ai toujours voulu peu de temps après la fin de mes études.

Dans quelle langue travaillez-vous actuellement ?

Actuellement, j'ai la chance de pouvoir travailler en anglais et en italien, ce qui me permet d'améliorer grandement mon niveau de langue de cette dernière.

Quelles sont les différences culturelles et similitudes que vous avez expérimentées ?

Je perçois certaines similitudes entre la culture italienne et iranienne. Les deux cultures sont très chaleureuses, conviviales et pleines de gentillesse, et les deux possèdent un véritable intérêt à se connecter avec les autres.

Cependant, une différence culturelle notable qui m'a d'abord frappé était liée à la nourriture. En Iran, tous les types de pâtes sont appelés « Macaroni » (assez amusant, je dois dire), et la façon de la cuisiner est très différente de celle en Italie. Une situation similaire s'est produite avec la pizza. Lorsque j'ai goûté pour la première fois la pizza romaine, c'était au Menza, je ne l'ai pas aimé car elle semblait être un simple pain garni de sauce tomate et de fromage. Néanmoins, au fil du temps, je me suis progressivement adapté à la cuisine italienne et je l'apprécie réellement maintenant.

Qu'en est-il de votre vie sociale à Rome ? Avez-vous eu du mal à vous intégrer et à vous faire de nouveaux amis ?

Les Italiens sont gentils et amicaux et il est facile de communiquer avec eux. Ça n'a pas été très difficile pour moi de m'intégrer. La seule difficulté à laquelle j'ai dû faire face était la langue. Lors de mes premières années ici, ne pas parler italien pouvait être un obstacle pour lier des amitiés solides.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'installer à Rome ?

Je dirais d'apprendre l'italien avant de venir s'installer dans le pays. Cela aide beaucoup dans la vie de tous les jours, notamment afin de profiter pleinement de la vie en Italie.

Quels sont vos projets d'avenir ?

Pour l'avenir, j'attends d'obtenir une promotion rapidement dans mon emploi actuel, et j'espère aussi un jour commencer mon doctorat en cybersécurité afin de me spécialiser davantage et d'avoir accès à des postes encore plus intéressants pour le futur de ma carrière.

Un retour en Iran est-il envisageable ? Si non, comptez-vous rester vivre à Rome ?

J'adore l'Iran, vraiment, mais malheureusement la situation n'est pas aussi souhaitable qu'elle devrait l'être, vivre et travailler là-bas en tant que femme est difficile donc je préfère rester en Italie. Un jour, quand je me sentirai prête, je quitterai peut-être cette ville, mais je sais que ce sera difficile pour moi car cette ville m'a donné tout ce que je désirais.

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