Port du masque, restrictions : quelles implications sur l'expatriation ?

Vie pratique
  • homme heureux d'avoir enleve son masque
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Publié le 2022-04-21 à 10:00 par Asaël Häzaq
Alors que l'été arrive doucement, les projets de voyage, et de longs voyages refont surface. Mais, comme un grain de sable enraye toute une machine, les restrictions sanitaires sont, pour certains, incompatibles avec l'idée même du voyage. De quoi annuler les projets d'expatriation ? Comment faire si les mesures barrières sont supprimées dans son pays d'origine, mais pas dans son pays d'accueil ?

Pas vaccinés, fin du voyage ?

Pour les plus revendicatifs, le « non » au vaccin s'accompagne d'un « non » aux tests PCR, perçus comme une autre privation de liberté, et un « racket » (les tests étant payants). Non au vaccin, non aux tests, non au masque, non aux gestes barrières. Conformément à leurs convictions, ces antivax-là ont parfois renoncé à leur activité professionnelle, faute d'être vaccinés et de respecter les mesures barrières. Dans la même logique, ils n'hésitent pas à remettre en cause leurs projets de voyage, même si cela signifie ne plus voyager du tout. Ils se rassemblent physiquement et s'organisent sur les réseaux sociaux, partageant leurs bons plans « voyage comme avant ». Ils mettent un point d'honneur à partager bises, franches poignées de main et autres embrassades.

Heureusement, peu en viennent à ces extrêmes. Les autres antivax ou réfractaires tolèrent le test PCR. Même pour aller dans les pays totalement ouverts aux non-vaccinés, un test PCR est demandé au retour dans le pays d'origine. Ces non-vaccinés sélectionnent donc les pays qui leur ouvrent les portes : la Jamaïque, la Croatie (ouverte pour les non-vaccinés membres de l'UE), le Mexique, l'Argentine, le Gabon, la Mongolie… Le Chili ouvre aussi ses portes quel que soit son statut vaccinal, avec un bémol de taille. Pour emprunter les transports ou aller au restaurant, il est obligatoire de présenter un « passe mobilité », passe délivré sur présentation d'une preuve de vaccination complète. Douche froide pour les non-vaccinés.

Restrictions ici, mais pas là : que faire ?

Europe, Canada, États-Unis… Les crues et décrues de Covid mènent la vie dure aux épidémiologistes. En France, malgré des contaminations à plus de 100 000 cas par jour, aucun retour des restrictions « dures » n'est prévu. Pas question de polluer l'entre-deux tours avec des gestes barrières. Le port du masque ne reste obligatoire que dans les transports et les milieux hospitaliers. Les avions et aérogares sont donc concernés. Au Québec, le masque obligatoire est de retour jusqu'au 30 avril. À Ottawa, on milite pour le retour du masque à l'école. Il peut être déroutant, pour un voyageur, de passer d'une situation de liberté quasi totale, comme en France ou au Royaume-Uni, à un État qui remet en place les mesures barrières. En Espagne par exemple, on garde encore beaucoup son masque dans la rue. Le port du masque reste aussi obligatoire au Maroc, de même que les mesures de distanciation sociale. Au voyageur de prendre toutes les informations pour s'adapter à chaque situation : observer les mesures en vigueur, et dans son pays d'origine, et dans les autres pays.

Les restrictions impactent-elles les projets d'expatriation ?

Oui, mais pas forcément pour le pire. Il n'est toujours pas possible de se rendre au Japon, en Nouvelle-Zélande ou en Chine. Mais il est possible de se rendre dans de nombreux autres pays. Depuis le début de la Covid, les candidats à l'expatriation composent leur projet de voyage avec les règles sanitaires. Pour eux, elles sont une occasion de prendre le temps de préparer le voyage. Une contrainte bienvenue, donc, qui peut même amener de belles surprises. Des aventuriers en route pour un tour du monde ont ainsi pu se retrouver dans un pays qu'ils n'avaient pas choisi au départ : les frontières du pays choisi fermées, ils ont dû trouver un autre point de chute, et ont ainsi pu découvrir de nouvelles contrées.

La même logique est suivie concernant les gestes barrières. Un budget « masque » et « gel hydroalcoolique » s'est rajouté à la liste des fournitures, les voyageurs s'adaptant en permanence à leur environnement. Si les restrictions impactent les projets d'expatriation, c'est donc en matière de budget, de pays à visiter, de formalités administratives et médicales, de temps. Les plus tranquilles sont les futurs expatriés vaccinés. La vaccination deux doses reste celle requise pour avoir un schéma complet (avec les vaccins reconnus par l'OMS et l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour les pays de l'UE). Être vacciné reste la meilleure option pour éviter les mauvaises surprises une fois dans le pays d'accueil : transports, restaurants, salles de concert, cinéma… Beaucoup de lieux restent potentiellement visés par les restrictions sanitaires, à commencer par le port du masque.