Immigration au Québec en 2022 : quelles sont les nouveautés ?

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Publié le 2021-11-24 à 08:00 par Asaël Häzaq
Le 28 octobre dernier, le ministère de l'immigration du Québec a déposé son plan d'immigration pour 2022 auprès de l'Assemblée nationale. La province est la seule à pouvoir ainsi réguler son immigration. Depuis 1991 - date à laquelle elle conclut un accord avec l'État fédéral canadien - le Québec fixe seul sa politique migratoire. Une politique 2022 qui s'annonce ambitieuse. 

Appel à la main-d'œuvre étrangère

52 500. C'est le nombre de nouveaux résidents permanents que compte accueillir le Québec. Le chiffre s'explique en partie par la difficile mise en place des Plan immigration 2020 et 2021, Covid-19 oblige. Il faut donc entendre le nouveau Plan comme une extension des programmes précédents, visant à accueillir, dès fin 2022, au moins 65% d'immigrés économiques. Après avoir réduit de 20% ses seuils migratoires en 2019, le Québec les augmente. En 2019, le gouvernement Legault invoquait la difficile intégration des nouveaux arrivants. Changement de cap pour 2022 donc, avec un Plan 2022 s'articulant autour de deux grands axes : immigration économique et intégration. La ministre de l'immigration Nadine Girault précise que le Québec : « veut faire un rattrapage au niveau de ces seuils-là et […] aussi, comme on l'avait dit dès le départ il y a trois ans, augmenter les seuils parce qu'on voulait justement mieux les accueillir, mieux les intégrer ». 70 millions de $ seront ajoutés aux 100 millions de $ prévus pour l'intégration et la francisation des nouveaux arrivants. 

Dans son nouveau Plan, le ministère ajoute les quelques 18 000 places non pourvues du fait de la pandémie, soit une estimation à environ 70 500 nouveaux résidents d'ici à fin 2022. La réouverture progressive des frontières au niveau mondial rend la province optimiste quant à ses nouveaux objectifs. Terre d'immigration, le Québec est aussi une terre d'emploi. De nombreux secteurs sont en tension et la province multiplie les appels aux talents étrangers. François Vincent, vice-président de la Fédération canadienne des entreprises indépendantes du Québec (FCEI), salue le programme d'immigration. « Le tiers des PME doivent refuser des ventes et des contrats et repousser des projets d'affaires en raison de la pénurie de main-d'œuvre. Les cibles, incluant le rattrapage [les 18 000 places non pourvues], sont nécessaires et aideront les petites et moyennes entreprises du Québec freinées par le manque de personnel. Cette annonce représente une bonne nouvelle pour les entrepreneurs québécois », confie-t-il au journal québécois La Presse.

Plan d'immigration 2022 : comment attirer les talents étrangers ?

Deux programmes d'immigration économique sont mis en place pour recruter la main-d'œuvre qualifiée : Programme régulier des travailleurs qualifiés du Québec (PRTQ) et le Programme de l'expérience québécoise (PEQ). Ces deux programmes concentrent la part la plus importante de nouveaux immigrés (33 900), le reste étant notamment dévolu aux regroupements familiaux et à l'accueil des réfugiés. L'immigration économique comprend le personnel qualifié, les chefs d'entreprises, les investisseurs et les travailleurs autonomes (statut juridique désignant un individu travaillant à son compte ; indépendant ; entreprise individuelle). A noter que les chefs d'entreprise, les investisseurs et les travailleurs autonomes sont répertoriés dans la catégorie « gens d'affaires ».

C'est donc une bonne nouvelle pour les expatriés et les candidats à l'expatriation. Alors que certains États recrutent essentiellement des personnels qualifiés dans les nouvelles technologies, la santé, les métiers innovants ou l'industrie de pointe, le Québec offre un plus large choix : agents immobiliers, courtiers, agents des ressources humaines, aides familiaux, bouchers, assureurs, consultants, aides-enseignants, huissiers, charpentiers, carreleurs, informaticiens, aides-infirmiers, ingénieurs... Du Nigéria au Japon les médias du monde font circuler l'information. Toujours aussi prisés par les candidats à l'immigration, le Québec et le Canada jouissent d'une bonne image à l'international. Leur bonne santé économique (+9,6% du PIB réel québécois +6,1% pour le Canada par rapport à l'année dernière), leurs nombreuses offres d'emploi, leur politique d'immigration et d'accueil ouverte offrent un cadre de vie favorable à l'expatriation.