De l'Angleterre au Salvador au nom de l'amour

L'Expat du mois
  • jeune expat assise sur une balancoire
Publié le 2021-11-05 à 10:00 par Veedushi
Originaire d'Angleterre, Kim n'avait jamais entendu parler du Salvador avant de s'y installer. C'est en trouvant l'amour en ligne qu'elle s'est laissé entraîner à des milliers de kilomètres de son pays. Aujourd'hui, elle a trois enfants et une vie de famille agréable en Amérique latine. Kim parle de son aventure à Expat.com.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis Kim et je viens du nord de l'Angleterre. Cela fait 11 ans que je vis au Salvador. Après avoir rencontré l'amour virtuellement, j'ai déménagé ici pour le retrouver et je suis restée. Aujourd'hui, nous avons trois enfants et essayons de voyager chaque fois que nous en avons la chance. Depuis que je vis ici, j'ai essayé plusieurs emplois différents, histoire de voir ce que je pouvais faire sans parler espagnol. J'ai enseigné l'anglais dans des écoles et des académies de langues et travaille dans des centres d'appels. Actuellement, je travaille à temps partiel en enseignant l'anglais en ligne. Je travaille également sur une série de livres pour enfants bilingues anglais/espagnol.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de quitter l'Angleterre ?

Je n'ai jamais eu l'intention de quitter l'Angleterre. Je n'avais même pas songé à voyager pendant mon adolescence. J'ai rencontré mon mari en ligne (sur myspace) quand j'avais 20 ans. Avant cela, je n'avais jamais entendu parler de son pays. J'ai tout simplement fait un plongeon dans la vie à l'aveuglette pour vivre une aventure, histoire de ne pas rester coincé dans ma ville natale et dans une carrière sans issue.

Est-ce votre première expérience à l'étranger ?

En grandissant, j'ai eu la chance de passer des vacances en famille dans de grands complexes hôteliers à Tenerife et de faire du camping en caravane en France. Mais déménager au Salvador a été ma première expérience de vivre dans un autre pays. Cela m'a vraiment permis de découvrir comment les gens vivent à l'étranger, contrairement à la perception qu'on a en tant que touriste.

Qu'est-ce qui vous a amené au Salvador ? Depuis combien de temps y vivez-vous ?

L'amour, tout simplement. Sans mon mari, je n'aurais probablement jamais connu ce pays. Cependant, j'avais cette envie de faire quelque chose de différent de ma vie. Je ne voulais pas finir comme ces personnes qui vivent toujours dans ma ville natale, à faire la même chose. J'avais envie de quelque chose de différent, quelque chose de palpitant. Je suis venue pour la première fois au Salvador il y a 11 ans. Il y a évidemment eu des moments où nous avons envisagé de partir en famille. Nous avons d'ailleurs essayé de partir, mais aujourd'hui nous avons fermement l'intention de rester ici au Salvador.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confronté lors de votre installation au Salvador ? Comment les avez-vous surmontés ?

Je me suis sentie heureuse et épanouie à mon arrivée ici, donc pas de grosses difficultés initiales. Mais j'ai fini par avoir le mal du pays au fil du temps (même si je ne me sentais pas excitée à l'idée de rentrer dans mon pays d'origine). Si je n'avais pas essayé de rentrer chez moi, je pense que je me serais jamais rendu compte à quel point cette épreuve était difficile pour mon mari et nos enfants. En constatant à quel point ma perception de mes amis et de ma famille avait changé, j'ai pu surmonter ce mal du pays qui me rongeait constamment. La seule chose qui me manque aujourd'hui c'est la cuisine de mon pays d'origine.

Parlez-nous de votre vie professionnelle et sociale en tant qu'expatrié au Salvador. Ont-elles été affectées par la pandémie ?

Je pense que tout le monde a été touché par la pandémie. Je travaillais dans un centre d'appels lorsque nous avons été confinés pour la première fois. Je travaillais donc à domicile, et cela me convenait assez bien. Au bout d'une année, j'ai fini par perdre cet emploi, pas à cause de la pandémie mais en raison des changements au sein de l'entreprise pour laquelle je travaillais. En ce qui concerne ma vie sociale, j'avoue que j'ai fini par me faire de bons amis ici. Cependant, après avoir passé tant d'années à me sentir isolée en tant qu'expatriée au Salvador, je ne pense pas que le confinement ait eu un impact si conséquent sur ma vie sociale. Je pense que c'est quelque chose à laquelle j'étais mieux préparée que les autres. Mes enfants poursuivent toujours leur scolarité virtuellement. Leurs amis leur manquent, mais cela convient assez bien à leur personnalité, étant plus naturellement timides ; elles peuvent toujours jouer l'une avec l'autre. Nous avons déménagé cette année dans une maison plus grande, plus loin de la ville, avec un jardin et plus d'espace pour jouer. Cela leur a évité de se sentir enfermées.

Est-il facile pour un expatrié de faire carrière au Salvador ?

Je n'ai jamais construit ma propre carrière ici, mais le Salvador a une grande communauté d'expatriés. Ils ont un groupe Facebook très actif dont les membres se soutiennent mutuellement et donnent d'excellents conseils. Je connais également beaucoup de gens qui ont créé avec succès leur entreprise ici. Bien sûr, parler couramment l'espagnol est un atout. Mon espagnol est limité, mais j'ai toujours occupé des postes ayant un rapport avec l'anglais. De plus, mon mari parle couramment anglais, donc cela m'a rendu un peu trop paresseuse pour apprendre la langue.

Quelle est la situation actuelle au Salvador concernant la pandémie? Y a-t-il des restrictions en place ?

Les chiffres sont encore très élevés. Mais il est très facile de se faire vacciner pour ceux qui le souhaitent. À savoir que certains endroits ne permettent d'entrer que sur la présentation d'une carte de vaccination. Les écoles sont ouvertes (mais c'est à la discrétion des parents de décider s'ils veulent que leurs enfants poursuivent leur scolarité virtuellement, comme cela a été le cas de notre famille). Les magasins et les restaurants sont ouverts comme d'habitude mais avec des contrôles de température, l'obligation du port du masque et certaines tables bloquées pour garantir la distanciation sociale. Fondamentalement, si vous avez été vacciné et que vous portez un masque, vous êtes le bienvenu dans la plupart des endroits en ce moment.

À quoi ressemble le quotidien d'une maman expatriée de trois enfants au Salvador ?

Nous avons beaucoup de chance de pouvoir être à la maison en famille la plupart du temps. Je travaille le matin pendant que mes enfants ont des cours en ligne. Mon mari veille sur elles pour s'assurer qu'elles s'instruisent comme il se doit. Je ne travaille que quelques heures par jour, ce qui, je le sais, ne serait pas possible si je vivais ailleurs. En Angleterre, mon salaire n'aurait pas duré aussi longtemps qu'ici.

Qu'aimez-vous le plus au Salvador ? Est-ce un pays que vous recommanderiez aux personnes qui cherchent à changer de vie à l'étranger ?

Ayant grandi dans un pays pluvieux et froid, ce que je préfère ici, sans aucun doute, c'est le climat. Honnêtement, je ne passe pas beaucoup de temps dans le jardin ou à l'extérieur parce qu'il fait assez chaud ici, mais pendant que tout le monde se plaint de la chaleur, je savoure l'instant.

Tout dépend du style de vie que vous recherchez, mais je sais que le Salvador est particulièrement populaire auprès des retraités qui souhaitent vivre près des plages et profiter d'un climat chaud, ce que je comprends parfaitement. C'est un style de vie beaucoup plus détendu, avec un temps ensoleillé pratiquement tous les jours, sans oublier la possibilité de faire faire de nouvelles rencontres (les gens aiment aller sur les plages ici pour surfer). D'autre part, le coût de la vie est très abordable. Mais si vous recherchez une vie décontractée, évitez San Salvador (la capitale) où il y a plein de bouchons, même si les gens sont tout aussi sympathiques.

Qu'est-ce qui vous manque le plus dans votre pays d'origine ?

La réponse que je me sens obligée de donner est ma famille. Ce qui est évident : je les aime et ils me manquent. Mais ma vraie réponse est la nourriture, comme je l'ai indiqué plus haut. J'ai un vrai faible pour les amuse-bouches : les sucreries et le croustillant. Au Salvador, la cuisine contient énormément de citron, d'épices et de fromage. Pour ceux qui aiment, c'est génial ! Mais je suis plus du genre « dîner du dimanche fait maison », alors avoir des repas recouverts de sauce et manger une bonne tarte sont des choses qui me manquent.

Y a-t-il des conseils que vous aimeriez donner aux personnes, en particulier aux mamans expatriées, qui aimeraient déménager à l'étranger ?

Je n'ai pas déménagé en tant que maman ; je suis devenue maman ici, mais je dirai quand même que la chose la plus difficile pour moi a été la solitude, surtout pendant les jours suivant l'accouchement. Ma famille répondrait naturellement à chaque fois que j'envoie un message ; Internet regorge d'excellentes informations et de forums de discussion, mais avoir des personnes pour vous aider physiquement est très différent. Je dirais qu'il est très important d'essayer de trouver des amis locaux qui ont vécu des situations similaires, même s'ils ne sont pas des expatriés comme vous. Il suffit de trouver un groupe de mamans local pour faire des rencontres ; il est vital pour votre santé mentale de ne pas le faire seule !

Où vous voyez-vous dans les années à venir ?

Ici, au Salvador. J'aime le fait que mes enfants ont la chance de grandir ici, d'apprendre deux langues, d'avoir un style de vie moins cher, ce qui signifie que nous pouvons également nous permettre de voyager dès que l'occasion idéale se présente.