Les aventures d'une expat de l'Espagne à l'Australie

L'Expat du mois
  • expat en Australie
Publié le 2021-08-06 à 10:00 par Veedushi
Cela fait plus d'une décennie que Laura, expatriée espagnole, vit à l'étranger. Après avoir séjourné dans plusieurs pays, c'est en Australie qu'elle a choisi de poser des valises. Un pays dont elle s'est éprise pendant des vacances depuis la Nouvelle-Zélande. Aujourd'hui coach et mentor d'expatriées à Sydney, Laura nous parle de sa nouvelle aventure au cœur de la pandémie.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis Laura, originaire d'Espagne, mais j'ai pratiquement passé la décennie écoulée à l'étranger. De l'exploration d'une charmante ville du sud de l'Angleterre à l'apprentissage de la langue maternelle en Italie avant de réaliser mon rêve américain. J'ai poursuivi mes voyages en compagnie d'un adorable Néo-Zélandais que j'ai rencontré aux États-Unis. C'est en Australie que j'ai finalement posé mes valises, séduite par la beauté de la faune australienne.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de quitter l'Espagne ?

Avant de quitter l'Espagne, je travaillais comme serveuse dans ma ville natale, Malaga. À cette époque-là, je ne touchais que 1 000 euros en travaillant plus de 60 heures par semaine. Il est clair que c'était loin d'être le métier de mes rêves. Mon désir d'apprendre une autre langue et l'espoir d'avoir une vie meilleure m'ont encouragé à déménager en Angleterre « pour une année initialement ». C'est à ce moment-là que j'ai commencé à me rendre compte du potentiel que j'ai pour accomplir tous les buts que je me fixais. Je dois dire que le fait de vivre à l'étranger m'a apporté bien plus que ce à quoi je m'attendais, entre le goût de l'aventure et ma passion pour le développement personnel. Je ne savais pas à l'époque que tous les défis que j'avais surmontés et toutes les choses que j'ai apprises en cours de route me préparaient à aider les gens du monde entier confrontés aux mêmes difficultés que moi.

Jusqu'à présent, vous avez vécu dans 5 pays différents. Quelle a été votre meilleure expérience et pourquoi ?

C'est une question difficile, mais je dirais l'Angleterre parce que c'est le premier pays dans lequel j'ai vécu et qui m'a appris tant de choses. Mon séjour en immersion m'a transformé en la personne que je suis aujourd'hui. Je m'y suis installée sans parler un mot d'anglais, sans travail, et mes économies ne m'auraient suffi que pendant un mois. J'ai dû sortir de ma zone de confort rapidement pour pouvoir atteindre mon objectif : celui de vivre dans le pays et d'apprendre la langue. Non seulement j'ai réalisé ce que je voulais, mais j'ai aussi fini par décrocher un diplôme auprès d'une université anglaise. Ce qui m'a ouvert les portes vers ma prochaine destination : les États-Unis, où je me suis fait certains de mes meilleurs amis à ce jour. Je serai toujours reconnaissante envers ce pays qui m'a tellement donné même quand je ne pouvais pas parler la langue.

Y a-t-il quelque chose qui vous manque de votre pays d'origine?

Je dirai que c'est l'Europe qui me manque, bien plus que l'Espagne. Beaucoup de plats espagnols me manquaient. Aujourd'hui, je suis végétarienne, alors j'ai du mal à manger dans mon pays d'accueil. Cependant, l'aspect social et culturel, l'histoire et l'architecture, le charme des villes espagnoles et la gentillesse des gens sont des choses qui me manquaient partout où j'allais. Nous, les Espagnols, nous arrivons facilement à tisser des liens profonds avec des étrangers. Dans les pays anglophones, il faut du temps pour établir cette confiance et se faire de bons amis.

Qu'est-ce qui vous a attiré vers l'Australie ?

Honnêtement, je n'avais jamais imaginé vivre en Australie un jour. Ce n'était même pas sur ma « liste des pays à visiter absolument ». J'ai toujours rêvé de vivre en Californie, ce que j'ai d'ailleurs fait pendant une année, mais j'y ai rencontré mon ex-partenaire, qui vient de Nouvelle-Zélande. C'est ainsi que je me suis retrouvée à l'autre bout du monde. J'ai séjourné quelque temps dans son pays puis j'ai décidé de partir en vacances en Australie comme ces deux pays sont si proches l'un de l'autre et que j'avais entendu tant de bonnes choses à son sujet. C'est ainsi que le conte de fées a commencé, et je suis tombé follement amoureuse de l'Australie. La faune, les paysages, la qualité de vie sont exceptionnels... C'est quelque chose que je n'ai jamais vécu auparavant et qui m'a convaincue de demander un visa pour vivre ici peu de temps après. Cela fait quatre ans depuis que je me suis installée en Australie et je me vois vivre ici jusqu'à la fin de mes jours, mais je sais que j'aurai toujours besoin de l'Europe de temps en temps.

Avez-vous eu du mal à vous y adapter ?

Pas du tout. C'était le pays le plus facile à s'adapter parmi les cinq dans lesquels j'ai vécu. De plus, si vous connaissez déjà la langue du pays dans lequel vous comptez vous installer, les choses deviennent beaucoup plus faciles. Trouver un emploi a été extrêmement facile, le salaire est très décent quel que soit le type de travail que vous faites, ce qui vous permet de vivre confortablement. Je n'ai même pas parlé de la nourriture ici : les Australiens ont le talent d'apporter leur touche particulière à toutes les cuisines du monde. De plus, il y a tellement de diversité au sein de la population que d'une manière ou d'une autre on arrive à s'intégrer sans se sentir mis à l'écart.

D'où vient votre passion pour aider les expatriées à travers le monde ?

J'ai toujours eu la passion d'aider les gens, mais c'est lorsque j'ai déménagé à l'étranger et que j'ai commencé à relever des défis que j'ai ressenti l'envie de transmettre les connaissances que j'apprenais. C'est à ce moment-là que j'ai commencé un blog sur lequel j'ai écrit sur la vie à l'étranger et donné des conseils de voyage. Cela m'a permis, après un certain temps, de trouver ma véritable vocation : le coaching. Depuis lors, j'ai continué à offrir des conseils gratuits aux expatriées sur les réseaux sociaux. Je les aide aussi à trouver leur raison d'être et à démarrer leur activité à l'étranger, tout comme je l'ai fait.

À quoi ressemble la vie d'une Purpose Coach & Expat Mentor à Sydney ?

Je travaille à mon compte, donc je gère mon emploi du temps de ma façon. Ce qui me permet de faire le plein d'énergie pour servir mes clients. Je me consacre la matinée, donc je ne prends aucun appel avant 9h. Je profite du lever du soleil, je fais du sport et lis le journal tous les jours avant de me mettre au travail. Je commence par le côté créatif de l'entreprise, en planifiant et rédigeant du contenu. Ensuite, j'ai généralement quelques appels de coaching, puis je prends une pause déjeuner pour profiter de la plage. Après le déjeuner, je m'occupe du côté administratif de l'entreprise. Souvent, j'ai plus d'appels en soirée lorsque mes clients européens commencent leur journée. Après le travail, je fais du sport et des cours de danse. J'aime aussi faire la lecture et écouter des podcasts. Le week-end, je fais une marche en plein air, du jogging et j'explore les magnifiques parcs de Sydney.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur votre profession ?

Un impact positif, certes. Le monde est dans une période de transition et la pandémie a remis en question tous les aspects de notre vie. Ce qui a entraîné des changements radicaux dans la vie de nombreuses personnes. Par conséquent, elles sont plus nombreuses à m'engager pour les aider.

Quelle est la situation actuelle à Sydney avec les nouvelles restrictions sanitaires ?

Les restrictions ne sont pas si mauvaises. Nous sommes toujours autorisés à faire du sport en plein air, ce dont je suis très reconnaissante. D'ailleurs, j'en profite tous les jours, donc honnêtement, les restrictions ne me dérangent pas trop. Mes cours de danse et les liens qu'on parvient à tisser avec les gens ici me manquent beaucoup, mais je sais que tout cela se terminera un jour. Il suffit d'être patient et de suivre les règles.

En tant qu'expatriée, quel est votre avis sur la manière dont l'Australie gère la pandémie ?

Je pense que l'Australie fait un excellent travail. Bien sûr, il y a des choses à améliorer, comme le nombre de personnes qui se font vacciner, mais je pense que la fermeture des frontières était une bonne décision, et bien que je sois coincée ici. Je n'aurais aimé être coincée nulle part ailleurs qu'en Australie. J'espère que la situation s'améliorera bientôt pour que je puisse rendre visite à ma famille et à mes amis en Espagne.

Avez-vous des conseils à donner aux expatriés qui souhaiteraient s'installer à l'étranger en cette période pandémique ?

Puisez dans la raison pour laquelle vous souhaitez déménager à l'étranger, faites des recherches, organisez votre déménagement et agissez ! A l'heure actuelle, beaucoup de pays ont rouvert leurs frontières aux futurs expatriés. Mais il est impératif d'identifier et comprendre d'abord la raison qui vous pousse à déménager. Ce n'est qu'alors que vous saurez quels pays ont le potentiel de vous offrir ce que vous voulez. Ensuite, faites une liste des pays ouverts, de vos priorités et des choses qui ne sont pas négociables. Affinez cette liste pour finalement choisir un pays et une ville ou un village. Une fois que vous avez sélectionné l'endroit où vous souhaitez poser vos valises, vous pouvez rassembler les documents dont vous avez besoin et créer un plan d'action en vous fixant une date limite.