Sur les traces de Klimt : une expatriation à Vienne

Interviews d'expatriés
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Publié le 2017-06-19 à 06:58
Marie s'est rendue pour la première fois en Autriche par passion pour l'art et Gustave Klimt. L'occasion pour cette jeune expatriée française de découvrir la capitale : un véritable coup de foudre ! Marie s'installe ainsi à Vienne en 2016, tout en continuant à travailler pour une maison d'édition française. Elle nous fait part de son quotidien autrichien.

Bonjour Marie, peux-tu te présenter brièvement : d'où viens-tu, qu'est-ce qui t'amène en Autriche et que faisais-tu avant ton arrivée ?

Je m'appelle Marie, j'ai la vingtaine (désormais plus proche des trente que des vingt). Je suis née dans la Loire, j'ai grandi en Bretagne puis en Haute-Vienne : difficile pour moi de dire d'où je viens ! Je travaille actuellement en tant qu'assistante éditoriale pour une maison d'édition française. C'est par amour pour Vienne que j'ai décidé de partir du jour au lendemain (même si dans les faits cela m'a quand même pris un an de préparation).

Qu'est-ce qui t'a attiré vers Vienne ?

J'aime beaucoup l'art nouveau et particulièrement Gustav Klimt, l'un de mes artistes favoris. C'est la raison qui m'a poussée à effectuer mon premier voyage à Vienne. Mais je ne m'attendais pas à un tel coup de foudre : pour être honnête, la première fois, à part Klimt, je ne connaissais pas grand-chose de la ville, si ce n'est les clichés : Sissi, les valses, le chocolat viennois...

Et pourtant, au bout de quelques jours, j'avais l'impression d'avoir toujours vécu ici.

Depuis combien de temps vis-tu à Vienne ?

Depuis août 2016.

Quelles étaient les formalités à remplir pour que tu puisses t'installer en Autriche ?

L'Autriche faisant partie de l'Union européenne, les démarches sont plutôt légères. Il y en a néanmoins deux indispensables. La première s'appelle le Meldezettel : c'est une formalité qui permet de s'inscrire auprès des autorités, même les Autrichiens y sont assujettis. Dans les trois jours qui suivent un déménagement, il faut aller s'inscrire dans la mairie de son arrondissement, pour Vienne, ou dans sa mairie tout court. Il sera notamment utile pour ouvrir un compte bancaire ou une ligne de téléphone. Le second est l'Anmeldebescheinigung. C'est une formalité à effectuer dans les trois mois suivant son arrivée, si l'on souhaite rester sur le territoire autrichien plus de quatre mois. Ce document-là est payant et demande de fournir quelques justificatifs (notamment de revenus) mais dès qu'on est en sa possession, on peut vivre sur le territoire autrichien autant de temps que l'on souhaite.

Parle-nous de ce que tu aimes le plus et le moins en Autriche.

Ce que j'aime le plus en Autriche ? Ses cafés ! Le moins ? C'est difficile, il n'y a pas vraiment de choses que je n'aime pas, du moins dans ma vie quotidienne. Je dirais peut-être l'amplitude horaire des magasins (qui ferment notamment plus tôt le samedi), c'est une habitude que je n'ai pas encore prise.

Peux-tu nous décrire Vienne en une phrase ?

La plus belle ville du monde ? Plus sérieusement, je dirais : une capitale à taille humaine, en équilibre constant entre tradition et modernité.

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à ton arrivée en Autriche ?

La propreté dans les rues. C'est un détail mais ça saute vraiment aux yeux.

Est-il difficile de trouver un logement à Vienne ? Quels sont les types de logements disponibles pour les expatriés ?

J'ai mis du temps à trouver un appartement, mais principalement parce que j'avais des critères particuliers (un appartement meublé, acceptant les animaux domestiques). L'une des principales barrières peut être la langue. Sinon l'offre existe. À Vienne notamment, il existe pas mal de colocations (les WG Zimmer) mais sinon tous les types de logements sont disponibles, meublé, non meublé, appartement, maison...

Qu'est-ce qui caractérise le marché du travail autrichien ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ?

C'est compliqué pour moi de répondre à cette question car j'ai gardé mon travail en France (en télétravail). Dans tous les cas, maîtriser la langue allemande est un gros avantage, même si de nombreuses entreprises internationales ont des antennes à Vienne et que dans certains secteurs l'anglais peut suffire.

Quels sont les festivals les plus populaires et les principaux codes culturels en Autriche ?

De nombreux temps forts rythment l'année : les marchés de Noël et de Pâques, la saison des bals (principalement en janvier-février, même s'il y en a également quelques-uns en juin), fêtes liées aux vendanges en septembre/octobre...

Que penses-tu du mode de vie en Autriche ?

Il reste sensiblement le même qu'en France. Les principales différences que j'ai pu remarquer viennent des horaires de travail, les Autrichiens vont souvent au travail plus tôt qu'en France (nombre de commerces, de services publics ou d'entreprises commencent leur journée à 7 h), et mangent également plus tôt, notamment le soir, où le dîner peut commencer à 18 h. Sinon au quotidien je ne vois pas beaucoup de différences.

Quels sont les moyens de transport disponibles à Vienne ? Comment te déplaces-tu ?

Le réseau de transport à Vienne est l'un des plus denses au monde, par rapport à la population. La ville est desservie par de nombreuses lignes de S-Bahn (l'équivalent de notre RER), de U-Bahn (le métro), de tram, de bus... Il existe aussi des stations de vélos en libre-service. J'utilise quotidiennement les transports en commun et il est à la fois très facile et très rapide de se déplacer dans Vienne.

As-tu eu des difficultés à t'adapter à ton nouvel environnement et à la société autrichienne ?

Pas de difficulté non, si ce n'est la barrière de la langue. Pour le reste, c'est très similaire à la France, cela ne nécessite pas d'adaptation particulièrement forte.

À quoi ressemble ton quotidien d'expatrié à Vienne ?

Je ne ressens pas beaucoup de différence par rapport à mon quotidien en France, si ce n'est que désormais je travaille de chez moi (ou parfois dans des cafés) et non plus dans un bureau.

Que fais-tu de ton temps libre ?

Je me promène beaucoup, je traîne dans des cafés, je vais dans des musées, il en existe vraiment de toutes sortes à Vienne, sur tous les sujets. Et puis j'en profite aussi pour découvrir le reste de l'Autriche et les pays limitrophes : cela reste quand même une porte formidable pour explorer les pays de l'Est.

Y a-t-il à Vienne des activités nocturnes pour les fêtards ?

Absolument, la vie nocturne est très développée à Vienne, que ce soit avec les bars ou des boîtes de nuit. Enfin de ce que j'ai pu en voir ici et là, car je ne suis guère un oiseau de nuit.

Quelles nouvelles habitudes as-tu adoptées en Autriche ? Quelles vieilles habitudes as-tu abandonnées ?

Je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment changé mes habitudes, si ce n'est que désormais je me déplace uniquement en transport en commun. Vivre en centre-ville m'oblige également à aller faire mes courses plus régulièrement, et non plus en une seule fois pour la semaine, comme je le faisais avant. Sinon, je remarque aussi que je suis plus encline à laisser des pourboires, chose que je ne faisais jamais en France : ici, c'est ancré dans les mœurs, on donne même des pourboires chez le coiffeur par exemple. Résultat, dès que je quitte l'Autriche, j'emporte ce réflexe... même si les vieilles habitudes françaises finissent toujours par resurgir.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Vienne ? Combien coûtent un trajet en bus, une bière, ou encore, un bon pain ?

Le coût de la vie à Vienne est sensiblement le même qu'en France, en province du moins. Le ticket de transport à l'unité est assez cher (2,20 €) mais il est bien plus rentable de prendre un pass à la semaine ou même à l'année quand on habite sur place (qui pour le coup n'est pas très élevé, moins de 40 € par mois).La pinte de bière coûte aux environs de 4 €, un café (encore que cela dépend duquel, disons l'expresso classique) aux alentours de 2 €, une baguette de pain... Figurez-vous que je n'ai encore jamais acheté de pain dans une boulangerie ! Par contre je connais le prix des gâteaux : dans un café, ils sont généralement aux alentours de 4 €.

Y a-t-il quelque chose que tu voudrais faire en Autriche mais dont tu n'as pas encore eu l'occasion ?

Difficile de ne choisir qu'une seule chose, il y en a tellement ! Mais si je devais me restreindre à Vienne, je dirais assister à un bal, je n'ai pas osé cette année mais je crois qu'à la prochaine saison, je sauterai le pas.

Quel est ton meilleur souvenir en Autriche ?

J'ai encore plein de souvenirs à me forger, vu que je suis toujours sur place. Mais le souvenir le plus fort que j'ai c'est voir pour la première fois Le Baiser de Klimt. Un moment à jamais gravé dans ma mémoire !

Si tu pouvais repartir à zéro en Autriche, que ferais-tu différemment ?

Je prendrais des cours d'allemand dès mon arrivée. J'ai traîné, mon niveau n'a pas beaucoup changé et là je sens vraiment que ça me freine au quotidien.

Que penses-tu de la cuisine locale ? Quelles sont tes spécialités préférées ?

La gastronomie autrichienne est assez riche, avec beaucoup de plats à base de viande et de pommes de terre, ce qui ne sont pas forcément les choses que je préfère. Par contre côté sucré, j'adhère complètement ! Leurs gâteaux sont délicieux, notamment l'Apfelstrudel, mon dessert préféré. Ce que j'apprécie beaucoup sinon, c'est qu'on trouve beaucoup d'alternatives végétariennes, voire même végétaliennes, dans la majorité des restaurants. Et les allergènes sont toujours indiqués sur les cartes. Pour ceux qui ont un régime alimentaire particulier, c'est très appréciable.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?

Le beurre salé. J'ai vraiment du mal à en trouver ici, et mes racines bretonnes le déplorent fortement.

Es-tu déjà arrivée à un point de vouloir quitter l'Autriche ? Comment as-tu surmonté cette épreuve ? Qu'est-ce qui te retient en Autriche ?

Non je n'en suis pas encore là, c'est même tout le contraire : je m'étais fixé un objectif d'un an sur place mais au fur et à mesure que l'échéance arrive, je ne me vois pas du tout revenir en France. J'ai encore tant à découvrir !

Quels conseils donnerais-tu aux futurs expatriés en Autriche ?

Apprendre l'allemand : ne pas le maîtriser m'handicape au quotidien et c'est quand même plus facile ensuite pour nouer des liens avec les Autrichiens, même s'ils parlent majoritairement bien anglais.

Quelles seraient, selon toi, les 5 choses à emmener dans sa valise en Autriche ?

Curiosité, lâcher-prise, ouverture d'esprit et humour : mais n'est-ce pas un peu le cas quel que soit le pays ?

Tes projets d'avenir ?

Maîtriser mieux l'allemand. Pour la suite, on verra.

Y a-t-il une chose que tu souhaiterais ramener avec toi en quittant l'Autriche ?

De l'Apfelstrudel !

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