je suis arrivé au Portugal il y a six mois dans une seule perspective ne plus nourrir de mes impôts la fiscalité française dont la gestion reste sujette à caution. j'ai trouvé à louer une belle villa, je me suis assuré le concours d'une avocate pour faire face aux nombreuses formalités administratives d'intégration et je me suis lancé dans la ré-immatriculation de nos deux véhicules, celui de mon épouse et le mien. les portugais sont des gens avenants et agréables mais leur administration est extrêmement rigide et non facilitante. les sujets qui m'ont donc préoccupé jusqu'à me faire prendre la décision de mon retour en France sont les suivants :
- bien que me trouvant dans l'Algarve qui ne subit pas les influences méditerranéennes comme suggéré mais atlantiques est un pays extrêmement humide ce que ne corrigent pas les constructions sans vides sanitaires et sans isolation dans lesquelles on se gèle en hiver bien entendu.
- l'administration puisque je l'ai entendu dire par un président de junta n'a rien à faire du droit européen qui devrait primer sur le droit portugais ou du moins arrondir les angles. le Portugal impose un contrôle bolchevique de votre origine, de votre identité, du moment où vous avez quitté la France, etc... etc... etc... ce n'est pas simple et c'est même éprouvant.
- quant à la ré-immatriculation des voitures, c'est le sujet à haut risque. c'est un parcours du combattant inommable depuis la lecture du numéro du moteur que vous ne sauriez faire sans le concours d'un spécialiste agréé par les douanes qui démonte l'environnement du moteur ce qui n'est pas cadeau. on veut vous faire dire par ailleurs que si votre intégration date du 15 août, votre mairie d'origine ait bien à spécifier que vous êtes parti le 15 août. on vérifie et on revérifie vos papiers à la loupe comme si vous étiez un trafiquant notoire.
ces inconvénients sont très pénibles à vivre et au plan de l'éthique peu supportable.
d'autres désagréments vous attendront comme le coût de l'électricité de 3 à 4 fois plus chère qu'en France.
le bouquet final est le suivant : si vous êtes retraité et que vous quittez la France vous n'êtes plus sujet aux prélèvements de la CSG, RDS et CSA soit environ 4,20% de vos revenus nets mais vous devenez taxable d'une cotisation dite "assurance maladie" d'un pourcentage équivalent c'est à dire 4 à 5 fois ce que vous déboursiez précédemment en France. Or, cette cotisation dite improprement et abusivement "cotisation assurance maladie" n'est en réalité que l'application de la loi BOUTIN de 1980 dont l'objectif est strictement le renflouement des déficits de la sécurité sociale française. en fait, vous n'êtes pas assuré et je vous explique pourquoi. la première fois que vous allez à la pharmacie à la suite d'une ordonnance d'un médecin de la saudé, on vous délivre des tickets de caisse pourvus d'un coup de tampon car vous devez régler comptant. vous devez conserver ces tickets de caisse, et les remettre en fin d'exercice à un agent comptable agréé qui les présentera aux impôts ce qui vous donnera droit à leur déduction sur le montant de vos impôts locaux mais comme vous n'êtes pas fiscalisable au Portugal ce qui relève de votre objectif d'expatriation, vous faites chou blanc et vous devez en conclure que vous n'êtes pas assuré. bien sûr il y a un recours : la CFE vous dit "venez chez moi" ce qui vous coûte une fois encore 4,20% de vos revenus. j'oubliais de vous dire que si votre voiture ne peut être ré-immatriculé dans les règles, vous devez régler une taxe qui dans tous les cas de figure est supérieure à la valeur marchande de votre véhicule. j'ajoute qu'à chaque étape, à chaque formalité, à chaque bout de papier, vous payez.
alors moi j'ai fait mes comptes et je retourne en France où je retrouverai une autre mentalité, un autre mode de vie, une maison construite sur un vide sanitaire et présentant un coefficient d'isolation acceptable. je suis financier et je me suis livré à une balance des coûts auxquels faire face au Portugal et en France. or j'arrive à une égalité très convenable entre les deux pôles en dépit des impôts que j'acquitterai normalement.
voilà mon bilan, j'ai cru que c'était tout rose, je me suis trompé et je pense que mon expérience peut profiter à nombre d'entre vous, c'est le souhait que j'exprime.
bien sincèrement.