Travailler à Osaka

Osaka
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Actualisé 2022-12-13 12:01

Vous rêvez de travailler au Japon ? Pourquoi ne pas miser sur Osaka ? La troisième ville du pays est connue pour son dynamisme et sa douceur de vivre. Excellente alternative à la tentaculaire Tokyo, Osaka est idéalement située : au centre du Japon, à moins de 3h de Tokyo, encore plus proche de Kyoko, Nara et Kobe... Guide pratique pour optimiser votre recherche et trouver le métier de vos rêves à Osaka.

Cartographie d'Osaka

C'est la troisième ville la plus peuplée du Japon. Située dans la région du Kansai, au centre du Japon, Osaka draine, avec ses voisines Kyoto, Nara et Kobe, un flot de touristes comparable au flux qu'accueille Tokyo. Le Kansai est l'autre place forte du tourisme. La région concentre en fait 6 préfectures : Osaka (dont la capitale porte le nom), Kyoto, Hyogo, Shiga et Wakayama. Le Kansai est aussi une place forte économique, qui pèse 775 milliards de dollars en 2021, soit près de 15% de la richesse du pays. La préfecture d'Osaka génère 362 milliards de dollars (181 milliards de dollars pour la ville).

Les points forts d'Osaka

On dit souvent qu'il fait bon vivre à Osaka. La ville et la préfecture qui l'abritent sont réputées plus tranquilles et moins formelles que Tokyo. Comme toutes les capitales, Tokyo est jugée trop stressée, trop rigide, trop grande, peut-être. Une heure de trajet ne suffit pas à en voir le bout. En comparaison, la ville d'Osaka se traverse à pied en un peu plus de 2h, en partant de la gare d'Osaka (quartier Umeda, au nord), pour arriver à Namba, au sud. La ville comme la région sont bien desservies.

Beaucoup de travailleurs japonais et étrangers choisissent de vivre à Osaka et de travailler dans les localités proches (Nara, Kyoto, Kobe). Tokyo n'est pas très loin non plus : à 2h30 en Shinkansen, le train rapide japonais. Ouverte sur le monde, Osaka est une plateforme idéale pour trouver un emploi au Japon.

Osaka c'est aussi la ville de l'art et de la gastronomie. Chaque quartier a son identité propre (comme à Tokyo). Au Nord, Umeda, le quartier d'affaires. Au Sud, Namba, le quartier de la fête, et du divertissement.

Marché du travail à Osaka

Beaucoup de grosses entreprises choisissent de s'implanter à Osaka pour profiter de son réseau ferroviaire et portuaire. Le port de Hanshin (Kobe-Osaka International Port Corporation) est le premier du Japon, tant à l'export qu'à l'import. Ses bateaux sont parmi les plus gros du pays et peuvent transporter des milliers de tonnes de marchandises. En 2018, un rapport du ministère des Territoires, des infrastructures et des transports révèle que le port de Hanshin a exporté un peu plus de 115 000 milliers de tonnes de marchandises. Elle en a importé près de 70 000. Le port de Tokyo est loin derrière, avec à peine 49 826 milliers de tonnes de marchandises exportées, et 47 718 milliers de tonnes importées. Le secteur portuaire est un gros pourvoyeur d'emplois dans la région.

Osaka fait en fait jeu égal avec Tokyo côté exportations. Elle représente 21% du total des exportations du pays en 2019, 1% de moins que la capitale. Tokyo importe plus de 33% du total des importations, contre seulement 19% pour Osaka.

Outre le milieu portuaire, les secteurs industriels et les services sont aussi bien représentés. L'industrie représente près de 17% de l'activité économique d'Osaka. Côté services, le commerce fait jeu égal avec l'industrie (près de 17%). Viennent ensuite l'immobilier (11%), les emplois des secteurs scientifiques et technologiques (8,7%), la santé (8%) et les transports (5,6%). L'informatique, la communication, la finance, l'enseignement et services publics représentent chacun entre 2 et 4% du marché.

Les entreprises qui recrutent à Osaka

Devenir professeur de langue

Les faibles part des métiers de la communication ou de l'enseignement ne signifient pas qu'il n'y a pas de demandes. Au contraire, ces activités sont en recrutement régulier. Les étrangers trouveront leurs offres d'emplois sur des sites Internet spécialisés dans le recrutement international. Parmi les offres d'emploi les plus vues, le métier de professeur de langue arrive en tête. Professeur d'anglais et/ou de français est une bonne opportunité pour les étrangers diplômés et expérimentés dans ce domaine, qui souhaitent travailler au Japon.

Mais attention : avoir un visa de travail de professeur signifie que l'on devra rester dans ce domaine. Si vous ne visez pas ce type de métier, mieux vaut rechercher dans le domaine pour lequel vous avez étudié. Contrairement aux idées reçues, être professeur de langue n'est pas la « porte d'entrée » pour un visa de travail au Japon. Le métier est exigeant et demande des qualifications spécifiques, surtout si vous voulez travailler dans une école japonaise ou internationale. Enseigner une langue n'est pas un job d'appoint.

Trouver des offres d'emploi dans l'enseignement

Beaucoup de sites Internet diffusent des offres d'emploi pour les candidats souhaitant devenir professeur de langue au Japon : Ohayo sensei, Jobs in Japan, Learn 4 Good, Go abroad, Glassdoor... Vous trouverez cependant davantage d'offres pour les métiers de professeur particulier, souvent moins bien payé que celui d'enseignant en milieu scolaire. Or, le visa de travail d'enseignant concerne les postes « sponsorisables » par l'établissement qui vous embauchera.

Dans l'idéal, partez avec une lettre de recommandation de votre précédent établissement. Faites jouer votre réseau pour intégrer le Lycée français de Tokyo, le Lycée américain ou les établissements japonais. Renseignez-vous auprès de votre Ambassade. Vous pouvez également postuler directement auprès des écoles de langue ou des écoles internationales.

Il reste possible d'obtenir un visa de travail enseignant en étant professeur particulier. Il faut, pour cela, travailler pour une école de langue, et non être professeur « à son compte ». Les plateformes sur Internet qui vous mettent en relation avec des élèves ne sponsoriseront pas votre visa de travail pour le Japon. Rappelez-vous que les critères de sélection ont été revus à la hausse depuis quelques années, mais que les salaires ne suivent pas toujours, surtout si vous êtes professeur particulier en école de langue. Certaines écoles mettent l'accent sur le professionnalisme de leurs salariés pour rassurer les clients japonais. On vous demandera un anglais et un français irréprochables, éventuellement justifiés par des diplômes universitaires et/ou une solide expérience.

Travailler dans le tourisme

Sans surprise également, le tourisme est l'autre secteur où l'on recherche des expatriés. Les offres d'emploi sont nombreuses, et les possibilités de faire carrière aussi : guide, interprète, traducteur, commercial, animateur, vendeur... La grosse saison touristique du printemps et de l'été permet aux expatriés de trouver un emploi souvent facilement. La recherche d'emploi est encore plus simple s'ils parlent japonais, anglais, français... Parler japonais reste un indispensable pour une expatriation réussie. Tourisme oblige, maîtriser une autre langue, voire plusieurs autres langues permet de se démarquer et d'accéder à des meilleures offres de travail.

Pour trouver un travail dans le tourisme au Japon, cap sur GaijinPot jobs (gros site web d'offres d'emploi au Japon), Daijob, Expat.com, Yolo Japan, CareerCross...

Les autres secteurs qui recrutent

Comme dans les autres grandes villes japonaises, le tertiaire dynamise le marché de l'emploi d'Osaka. Parmi les secteurs qui recrutent : la banque et la finance, le commerce, l'ingénierie, le service à la personne, la vente... Selon votre profil et ce que vous recherchez, vous trouverez davantage d'offres selon telle ou telle saison. En saison touristique, Osaka, et toutes les zones touristiques multiplient les offres d'emploi taillées pour les étrangers. Le Japon se rouvre doucement.

Les grandes entreprises à Osaka

Osaka, c'est aussi de grandes entreprises qui soutiennent le marché économique. Le géant Panasonic (équipement électronique) a son siège dans la préfecture d'Osaka. Toujours dans l'équipement électronique, on retrouve Sharp et Keyence. Leurs entreprises sont dans la ville d'Osaka, avec Nippon Life Insurance, Sumimoto Life Insurance, Takeda Pharmaceutical, Kansai electric power... des noms peut être inconnus du grand public, mais connus des demandeurs d'emploi étrangers qui veulent travailler dans ces secteurs. Autre grande entreprise, Asahi Kasei est spécialisée dans la fabrication de matériels scientifiques et chimiques. Suntory est un poids lourd de l'alimentaire. Itochu Corp est spécialisé dans le commerce. Daiwa house industry, un géant du BTP et de l'équipement.

Plusieurs de ces entreprises apparaissent dans le classement des plus grosses fortunes (classement Fortune global), comme Panasonic, Daiwa house industry, Nippon Life Insurance, Sumimoto Life Insurance ou Kansai electric power.

Ces grandes entreprises ont souvent des branches international, comme Asahi Kasei Europe, Daiwa house Europe, Panasonic France, Panasonic North America... Les étrangers qui ont la chance d'être en poste dans une branche d'une entreprise japonaise peuvent penser au contrat d'expatriation pour venir travailler au Japon.

Trouver un travail : miser sur Tokyo ou Osaka ?

Quand on parle de recherche d'emploi au Japon, on conseille souvent Tokyo. La capitale est comme un point de départ ou un passage obligé, sinon rassurant. On a plus de chances de trouver un emploi à Tokyo. Capitale oblige, les offres sont nombreuses et variées. Les salaires sont potentiellement plus élevés. On a peut-être plus de chances de trouver un emploi qui n'exige pas un niveau élevé de japonais (vrai pour les petits boulots, moins vrai pour les autres emplois). Que l'on soit en PVT (permis vacances travail), en visa étudiant ou visa de travail, Tokyo semble proposer les meilleures conditions pour débuter sa nouvelle vie au Japon.

Mais Tokyo n'est pas le Japon. Ni aucune autre ville, d'ailleurs. Il est tout à fait possible de trouver un travail au Japon en dehors de Tokyo. De plus, la concurrence est rude, dans la capitale. Osaka et sa région sont une excellente alternative. Comme dit plus haut, les grandes entreprises y sont nombreuses et variées.

Certains vont même plus loin. Au sud, l'île de Kyushu et sa préfecture Fukuoka drainent l'économie de la ville. D'autres expatriés vont plus loin encore, et se tournent vers des régions plus isolées, des villes moyennes ou petites, ou les étrangers sont encore peu nombreux. La recherche d'emploi dans ces régions nécessite, bien entendu, un excellent niveau de japonais. Impossible de ne compter que sur l'anglais.

Comment trouver un emploi à Osaka ?

Les diplômes

Rien de mieux qu'un diplôme universitaire pour faire valoir votre CV. Que vous postuliez pour une école de langue, une banque, un commerce ou une société d'informatique, votre niveau d'études pèsera dans la balance. Le CV japonais est très codifié et ne laisse pas de place à la personnalisation. C'est un formulaire à remplir, impersonnel (hormis la photo, obligatoire même pour un petit boulot). Pour vous démarquez, mettez en valeur vos diplômes, surtout s'ils viennent d'un établissement reconnu internationalement.

Le niveau de japonais

La question divise les expatriés. Certains motivent les futurs grands voyageurs en expliquant comment ils ont trouvé un emploi sans parler japonais. D'autres saluent la débrouillardise mais appellent à la retenue. Ne serait-ce que par respect envers le pays dans lequel on a voulu immigrer, ne vaudrait-il pas mieux apprendre la langue ? Certes, parler japonais est plus compliqué que parler anglais ou espagnol. Mais tout s'apprend. La barrière de la langue pourra vite bloquer des portes à ceux qui parlent et écrivent peu ou pas du tout en japonais.

Apprendre comment postuler

La Chambre du commerce et de l'industrie France Japon (CCI France Japon) propose un accompagnement et divers événements concernant l'emploi au Japon. D'autres organismes internationaux proposent des aides similaires. Pensez aussi aux associations, aux réseaux sociaux et autres ressources en lignes. Construisez votre réseau en fréquentant ces milieux.

Pour une meilleure préparation, prenez également le temps de comprendre comment les Japonais postulent. Au Japon, on passe généralement de la case « étudiant » à la case « salarié », sans transition. Les étudiants de dernière année passent la majeure partie de leur temps à rechercher un travail. Les universités les préparent à l'exercice. Vous aussi, préparez-vous. Apprenez à vous exprimer en keigo (langage soutenu), à vous présenter, à parler de manière posée et fluide.

Recherche d'emploi à Osaka : les conseils en plus

Dans l'idéal, commencez votre séjour par un peu de tourisme. Vous venez d'arriver au Japon et serez là pour longtemps (1 an, si vous êtes venu en PVT, plus, si vous avez un visa étudiant ou un visa de travail). Rien de mieux que des petites vacances pour préparer en douceur votre nouvelle vie.

Révisez régulièrement vos kanjis. On n'est jamais à l'abri d'un oubli. Pratiquez au maximum le japonais : quand vous faites vos courses, quand vous demandez des informations... C'est le meilleur moyen de vous habituer à parler.

Osez demander de l'aide quand ça ne va pas. Laissez-vous du temps, et croyez en vous.

Liens utiles :

Robert Walters Japan (en anglais)

Yolo Japan (en anglais)

Navi deau (en japonais)

Doda(en japonais)

Hataraku jobs (en japonais)

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