La grossesse au Japon

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Actualisé 2022-10-11 14:12

Félicitations ! Vous êtes enceinte. Choix de la maternité, prise en charge, examens médicaux, suivi de grossesse, préparation à l'accouchement, place du père? comment se passe une grossesse au Japon ? Le guide pratique pour accueillir bébé en toute sérénité.

Comment aborder la grossesse au Japon

Parler grossesse et finances ne semble pas très heureux. Et pourtant. Après l'euphorie de l'heureuse annonce vient vite le moment de faire les comptes. Être enceinte au Japon demande d'être bonne gestionnaire, avoir de bonnes économies et une mutuelle solide. Prévoyez environ 500 000 à 600 000 yens, voire plus. Les prix diffèrent en fonction des villes. C'est qu'au Japon, contrairement à d'autres pays, la Sécurité sociale ne prend pas en charge la grossesse. Être enceinte n'étant pas une maladie, les frais induits par la grossesse ne sont pas remboursés.

Mais bonne nouvelle : la collectivité assure une bonne partie de la prise en charge. Comptez en moyenne entre 3 et 4 tickets de consultations gratuites. Là encore, les offres diffèrent selon les villes. Certaines municipalités offrent d'autres prestations, comme une aide à domicile après la naissance de l'enfant. Selon votre situation et en comptant l'aide de votre municipalité, vous pourriez n'avoir à payer « que » 100 000 yens environ. Ça reste beaucoup. Et l'on ne parle même pas encore de tous les frais annexes (alimentation et vêtements du nourrisson, mobilier, système de garde, etc.)

Trouver un/une gynécologue au Japon

Si vous parlez japonais (et on vous le recommande vivement), pas de soucis : vous pouvez faire votre recherche sur Internet, vous renseigner auprès de la maternité que vous avez choisie, faire appel au bouche-à-oreille… Vous trouverez facilement un gynécologue.

Si vous ne parlez pas japonais, consultez le site de votre Ambassade ou Consulat. Vous trouverez sûrement une liste de médecins parlant anglais ou d'autres langues. Faites aussi appel au bouche-à-oreille. Rendez-vous sur des blogs, réseaux sociaux pour avoir de bons conseils.

Dans les deux cas, prenez le temps de choisir un praticien de confiance. Difficile de toujours se faire une idée, d'où l'utilité de consulter amis et proches.

Suivi de grossesse au Japon

Peu de différences avec ce qu'on peut voir dans d'autres pays. Au Japon, le suivi est peut-être plus médicalisé qu'ailleurs. Plus de contrôles, plus d'examens (dont une échographie tous les mois), même quand tout va bien. Cette médicalisation est appréciée par certaines femmes, rassurées d'être bien prises en charge (surtout pour une première grossesse). D'autres, au contraire, y voient une surmédicalisation qui ne laisse pas assez de place aux émotions de la future mère. Quel que soit votre avis sur la question, essayez de prendre la situation du bon côté. N'hésitez pas à parler de votre ressenti à l'équipe médicale.

Au Japon, le suivi de grossesse se fait à la maternité. L'équipe médicale qui vous suit est composée d'un gynécologue-obstétricien et d'infirmières. Pas de sage-femme, mais vous pouvez bénéficier de consultations si vous le souhaitez.

Examens habituels du 1er trimestre, 2e et 3e trimestre

  • Prise de sang
  • Échographie
  • Vérification du poids (voir paragraphes « un poids surveillé de très près »
  • Vérification de la tension
  • Analyse d'urine
  • Mesure de la hauteur de l'utérus.

Ces examens sont obligatoires. En cas de problème, les médecins peuvent vous recommander l'examen de dépistage de la Trisomie 21 (fin du 4e mois de grossesse). Son prix diffère selon la maternité. La dernière échographie arrive l'avant-dernier mois de grossesse. Le dernier mois, la future mère et l'enfant font l'objet d'une surveillance rapprochée.

Sport et alimentation pendant la grossesse au Japon

Durant le premier trimestre, toute pratique sportive est interdite, sauf la marche à petite dose. Après le 4e mois, vous pourrez reprendre une activité physique adaptée aux femmes enceintes ; toujours en fonction de votre état. Côté nourriture, quelques petites surprises. En général, les médecins mettent en garde contre les 2 infections majeures qui peuvent toucher la femme enceinte : la toxoplasmose et la listériose.

La toxoplasmose est une infection pouvant provoquer de graves lésions du foetus. Pour s'en prémunir, on évite les crudités et salades, les viandes crues ou mal cuites, les viandes fumées, les fruits et légumes mal lavés, non pelés. On évite aussi de s'occuper de la litière du chat, de se faire griffer par un chat ou d'être en contact avec la terre.

La listériose est une bactérie qui peut provoquer une naissance prématurée, des infections, et même la mort du foetus. On déconseille de manger des poissons crus ou fumés, des crustacés, des laitages crus ou non pasteurisés, de la charcuterie peu ou mal cuite, des produits périmés…

Mais le Japon semble adopter moins de restrictions. Les médecins ne bannissent pas forcément les légumes et poissons crus, tant qu'ils sont consommés en petites quantités et bien lavés. Bien sûr, dans tous les cas, l'alcool et le tabac sont proscrits.

Compter les mois de grossesse au Japon

En plein achat de votre calendrier de grossesse ? Sachez qu'au Japon, la grossesse dure 10 mois et non 9. Non, les bébés au Japon ne restent pas plus longtemps dans le ventre. Il s'agit juste d'un mode de comptage différent. Au Japon, la grossesse est comptabilisée dès le premier jour des dernières règles. D'autres systèmes de comptage la font démarrer 15 jours après les dernières règles, le dernier jour des dernières règles, ou encore 7 jours après la conception.

Autre différence : au Japon, on compte en semaines de grossesse. 4 semaines pour un mois, ce qui raccourcit un mois de grossesse à 28 jours. (7 jours dans une semaine ; 4 semaines par mois. 4X7 = 28 jours). Mais pas de panique ! Que vous établissiez votre calendrier de grossesse sur le mode japonais ou un autre mode, vous arriverez au même total : 280 jours à la fin de votre grossesse, sauf situation particulière (prématurité, dépassement du terme).

Le poids des femmes enceintes surveillé de très près au Japon

En général, on dit que les femmes japonaises ne prendraient que 8kg lors de leur grossesse. Le résultat serait moins dû à une quelconque spécificité qu'à un encadrement très strict des médecins. Ils tolèrent jusqu'à 10kg grand maximum… et en vous rappelant combien il est important de ne pas prendre trop de poids. D'autres pays sont plus tolérants ; la femme enceinte peut prendre 10 ou 12kg sans redouter le courroux médical.

Certaines femmes sont soulagées d'être bien suivies. Ne pas prendre beaucoup de poids évite des complications à la naissance. Ce sera aussi moins de poids à devoir perdre. D'autres, au contraire, se sentent moins libres et contestent la dérive de la surmédicalisation. Elles rappellent que chaque femme est unique, que personne n'est une machine, et que la prise ou non prise de poids a aussi une histoire.

Le problème du faible poids à la naissance au Japon

Le problème, c'est que derrière le poids se cachent d'autres enjeux. Au Japon, certaines femmes enceintes se privent outre mesure par crainte de prendre du poids. En 2021, la Société japonaise d'obstétrique et de gynécologie (JOSG) tire la sonnette d'alarme. Si l'on parle beaucoup du surpoids et de ses conséquences, on ne parle pas assez du sous-poids. Or, il a une incidence sur la croissance du nourrisson.

Le ministère japonais de la Santé, du Travail et du Bien-être rapporte que dans les années 70, le poids moyen à la naissance était de 3,195kg. Il a baissé à 3,005kg en 2019. « A peine 190 grammes » serait-on tenté de dire. Mais ces grammes posent problème. En parallèle, de plus en plus de femmes donnent naissance à des bébés pesant moins de 2,5kg. Selon l'OCDE, en 2018, le Japon est le 2e pays après la Grèce à avoir un nombre important de bébés de faible poids. Une situation que l'OCDE qualifie d'« anormale » pour un pays riche.

Une maigreur inquiétante au Japon

Toujours selon le ministère de la Santé, 21,7 % des Japonaises de 20 à 29 ans et 13,4 % des 30-39 ans ont un IMC inférieur à 18,5 (seuil de la maigreur). Si l'IMC seul ne suffit pas à évaluer le poids de forme, il donne un premier point de repère. Au Japon, la grossophobie s'exprime encore librement dans les magazines, les couloirs de l'entreprise, les plateaux de télévision, les publicités... Le corps des femmes est particulièrement soumis à ces pressions, et vilipendé s'il ne correspond pas aux critères d'une beauté toujours plus mince. Un harcèlement quotidien, pour un culte de la minceur, voire, de la maigreur, qui affecte sérieusement la croissance et le développement du nourrisson. La JOSG recommande aux femmes souffrant d'insuffisance pondérale de prendre 10 à 13kg pour prévenir toute sous-croissance ou surcroissance du foetus.

Les médecins alertent aussi sur la potentielle détresse psychologique de femmes toujours soumise à un hypercontrôle. Ils appellent à une prise en charge plus globale de la femme enceinte, et à un respect de son intégrité physique et psychique.

Comment choisir sa maternité au Japon ?

Grossesse à risque ou non ? Péridurale ou non ? Pour choisir votre maternité, prenez le temps de vous poser les bonnes questions et de lister vos attentes et besoins :

  • Grossesse à risque ou pas ? Si la grossesse est à risque, orientez-vous vers une maternité qui prend en charge ce type de grossesse.
  • Quelle est la distance domicile/maternité ?
  • Avec ou sans péridurale (voir paragraphe plus bas) ?
  • Approche très médicalisée ou non ? Quelle place pour les sentiments de la mère, du père ?
  • Aurez-vous la liberté d'accoucher dans la position que vous souhaitez ?
  • Quel type de préparation à l'accouchement souhaitez-vous ?
  • Pourrez-vous visiter la maternité et rencontrer le personnel ?
  • Comment se passe le séjour à la maternité ? Existe-t-il un lit accompagnant pour le père ? Vous apprendra-t-on (au père et à vous) à faire les gestes de base de puériculture ? Dormirez-vous avec votre bébé ou le placera-t-on en nursery ?

Enceinte au Japon : comment s'habiller ?

Les femmes qui ne rentrent pas dans les standards japonais vous le diront. Il est difficile de trouver des vêtements et sous-vêtements à sa taille. Dans les pays occidentaux, la grande taille commence à partir du 44 ou du 46, et c'est déjà un problème, car ces tailles ne se trouvent pas dans toutes les boutiques. Quant aux tailles 50, 60 et plus, elles sont quasi inexistantes. On avance doucement sur le chemin du body positive (acceptation de toutes les morphologies), mais la marche est encore longue. Elle l'est encore plus au Japon, où seule une poignée de marques (comme la célèbre Punyus) proposent des vêtements branchés pour toutes les morphologies. Les marques Smile Land et Monster Drops proposent des vêtements de grossesse fashion cool ou kawaii (mignons). Nissen et Grand'Amour présentent une mode plus casual. De base, vous trouverez beaucoup de hauts amples (tuniques, robes chemises, robes…) aux couleurs pastel. Ce sont des intemporels de la mode japonaise, quelle que soit la taille.

Dans les rues, vous trouverez peu de boutiques physiques consacrées à la grande taille. Punyus a une boutique dans la mythique tour 108 de Shibuya. Vous trouverez davantage d'offres sur Internet, surtout pour les sous-vêtements. Pas toujours pratique, quand on veut essayer avant d'acheter. Mais au moins, vous aurez plus de choix.

Préparation à l'accouchement au Japon

On a tendance à encore percevoir la grossesse et la préparation à l'accouchement comme un domaine exclusivement féminin. Mais les choses avancent. Si votre conjoint et vous avez à coeur de vous former ensemble, précisez-le auprès des maternités que vous ciblez. Renseignez-vous sur le type de préparation à l'accouchement qu'effectue la maternité. L'approche y est-elle purement médicale et/ou technique (couches, poussette…) ? Ou comprend-elle aussi une dimension plus psychologique ? Quelle place pour la gestion des émotions ? Comment s'organisent les groupes d'échanges avec les autres parents ?

Attention :

Il y a de fortes chances pour que ces séances se fassent en japonais. D'où l'importance d'apprendre la langue. Même si vous ne connaissez pas le vocabulaire technique, médical (beaucoup de Japonaises seront dans votre cas), vous pourrez facilement échanger avec les autres futures mères.

Accoucher au Japon

Exit les accouchements à domicile ou dans des lieux insolites. Au Japon, on accouche en milieu médicalisé. Un service spécial de taxi disponible 24h/24, 7 jours sur 7 vous conduira à la maternité le moment venu. Vous pouvez même le réserver. Renseignez vos coordonnées auprès de la compagnie de taxi. Le chauffeur viendra à l'adresse que vous lui aurez indiquée pour vous conduire dans votre maternité ou hôpital. Les chauffeurs sont formés auprès de sages-femmes. Les taxis disposent de tout le confort pour vous accueillir.

De plus en plus de césariennes au Japon

Pratique-t-on trop de césariennes dans le monde ? La question fait débat au sein de la communauté médicale depuis de nombreuses années. Au Japon comme dans beaucoup d'autres pays, la tendance est à la hausse. Rappelons que la césarienne est une intervention chirurgicale. Lorsqu'elle est préconisée, elle permet de sauver la mère et l'enfant. Pratiquée sans raison, elle devient une césarienne de confort, ce qui n'est pas sans risque. En 1985, l'OMS recommande 10 à 15 % de césariennes dans un pays. Un chiffre controversé et mal interprété. L'OMS précise qu'elle prend en compte toutes les naissances faites dans un pays durant l'année, et pas seulement celles effectuées en milieu médicalisé. Elle confirme ses statistiques en 2015, où plus de 100 pays dépassent la barre des 15 %. Le Japon se situe au-dessus des 15 %, mais sous la barre des 20 %. La Suède est dans le même cas. D'autres États dépassent les 30 % (États-Unis, Italie, Pologne, Corée du Sud), ou même les 50 % (Turquie, Brésil).

N'hésitez pas à vous renseigner auprès des professionnels de santé qui vous suivent, y compris lorsqu'une césarienne est programmée.

Avec ou sans péridurale ?

C'est LA question que se posent les femmes étrangères qui accouchent au Japon. Le pays à la réputation de n'être pas très ami avec la péridurale, et de lui préférer la voie naturelle, et la douleur qui va avec. La tradition voudrait que les Japonaises se passent de péridurale. Souffrir maintenant pour se réjouir dans peu de temps (ou beaucoup d'heures, tant pis si votre accouchement est long). Que faire ? Serrer poings et dents et endurer ?

Pas de panique. Même si la péridurale est encore peu commune au Japon, la pratique commence doucement à s'installer dans les établissements de santé. On insiste sur le « doucement ». Vérifiez bien que l'établissement qui vous recevra pratique la péridurale, et quand. Dans certains hôpitaux, pas de péridurale le week-end et les jours fériés. Dans d'autres, aucun soulagement la nuit. Insistez bien sur vos besoins et votre rapport à la douleur. Certains hôpitaux croient bien faire en diminuant la dose de la péridurale pour que vous ressentiez tout de même un peu de douleur (ou beaucoup). Et ça, vous ne le savez pas toujours. Le prix, cependant, vous est annoncé : 100 000 yens en plus en moyenne.

Attention :

Certains hôpitaux fonctionnent à la dose. Ils vous proposent « une petite dose ». Si vous en voulez plus, il faudra payer.

Après l'accouchement

Félicitations ! Votre bébé est né. Vous resterez 5 jours dans votre maternité. C'est la moyenne au Japon (7 jours pour une césarienne). Les infirmières/sages-femmes guideront vos premiers pas de mère : allaitement, soins du bébé, bons gestes à avoir…

Suivi médical

Les infirmières/sages-femmes pourront continuer de vous suivre durant les premiers temps de votre retour chez vous. Elles continueront de vous accompagner dans votre nouveau rôle, tout en restant à votre écoute. Baby-blues, dépression, stress, questionnements, difficultés à appréhender son nouveau corps, post-partum… les professionnels sont aussi là pour surveiller votre santé.

Quelle place pour le père au Japon ?

Shinjiro Koizumi l'ignore encore, mais il va provoquer une petite révolution qui fera le tour de la planète. Le 17 janvier 2020, celui qui est alors ministre de l'Environnement devient père. Pour profiter de sa famille et assurer son nouveau rôle, il prend un congé de 2 semaines réparti sur 3 mois. Il travaille de chez lui, mais écourte ses journées, et reste disponible pour les « obligations importantes ». Rien d'exceptionnel en soi, au contraire : le ministre continue de travailler. Mais c'est une première, au Japon. Koizumi veut être un « nouveau modèle » pour une nouvelle génération de pères, davantage tournés vers leur famille.

Dans la tradition nipponne, le père est exclu de la maternité et de l'éducation des enfants. Mais les choses changent. Les nouveaux pères ne veulent plus reproduire le modèle de leurs aînés et l'affirment. La loi semble de leur côté. Elle leur accorde 1 an de congé, au même titre que la mère. Ils peuvent même le prolonger s'ils n'obtiennent pas de place en crèche. Mais rares sont les hommes à prendre leur congé parental. À peine 6 % en moyenne, contre 80 % des mères. Parmi les salariés qui prennent leur congé, plus de 70 % optent pour un « modèle Koizumi » et s'absentent 15 jours grand maximum. Au Japon, la société reste sévère envers les pères qui prennent leur congé. Elle regarde encore plus durement les pères au foyer. La solidarité s'organise autour d'associations comme « Papa friend society » pour faire évoluer les mentalités.

Grossesse au Japon : les informations en plus

Apprenez le japonais

Apprenez le japonais. Si vous avez décidé de vous expatrier au Japon, faites le maximum pour apprendre la langue. Certains groupes d'expatriés se plaignent du manque de ressources multilingues au Japon. Le pays tente de s'adapter (on trouvera plus de ressources multilingues à Tokyo). Ce problème concerne tous les autres pays de monde. Mais de votre côté, mettez-vous à la place du personnel médical, lui aussi stressé de ne savoir comment vous expliquer le déroulement de votre grossesse. Parler japonais facilitera les choses, et pour vous, et pour lui.

On ne vous demande pas de connaître le jargon médical, car le personnel soignant vous l'expliquera en des termes simples. Ce sont ces explications que vous devriez comprendre. De plus, comprendre et parler japonais vous permettra de mieux communiquer avec les autres parents et futurs parents, et plus tard, avec le personnel enseignant, les animateurs scolaires... Même si votre enfant n'est pas dans une école japonaise, parler japonais facilitera votre intégration.

Mères célibataires au Japon

La vie est encore dure pour les mères célibataires au Japon. On ne comprend pas toujours leur situation, et l'on ne propose pas forcément d'aménagement pour elles (horaires de travail, crèches…). Celles qui retournent vivre chez leurs parents touchent encore moins d'aides, même lorsqu'elles expliquent que leurs parents ne peuvent assurer le suivi de leur enfant.

Mère et salariée au Japon

Difficile pour les mères de retrouver une activité professionnelle correspondant à leur niveau. Celles qui reviennent sur le marché du travail japonais sont davantage touchées par la précarité. Emploi à temps partiel, rétrogradation, baisse de salaire (alors que la discrimination salariale entre femmes et hommes est déjà importante au Japon)… Certaines entreprises rechignent encore à employer des mères de famille, les jugeant moins « actives et disponibles » que les hommes. Une injustice dénoncée par les militantes pour le droit des femmes.

Matahara au Japon

Le « matahara » désigne le harcèlement contre les femmes enceintes. Certaines entreprises gardent encore la mentalité traditionnelle : une femme enceinte n'aurait, selon eux, rien à faire dans l'entreprise. Des supérieurs poussent encore leurs salariées à démissionner, et même, dans les cas extrêmes, à avorter. Une pression sociale difficile à supporter pour les femmes concernées. Tâches de travail augmentées, accumulation d'heures supplémentaires, isolement, brimades, contrôle du « flux des grossesses » (ne pas tomber enceinte en même temps qu'une collègue, qu'une supérieure)… certaines femmes enceintes témoignent de conditions de travail volontairement dégradées pour les pousser à la démission. En 2015, les États-Unis décernent le Prix international de la Femme de courage à Sayaka Osakabe. La salariée japonaise a porté plainte contre son entreprise après 2 fausses couches causées par le harcèlement qu'elle a subi au travail. La justice lui a donné gain de cause. L'entreprise a été condamnée. Depuis, Sayaka Osakabe milite pour le droit des femmes.

Affichez fièrement votre badge de grossesse ! Votre mairie vous le donnera lorsque vous irez enregistrer votre grossesse. Il est censé vous libérer une place dans les transports bondés (vous montrez votre badge pour que la personne libère son siège). Hélas, beaucoup font mine de ne pas le voir.

Toujours à la mairie, vous recevrez un carnet de santé pour votre bébé et vous, les fameux tickets gratuits pour les consultations médicales, et une documentation sur la grossesse. Selon votre mairie, le carnet de santé sera édité en japonais et en anglais. Vous pouvez aussi obtenir des coupons de réduction dans certaines enseignes, et un set complet de vaisselle pour bébé. De petites attentions qui réconfortent.

La période de la grossesse est particulière, quand bien même il ne s'agirait pas de la première. La situation de chaque femme est, elle aussi, particulière. Communiquez le plus possible avec l'équipe médicale, même pour des choses que vous jugez sans importance. Si vos proches sont avec vous, faites-les participer. Dans la mesure du possible, profitez au maximum de votre grossesse. Prenez soin de vous.

Liens utiles :

Ministère de la Santé, du Travail et du Bien-Etre (lien en japonais)

Sites Internet et groupes japanophones

Mana Baby

Japan Maternity Fitness Association

Papa Friend Society

Groupes non-japanophones

Tokyo Mothers Group

Tokyo Pregnancy Group

S'habiller trendy quand on est enceinte : sites de mode grande taille (en japonais)

Monster Drops

SmileLand

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Nissen

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CocoLare

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Punyus

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