Volontariat international : une bonne option pour partir à l'étranger

Vie pratique
  • groupe de jeunes volontaires
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Publié le 2023-04-21 à 10:00 par Asaël Häzaq
Donner de soi, recevoir des autres, apprendre autrement, rencontrer des habitants, découvrir une langue, une culture, tester le monde de l'entreprise… La liste des cas pratiques que permet le volontariat international est longue. Derrière cet engagement d'échange contractuel se jouent des enjeux bien plus grands. En quoi consiste le volontariat international ? Quels sont ses avantages, et dans quels pays peut-il se pratiquer ?

Bénévolat, volontariat international : quelles différences ?

On les confond souvent parce qu'ils remplissent le même objectif : servir l'autre. Le bénévolat est cependant un engagement libre, sans contrat. Il n'impose aucune condition d'âge ou de diplôme. L'engagement est donc purement moral. Mais le bénévole doit tout de même se conformer aux règles de l'organisme avec qui il collabore. Le volontariat international repose sur un contrat avec l'organisme. C'est un engagement d'échange entre les deux parties. Le volontaire se distingue néanmoins du salarié ou du bénévole. Il peut percevoir une indemnité, qui ne constitue pas un salaire, et des avantages en nature (le repas gratuit, par exemple).

Le volontariat international, mauvais plan pour voyager malin

La crise économique qui secoue le monde oblige à de constants ajustements. On compte et on compare les prix encore plus méticuleusement que par le passé. On rogne sur la moindre dépense superflue. On trouve des astuces pour dépenser moins. Le volontariat ferait ainsi partie de ces « bons plans » pour voyager malin. On ne touche aucun salaire et on voyage à nos frais, mais on profite de l'encadrement et des avantages que la structure d'accueil nous offre : une auberge de jeunesse, une forêt, un village, un centre de plongée, un musée, une école… ou les prochains Jeux Olympiques, qui se tiendront à Paris.

Mais attention à se poser les bonnes questions. De quelle découverte parle-t-on ? Ne voir que le bénéfice économique fait passer à côté du véritable objectif du volontariat international. Si le but principal est de voyager malin, le volontariat n'est pas la bonne option. Mais si l'objectif est de rencontrer des habitants, une culture, des pratiques nouvelles, de servir les autres et d'en apprendre davantage sur soi-même, le volontariat a toute sa place.

Volontariat international : où et comment recevoir des autres et donner de soi

À un peu plus d'un an des Jeux Olympiques (JO), Paris, la ville organisatrice, lance une campagne de recrutement mondial. 45 000 volontaires sont attendus pour aider à l'organisation des JO. Les règles sont très souples. Il suffit d'avoir 18 ans ou plus, de parler français ou anglais (ou les deux, c'est encore mieux), et de posséder, le cas échéant, un visa valide. Les organisateurs du JO de Paris ont fait de l'inclusivité un prérequis pour que les Jeux soient accessibles à tous. La participation de volontaires infirmes est encouragée. Les organisateurs attendent quelque 3000 volontaires souffrant d'une infirmité. Et il prévient : si l'objectif est de suivre les compétitions sportives, mieux vaut acheter à billet. Car le volontaire ne bénéficiera d'aucun billet gratuit. Il n'est d'ailleurs pas là pour suivre les compétitions, mais pour veiller à leur bonne organisation et être à la disposition des spectateurs.

« Nos volontaires seront au cœur du plus grand événement sportif de la planète et contribueront directement à son succès », se félicitait Tony Estanguet, ancien athlète de haut niveau, président du comité d'organisation des JO de Paris. Le volontariat international est d'abord une affaire de don : donner de soi et recevoir des autres. Adhérer à ce principe ouvre la porte d'une véritable découverte. Ici, Paris et son bouillonnement olympique, et même d'autres villes françaises, pour les volontaires qui auront la chance de sillonner Lille, Nice ou Châteauroux, autres villes qui accueilleront des compétitions olympiques.

Découvrir un pays à travers le contact avec ses habitants

Rien de mieux que des contacts fréquents avec les locaux pour découvrir un pays. Le volontariat international le permet. Temps court, temps long, il plonge l'étranger dans une atmosphère particulière. Ce n'est pas un travail rémunéré ; il n'y a pas de pression de chiffre ou de performance. L'objectif est plutôt de partager avec tous les maillons de la chaîne. Partition à mille voix, le volontariat international implique tout le monde : les étrangers volontaires, les agents qui les encadrent, les personnes avec qui les étrangers volontaires sont en contact, etc.

Ces contacts avec les locaux forcent à se remettre en question. Le voyage permet plus facilement la prise de recul, et la prise de conscience des véritables enjeux humains, sociaux, climatiques. Attention : il ne s'agit pas ici de sombrer dans le misérabilisme. Il ne faut pas oublier que le volontaire reçoit et apprend beaucoup, lui aussi. Il n'est donc ni un touriste ni un sauveur. Il apprend, il travaille (on rappelle que le travail ne désigne pas forcément une activité rémunérée), il découvre. Le volontariat ouvre les portes du marché du travail à l'étranger, du fonctionnement d'un organisme ou d'une entreprise, mais aussi des rapports humains professionnels et dans un cadre plus informel.

S'engager humainement avant de s'engager professionnellement

La France fait partie de ces pays qui craignent les CV à trous. Les lycéens sont pressés de choisir leur université bien avant la fin de leur cursus. Une fois à l'université, nouvelle pression pour décrocher au plus vite un emploi. Les temps de pause sont rares. Les années sabbatiques sont encore vues comme une perte de temps. À l'inverse, il est plus commun dans d'autres pays de s'octroyer une pause pour décompresser, découvrir, donner de soi, pour gagner en maturité.

Les mentalités changent petit à petit, et certaines entreprises ont bien compris les bénéfices du volontariat international. Qu'ils soient jeunes diplômés ou salariés, les aspirants volontaires sont plus nombreux à s'intéresser à ces nouvelles formes de voyages, qui sont aussi une manière de tester la vie dans un éventuel pays d'expatriation. Toutes les compétences déployées pour la mission de volontariat serviront dans l'entreprise. Encore une fois, il ne s'agit bien sûr pas du principal objectif du volontariat international. C'est plutôt un bénéfice par ricochet.

Autres pays qui proposent des missions de volontariat

D'autres pays proposent des missions de volontariat international. Le gouvernement américain a développé AmeriCorps pour répondre aux besoins urgents de santé publique et aider à la lutte contre la Covid. Le Canada a créé Canada Service Corps, portail destiné aux 15-30 ans. L'Union européenne propose également des missions de volontariat destinées aux 18-30 ans, et aussi aux plus de 30 ans.

De nombreuses organisations à but non lucratif proposent également des missions de volontariat.

Trouver une mission de volontariat est simple. Il suffit de filtrer ses recherches avec ses centres d'intérêt (humanitaire, enseignement, préservation de la faune, sport, préservation de l'environnement…). Mais avant de sauter sur la première annonce trouvée, une enquête minutieuse s'impose pour être certain d'être en face d'une véritable organisation à but non lucratif.

Devenir volontaire : comment éviter les arnaques

Gare à la tentation du « volontourisme ». Le succès du volontariat international a conduit à des dérives marchandes. Des organismes peu scrupuleux vendent « l'étranger » et « l'humanitaire » à des volontaires souvent pleins de bonnes intentions, mais qui ne se rendent pas forcément compte qu'ils contribuent à une forme d'exploitation. D'autres en revanche, en sont bien conscients, et utilisent le volontariat pour se créer une image philanthropique sur les réseaux sociaux. Dans les deux cas, les effets sont catastrophiques pour les populations qui subissent ces assauts. Rappelez-vous que vous n'avez aucune leçon à donner, mais êtes plutôt là pour apprendre.

Attention au travail déguisé. Avant de vous engager, renseignez-vous et vérifiez les qualifications de l'organisme partenaire.

On rappelle que le volontariat ne concerne pas seulement l'humanitaire, et n'est pas forcément à l'autre bout de la planète. Écologie, sport, enseignement, protection de la faune et de la flore… Il peut se développer dans des domaines divers.

Devenir volontaire : la bonne attitude à avoir

Soyez ouvert, curieux, généreux, humble. Le volontariat n'est pas une affaire de quelques heures d'activité pour beaucoup de loisirs. C'est un partage qui se noue toute la durée de votre mission. Exit donc le programme de vacances. Vous n'êtes pas là pour découvrir le pays tel un aventurier. Vous êtes là pour vous donner à 200 % dans votre mission. La bonne nouvelle, c'est que votre mission vous fera découvrir les beautés de votre destination sous un angle inédit, à l'image des volontaires des JO, qui profitent du pays d'accueil et de l'ambiance unique de l'olympisme.

Regardez le volontariat sous un autre angle : expérience à part entière, il vous apprendra à mieux connaître l'autre et à mieux vous connaître. Restez vous-mêmes, et engagez-vous sereinement.