Le football a fait d'un journaliste brésilien un nomade numérique au Royaume-Uni

Interviews d'expatriés
  • Asafe
Publié le 2022-04-01 à 10:00 par Ester Rodrigues
Originaire de Paraíba, Brésil, Asafe Kerven a une véritable passion pour le football. Après avoir été bénévole dans plusieurs événements sportifs à travers le monde, il vit aujourd'hui au Royaume-Uni. Venant d'une région pauvre du Brésil, il parle à Expat.com de son expérience d'installation à l'étranger et explique comment on peut réussir son expatriation avec un petit budget.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m'appelle Asafe Kevin. Je suis directeur artistique et média, également nomade numérique et producteur de contenu. Je viens de Paraíba, un État du nord-est du Brésil. Il s'agit d'une communauté pauvre. J'aime bien voyager et travailler lors d'événements sportifs majeurs dans le monde entier.

Depuis combien de temps vivez-vous à Londres ? Quel est votre point de vue sur le style de vie londonien ?

J'ai un rapport différent avec le concept de « vivre ». Depuis que je suis un nomade numérique, je vis à la fois nulle part et partout. Je profite d'une liberté géographique ; de la liberté d'être là où je veux quand je le veux. Je vis à Londres depuis presque quatre ans, mais il ne s'agit pas de quatre années consécutives. Entre-temps, je voyageais et je vivais aussi dans d'autres endroits. J'ai donc une relation différente avec Londres et un style de vie différent. Ma vie ne ressemble pas vraiment à celle de tous les expatriés : payer un loyer, avoir plein de factures. Je vis dans une auberge, donc j'échange mon hébergement contre quelques heures de travail. Je profite à peu près de la vie et j'ai la chance de pouvoir assister à de grands matchs de football. C'est donc une relation assez inhabituelle avec Londres comparé à la plupart des gens.

Dans quels pays avez-vous déjà vécu et pour quelles raisons ?

J'ai vécu dans des pays différents, comme le Brésil, le Pérou, la France, la Russie et l'Angleterre : 7 pays au total et plus de 77 villes. Ces dernières années, j'ai vécu dans différents pays avec un agenda suivant les grands événements sportifs.

Qu'est-ce qui vous a amené au Royaume-Uni ?

C'est le football qui m'a amené au Royaume-Uni. Je crois que Londres est la meilleure ville au monde pour les passionnés du ballon rond. Il y a autant de clubs de foot à Londres que l'on peut en avoir dans une seule et même ville. Il en existe différentes catégories : première division, deuxième division, Premier League, entre autres. C'est donc l'endroit idéal pour travailler dans ce domaine, surtout si vous voulez explorer et être remarqué, trouver de nouvelles opportunités, en particulier avec les médias et l'ensemble de l'organisation footballistique. Je suis donc convaincu que c'est le meilleur endroit où je pourrais être considérant ma passion.

Quelle est la meilleure expérience que vous ayez jamais vécue à l'étranger ?

L'expérience la plus cool que j'ai jamais eue à l'étranger est une expérience plutôt personnelle. J'ai eu l'occasion de séjourner en Uruguay pendant presque 5 mois. Je me dis que c'était le plus cool car c'était aussi la situation la plus difficile à affronter, car c'était aussi ma première expérience à l'étranger. Je venais de quitter le toit familial et j'étais en quête d'une aventure qui me permettra d'avoir une plus grande ouverture d'esprit. C'était donc un mélange de situations mais aussi beaucoup de plaisir. Je vivais dans une auberge près de la plage, ce qui me permettait d'apprécier le coucher du soleil au quotidien et de participer à des fêtes.

Qu'est-ce qui vous manque le plus au Brésil ?

Ce qui me manque le plus au Brésil, c'est définitivement la nourriture et le climat. Le soleil et un beau bronzage sont deux choses qui me manquent énormément, de même que l'engouement que suscite le football au Brésil. J'aimais aussi assister aux compétitions de Flamingo à Maracanã.

Pourquoi le football vous passionne-t-il autant ?

Je suppose que la raison pour laquelle je suis si engagé auprès du football vient des opportunités que j'ai eues pendant mon enfance. Quand j'étais petit, je ne pouvais pas me rendre dans les stades. J'ai grandi en jouant au football tous les jours, en regardant le football à la télévision, mais je n'étais pas autorisé à assister aux matchs parce que ma mère considérait cela comme très dangereux. C'est une expérience incroyable d'assister aux grands matchs. Quand je parle de grands matchs, je fais référence aux classiques ou « classicos » comme on les appelle au Brésil : on y voit de grandes équipes de la même ville jouant les unes contre les autres ainsi que des matchs éliminatoires. Je pense que c'est pourquoi le football me passionne autant. Ma passion vient certes du jeu lui-même mais aussi de l'atmosphère dont on fait l'expérience dans chaque stade du monde.

Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés pendant votre séjour au Royaume-Uni ?

Mon plus grand défi, particulièrement pendant la pandémie de Covid-19, était de travailler à domicile. Je travaillais déjà à 100% en ligne jusqu'à ce que la Covid-19 frappe de plein fouet le Royaume-Uni, mais j'étais vraiment au début de la création de ma propre entreprise, donc je n'avais encore rien d'établi. Je me suis donc retrouvé dans un cercle infernal. Dans un premier temps, j'ai dû trouver un vrai boulot ; j'ai commencé à faire des livraisons et à gagner de l'argent réel en faisant des efforts. Un autre défi était que je devais chercher des endroits et bouger chaque jour en attendant l'arrivée des vaccins contre la Covid-19. Cela m'a beaucoup aidé à m'instaurer une sorte de discipline et à croire en moi.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite partir à l'étranger avec un petit budget ?

Il faut qu'ils gardent à l'esprit que l'argent est important, mais qu'ils disposent aussi de nombreux autres atouts qu'ils peuvent exploiter, par exemple, le temps, leurs connaissances, leurs expériences, leurs relations, leurs amis et leur famille. Il est important de s'en rendre compte et d'en tirer profit au maximum. Ils doivent aussi être avides d'opportunités. Plus la personne est riche en expériences, plus sont ses chances de réussite.

Quelles sont les difficultés dont vous faites actuellement l'expérience au Royaume-Uni et comment y faites-vous face ?

Je suppose que j'ai rencontré beaucoup de difficultés depuis mon arrivée au Royaume-Uni, comme tout le monde vivant à Londres, surtout parce que ce n'est pas facile. Il faut reconnaître que Londres est une ville très chère. Il faut travailler avec acharnement. Le fait que je n'ai jamais demandé de visa d'étudiant ou de travail ou de permis de résidence complique également les choses. Cependant, je suis prisonnier de mes propres choix. Je ne peux pas rester aussi longtemps que je le souhaiterais car je n'ai pas tous les papiers et documents requis. D'autre part, je n'ai pas accès à plus d'opportunités professionnelles dans mon domaine d'activité.

Dans quelle mesure la hausse du coût de la vie qui découle de la crise affecte-t-elle les expatriés au Royaume-Uni ? Comment les expatriés peuvent-ils faire des économies ?

Trouver un bon logement, ou encore une bonne affaire comme vivre dans une auberge de jeunesse est une option avantageuse. L'un des défis que rencontrent les expatriés au Royaume-Uni est de trouver un logement à la fois abordable et agréable à vivre. Le transport est une autre option considérable, surtout si vous utilisez le transport en commun ou que vous conduisez une voiture puisque les prix du carburant montent en flèche. Mais le problème est vite résolu lorsqu'on adopte les bonnes habitudes, comme se déplacer à vélo. Je suppose que l'on arrive à économiser beaucoup d'argent en repensant ses dépenses.

Quels sont vos projets d'avenir ?

J'aimerais faire plus d'événements sportifs. À mes débuts, je passais généralement d'un événement à l'autre en tant que bénévole. Je ne connaissais pas d'autre façon de travailler lors des grands événements sportifs, mais tout cela a changé. J'ai découvert d'autres façons de rendre mes projets plus stables et viables. Après avoir vécu dans tant de pays à travers le monde, aujourd'hui je me concentre un peu plus sur le volet financier. Parce qu'au début, on ne se rend pas réellement compte de l'importance de gagner de l'argent. Je me suis essentiellement concentré sur l'expérience, les connaissances et le réseautage avec des personnes issues de diverses parties du monde, mais il est maintenant temps de se concentrer sur la capitalisation de toute cette expérience.

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