Comment les expatriés célébreront-ils Noël au cœur d'une nouvelle vague ?

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Publié le 2021-11-30 à 13:00 par Asaël Häzaq
« On y est encore ». Entre interrogations, lassitude, optimisme et résilience, le monde affronte ses secondes fêtes de fin d'année, priant que le compte des « vagues Covid » s'arrête là. Pour les expatriés, ce sont de nouvelles incertitudes : voyager ou pas ? Dans quelles conditions ? Confinement, quarantaine, ou pas ? Combien de convives à table ? La Covid-19 s'est invitée à la liste des préparatifs et oblige à modifier son organisation. Comment les expatriés abordent-ils Noël 2021 ?

Rentrer voir ses proches ou rester dans son pays d'expatriation ?

Le reconfinement autrichien et la recrudescence du variant Delta en Europe, sans oublier la découverte récente du variant Omicron, ravivent les traumatismes de 2020. Les expatriés semblent assez sereins – surtout les pleinement vaccinés. Les frontières sont majoritairement ouvertes, et même sans troisième dose, les voyages sont encore possibles. Pas de restrictions non plus concernant le nombre de convives à inviter à table. Du moins, pas pour l'instant. Médecins et épidémiologistes en appellent à un renforcement des gestes barrières pour ce Noël. D'après eux, cette 5e vague sera plus longue que la précédente. Le ton est donné : tout le monde doit être responsable, et gare aux non-vaccinés. Les expatriés admettent qu'ils abordent différemment cette période de fêtes. D'un côté, le désir de voyager n'a jamais été aussi fort – que ce soit pour retrouver ses proches ou pour changer d'atmosphère, de l'autre, la pandémie inquiète. C'est l'invitée qu'on doit supporter malgré soi et qui tend à gâcher la fête.

Face à cette encombrante invitée, les plus optimistes gardent le moral, comme cette étudiante expatriée à Dakar : « J'ai eu la chance de me faire vacciner, mais tous ne l'ont pas. C'est très compliqué ici, et aussi dans plein de pays qui n'ont pas accès au vaccin. C'est vraiment le moment d'être solidaires. Avant, on ne pensait qu'à soi et à sa famille. Maintenant, on pense à tout le monde. C'est pour ça que je vais rester ici pour les fêtes. Même si je suis vaccinée, je dois faire attention. Je veux protéger ma famille et tous les autres. Ce sera mon premier Noël toute seule, ou alors, avec un ou deux camarades. Ça ne me rend pas triste, au contraire. Je prierai pour que le monde aille mieux, que les gens soient unis et préservent la planète. » Des paroles sages, relayées par d'autres grands voyageurs pour qui la pandémie oblige à plus de réflexion, surtout en ces périodes de fêtes.

Une famille immigrée en Nouvelle-Zélande a abandonné tous ses projets de voyage depuis longtemps : « le pays est fermé depuis mars 2020 et restera fermé aux étrangers jusqu'en avril. Nous, on se dit que c'est le bon moment de prendre du recul et d'apprécier, tout simplement. On a la chance d'être ici, pas malades, avec un travail. Les enfants vont bien. Grâce à Internet, on peut voir nos proches. C'est l'essentiel. Alors, oui, les fêtes de fin d'année prennent un sens différent. Plus que faire la fête et oublier, on se rappelle tout ce qu'on a reçu, et on est reconnaissants. » Mais tous ne partagent pas cet optimiste.

Célébrer malgré tout

« Avant, on pensait aux cadeaux, à ce qu'on allait ramener, à la fête, quoi. Maintenant, on pense aux vaccins, aux masques, et on se demande si on ne devra pas tirer les invités au sort ! » lâche un expatrié en Allemagne. La lassitude a gagné une partie des locaux et des expatriés. D'autres sont inquiets et craignent un durcissement des mesures courant décembre. Si le scénario autrichien semble rester l'exception, la règle va bien vers un durcissement des mesures : renforcement des contrôles pour les voyageurs provenant de zones à risques, accélération de la campagne vaccinale, surtout, de la dose de rappel, vaccination des enfants, limitation des jauges dans les lieux de loisirs, port du masque de nouveau généralisé... 

Et pourtant, le sentiment majoritaire va plutôt vers la résilience... « tant qu'on ne confine pas », lâchent les plus pessimistes. Les autres admettent avoir plus de libertés que lors du Noël 2020, et ne veulent rien gâcher en jouant les contestataires. Les plus décontractés constatent que la pandémie les a rendus inventifs ou leur a permis de redécouvrir des activités qu'ils ne pratiquaient plus : jeux de cartes spécial « fake news Covid », apéro par écrans interposés, concours de chants, marathon films de Noël, ateliers cuisine, bénévolat... des moments simples partagés avec ses proches, son voisinage, ou cette personne qu'on ne connaissait pas il y a une heure. Une manière de contrer les angoisses et d'aborder les fêtes de fin d'année avec sérénité.