Regard d'un expatrié sur les États-Unis à l’ère de la crise

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Publié le 2021-09-24 à 11:35 par Francesca
Diego est né et a grandi dans la province de Vérone, en Italie. Il y a deux ans, c'est dans la Géorgie, aux États-Unis, qu'il a choisi de poser ses valises. Il travaille aujourd'hui dans la ville d'Atlanta comme ingénieur électronique. Diego parle de son aventure professionnelle à l'étranger à Expat.com.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m'appelle Diego et j'ai 29 ans. Je viens de Tregnago, une petite ville nichée dans les collines non loin de Vérone. Cela fait un peu plus de deux ans, soit au début de l'été 2019, que j'ai quitté l'Italie.

Qu'est-ce qui vous a amené aux États-Unis ?

Depuis 2013, j'ai pris la décision de voyager à l'étranger au moins une fois tous les 3 ans. J'ai toujours eu envie de partir à la découverte du monde. Cette passion m'a entraîné pour ma toute première aventure en Australie. C'est alors que j'ai commencé à comprendre comment le monde fonctionne en dehors de l'Italie et de l'Europe. En 2016, je suis parti pour ma deuxième aventure au Cambodge, ce qui m'a permis de découvrir un style de vie complètement différent.

Appelez ça le hasard, mais en octobre 2018, quand j'ai commencé à planifier mon nouveau voyage, j'ai reçu l'appel d'un ami que je n'avais pas entendu depuis plusieurs années, puisqu'il avait déménagé aux États-Unis. Entre souvenirs passés et mises à jour sur les événements récents, il m'a fait part d'un poste disponible au siège américain de l'entreprise pour laquelle je travaille. Après plusieurs entretiens, j'ai réussi à obtenir un poste temporaire au bureau américain avec le transfert prévu en 2019.

Pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Atlanta ?

Le choix principal vient de la localisation du siège social de l'entreprise, qui se trouve actuellement à Woodstock, en Géorgie. J'ai trouvé que c'était le meilleur choix car cela me permet de me rendre au bureau en 10 minutes seulement. Pour rejoindre le centre-ville d'Atlanta, ça ne prend qu'une demi-heure, si le trafic le permet. Atlanta se trouve à 5 minutes du lac et est entouré par la nature.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur votre activité professionnelle ?

J'occupe actuellement un poste de concepteur et programmeur de robots pour l'automatisation industrielle. Je fournis une assistance technique en tant qu'ingénieur électricien pour le fonctionnement de grandes machines industrielles pour l'impression. Puisqu'il s'agit principalement d'imprimer des emballages pour le secteur alimentaire, la pandémie ne s'est pas beaucoup fait ressentir au niveau du travail. En tout cas, le quartier n'a jamais vraiment été en crise sanitaire. Hormis le fait de trouver des magasins ouverts à horaires réduits et l'obligation de porter un masque, le problème ne s'est jamais vraiment fait sentir.

Ce sont surtout les restrictions de voyage qui posent problème aujourd'hui. Elles sont en train de rendre difficiles mon retour en Italie pour rendre visite à mes parents.

L'an dernier, l'histoire des États-Unis a été marquée par la transition de la présidence de Trump à celle de Biden. En tant qu'expatrié, quel est votre constat de la situation actuelle ? Y a-t-il eu des changements majeurs ?

On s'attendait principalement à plus de flexibilité et de souplesse dans le processus d'obtention de la « Green Card » tant convoitée. Mais en raison de la pandémie, les choses se font toujours attendre.

Avez-vous eu des difficultés à vous faire de nouveaux amis à votre arrivée aux États-Unis ?

Les amitiés comme j'en avais en Italie semblent plus difficiles à établir ici. En ce qui concerne les nouveaux liens que j'ai eu l'occasion de tisser ici, je les appellerais « one shot ». Il s'agit plus de gens qui deviennent de grands amis pour une soirée puis disparaissent. Mes seules connexions à long terme sont celles que j'ai eu la chance de créer avec d'autres Italiens et Hispaniques. Il suffit de trouver un Italien sur un groupe Facebook et puis ce lien entraîne un autre.

Il y a sans doute des aspects de la vie aux États-Unis que vous n'avez découverts qu'en y vivant. Quels sont-ils ?

Dès le départ, j'ai constaté qu'il y a une plus grande légèreté de vie ici. On vit et on laisse vivre. De cette manière, il y a très peu de jugement sur la personne. En ce qui concerne la bureaucratie, elle est moins complexe. Par exemple, j'ai pu obtenir mon permis de conduire en une semaine seulement, en passant les examens théorique et pratique. Cela ne m'a coûté que 35$ et le permis m'a été livré par voie postale.

Je pense aussi que les États-Unis sont un pays méritocratique. Mais au niveau de l'emploi, il faut faire attention, surtout si l'on compte y faire carrière à long terme. Même si les opportunités sont abondantes, il faut continuer à faire des efforts. Dans le cas contraire, il est également facile d'être remercié en un rien de temps.

D'autre part, la distance entre les États-Unis et l'Italie est conséquente, ce qui m'empêche de retrouver mes parents. Et cette distance se fait ressentir davantage en cette période pandémique. Cela fait maintenant un an et demi que je ne suis pas retourné en Italie.

La cuisine italienne me manque également. Ici, si j'ai envie de manger italien, soit je prépare moi-même mes repas à la maison soit je me rends chez des amis italiens.

Avec un peu de recul, êtes-vous satisfait de votre choix de vous installer aux États-Unis ?

Oui, mais je n'écarte pas l'idée de retourner dans ma ville natale dans le futur pour profiter de ma retraite. Malgré les choix de vie que j'ai dû faire ces dernières années, j'aime toujours l'Italie. Mais je pense que l'Italie a encore à contrecœur trop de défauts pour y vivre. Je recommande toujours à quiconque d'avoir au moins une expérience de vie à l'étranger pour se rendre compte des absurdités qui sont devenues normales pour ceux qui vivent en Italie. Deux ans après mon arrivée aux États-Unis, j'envisage également de reprendre mes études qui, bien que coûteuses, permettent de construire une carrière plus solide.

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