Le Canada rouvre ses frontières et a besoin d'immigrants : tout ce qu'il faut savoir !

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Publié le 2021-09-08 à 13:00
Depuis le 7 septembre, les frontières Canadiennes sont ouvertes. Le pays, très populaire auprès des expatriés, a besoin de main d'oeuvre qualifiée. Deuxième plus grand pays du monde après la Russie, le Canada, avec ses grands espaces et toute sa splendeur, ne cesse d'attirer de nouveaux immigrants. Si beaucoup d'expatriés se dirigeaient vers le Québec, de plus en plus de personnes choisissent aujourd'hui de s'installer dans des provinces moins célèbres, mais où les avantages sont parfois plus nombreux.

Ce qu'il vous faut savoir

Au vu des taux de vaccination satisfaisante de la population Canadienne et des taux d'hospitalisation qui restent gérables, le Canada rouvre ses frontières aux passagers entièrement vaccinés. Pour être admis, il vous faudra avoir été vacciné au moins 14 jours avant et présenter un test négatif de moins de 72h.

Choisir une province moins connue : un choix d'immigration tactique

Le programme fédéral d'Entrée Express permet à un très grand nombre d'immigrés d'obtenir la résidence au Canada (hors Québec, qui a son propre système d'immigration). Certaines provinces, en demande de main-d'œuvre, ont des programmes à l'intérieur d'Entrée Express qui permettent à certains immigrants d'aller encore plus vite sur les démarches et, ainsi, d'accélérer leur installation dans le pays.

Là où le Québec accuse de très grands délais est dans l'obtention de la Résidence Permanente (environ 2 ans via le programme du Certificat de sélection du Québec). Il met de plus en plus de critères pour l'obtention de la résidence aux personnes déjà installées dans sa province, le reste du Canada augmente les quotas d'immigration et ouvre une nouvelle voie au sein d'Entrée Express pour faciliter la venue des travailleurs essentiels.

Ainsi, l'immigration en dehors du Québec peut s'avérer être un choix tactique dans l'obtention plus rapide de la Résidence Permanente, offrant non seulement une stabilité statutaire, mais également une liberté d'emploi, de logement et d'installation dans le pays.

« J'ai choisi de m'installer à Winnipeg parce qu'une première expérience m'avait déjà conduite au Manitoba et après avoir visité toutes les grandes villes canadiennes, c'est l'endroit qui me correspondait le mieux ! Le coût de la vie est abordable, le taux de chômage pour les francophones est inexistant et il existe un programme qui offre la résidence permanente à tout le monde sur place sans condition. Ça fait maintenant 4 ans et demi et je sais que c'était le bon choix ! », confie Kenza, une expatriée à Winnipeg, Manitoba.

Le choix de l'immersion et de la solidarité

Immigrer dans une des grandes villes du pays (Montréal, Québec, Toronto ou Vancouver) offre des avantages, mais ne permet pas toujours de se plonger dans la culture du pays. Si vivre à Montréal est radicalement différent de la vie de Vancouver, la différence est encore plus grande quand on choisit une province moins populaire.

Marie, à Calgary (Alberta) nous explique : « Je me suis installée en Alberta pour sa proximité aux montagnes, car la ville de Calgary ne se fait pas sentir comme une grande ville. En venant au Canada, je voulais être immergée dans la culture anglophone et l'ouest est parfait. J'ai également découvert une communauté francophone importante ».

Choisir de vivre dans une province moins connue, c'est également faire le choix de s'éloigner des compatriotes qui pourraient se trouver dans la région et, ainsi, s'immerger complètement dans la culture, rencontrer des personnes aux habitudes radicalement différentes des siennes et permet également d'améliorer son anglais très rapidement aux contacts de locaux souvent très bienveillants sur les petites erreurs de grammaire et sur l'accent francophone.

Johanna vit à Summerside sur l'Île-du-Prince-Édouard, tout à l'est du pays. Elle déclare : « Je vis maintenant sur l'Île-du-Prince-Édouard depuis 4 ans après une expérience d'une année à Terre-Neuve-et-Labrador. J'ai choisi de retourner vivre dans une province de l'Atlantique, car j'ai vraiment adoré mon expérience dans une communauté francophone minoritaire. J'ai adoré avoir ce sentiment d'appartenance à une communauté qui t'accueille et t'intègre vite, alors que tu as tout quitté et que tu es loin de chez toi ».

Ce sentiment de chaleur humaine est un critère important et cher aux expatriés. Comme Johanna, beaucoup ont quitté leur famille et leurs amis pour se lancer dans l'aventure au Canada. Malgré un choix de vie assumé, se sentir entouré d'une communauté forte et soudée permet rapidement de se créer une seconde famille quand la sienne est loin et aide ainsi à vivre une expatriation plus douce et facile.

Avoir plus d'opportunités et d'aventures

Sortir des sentiers battus, c'est aussi prendre le risque d'être parfois confrontés à des obstacles que l'on ne vit pas dans une grande ville où beaucoup de francophones résident. Que ce soit un blocage de la langue, une coutume que l'on ne connaît pas ou tout simplement des repères qu'il faut reconstruire : cela demande du temps et de l'énergie.

Néanmoins, le sens de la solidarité entre expatriés est particulièrement grand et puissant dans ces régions :

« J'ai toujours aimé la solidarité des expats européens que l'on trouve dans les provinces méconnues. On est moins nombreux, il y a une belle entraide et surtout un même sens de l'aventure », soutient Johanna.

L'avantage de tout quitter pour une région moins connue, c'est donc faire le choix de partir vers une aventure un peu plus grande. Marie, à Calgary, ajoute qu'elle reste dans cette ville parce que les opportunités d'emploi sont grandes, que le coût de la vie y est abordable et qu'elle apprécie d'avoir des paysages incroyables à côté de chez elle.

Cet équilibre entre le coût de la vie abordable et une qualité de vie et d'activités en plein air est un luxe canadien qu'il est parfois difficile de trouver dans les très grandes villes connues et plus peuplées.

En ce qui concerne l'emploi, Johanna souligne l'importance que cette plus petite communauté a eue sur sa carrière. En arrivant, elle a commencé un emploi en service civique en 2015 à 800$/mois. Elle a su faire preuve de patience, de professionnalisme et petit à petit, a obtenu un CDD, puis un CDI et finalement, est devenue Directrice générale d'un organisme en janvier 2020, cinq ans après son arrivée. « Quand j'y pense, je n'aurai pas pu avoir de telles opportunités en France je pense », dit-elle.

Si, instinctivement, il est parfois plus réconfortant de se diriger vers une grande ville ou province connue, il peut être intéressant de bien réfléchir en amont aux autres provinces et à ce qu'elles auraient à offrir. Opportunités d'emploi, logements moins chers, coût de la vie plus abordable, montagnes ou océans pas loin… Chaque région est très différente de sa voisine, ce qui offre un avantage non négligeable au Canada : il suffit de trouver la sienne !