Dolores Semeraro : Au service de la relance du tourisme international

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?

Je suis d'origine italienne, mais je suis née en Allemagne tandis que mes parents viennent des Pouilles. Après avoir complété mes études universitaires en interprétation de chinois et d'anglais, j'ai déménagé en Chine. J'ai vécu à Pékin pendant 7 ans.

Que faites-vous actuellement ?

Ma passion pour l'industrie du tourisme est née pendant mon séjour en Chine. Ma carrière dans le domaine de l'hôtellerie a débuté juste après les Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Depuis, j'ai suivi mon instinct, ce qui a fait de moi une citoyenne du monde. J'ai continué à travailler dans le secteur du tourisme et de l'hôtellerie dans plusieurs pays. J'ai principalement occupé des postes dans le domaine du marketing numérique et de la communication.

Compte tenu de l'ampleur qu'a pris la pandémie de COVID-19 au cours de l'année écoulée, cette passion s'est transformée en véritable mission, celle de travailler avec les leaders de l'industrie touristique pour contribuer à la relance du secteur au niveau international. Cette fois d'une manière plus consciente de son impact social, environnemental et économique.

Je travaille donc comme support marketing stratégique avec des organisations touristiques privées et non privées. Je collabore avec eux pour reformuler des plans marketing axés sur la relance du secteur. Ceci en tant que conférencière virtuelle lors d'événements touristiques qui sont désormais en mode virtuel. J'anime également des ateliers virtuels pour les organisations qui souhaitent bénéficier d'un suivi dans la formulation de leur stratégie de marketing et de communication.

Vous avez vécu et travaillé dans plusieurs pays. Quelle a été votre expérience la plus marquante ?

La Chine a eu un impact décisif sur ma véritable perception du concept de « voyage ». Je m'explique : Pour beaucoup, le voyage représente un moment de loisir, de détente, d'enrichissement personnel, de découverte. Quelle que soit la raison qui nous pousse à voyager, nous finissons toujours par rentrer à la maison.

Mais pour moi, c'est différent. Le fait de voyager dès mon plus jeune âge était une sorte de méthode d'apprentissage, et ça a joué un rôle crucial dans ma vie. L'apprentissage des langues étrangères m'a permis de communiquer facilement, de me familiariser avec les modes de transport internationaux (avions, bateaux, trains), a fait grandir ma confiance en moi, et m'a permis d'entrer en contact avec différentes personnalités et d'origines diverses. Ça m'a aussi donné la possibilité de tisser des liens d'amitié, certains étant indissolubles, que je chéris toujours. J'avoue aussi que ça m'a aidé à mieux comprendre la psyché humaine.

La Chine est une nation très spéciale à bien des égards, à la fois sociale et naturelle. Il s'agit d'ailleurs d'un pays à forte densité démographique. Vivre en Chine, en particulier dans les centres urbains, c'est être constamment entouré d'une multitude de personnes. On a l'impression de n'être qu'un petit pion dans le jeu urbain de leur immense société. Ce n'est pas par hasard qu'après sept ans, j'ai décidé de partir et de m'installer dans un endroit qui offrait exactement le scénario opposé : les Maldives.

Aux Maldives, j'ai découvert la culture islamique, la beauté unique de ces îles et leur fabuleux univers marin. De Pékin, une capitale de plusieurs millions d'habitants, à une île de 2 km avec à peine 300 habitants, c'était vraiment une expérience hors du commun. Vivre et travailler aux Maldives m'a appris à gérer les relations interpersonnelles, compte tenu de l'extrême proximité entre les gens. Mais pas seulement. Les années passées sur l'île ont eu un effet profond sur ma capacité à me sentir bien dans ma peau, à être autonome, hautement concentrée et productive.

Quelles sont les raisons qui vous ont finalement conduites à Maurice ?

L'île Maurice était un choix personnel mais aussi professionnel. Après plusieurs années aux Maldives, où ma carrière était liée à l'hôtellerie, l'île Maurice a été le lieu idéal pour développer une activité indépendante dans le secteur du tourisme.

La crise sanitaire mondiale a-t-elle eu un impact sur votre activité professionnelle ?

Comme tant d'autres professionnels de cette industrie, je suis également passé en mode télétravail, mais je dois avouer que ça n'avait rien de nouveau pour moi. Il n'empêche qu'à l'heure actuelle, l'industrie du tourisme a besoin d'un grand coup de pouce. En recalibrant mes compétences professionnelles aux besoins réels du secteur du moment, j'ai l'opportunité de travailler avec des organisations et des particuliers pour contribuer à la reprise de l'économie du voyage.

Comment se déroule votre journée typique ?

Pour une personne comme moi, chaque jour est différent. J'ai une routine très saine, en général, qui comprend beaucoup de sports en plein air. C'est la raison pour laquelle l'île Maurice me semble être l'endroit parfait. Alors, je me réveille tôt le matin, je vais faire une promenade active avec mon chien Pepper, je prends un petit-déjeuner léger et une douche avant de passer deux à trois heures de travail devant mon ordinateur. Je dédie l'après-midi aux rencontres virtuelles via Keynotes, Zoom, etc. Très souvent, je termine ma journée par un jogging dans les champs de canne à sucre (ce qui semble très romantique, mais c'est dur!)

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confronté en tant qu'expatrié à Maurice ?

Comme dans d'autres pays avant l'île Maurice, le plus grand défi a été de créer un réseau social et professionnel. L'île Maurice n'est pas très grande, donc selon le secteur dans lequel vous travaillez, vous pouvez entrer en contact avec de nombreuses personnes, les locaux comme des expatriés. Quant au côté social, je crois que chaque expatrié, en général, a la liberté de construire la vie qu'il désire. Des individus qui aiment s'entourer constamment de leurs compatriotes à ceux qui vivent de manière plus indépendante, j'ai eu l'occasion de rencontrer pas mal de monde.

Quels sont vos projets d'avenir ?

La relance du tourisme au niveau international n'est pas qu'un projet, mais une mission. Je continuerai à travailler avec des organisations touristiques du monde entier et au-delà. J'ai récemment lancé un podcast intitulé « Truth Behind Travel » sur lequel j'interviewe des leaders et des experts de l'industrie du voyage. Le podcast a déjà été classé n°1 dans la catégorie « voyages et endroits » sur le podcast Apple pour Maurice. Il reste donc l'une de mes principales priorités.