Jean-Claude à Sofia : « Le folklore sous toutes ses formes »

Interviews d'expatriés
Publié le 2015-06-04 à 00:00 par Expat.com team
Jean-Claude est originaire d'Alsace. Retraité, il s'est installé à Sofia pour couler ses jours avec son épouse bulgare. Il s'occupe également de l'organisation de randonnées en montagne, de sorties culturelles et de rencontres d'expatriés.

D'où viens-tu, Jean-Claude, et que fais-tu actuellement ?

Je suis originaire d'Alsace (Vosges du Nord). J'ai travaillé comme technicien méthodes dans une entreprise tricentenaire spécialiste dans l'électroménager et dans les secteurs thermique et ferroviaire. Depuis quelques années, je suis retraité en Bulgarie. Je suis actif dans le monde associatif, plus particulièrement à l'accueil des expatriés et émigrés et guide de randonnées.

Comment s'est passée ton installation en Bulgarie ?

Cette installation, qui date déjà, s'est très bien passée malgré certaines lourdeurs administratives du pays d'émigration. Ce sont des amis français qui ont effectué mon déménagement sans grande difficulté.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers ce pays ?

Une femme, une Bulgare tout simplement ! Divorcé en France, je me suis remarié en Bulgarie, pays dont j'ignorais tout !

Depuis combien de temps t'y es-tu installé ?

Depuis plus de 12 ans. Mon épouse bulgare a deux enfants, moi-même j'en ai également deux, habitant en France. Nous sommes déjà grand-parents tous les deux.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie en Bulgarie ?

Il a fallu s'inscrire à la police et tous les 3 mois (jusqu'en 2007 avant l'entrée de la Bulgarie dans l'Union Européenne) traverser la frontière pour faire tamponner le passeport. En 2004, j'ai déposé un dossier pour la demande de la « lichna karta » (pièce d'identité bulgare). Il fallait justifier d'un domicile et de revenus.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Parfois oui, même si mon épouse m'assistait dans toutes les démarches. Les administrations bulgares étaient parfois dures et vous faisaient revenir souvent pour une bagatelle, mais dans l'ensemble ça ne s'est pas trop mal passé.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Sofia ?

Alsacien habitué à la perfection des villes et villages dans tous les domaines, j'ai été surpris par la pauvreté, l'état souvent délabré et manquant d'entretien des constructions, des infrastructures routières, des véhicules.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ?

Non, absolument pas. Ayant d'abord vécu en location pendant quelques années, je suis devenu très vite propriétaire de mon logement (une construction neuve), comme le sont d'ailleurs plus de 90% des Bulgares.

Que penses-tu du mode de vie des Bulgares ?

Ils ont un mode de vie très centré sur la famille. Les enfants sont rois. Souvent, plusieurs générations vivent sous le même toit. Les Bulgares vivent souvent à crédit, changent facilement d'emploi, sortent souvent au café, au restaurant. Ils préfèrent aussi (surtout pour l'alimentation) les enseignes locales de leur quartier, les marchés de quartier, les petits supermarchés. Pour eux, la voiture demeure encore un signe de prestige et de réussite.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

Bulgarie, pays de mafieux, de prostituées... Bien sûr, tout cela existe, mais pas plus qu'ailleurs.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Il y a bien sûr la barrière linguistique, mais comme j'ai le privilège d'avoir une épouse parfaitement francophone et moi-même parlant allemand et un peu anglais, j'arrive toujours (ou presque) à me débrouiller, mon bulgare étant très limité. A part, ça aucune difficulté. Bien au contraire ! Plus de liberté, moins de règles et de contraintes.

A quoi ressemble ton quotidien à Sofia ?

Homme au foyer, mon épouse étant encore en activité, je m'occupe des tâches quotidiennes du foyer et participe à la vie associative.

Que fais-tu pendant ton temps libre ?

Mon temps libre étant celui d'un retraité et secrétaire d'une association, je gère son site et des blogs, j'organise des randonnées hebdomadaires dans les montagnes environnantes de la capitale, j'effectue des sorties culturelles, rencontres entre expatriés, etc.

Qu'est-ce qui te plait le plus à Sofia ?

Avoir des magasins, services en nombre suffisant ouverts toute la journée, très souvent aussi le week-end et même parfois 24/24. Être à proximité immédiate de la haute montagne. Avoir des transports en commun en nombre suffisant et qui ne sont quasiment jamais en grève. Pouvoir prendre un taxi sans me ruiner. Finalement, le point le plus important : une sécurité quasi-totale de jour comme de nuit, et cela sans exclusion de quartier !

Tes spécialités culinaires préférées ?

La moussaka, la banitsa, les spécialités à base de choucroute, le yaourts, le guvetsche.

Un évènement particulier que tu voudrais partager ?

Le folklore sous toutes ses formes, les danses et la musique bulgare typique sont encore très vivaces dans le pays. Les fêtes religieuses orthodoxes sont aussi très respectées. Même la fête nationale est empreinte d'un grand respect, d'une participation massive et le drapeau bulgare est omniprésent, même dans la vie de tous les jours.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Sofia et en Bulgarie en général ?

Le coût de la vie, pour un Bulgare moyen, est relativement élevé, surtout du fait qu'il ait considérablement augmenté depuis l'entrée du pays dans l'Union Européenne. La Bulgarie n'est pas encore dans la zone euro, heureusement. Pour un expatrié, un émigré avec des revenus étrangers, ce coût de la vie est des plus corrects, très largement inférieur à un équivalent français, par exemple. Ceci est valable pour toutes les moyennes et grandes villes. Pour les autres, les villages des campagnes, le coût de la vie est inférieur car bien souvent on y vit de sa propre production (légumes, fruits) et/ou élevage (moutons, chèvres, vaches, poules).

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?

Un service de santé performant et remboursé au niveau de celui de la France.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Bulgarie ?

Être ouvert à une autre culture, apprendre un rudiment de la langue, à lire le cyrillique, se faire des amis bulgares qui connaissent les « ficelles » en cas de difficultés car qui dit « étranger » dit parfois « poule aux œufs d'or ».

Tes projets d'avenir ?

Continuer de découvrir le pays, me perfectionner davantage dans la langue, aider à l'expatriation, à l'installation définitive, etc.

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