Une aventure décevante.
Le ras-le-bol s'installant de plus en plus quant aux limites existentielles que nous impose la Belgique, on a pris finalement la décision de s'expatrier. Mais restait à savoir vers où.
En un premier tant nous visions le Canada, Terre de mon enfance à laquelle je fus arraché pour les mensonges de mes grands-parents paternels et un mal du pays dont souffrait ma mère. Les deux liés ensemble ont contraints au retour en Belgique.
Après 48 ans, déraciné ne s'étant toujours pas adapté à ce pays, à ce vieux continent, à une mentalité et des principes d'un autre âge, j'espérais retrouver mon pays. Mais il en fut tout autrement, l'administration à changé, et malgré l'opportunité d'un retour, nos traces se sont évanouies dans ces changements, malgré certaines preuves en ma possession. Mais bon, tenant compte de certains problèmes de santé assez récurrents et d'un climat plutôt froid et aussi humide, m'auraient finalement conduit à rebrousser chemin.
Donc c'est après deux ans, et murement réfléchis que nous envisageons de partir, cette fois vers le chaud, l'Espagne. Plus précisément Tenerife. Après, quatre séjours sur l'île on était raide bleu du coin où nous retournions et on s'est mis en quête d'un logement en location, acheter nous était impossible, les soins médicaux ont eu raison de notre petite économie. Hélas le coin de Los Gigantes semblait être oublié des annonces et c'est vers le sud Costa del Silencio que nous avons trouvé ce qui semblait pouvoir devenir notre El Dorado.
Arrivé sur place l'appartement donnait l'impression d'une petite maison. Situé dans un complexe ou urbanisation comme il est coutume de l'appeler ainsi, nous nous attendions à vivre et côtoyer l'Espagne vivante. Ben en finale on a déchanté, les canariens une fois chez eux s'enferment littéralement chez eux. Malgré de fabuleuses terrasses dont on jouissait, s'était portes, fenêtres et rideaux qui étaient clos, plus aucune vie. Alors que nous étions sur notre terrasse, seule la lumière de leur intérieur trahissait leur existence, sinon c'était un silence morbide et pesant qui nous baignait. Le pire arriva lorsque nous avons entamé les démarches afin de devenir résident. Fort de notre contrat de bail et des documents requis, l'administration nous a recalé une première fois par faute d'une mauvaise adresse du bâtiment. Une deuxième fois, et là on est vraiment tombé de haut sur ce coup-là, après près de deux semaines, nous sommes appelé à la mairie. Le problème ne venait pas de nous, non au contraire tout était nickel, mais bien du propriétaire lui-même. Le bien n'avait jamais fait l'objet de paiement du revenu cadastral depuis qu'il l'avait acquis, ni suite à la modification urbanistique survenue il y a deux ans ! Résultat l'appartement fut mis en vente par le propriétaire, à notre insu pour épongé sa dette et eu trouvé nouvel acquéreur assez rapidement, ce dernier souhaitait l'occuper instamment. Nous voilà sans documents de résidence temporaire et l'obligation de chercher ailleurs.
Comme nous voulions tous rester en Espagne, surtout pour le climat, c'est vers Alicante que le choix se portait, vu la proximité des facilités. L'échéance très courte, nous amené à faire la connaissance d'une personne très dévouée dans le milieu des expatriés. Malgré qu'elle ait trouvé temporairement un logement, son aide s'est avérée par la suite, inutile. La location qu'elle avait trouvée en dépannage ne permettait pas notre inscription au registre de la population. En cause, les propriétaires (français) ne voulant pas de paiements des loyers sur un compte officiel, et voulait la considéré comme location non officielle.
Donc, en final après quatre mois nous ne sommes toujours pas résident temporaire, et un risque accru d'avoir des soucis avec l'indemnisation de notre invalidité, en l'absence d'adresse de résidence nécessaire. Le retour au pays va devoir s'imposer très prochainement, hélas !
Je tiens tout particulièrement à inciter les candidats à l'expatriation, à bien prendre en compte qu'il y a une très grande importance et différence, entre le fait de "louer" ou "acheter", la considération est pour le moins colossale et n'est malheureusement pas assez mise en avant dans les témoignages, et les conseils de ceux qui sont sur place et qui transmettent leur parcours sur ce blog. Comme on me l'a gentiment fait comprendre dernièrement, acheter est plus intéressant car louer, l'espagnol restant toujours désireux d'occuper son bien à un moment de l'année, n'en est pas vraiment friand !
Un hommage à la personne qui nous a aidé ici sur ce blog Espagne, je suis certains qu'à la lecture de ce témoignage, elle se reconnaîtra. Merci à toi "S" et n'oublierons pas ce que tu as fait pour nous.