Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
Je suis née à Manille, aux Philippines, mais j'ai grandi à Cavite. J'ai 26 ans et je suis actuellement physiothérapeute en Pennsylvanie, aux États-Unis.
Qu'est-ce qui vous a poussé à déménager dans un autre pays pour travailler ?
Avant même d'avoir obtenu mon diplôme universitaire, je m'imaginais déjà exercer à l'étranger en tant que physiothérapeute. Aux Philippines, les professionnels de la santé, comme les infirmières et les physiothérapeutes, sont surchargés de travail et sous-payés. Notre profession n'est pas très appréciée et souvent mal comprise en tant que massothérapeutes. C'est pourquoi, après avoir acquis ma licence pour pratiquer, j'ai immédiatement cherché à remplir les conditions pour exercer aux États-Unis en physiothérapie.
Pourquoi avez-vous choisi les Etats-Unis ?
J'ai choisi de travailler ici aux États-Unis pour deux raisons: mon frère travaille ici depuis plus de 10 ans maintenant et il y a toujours eu une tendance prononcé pour les Etats-Unis chez les physiothérapeutes philippins.
Est-ce votre premier Noël en tant qu'expatrié ?
Oui, c'est mon premier Noël d'expatrié.
Qu'est-ce qui vous manquera le plus de la maison ce Noël ?
Ma famille me manque le plus, surtout les voir à la première heure le matin du jour de Noël. Les bons petits plats de saison philippins me manquent aussi comme le puto bumbong et le bibingka. Contrairement aux États-Unis, les Philippines organisent cette longue célébration et préparation de Noël dès septembre. Vous verrez des décorations de Noël et entendrez des cliquetis de Noël partout.
Quelles sont vos traditions familiales pour Noël ?
Nous n'avons pas de traditions annuelles pour Noël étant donné que tous mes frères et sœurs vivent dans des pays différents. Mais quand l'on passe tous les vacances de Noël aux Philippines, c'est surtout le dîner de Noël traditionnel qui reste le plus important.
Comment allez-vous passer Noël loin de chez vous pour la première fois ?
Je vais me rendre en Illinois le week-end avant Noël et j'y resterai jusqu'au jour de Noël. Je vais rendre visite rapidement à mon frère et mes neveux. Malheureusement, je dois rentrer ici en Pennsylvanie le jour de Noël car je travaille le lendemain.
Comment allez-vous vous connecter avec votre famille ce Noël pendant les fêtes ?
Grâce à la technologie, il est plus facile de renouer avec les familles et les proches du monde entier. Les appels vidéo me permettent de parler à mes proches et les voir.
Avez-vous le mal du pays ?
Oui, surtout pendant la saison de Noël et du nouvel an. C'est aussi la saison des neiges maintenant, qui se traduit par une ambiance sombre et déprimante.
Tout me manque. La simplicité de la vie me manque où j'ai réussi à voir mes amis à la fin de la semaine de travail. La nourriture et les petites sorties au resto avec mes parents et mon copain me manquent. Il me manque de pouvoir m'exprimer et de raconter des histoires sans être constamment conscient du contexte culturel et de la langue de la personne avec qui je parle. C'est tout simplement différent lorsque vous parlez dans votre langue maternelle.
Aux Philippines, vous pouvez aussi trouver des buffets super classe à prix abordables. Le street food exotique et les conversations que je partage avec mon partenaire en mangeant me manquent également. Malgré les difficultés de la vie, les Philippins trouvent toujours une raison de sourire et de faire ressortir la positivité dans n'importe quelle situation dans laquelle ils se trouvent. Cette attitude me manque !
Quand rentrez-vous aux Philippines ?
Je rentrerai chez moi en janvier 2020 et n'y resterai que sept jours. Je sais que je ne pourrai pas faire grand-chose au cours de cette semaine, mais voir mes proches me rendra vraiment heureuse.
Quels sont vos conseils pour les jeunes et les nouveaux expatriés comme vous ?
Élargissez votre horizon et ne vous contentez jamais du minimum. Allez toujours au-delà de ce que vous pouvez faire. Nous ne serons jamais éternellement jeunes, faites-le et réalisez autant que vous le pouvez pendant vos jeunes années. Vous vous féliciterez plus tard d'avoir suivi vos rêves et vaincu vos peurs.
Comment faites-vous face au mal du pays?
Étant donné que je passe la plupart de mes journées à travailler, j'essaie de prendre du temps pour l'épicerie dans mon emploi du temps. Je trouve déstressant de faire mon shopping. Je préfère également rester à la maison et regarder des films juste pour me distraire du mal du pays. Hormis cela, j'ai mon journal où je peux partager mes histoires de la vie quotidienne.
Malgré tout, pourquoi aimez-vous votre vie d'expatriée ?
Vous obtenez un sentiment d'épanouissement différent, surtout lorsque vous êtes capable de vaincre vos plus grandes peurs. Pendant mon séjour ici, j'ai appris à me connaître davantage. J'ai appris à me battre comme une grande, je me suis découverte des qualités, d'indépendance notamment, que je ne me connaissais pas. Être expatriée m'a fait découvrir mon côté le plus fort.
