Aladdin: « En arrivant à Jeonju, j'ai été séduit par la gentillesse des Coréens »

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Publié le 2013-06-20 à 02:00 par Expat.com team
Expatrié algérien, Aladdin habite à Jeonju dans la province de Jeollabuk-do. Il poursuit ses études de doctorat spécialité Télécommunications à Chonbuk National University après avoir obtenu un Master en électronique en Algérie.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Corée du Sud ?

C'était plutôt un choix par défaut. Je suis dans le secteur de l'électronique et des télécommunications et en ce moment le numéro un mondial des télécoms, c'est la Corée du Sud avec à l'appui la plus grande firme mondiale en matière d'électronique "Samsung" suivi par "LG". Pour moi, c'est le bon endroit pour enrichir mes connaissances dans le domaine et surtout profiter de l'expérience coréenne dans le secteur des télécoms.

Depuis combien de temps vis-tu en Corée du Sud?

Je suis en Corée depuis le 25 août 2012 exactement, donc on va dire neuf mois déjà !!!

Quelles sont les démarches à effectuer pour venir étudier en Corée du Sud? Comment s'est passée la préparation de ton séjour?

Les démarches sont relativement simples. Il faut prendre contact avec les universités et chercher l'opportunité qui vous convient. C'est ce que j'ai fait: je dois avouer que la préparation du dossier n'était pas si facile que ça notamment avec le TOEFL (test d'anglais) à passer et beaucoup de paperasse: il faut fournir des papiers dont tu n'as jamais besoin tels que le certificat de scolarité lorsque t'étais en primaire! La préparation de mon séjour à ce moment-là était très difficile mais maintenant que j'y repense, je suis un peu nostalgique et je me dis que finalement c'était une belle aventure. J'avoue que j'avais peur, très peur même : je viens d'Algérie à des milliers de kilomètres, une culture différente, une langue dont je ne pigeais que dalle « à ce moment-là », je ne connaissais personne sur place ; la seule chose dont je disposais était l'adresse de mon université et là encore il fallait parler coréen pour demander à un taxi de m'emmener à l'université! Bref, c'était une période très stressante mais en arrivant à Jeonju, j'ai été séduit par la gentillesse des Coréens!!!

As-tu eu des difficultés d'adaptation, notamment au niveau de la langue? As-tu appris le coréen?

Je dois avouer que le coréen est une langue relativement facile au niveau de la lecture et de l'écriture, mais dans mon cas c'est assez spécial étant donné que je prépare mon doctorat. Avec le programme chargé que j'ai, c'est pratiquement impossible de prendre des cours de langue. Avec le temps, j'ai appris à lire et à écrire grâce à des amis et je peux même engager des conversations de base à force d'entendre le coréen partout. Mais je suis loin d'être bon, parfois je comprends quand j'entends deux personnes parler mais généralement je ne comprends pas grand-chose ! Ça va venir avec le temps je pense.

Est-il facile de rencontrer du monde à Jeonju?

Franchement, j'ai rarement vu plus chaleureux que les gens de Jeonju! Je vis sur le campus de l'université donc du coup on rencontre beaucoup d'étudiants de toutes nationalités et ça fait vraiment plaisir. Malgré nos différences culturelles et géographiques, nous ne sommes pas si différents que ça : nous avons les mêmes valeurs humaines, on partage les même délires et ce qui nous réunit vraiment, c'est l'expérience d'étudier en Corée. Les Coréens qui sont sur le campus essayent toujours de nous aider (notamment niveau langue: il faut croire qu'on rencontre beaucoup de difficultés avec ça!), de nous faire découvrir la ville et surtout de mettre en valeur leur culture. Les Coréens sont très fiers de leurs traditions et de leur culture. Mes connaissances sont en majorité constituées d'étudiants de mon campus ou des campus des autres universités : entre étudiants, on se comprend quelques soient nos origines.

A quoi ressemble ton quotidien à Jeonju?

Oh Jeonju... j'en suis tombé amoureux dès le premier jour, une belle petite ville tranquille, très calme, chaleureuse... Cela ressemble beaucoup à ma ville natale qui est une petite ville au sud de l'Algérie, Biskra. Je pense que c'est pour cela que je me suis adapté très facilement. Mon quotidien est assez tranquille. Les jours de la semaine, je partage mon temps entre le boulot au laboratoire et les cours, et bien évidement les week-ends j'en profite pour visiter un peu et découvrir les paysages magnifiques de ce pays, faire des « soirées étudiantes » ou encore sortir en camping durant tout le week-end. D'ailleurs, c'est mon activité préférée durant le week-end. Pour résumer, il n'y a pas de routine qui s'installe: il y a tellement de choses à découvrir.

Quelles sont les principales différences avec l'Algérie, ton pays d'origine?

La principale différence, je pense que c'est la nourriture qui n'a rien à voir avec notre gastronomie. Les Coréens mangent beaucoup de riz. Une autre différence que j'ai également remarquée et que j'ai citée précédemment, c'est que les Coréens sont très fiers de leurs traditions, de leur langue, de leur culture: ils essayent toujours de mettre cela en valeur, ce que l'on ne fait pas beaucoup en Algérie. Nous ne mettons pas assez en valeur notre langue, nos traditions... parfois on essaye même de les cacher, donc je dirais que j'ai appris une belle leçon des Coréens : il faut être toujours fier de ce que nos ancêtres nous ont laissé.

Est-ce qu'il y a des choses qui te manquent depuis que tu es à Jeonju?

Ce qui me manque vraiment depuis que je suis à Jeonju, c'est naturellement ma famille, mes amis avec qui j'ai grandi et surtout mon plat préféré algérien : le couscous!

A part les télécoms, quels sont les secteurs porteurs en Corée du Sud et susceptibles d'embaucher des expatriés?

A part les télécoms, j'ai remarqué que le secteur de l'enseignement des langues est très actif, surtout l'anglais. Si une personne vient d'un pays dont l'anglais est la langue maternelle, il est très facile de trouver du boulot et avec un bon salaire ; surtout si en plus de l'anglais vous parlez coréen : c'est le bonheur pour les académies ici de trouver des gens ayant ce profil. Le français aussi : j'ai remarqué que les filles coréennes sont excitées par la culture française. Vu qu'il n'y a pas beaucoup de Français en Corée, c'est rare de trouver des enseignants. Pour résumer, le domaine d'enseignement des langues est vraiment très actif et bien payé parce que la Corée vient tout juste de s'ouvrir sur le monde. Il faut croire qu'il y a une soif d'apprendre d'autres langues, principalement l'anglais.

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