La Finlande impose de nouvelles contraintes aux travailleurs étrangers. En cas de perte d'emploi, les détenteurs d'un permis de séjour lié au travail devront retrouver un poste en trois mois, sous peine de perdre leur droit de séjour. Décryptage.
Malgré une forte opposition, le ministère de l'Économie et de l'Emploi a annoncé, le 23 mai 2025, un durcissement des règles pour les demandeurs d'emploi étrangers. Les expatriés ayant perdu leur emploi devront en retrouver un autre dans un délai de 3 mois. Les personnes concernées sont celles possédant un permis de séjour réservé au travail. S'il s'agit de leur seul motif de séjour en Finlande et que ces étrangers ne parviennent pas à retrouver un travail dans les 3 mois, ils risquent de perdre leur titre de séjour.
La réforme prévoit néanmoins des exceptions pour les étrangers très qualifiés (dont les titulaires de la Carte Bleue européenne), avec un délai repoussé à 6 mois. Les étrangers résidents en Finlande et qui détiennent un permis de travail depuis plus de 2 ans bénéficient également de cette exception. Les employeurs sont aussi concernés par la réforme. Dorénavant, ils ont 14 jours pour prévenir les services finlandais de l'immigration (Finnish Immigration Service), à compter de la fin de contrat de leur salarié étranger. Exception faite pour les expatriés en contrat court et pour ceux occupant un emploi secondaire, sous réserve que cet emploi n'ait aucun rapport avec celui pour lequel ils ont immigré en Finlande (emploi principal). Si le ministère finlandais de l'Économie et de l'Emploi dit assumer cette réforme restrictive, il considère qu'il fait également un geste en faveur des travailleurs étrangers. La réforme permet en effet de changer de secteur professionnel tout en conservant le même permis de séjour. Auparavant, l'étranger devait demander un nouveau permis s'il voulait travailler dans un domaine autre que celui mentionné sur son permis d'origine. Cet assouplissement est néanmoins limité aux secteurs en pénurie de main-d'œuvre. Le ministère compte d'ailleurs actualiser sa liste de métiers en tension. Selon l'exécutif, la réforme permettra de lutter contre la hausse du chômage, tout en contribuant à mieux répartir la main-d'œuvre étrangère dans les secteurs en pénurie. L'opposition craint un effet contraire, et une fuite des talents étrangers vers d'autres pays.
