Bonjour,
Vous vous êtes mis un 'gros dossier' à dos...
À partir du moment où l'enfant a été reconnu par son père à la naissance - si le nom du père figure dans la copie d'acte d'état civil - alors il détient et partage l'autorité parentale avec la mère. Le fait qu' "il ne fait rien" n'y change rien : il a effectivement le plein droit de s'opposer au départ de son enfant mineure.
Par conséquent, la seule solution que vous avez, votre femme (la mère de l'enfant) et vous-même, est d'entamer une procédure pour déchéance de cette autorité parentale détenue par le père. Ce qui ne sera pas une mince affaire,, vous vous en doutez. D'autant que le mieux pour tous est que vous, le "vazaha", restiez en retrait de toute cette affaire et ne soyez là que dans l'ombre, pour soutenir votre épouse.
La mère de l'enfant doit prendre conseil juridique auprès du Tribunal, section des Affaires Familiales, et réunir toutes les preuves de la négligence voire de l'indifférence de son ex-mari (?), du père de l'enfant, pour étayer sa demande de déchéance d'autorité paternelle. Que ce soit en matière de comportement (violence domestique ? ivresse ? addiction quelconque ? (jeux de hasard...) adultère ?), de refus d'être un soutien pour la famille (financier, éducation, santé, etc.), de situation professionnelle (chômage éventuel ? licenciements répétitifs ?), de casier judiciaire (condamnation éventuelle ?), etc., tout sera bon pour 'noircir' le portrait du père. Mais TOUT doit être véridique, authentique.
Vous devez comprendre que cette enfant représente désormais un double enjeu pour le père :
1) d'abord c'est l'instrument de sa 'vengeance' : pourquoi la mère pourrait-elle envisager un nouveau départ dans sa vie, avec en apparence un meilleur futur, et pas lui ? S'il est en son pouvoir de ternir ce nouveau futur par la séparation mère-fille, croyez bien qu'il va s'y employer sérieusement.
2) si la fille peut devenir le moyen de vous (la mère et le beau-père) soutirer des moyens financiers pour subvenir aux besoins de l'enfant resté au pays, croyez bien aussi qu'il ne va pas lâcher l'affaire si facilement.
Donc le seul moyen d'aboutir à cette déchéance est de démontrer que le père est tout-à-fait indigne de son rôle et ne peut l'assumer. La mère doit faire jouer ce qu'en termes juridiques ils appellent 'l'intérêt suprême de l'enfant'.
Mais encore une fois, vous "l'étranger" (excusez cet usage volontaire d'un vocable plutôt sectaire et subjectif - je n'ai rien contre vous, mais j'essaie de vous faire ressentir ce que les 'autres', les Malagasy qui seront en face de vous vont éprouver, même sans jamais le montrer, tout particulièrement la gente masculine) ; donc vous "l'étranger" vous devrez faire preuve d'une grande discrétion dans cette affaire : c'est en quelque sorte un 'règlement de compte' entre eux, les parents de l'enfant ; et le fait que vous puissiez intervenir (à quel titre, d'ailleurs ?) ne pourrait que tourner en votre défaveur et vous être préjudiciable. Vous marchez sur des oeufs, et vous avez tout autant à perdre que la partie adverse.
Bon courage à vous tous, et je vous souhaite l'issue la plus favorable pour tous