Pas de place à l'école pour la rentrée !

bonjour

j'espere obtenir de l'aide ou des infos ici..

apres avoir remis mon dossier d'inscription scolaire en juin dernier (suite a mutation sur kourou), et m'etre rendue a la mairie pour en avoir des nouvelles, on m'a annoncé avec un ton condescendant que non, ma fille n'avait pas de place a l'ecole pour la rentrée, que j'etais sur liste d'attente pour une rentrée eventuelle "un jour" (dixit)

quel est mon recours ??
ma fille doit aller a l'ecole, c'est la loi

on m'a repondu, toujours aussi aimablement que "ici c'est kourou, c'est pas comme en france" (ah bon ??)

j'ai tenté d'appeler le rectorat, pas de reponse, la rentrée est dans un mois
que faire ?

merci infiniment pour toute info ou solution que vous pourrez me donner

bonne journee

Oh... vous découvrez la Guyane... Surtout ne montez pas sur vos grands chevaux.
Quel est l'âge de votre fille? de 6 à 16 ans l'école est obligatoire. En dessous non, mais une solution de scolarité doit être trouvée. Cela dit, ce ne sera pas forcément dans l'école la plus proche de votre domicile.
Je vous suggère d'envoyer une recommandée au rectorat (vie scolaire) pour bétonner vos arrières.

Il faut demander à voir le Maire et ton problème sera réglé, c'est un homme ouvert et cordial

Pour ma part, cette manière de faire (voir le maire qui d'ailleurs est aussi sénateur donc pas toujours dans sa commune) n'était et n'est pas dans ma manière de procéder.

Une place dans une école n'est pas une "faveur qu'on sollicite", mais un droit (sauf pour des tout petits en maternelle, de deux à trois ans).

Les élus de certaines régions - pas que les DOM loin s'en faut: qu'on ne me taxe pas de racisme ou je ne sais pas quoi! - jouent beaucoup trop sur cette carte du service qu'ils rendent en tête à tête pour se rendre populaires à bon compte auprès de gens naïfs qui ensuite leur en sont très reconnaissants. Je suis pour le respect de la marche à suivre administrative. Ensuite, chacun fera comme il veut, bien sûr.

Un point pour excuser des villes comme Kourou: la très forte natalité, les mouvements annuels de population assez considérables, rendent la gestion des rentrées assez difficile.

Cela n'excuse pas des employés municipaux qui exercent leur petit pouvoir despotique et se permettent de refuser une inscription.

Benj a raison. L'école est obligatoire à partir du CP. Donc ils se doivent de vous trouver une place et vous aurez une place si vous justifiez d'un domicile. Par contre, cela risque de vous demander de nombreux déplacements...Bon courage!

L'école est obligatoire à partir du CP.


Et une solution de scolarité doit être proposée pour la maternelle, de par la loi, depuis les années 90, aux familles qui en useront ou pas.
Cela dit, ça ne signifie pas à partir de deux ou même trois ans.

Malheureusement pour la maternelle, rien n'est proposé. Je vous parle en connaissance de cause. J'ai deux enfants en bas age et j'assiste à leur conseil d'école en tant que parent d'éléve.
Chaque année, ne serait ce que sur la commune de Matoury, ilreste une centaine d'enfants non scolarisé de 4 ou 5 ans.
Et puis il y en a d'autre qui ont une place et qui viennent rarement, quand il n'y a pas de travail à la maison ou à l'abati. Mais c'est un autre probléme.

Chaque année, ne serait ce que sur la commune de Matoury, il reste une centaine d'enfants non scolarisé de 4 ou 5 ans.


"De mon temps", il fut question d'entamer des actions en justice pour faire condamner les maires défaillants. Et puis ça s'est perdu dans les limbes de l'actualité... Je suppose que les maires ont su calmer les meneurs.

Le but, c'était que les dommages et intérêts à verser aux familles lésées soient assez dissuasifs pour que les constructions scolaires fussent considérées comme un investissement et pas comme une charge. Pour que le Préfet inscrive d'office ces dépenses dans le budget comme il en a le droit après condamnation (au détriment d'autres frais somptuaires)
Car il faut être clair: ce sont des communes qui sont défaillantes, et pas l'état.

Souvent même, il y a des sommes énormes disponibles au titre du FEDER ou autre gisement de subventions, qui sont perdues faute de demandes faites dans les temps et dans les règles.

C'est quand même étonnant qu'une petite commune sans ressources comme Saint-Georges qui a un taux de natalité énorme y arrive tant bien que mal, quand des communes du genre Matoury, Kourou, avec des secrétaires de mairie en principe compétents pour monter des dossiers de subvention et faire des prévisions fiables de carte scolaire, ne réussissent pas quand elles bénéficient en plus de taxes professionnelles conséquentes (l'aéroport, les entreprises liées au port spatial)
Au moins, Saint-Laurent est une commune structurellement pauvre.

**

C'est clair et ca va plus loin...plus aucune librairie ne veut livrer Matoury parce qu'elles ne sont pas payé pour leur fournitures scolaires...les enseignants consciencieux payent de leur poche la colle, des photocopies...en métropole, dans le primaire, les livres snt prêtés aux enfants. Ici, les parents les achètent...il ne reste pas grand chose à la commune...et malgré cela, les écoles ne sont pas livrées, parfois depuis plusieurs années. Pas de matériel sportif, pas de feuilles, pas d'encre....où va l'argent????

arbre vert a écrit:

C'est clair et ca va plus loin...plus aucune librairie ne veut livrer Matoury parce qu'elles ne sont pas payé pour leur fournitures scolaires...les enseignants consciencieux payent de leur poche la colle, des photocopies...en métropole, dans le primaire, les livres snt prêtés aux enfants. Ici, les parents les achètent...il ne reste pas grand chose à la commune...et malgré cela, les écoles ne sont pas livrées, parfois depuis plusieurs années. Pas de matériel sportif, pas de feuilles, pas d'encre....où va l'argent????


On se demande, et pourtant le maire est réélu triomphalement depuis des décennies, et il a succédé à son papa.
C'est pareil à Saint-Laurent, d'ailleurs.


Le manque de culture politique de la plupart des électeurs est à l'origine de cette situation. Ils croient qu'elle est "normale" car ils n'en ont pas connu d'autres.

Le contexte local fait que pour des raisons psychologiques évidentes, les protestations ne sont prises en compte que quand elles émanent de Guyanais d'origine, sinon il est très facile de se défausser de ses insuffisances en critiquant "ceux qui ne font que passer et qui veulent faire la loi".

Le malheur, c'est que ces Guyanais conscients et scandalisés - il y en a bien plus qu'on ne l'imagine - appartiennent à une société au demeurant assez fermée où chacun se connaît. Alors entre guerroyer dans des luttes intestines au résultat incertain ou faire jouer les relations (le tonton maire d'une commune voisine moins mal gérée, etc., où on scolarisera son gosse**), ils optent pour le pragmatisme.

Il ne reste que peu d'opposants - surtout que le maire attribue les permis de construire, des fois il favorise la régularisation du foncier: 50% des gens sont dans une situation illégale, au contraire, il peut faire détruire une villa construite sans permis, etc.
Il donne et reprend des dizaines d'emplois de contractuels... autant de familles qui mangent grâce à ça (en se gardant bien de les titulariser: ça les rendrait indépendants).
Donc, on le craint.
Il n'a plus qu'à donner raison à quelques-uns pour avoir la paix. 

* 15% des gosses scolarisés à Cayenne ou Rémire Montjoly n'y habitent pas.

Tout ça est trés clair !

On ajoutera des situations ubuesques.

Une maman dans le besoin va voir son maire, et lui explique sa détresse. Il charge une employée de remplir un dossier qui permettra de lui obtenir une allocation, une bourse, etc. Choses parfaitement règlementaires auxquelles elle a normalement droit.
Puis il la reconvoque: "je me suis battu pour toi, je t'ai obtenu ceci ou cela...."
et elle croit sincèrement que sans l'action de ce brave maire si dévoué, elle n'aurait pas eu son allocation de mère isolée, etc. Que seule on lui aurait refusé l'application de ses droits! (Des fois même, en passant à la CAF on lui suggère - car l'employée est redevable de quelque chose à cet édile - de passer par la mairie, ça marchera)

Le népotisme dans toute sa splendeur!
On évoquera aussi l'ancien maire de Saint-Georges qui a "donné" une maison à des dizaines de familles (RHI) convaincues que c'était bien lui qui faisait ce cadeau!

C'est pour ça que je n'encourage pas à "aller voir le maire, un homme ouvert et compréhensif". Si on a droit à une place dans une école, il est inadmissible qu'une employée fasse barrage. Et si on n'y a pas droit ou s'il n'y a pas de place, il n'y a aucune raison pour qu'en allant voir le maire, ça s'arrange.

Les places, s'il en manque, doivent être attribuées sur des critères objectifs en dehors de tout passe droit et de tout contournement.

Au moins, en Guyane pour ce genre de problème (pour autre chose, parfois, si!...)  ça ne s'arrange en principe pas avec un billet glissé sous la table.

Oui c'est vrai.
Mais le billet glissé est souvent là malheureusement. Mais j'aurais envie de dire de moins en moins. Il me semble que la Guyane s'assagie...avec l'arrivée de la concurrence etc...après, je suis une enfant de coeur qui ne voit pas le mal...lorsque je me suis tendue compte que nos politiciens, les vrais, présidents etc...nous arnaquaient, je tombais des nues...et Cela arrive tous les jours, tout le monde le sait...

Je sais que la Guyane fourmille d'histoires liées à la corruption sur une grande échelle et portant sur de grosses sommes - et pas que de la part des élus: des fonctionnaires sont mêlés à des scandales et pas que des locaux, loin de là.

Mais en un quart de siècle, n'ayant jamais été amené à devoir tendre un billet pour obtenir quelque chose (ce que d'ailleurs j'aurais refusé), n'ayant jamais reçu de proposition sous cette forme pour transiger quand j'avais un poids décisionnel**, je me refuse par principe à évoquer une corruption au quotidien comme on peut la déplorer dans le Brésil voisin. Tant que je n'ai pas de preuve, je ne dénonce pas si dès que j'en ai une, je clame.

** J'ai recruté des enseignants contractuels, j'en ai évalués, ce qui dans un certain nombre de cas a entraîné la non reconduction de leur contrat.

Il y a aussi un fait nouveau est que depuis quelques années, la presse fait plus mal...
Il y a eue une arrivée de journalistes métros qui ont l'autorisation de parler de ce qui fait mal et de parler de ce qui se taisait avant.
Reste ceux qui ont peur de parler...directeur d'école locaux, les anciens...
Les locaux ont peur c'est vrai.
Nous, on ne fait que passer...nos enfants ne resteront peut être pas...

Je ne veux pas me mettre a polémiquer sur un tel propos, j'ai simplement donner un avis,et ça s'arrête là!!!.

Les arrières pensées ce n'est pas pour moi.

Cordialement

Le journaliste qui a - et de loin - fait le plus "mal" en Guyane est un Guyanais pure souche, qui a d'ailleurs reçu de nombreuses menaces y compris de mort, qui est recensé et protégé par RSF. A côté de ça j'ai vu des métros carpettes, cirant les pompes des notables du coin. Bref tout est dans tout, et réciproquement.

Il faut se garder des visions ethno-centristes dans cette région qui, plus de toute autre au monde sans doute, (et sans exagération) fut historiquement la plus ouverte aux arrivants venus de partout. Plus de cent nationalités sont recensées sur ce petit territoire.
Et je ne connais pas d'exemple d'autres sociétés qui devraient supporter ça sans sombrer dans une xénophobie active et militante, dépassant de beaucoup les réflexions "automatiques" pour tomber carrément dans les pogroms.

Pour ma part, je me garde autant de ces oiseaux de passage qui n'ont aucun scrupule justement parce qu'ils ne font que passer, que des locaux qui font perdurer le népotisme.

Ces fonctionnaires chasseurs de prime et/ou qui mélangent allègrement les casquettes. On arrive par exemple sous l'étiquette DDE, on mate les coups possibles, on prend une disponibilité et on ouvre une structure de "conseil en défiscalisation" ou de "soutien aux mairies", on se fait un maximum de pognon et quand ça commence à sentir le roussi, on réintègre son corps d'origine en se faisant muter ailleurs. Exemple parmi d'autres.
La crapulerie, en Guyane, est la chose la mieux partagée selon les zones, les origines, les activités, etc. Tout comme l'honnêteté.
Pour ma part sans mes problèmes de santé, je m'étais programmé pour finir mes jours soit en Guyane, soit au Brésil et je ne m'auto-censurais pas, si je ne tombais pas dans la provocation masochiste. Ce faisant, de Camopi à Saint-laurent en passant par Maripasoula, Kourou, Cayenne & banlieue, je n'ai eu aucun problème sérieux.

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Cela dit, on s'écarte. Notre amie pourrait-elle nous dire si son problème est résolu, ou non? Je me rends compte qu'elle ne nous a pas confirmé l'âge de son enfant: sûr que s'il a deux ans, c'est pas gagné.