Des activistes aimeraient que la ville achète des appartements à des agences immobilières pour les mettre en location afin d’augmenter l’offre et de faire baisser les prix.
Compliqué de trouver un logement à prix abordable à Berlin, Chris Anders en a fait la douloureuse expérience. Avant de pouvoir s’installer dans son appartement, il a enchaîné cinq sous-locations en un an.
"J'avais le sentiment de ne jamais pouvoir trouver un logement stable, de ne jamais pouvoir me poser, raconte-t-il. D'une certaine manière, on perd le contrôle de sa vie. Je m'inquiétais tout le temps, je n'arrivais pas à dormir."
Chris fait partie d'un groupe d'activistes qui militent pour un référendum local sur le logement. Ils aimeraient que la ville achète des appartements à des agences pour les mettre en location afin d’augmenter l’offre et de faire baisser les prix.
En 2021, les Berlinois avaient déjà voté lors d’un référendum l’expropriation des sociétés immobilières détenant plus de 3 000 appartements dans la ville. Un vote non contraignant. Depuis, rien n’a changé.
La ville a mis en place une commission chargée d'examiner comment appliquer la décision du référendum initial. Cette commission a déclaré que les logements pouvaient être expropriés en échange d'un paiement. Mais les activistes craignent que les politiciens n'essaient de retarder la mise en œuvre d'un tel plan.
Cette fois-ci, les militants souhaitent proposer une mesure applicable rapidement. Ils leur faudrait pour cela obtenir des centaines de milliers de signatures.
La question de la construction
Mais certains critiques cette nouvelle initiative. Ils estiment qu’une expropriation de sociétés immobilières mettraient un frein à la construction de nouveaux logements, alors que le secteur est en tension.
Des projets ont déjà été affectés par la guerre en Ukraine et la hausse des prix des matériaux de construction qui s’en est suivi.
"Cela diminuerait la motivation des investisseurs parce qu'il faut toujours craindre que le secteur public prenne le logement sur lequel on a investi, explique Tim-Oliver Muller, de l'Association allemande de l'industrie de la construction. Et ce ne serait pas un investissement sûr parce qu'on ne sait pas combien de temps on peut garder ces biens pour refinancer l'investissement."
Chris, lui, dit s’inquiéter pour les locataires qui souffrent de la hausse des loyers et qui risquent de devoir quitter leur appartement.
"Il faut faire en sorte que les gens puissent au moins rester là où ils sont, dans leur environnement social, leur appartement, leur maison, l'endroit où ils ont l'habitude de vivre." https://fr.euronews.com/2023/10/05/des- … e-logement jean Luc