Scolarité en expatriation : comment choisir une école pour ses enfants

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Publié le 2024-03-04 à 14:00 par Asaël Häzaq
En projet d'expatriation avec vos enfants, vous vous demandez comment sera leur future école. Surchargée d'élèves ou à taille humaine ? Avec un enseignement « qui vous parle » ou très éloigné de ce que vous avez connu, mais qui vous satisfait ? Que faut-il prendre en compte avant de se décider ?

Les différents systèmes éducatifs dans le monde

Si vous prévoyez de vous expatrier avec vos enfants, vous vous interrogez certainement sur le système éducatif du pays d'accueil. Ressemble-t-il à celui du pays d'origine ? Faut-il opter pour un établissement scolaire du pays d'accueil ou plutôt pour un établissement international ?

On peut distinguer au moins 3 grands systèmes éducatifs : les systèmes basés sur un tronc commun (France, Canada, Japon…), les systèmes basés sur une orientation précoce (Allemagne, Lituanie…) et les systèmes dits « à structure unique » (Suède…). Dans tous les cas, portez votre attention sur l'âge à partir duquel commence l'obligation d'être scolarisé. En général, la scolarisation obligatoire démarre au début de l'enseignement élémentaire (très souvent, à 6 ans). En général, l'école maternelle (pre-school) n'est pas obligatoire.

Structure unique

À la différence des deux autres organisations, la structure unique renvoie à un seul établissement : l'enfant peut effectuer toute sa scolarité dans une seule et même institution, généralement de la primaire à la fin du collège. Il n'y a donc pas de changement d'établissement selon le niveau. Ce système est plutôt présent en Europe du Nord et de l'Est.

Orientation précoce

Comme son nom l'indique, le système de l'orientation précoce invite les élèves à s'orienter vers une filière dès la fin de l'enseignement élémentaire (école primaire). L'Allemagne, la Lituanie et les Pays-Bas font partie des pays adoptant ce principe.

Tronc commun

Le système du tronc commun est le plus répandu dans le monde. Il se caractérise par un cursus scolaire pour toute la durée de l'enseignement obligatoire : enseignement élémentaire (primaire, généralement de 6 à 10-11 ans) et secondaire (collège et lycée, généralement de 12 à 17-18 ans), avec éventuellement des années à l'école maternelle.

Rentrée scolaire

Qui dit « calendrier scolaire » dit « saisons ». Dans les pays de l'hémisphère Sud, l'été court de décembre à février. À la même période, c'est l'hiver dans l'hémisphère Nord. Dans les pays de l'hémisphère Sud, la rentrée scolaire a généralement lieu entre janvier et mars. C'est le cas en Afrique du Sud, au Chili ou au Brésil. Les élèves des pays de l'Union européenne (UE) font plutôt leur rentrée entre début août (Danemark) et fin septembre (Malte). Les États-Unis, l'Arabie saoudite et le Canada adoptent un calendrier similaire. Dans certains États européens (Allemagne, Autriche, Espagne, Belgique…), la date de la rentrée scolaire dépend des régions. En Inde aussi, la date de la rentrée scolaire diffère selon les régions (entre juin et septembre, pendant la mousson). Au Japon, la date de la rentrée est la même que celle de l'année fiscale : le 1er avril. En Corée du Sud, elle a lieu en mars. En Chine, la rentrée des classes a toujours lieu le 1er septembre.

Scolarité obligatoire

Depuis 2019, l'école en France est obligatoire dès 3 ans. Avant la France, la Hongrie était le seul pays européen à avoir opté pour ce principe. La majorité des autres pays de l'UE gardent l'école obligatoire à 6 ans. C'est même 7 ans en Estonie et en Finlande. Une grande partie des autres États du monde maintient l'école obligatoire à 6 ans : Côte d'Ivoire, Maroc, Afrique du Sud, Japon, Émirats arabes unis (EAU), Arabie saoudite, États-Unis, Canada, Inde, etc. La durée de l'enseignement obligatoire est plus variable : entre 6 et 14 ans en Inde, au Sénégal, au Mexique ou en Argentine ; entre 6 et 16 ans aux Philippines et dans de nombreux autres pays (Algérie, Espagne, Corée du Sud, France, Nouvelle-Zélande, Italie…). Au Canada et aux États-Unis, la scolarité obligatoire va des 6 ans aux 18 ans de l'enfant.

École du pays d'accueil ou école internationale ?

C'est la question que se posent tous les parents expats.

Choisir un établissement local : avantages et inconvénients

La volonté de s'intégrer et de veiller à l'intégration des enfants peut inciter à opter pour l'école locale. Bien moins chère que les établissements internationaux, elle plongera vos enfants dans la culture de leur pays d'accueil. Car l'école n'est pas seulement le lieu des apprentissages, mais aussi un grand lieu de socialisation. L'école locale fera avancer vos enfants au même rythme que les locaux (vacances au même moment, activités et méthodes d'apprentissage identiques, etc.). Elle vous permet également de vous familiariser plus facilement au mode de vie du pays d'expatriation. Vous dialoguez avec professeurs et parents, participez aux sorties scolaires, intégrez éventuellement un groupe de parents d'élèves, etc. De plus, si la langue parlée dans le pays d'expatriation diffère de la vôtre, vous assurez à vos enfants un apprentissage express et une bonne maîtrise des pratiques du pays d'accueil.

Certains parents hésitent cependant à opter pour l'école locale, craignant une trop grande rupture entre le système scolaire du pays d'expatriation et celui du pays d'origine (pour les enfants ayant déjà commencé leur scolarité). Ils redoutent aussi que l'enfant ne parvienne pas à réintégrer le système scolaire qu'il connaissait en cas de retour dans le pays d'origine. Comment le cursus de l'étranger sera-t-il perçu ? L'enfant sera-t-il en avance ou en retard sur les autres ?

Choisir un établissement international : avantages et inconvénients

L'école internationale (école américaine, britannique, française…) a aussi ses atouts. Elle vous permet de garder un pied dans le système éducatif de votre pays d'origine au cas où l'expatriation tournerait court. Peut-être n'avez-vous prévu que de rester 2 ou 5 ans dans le pays d'accueil. Même en cas d'immigration de longue durée, l'école internationale peut rester un choix judicieux. Certains parents préfèrent en effet garder leurs enfants dans le système éducatif qu'ils connaissent pour préparer leur avenir. Les diplômes obtenus à l'étranger auront la même valeur si l'enfant souhaite retourner dans le pays d'origine pour aller à l'université, par exemple. D'autres parents misent sur la renommée de l'établissement international, là encore, pour enrichir le futur CV de leurs enfants.

L'école internationale a un point négatif : la rupture avec le mode de vie local. Par exemple, un enfant scolarisé au lycée français de Tokyo aura le même calendrier scolaire qu'en France. Or, en France, la rentrée commence en septembre et l'année scolaire se termine fin juin/début juillet. Rien à voir avec le Japon, où la rentrée scolaire commence en avril et où l'année scolaire finit en mars. Les vacances scolaires ne coïncident pas non plus. Les élèves du lycée français ont un rythme totalement différent des élèves d'établissements japonais.

Qui peut intégrer un établissement international ?

Si l'on parle de « lycée » français, américain, britannique, etc., les enseignements couvrent généralement l'élémentaire et le secondaire. Tout élève peut intégrer un établissement international, quelle que soit sa nationalité. Par exemple, pas besoin d'être Français pour étudier dans un lycée français basé à l'étranger.

Quelle place pour l'éducation dans le pays d'expatriation ?

Certains pays, comme Singapour, la Corée du Sud ou le Japon, sont connus pour leurs systèmes éducatifs, les plus performants au monde. Point commun entre ces États : avoir misé sur l'éducation pour favoriser la croissance économique. Aujourd'hui encore, ces États investissent une part importante de leur budget pour conserver leur excellence. Frappé par les performances de Singapour, le gouvernement français vient d'ailleurs d'annoncer adopter la « méthode de Singapour » pour l'enseignement des mathématiques. Développée dans les années 80, cette méthode est un ensemble d'outils didactiques et pédagogiques mis à disposition des enseignants et des élèves, pour augmenter le niveau général des élèves.

Le système scolaire des pays nordiques est également mis en avant, pour d'autres raisons. Les systèmes éducatifs finlandais, suédois ou norvégiens misent plutôt sur le bien-être de l'enfant. Pas de compétition, pas de tests standardisés, mais plutôt une valorisation des élèves et des apprentissages contribuant à développer la confiance en soi et l'épanouissement personnel. Le Royaume-Uni et les États-Unis sont connus pour leurs célèbres universités. Le Canada, l'Australie ou, plus récemment, les EAU se distinguent aussi par la qualité de leurs enseignements, à des coûts moins élevés que les établissements américains ou britanniques.

Quelle scolarité pour ses enfants à l'étranger ?

Chaque système éducatif a bien entendu ses avantages et ses inconvénients. Connue mondialement, la « méthode de Singapour » va de pair avec une extrême compétition. Même constat en Corée du Sud et au Japon, où les effets pervers du système éducatif (harcèlement scolaire, décrochage…) sont de plus en plus dénoncés. La France est régulièrement pointée du doigt pour son système éducatif jugé trop élitiste ; c'est le cas de nombreux pays où « éducation » rime avec « compétition ».

Il n'est pas évident de choisir le « meilleur » établissement scolaire pour ses enfants expatriés. Tout d'abord, parce qu'il n'existe aucune institution scolaire parfaite. De plus, on ne choisit pas toujours son pays d'expatriation (en cas de mutation, par exemple). Si le choix est possible, il faut alors naviguer entre les différents rapports et classements internationaux sur les systèmes éducatifs des différents pays. Piloté par l'OCDE, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) mesure l'efficacité des systèmes éducatifs.

N'hésitez pas à faire participer vos enfants au choix de l'école, dès qu'ils sont en âge de comprendre. Pour faire votre choix, étudiez aussi les programmes et les activités scolaires en fonction des compétences et des intérêts de vos enfants. S'ils sont sportifs, par exemple, ils pourraient apprécier davantage un établissement possédant de bonnes infrastructures sportives.