L'incroyable New York à travers l'objectif d'une Suisse

Interviews d'expatriés
  • New York
Publié le 2017-04-20 à 13:30 par Veedushi
Originaire du Valais, en Suisse, Amy s'est éprise de New York lors d'un séjour de six mois aux États-Unis. En 2015, une opportunité professionnelle se présente et elle décide de s'y installer définitivement avec son époux. Passionnée de photographie, de pâtisserie et fin gourmet, elle croque la vie à pleine dents et partage, avec Expat.com, sa perception de la vie d'expatriée à New York.

Bonjour Amy, peux-tu te présenter brièvement et nous parler de ton parcours ?

J'ai la vingtaine et je viens du Valais, en Suisse. En 2013, je suis partie 6 mois à New York en congé sabbatique avec celui qui deviendra, par la suite, mon mari. Puis en 2015, l'occasion s'est présentée d'y retourner avec des visas de travail long terme. Comme on avait adoré la vie là-bas, on a dit oui.

Qu'est-ce qui t'as attiré vers New York ?

Cela fait maintenant deux ans que nous y sommes installés « pour de bon ». Je vais m'attirer les foudres de vos lecteurs. Si j'avais toujours eu envie de visiter la ville (je suis de la génération Friends et Sex and the City), l'idée d'y vivre ne m'avait jamais vraiment effleurée, ni même particulièrement attirée. Cependant, mais sans grande surprise finalement, j'en suis tombée amoureuse en 2013 lors de mon premier séjour et la volonté d'y retourner a été plus forte.

Quelles étaient les formalités à remplir pour que tu puisses t'installer aux États-Unis ?

Aussi peu romantique que cela puisse paraître, la première formalité a été de nous marier puisque c'est l'entreprise de mon mari qui s'est occupée des visas et que les États-Unis n'en fournissent qu'aux époux (et non aux concubins, même ceux de plusieurs années). Ensuite, il a été question d'un tas de paperasses, de visites plus ou moins longues à l'ambassade, de questions parfois tordues et, enfin, de faire un grand tri dans notre vie afin de n'emporter que l'essentiel.

Parles-nous de ce que tu aimes le plus à New York et le moins.

J'aime le fait que tout soit à portée de main, et ce, sur tous les plans : nourriture, culture, mode, musique... Il y a aussi énormément d'opportunités de travail et de rencontres. Tout est possible à New York !

J'aime moins le fait que, justement, tout soit possible, mais que cela ait un prix. Je ne parle pas forcément d'argent ! Tout est au mieux fatiguant, au pire compliqué dans cette ville. Il faut se battre pour les choses importantes comme la santé et le travail, mais aussi pour des choses aussi futiles telles que prendre le métro ou acheter un pain. Ce combat permanent est parfois usant.

Vivre à New York

Peux-tu nous décrire New York en une phrase ?

New York, c'est le paradoxe poussé à son extrême, c'est l'apogée qui rencontre l'abîme.

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à ton arrivée à New York ?

La véracité de pas mal de clichés et la ressemblance incroyable de la ville avec tout ce que j'avais pu voir à la télé : c'est immense, c'est haut, c'est cher, les gens marchent vite et il y en a des milliers partout et tout le temps. Aussi, on peut trouver de tout et la nourriture est omniprésente. J'ai vraiment eu l'impression (et je l'ai encore parfois) d'être au milieu d'une scène de film rien qu'en marchant dans la rue.

Est-il difficile de trouver un logement à New York ? Quels sont les types de logements disponibles pour les expatriés ?

Comme je le disais ci-dessus, tout est compliqué à New York et se loger n'échappe pas à la règle. Il faut d'abord trouver un logement décent à un prix abordable, ce qui peut parfois prendre l'air d'un parcours du combattant. Entre les trous à rats insalubres et les chambres de bonnes sans fenêtre à 3 000 $, l'offre n'est pas toujours alléchante. A titre d'exemple, un studio à Manhattan ou dans les quartiers gentrifiés de Brooklyn se loue environ 2 700 $ mensuels. Ensuite, le locataire doit avoir ses documents à portée de main et un crédit score convaincant (il s'agit d'un historique de crédit qui se construit avec le temps), ce qui n'est souvent pas le cas des jeunes expatriés. Il est possible de contourner le processus, mais ce genre de procédure ne facilite pas la vie des expatriés.

Qu'est-ce qui caractérise le marché du travail new-yorkais ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ?

Je pense que cela dépend essentiellement du domaine dans lequel on travaille et des sacrifices que l'on est prêt à faire pour trouver un job à New York. Mon premier boulot était dans ma branche, mais c'était un job mal payé, pour lequel j'étais surqualifiée, et qui m'obligeait à travailler de nuit plusieurs fois par semaine. Pourtant, je ne regrette pas une seule seconde de l'avoir pris car il m'a permis de rencontrer des gens et m'a ouvert des portes, notamment grâce au networking. Ce genre de réseautage est très important à New York.

D'un point de vue plus général, tant qu'une personne a des papiers en règle et qu'elle est motivée, qu'elle soit expatriée ou pas, les employeurs ne sont pas discriminants. Cependant, il faut être patient, être prêt à se salir et ne pas chercher à brûler les étapes.

Vivre à New York

Quels sont les festivals les plus populaires et les principaux codes culturels à New York ?

L'offre culturelle à New York est incroyablement riche et variée : musées, concerts, danse, théâtre, stand-up... Il y a toujours quelque chose à voir ou à faire ! C'est la même chose pour les festivals. Ils tournent généralement autour de la nourriture (Food fairs), du cinéma (Tribeca Film Festival), de la nature (Sakura Matsuri Cherry Blossom Festival) ou de la musique et de la fête (Governors Ball). Les possibilités ne manquent pas et l'éclectisme de la vie culturelle rend les choses très intéressantes !

Que penses-tu du mode de vie à New York ?

Même si le rythme de vie est effréné, le New-yorkais essaye de profiter un maximum des possibilités qui lui sont offertes. Il a aussi tendance à se faire plaisir (parfois au détriment d'une logique de prévoyance pour l'avenir), mais cette habitude contagieuse rend la vie agréable et permet de profiter de ce qu'offre la ville.

Quels sont les moyens de transport disponibles à New York ? Comment te déplaces-tu ?

L'offre de transport à New York est extrêmement variée et fonctionne plutôt bien compte tenu du nombre de personnes vivant sur une si petite surface. Personnellement, je me déplace généralement à pied, parfois en bus ou en taxi, mais j'évite le métro comme la peste.

As-tu eu des difficultés à t'adapter à ton nouvel environnement et à la société new-yorkaise ?

Je ne sais pas si on peut appeler ça des difficultés, mais certaines choses m'étonnent ou me choquent, notamment dans le monde du travail, et ce, même après plus de deux ans passés ici. Cependant, ces difficultés sont un terreau fertile pour mes écrits et alimentent mon blog depuis plus de deux ans.

A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée à New York ?

Je travaille du lundi au vendredi, de 9h à 18h, dans les bureaux d'une grande marque new-yorkaise, à Midtown. Le soir, on se promène souvent à Manhattan, on va manger une glace ou essayer un nouveau restaurant. Je prends aussi des cours de sport, ou alors je travaille sur mon blog ou pour des commandes de textes ou de photos. Le week-end, c'est souvent pâtisserie et séance photo, puis exploration de la ville, de nouveaux quartiers, expos, musées, ou encore, d'activités plus inattendues. Le soir, on sort au restaurant avec nos amis, expatriés ou américains, on se fait un compte rendu de la semaine et on passe un bon moment.

Vivre à New York

Que fais-tu de ton temps libre ?

Je tiens un blog sur lequel je raconte mes péripéties d'expatriée. Je fais aussi énormément de cuisine et de pâtisserie, ainsi que de la photographie culinaire. Et puis, en tant que foodie, je passe énormément de temps à tester des restaurants : pour trouver la meilleure glace de New York ou le milk-shake le plus fou ! A New York, c'est une histoire sans fin tant les choses changent vite. J'essaye toujours de découvrir des nouveaux endroits, de goûter des spécialités culinaires inconnues ou de tester des activités insolites ou inédites, comme faire du jet ski sur l'East River.

Quelles sont les activités nocturnes pour les fêtards à New York ?

Restaurants, bars, boîtes de nuits... La « Ville qui ne dort jamais » porte bien son nom !

Quelles nouvelles habitudes as-tu adoptées à New York ? Quelles vieilles habitudes as-tu abandonnées ?

Il n'y a pas de quoi être fière, mais ma légendaire ponctualité suisse est passée à la trappe et je suis désormais tout le temps en retard !

Quel est ton avis sur le coût de la vie à New York ? Combien coûtent un trajet en bus, une bière ou encore un bon pain ?

Venant de Suisse, je ne suis pas spécialement surprise par le coût de la vie à New York, sauf en ce qui concerne les loyers. A mon grand désespoir, cependant, les produits importés, tels que le gruyère, sont absolument hors de prix. Il faut compter 2,75$ pour un trajet en bus ou en métro, 2$ pour un avocat et environ $12 pour un lunch.

Pour ce qui est d'un « bon pain », je cherche encore cette denrée très rare et je ne manquerai pas de vous indiquer un prix dès que j'aurais trouvé un pain digne de ce nom.

Y a-t-il quelque chose que tu voudrais découvrir aux États-Unis mais que tu n'as pas encore eu l'occasion de faire ?

Découvrir le pays plus en profondeur, les parcs nationaux et les villes des alentours ! Avec un travail à temps plein et les vacances typiques des États-Unis (2 semaines par année), il m'est difficile de voyager autant que je voudrais.

Vivre à New York

Quel est ton meilleur souvenir des États-Unis ?

Un road trip dans l'Ouest en 2013 : Las Vegas, Grand Canyon, Zion National Park, Death Valley, Yosemite, Bodie Ghost Town, Lac Tahoe, San Francisco, Los Angeles. C'était 18 jours de visites de lieux plus incroyables les uns que les autres, à dormir dans des motels et avaler les kilomètres dans une voiture de location. On est passé de -10° à 45°C, failli tomber en panne d'essence, mangé de la soupe Campbell froide à même la boite, vu des serpents et des biches et dormi dans un des plus grands hôtels de Las Vegas. 4 000 kilomètres, autant de photos et des souvenirs plein la tête. C'est vraiment inoubliable ! Et puis, chaque vue sur la skyline de New York m'éblouit.

Si tu pouvais repartir à zéro aux États-Unis, que ferais-tu différemment ?

Rien car, finalement, l'on apprend de ses erreurs.

Que penses-tu de la cuisine locale ? Quelles sont tes spécialités préférées ?

J'ai un faible pour le cheesecake, les mac & cheese, et, bien sûr, un bon burger. Ce que j'aime le plus dans le paysage culinaire à New York, c'est que la cuisine « locale » est justement représentée par une multitude de nationalités servant des plats typiques et complètement dépaysants. J'aime cette possibilité de pouvoir voyager sans sortir de New York.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?

Outre la famille et les amis, c'est (attention cliché !) la nourriture suisse qui me manque le plus. Une bonne assiette de fromages, un peu de viande séchée, un verre de vin blanc et du chocolat.

As-tu traversé des moments difficiles au cours de ton expatriation ? Comment as-tu surmonté ces épreuves ?

Il m'arrive parfois d'avoir envie de faire mon sac et de rentrer « chez moi » mais au final, je mesure la chance que j'ai de vivre ici et une fois la pression redescendue, je n'ai plus vraiment envie de partir.

Vivre à New York

Quels conseils donnerais-tu aux futurs expatriés aux États-Unis ?

De bien réfléchir à leur projet avant de sauter le pas. De bien se renseigner et de partir en pleine connaissance du fait que visiter un pays et y vivre sont deux choses complètement différentes. Mais s'ils en ont conscience et sont prêts à faire les sacrifices nécessaires, je ne leur dirai qu'une chose : foncez !

Quelles seraient, selon toi, les 5 choses à emmener dans sa valise aux États-Unis ?

Une bonne paire de chaussures
Un appareil photo
Un bon petit paquet de dollars
Un adaptateur de prises électriques
Des médicaments pour la digestion

Tes projets d'avenir ?

Continuer à bloguer, à faire de la pâtisserie et à écrire. Et puis, j'aimerais partir vivre à Hawaï.

Y a-t-il une chose que tu souhaiterais ramener avec toi en quittant les États-Unis ?

De New York, j'aimerais ramener cet accès à tout. Tu as besoin de faire tes courses un dimanche à 20h ? Envie d'une glace à 2h du matin ou de manger un plat typiquement péruvien ? New York a la solution, généralement dans un rayon de 10 blocs maximum !

J'essayerais aussi de garder une partie de cette philosophie de « vivons maintenant », si typiquement new-yorkaise, où les gens se font plaisir dans l'instant sans (trop) se soucier de l'avenir.

Enfin, si je devais repartir pour de bon, je ramènerais probablement un cheesecake, quelques boites de Graham Crackers et un tas de beurre de cacahuètes !

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