S'expatrier en 2023 : pour booster sa carrière

Vie pratique
  • jeune femme en entretien d'embauche
    Shutterstock.com
Publié le 2023-01-24 à 10:00 par Asaël Häzaq
2023 sera-t-elle l'année des nomades numériques et des expatriés ? L'engouement pour le travail à l'étranger ne faiblit pas. Depuis la crise sanitaire, de plus en plus de salariés choisissent d'immigrer dans un autre pays. Ils veulent faire carrière, accumuler de nouvelles expériences, découvrir la vie dans un autre pays, réaliser un rêve, relever un défi, acquérir de nouvelles compétences… Les raisons sont nombreuses, les avantages aussi. Quels sont les pays à considérer pour s'expatrier ? Quels sont les meilleurs secteurs pour faire carrière à l'étranger ? À quoi faut-il faire attention pour bien préparer son projet d'immigration ? Conseils pratiques.

Travail et expatriation : les défis de 2023

Les premiers temps de la Covid prédisaient la fin de l'expatriation. Puisque les frontières étaient fermées, mieux valait faire avec les forces vives en présence. D'autant plus qu'il y avait beaucoup à faire. De nouvelles règles ont émergé, comme à Singapour, donnant la priorité aux locaux. En Arabie saoudite, au Koweït ou en Oman, les programmes de nationalisation des emplois se sont accélérés. Dans ces pays, où une grande partie de la population est étrangère (sinon la majorité), la « saoudisation », la « koweïtisation » ou l'« omanisation » des emplois a conduit à des dérives, et une hausse de la défiance envers des étrangers dont on a pourtant toujours besoin.

En réalité, les voyageurs n'ont pas cessé de voyager. La pause forcée des confinements a décuplé les envies de faire carrière à l'étranger. Si la volonté d'augmenter ses revenus revient dans les motivations, elle va de pair avec une volonté de mieux vivre. Le bien-être est aussi important que le bon salaire. La santé mentale est davantage prise au sérieux. Selon l'OMS, il est urgent de « transformer la santé mentale » : tous les États doivent se doter d'infrastructures compétentes pour transformer les lieux de vie.

Pour de plus en plus de candidats à l'expatriation, cette transformation passe par la vie à l'étranger. Conscients des défis de 2023 (crise mondiale, crise énergétique, guerres, baisse du pouvoir d'achat…), ils sont aussi conscients des opportunités existantes.

Pénuries de main-d'œuvre et nouvelles opportunités

C'est une pénurie mondiale qui sévit depuis la reprise économique en 2021. Une pénurie à géométrie variable, mais qui touche sensiblement les mêmes secteurs : bâtiment, transports, hôtellerie, restauration, métiers du soin, enseignement, ingénierie, aéronautique… Au Japon, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou dans les pays d'Europe, on recrute.

Fin 2022, plus de 6 millions d'emplois restaient vacants en Europe. Rien qu'en Allemagne, 87 % des entreprises faisaient part de leurs difficultés à recruter. En France, l'aéronautique manque de bras. Airbus veut recruter 16 000 personnes cette année. Le géant français en avait déjà recruté 15 000 en 2022. Mais pas toujours simple de retenir les talents dans un contexte de recrutement mondial. Tous les acteurs ont besoin de main-d'œuvre qualifiée en même temps. Une aubaine pour les candidats à l'expatriation.

Au Japon, on s'ouvre de plus en plus à l'immigration. Depuis novembre 2021, les détenteurs du visa destiné aux travailleurs qualifiés (Specified Skill Worker Visa) échapperont à la durée limitée de séjour. Leur titre est renouvelable indéfiniment. La situation du Japon est particulièrement critique. Pour l'Agence japonaise de coopération internationale, le pays aura besoin de 4,2 millions d'étrangers d'ici 2030. Ils devront être encore plus nombreux en 2040 (6,7 millions).

Contrairement aux autres pays comme la France, où la pénurie de main-d'œuvre devrait être moins forte cette année, tous les voyants restent au rouge pour le Japon. La situation est un peu meilleure au Canada, mais tout aussi préoccupante. Face au vieillissement de sa population, le pays maintient son chiffre de 500 000 nouveaux immigrants cette année. Indispensable, selon le gouvernement, pour maintenir la croissance. Électronique, ressources humaines, ingénierie, comptabilité, aide à la personne, soignants, services à la clientèle, enseignement, construction… Tous les secteurs ou presque sont touchés. Pour les candidats à l'expatriation éligible, c'est l'occasion de faire carrière à l'étranger.

Travailler à l'étranger : les conseils en plus

Organisation et patience sont les deux clés d'une bonne préparation à l'expatriation. Conseils pratiques pour chercher du travail à l'étranger et s'intégrer dans le pays d'accueil. Sans surprise, parler la langue du pays d'accueil facilitera l'intégration à tous les niveaux. On n'insistera jamais assez sur l'importance d'apprendre la langue du pays d'expatriation.

Comment trouver des offres d'emploi à l'étranger ?

Agences pour l'emploi, Chambres du commerce, réseaux professionnels, réseaux sociaux, réseaux informels, connaissances et amis, anciens collègues… Il existe une multitude de moyens de trouver des offres d'emploi. En fonction de votre pays d'expatriation et du métier pour lequel vous postulez, certains moyens fonctionneront mieux que d'autres. Effectuer les recherches dans la langue du pays d'accueil multipliera vos chances de trouver du travail. Ne misez pas tout sur l'anglais, au risque de passer à côté de nombreuses offres d'emploi.

Comment se présenter et se vendre auprès des recruteurs étrangers ?

Tout d'abord, renseignez-vous sur la culture de votre futur pays. Comment fonctionne le monde de l'entreprise ? CV, tenue vestimentaire, déroulement d'un entretien, etc. Suivez les bonnes pratiques afin d'éviter les impairs. Mettez en avant les compétences utiles pour l'emploi recherché. Soyez sobre, observateur, respectueux, ouvert d'esprit et souriant. Prenez une tenue adaptée à l'emploi pour lequel vous postulez tout en respectant les pratiques du pays. Au Japon, par exemple, le costume ou tailleur sombre est de rigueur dans une grande majorité des cas.

Comment s'intégrer à la nouvelle culture d'entreprise ?

Si vous partez dans le cadre d'un contrat d'expatriation, vous avez peut-être pu bénéficier d'une formation interculturelle. L'entreprise étrangère est également susceptible de vous en proposer une. Vous pouvez également faire appel à des coachs spécialisés en expatriation. Dans tous les cas, laissez-vous le temps de prendre vos marques. On est rarement performant les premières semaines de son arrivée dans une entreprise, encore moins s'il s'agit d'une expatriation. Langue, pratiques, hiérarchie, poste… Vous avez beaucoup à assimiler. L'idéal est d'avoir un tuteur (votre supérieur, un collègue…) pour vous accompagner durant vos premiers mois à l'étranger. N'ayez pas peur de faire des erreurs : vous en ferez. Apprenez de vos erreurs, laissez-vous reprendre et restez positif.

Liens utiles :

Indeed worldwide

Go Abroad

Canada government: find a job

EU-Japan Centre for Industrial Cooperation: jobs offers

Work Japan

APEC – Organisme d'emploi pour cadres : offres d'emploi dans le monde