Equilibre vie privée-vie professionnelle : les meilleurs et les pires des pays pour s'expatrier

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Publié le 2022-06-20 à 10:00 par Asaël Häzaq
Travailler oui, mais dans de bonnes conditions. Toutes les études le montrent : aujourd'hui, on veut travailler sans y sacrifier sa santé. Les expatriés et futurs expatriés sont particulièrement sensibles à cette question. La Covid a amplifié le besoin d'accorder vie de travail et vie personnelle, d'intégrer le travail dans le cadre général de la vie. 

Le niveau de salaire seul ne suffit pas à garantir l'expatriation. L'on pense aujourd'hui à l'impact de l'inflation, à la politique du gouvernement du pays d'accueil en matière de santé et d'intégration… Quels sont, en 2022, les meilleurs et les pires pays pour travailler ?

Expatriation : où travailler en 2022 ?

Le Best Work-Life Balance 2022 est sorti. À l'origine, Kisi, une société américaine de sécurité mobile via le cloud. En croisant plusieurs données (de l'intensité de travail en passant par les institutions sociales et la qualité de l'air), Kisi établit son classement des meilleures et des pires villes où travailler. Sans surprise, les meilleures villes sont scandinaves ou suisses. Oslo rafle la première place à Helsinki, gagnante de 2021. La capitale de la Norvège affiche des résultats quasi parfaits dans tous les domaines : possibilité de travailler à distance (près de 42%), surmenage au travail quasi absent (11,20%), 25 jours de congés payés minimum, 707 jours de congé parental, faible taux de chômage, prise en compte de la santé mentale… Berne, qui conserve sa 2e position, et Helsinki, qui passe 3e, affichent des scores quasi similaires. Il faut descendre à la 7e position pour voir la première ville située hors d'Europe. Ottawa est 7e (elle perd une place), Sydney est 8e (elle gagne 2 places). Ces résultats confirment d'autres enquêtes, qui placent les pays scandinaves, la Suisse, le Canada, l'Australie, et l'Allemagne (Stuttgart et Munich sont respectivement 9e et 10e du classement) parmi les meilleurs pays où s'expatrier.

En revanche, le classement des pires villes où travailler réserve des surprises. Dubaï est avant-dernière (99e place, juste devant Cape Town). Kuala Lumpur, São Paulo, Bangkok et Buenos Aires dégringolent. Elles étaient respectivement 50e, 47e, 49e et 48e l'an dernier. Elles sont désormais 98e, 97e, 96e et 95e. Même sort pour Hong Kong, qui passe de la 45e à la 93e place. Juste devant elle, on retrouve plusieurs villes américaines (Memphis, Las Vegas…) et Séoul, qui chute de la 30e à la 88e position. Et pourtant, ces villes aussi attirent des expatriés.

Au-delà des classements : ces États qui attirent les expatriés

Dubaï compte 90% d'étrangers. La ville de tous les superlatifs profite d'une économie attractive, et a continué d'attirer les expatriés malgré la crise sanitaire. Les entreprises sont toujours plus nombreuses à s'installer, profitant d'une fiscalité attractive et de conditions avantageuses pour démarrer leur activité. Dubaï est devenue une plaque tournante des affaires internationales. Investisseurs, startupers, cadres, influenceurs, tous les profils internationaux s'y rejoignent pour faire affaire. Le faible score de Dubaï au Best Work-Life Balance 2022 s'explique notamment par un faible taux d'emploi à distance, un taux plus élevé de surmenage (23,40%), un petit congé parental (45 jours)... La santé mentale y est moins bien prise en compte, et la ville a encore à faire question inclusivité. Ces mauvais points n'empêchent pas Dubaï de faire le plein d'expatriés. La ville a accueilli 100 000 résidents étrangers supplémentaires entre 2021 et 2022.

Au Brésil, ce sont les nomades numériques qui réinventent l'expatriation 5.0. Pour eux, le pays a lancé son visa « nomade numérique ». Le pays est pourtant touché par une inflation galopante, une instabilité politique et une économie secouée par la crise. Mais le pays gagne toujours des points auprès des expatriés, attirés par un coût de la vie qui reste inférieur à celui des grandes puissances.

Si la Corée du Sud a perdu des résidents étrangers (2,04 millions en 2020, 1,96 million fin 2021), elle compte bien revenir à son record de 2019 (2,52 millions d'étrangers). La Corée du Sud a pourtant été secouée par plusieurs scandales au plus fort de la Covid. Les étrangers ne bénéficiaient pas du même traitement que les Coréens. Un racisme de longue date et toujours présent aujourd'hui, qui viserait notamment les personnes à la peau noire ou foncée. La Corée du Sud reste cependant une terre d'expatriation pour de nombreux grands voyageurs, y compris ceux potentiellement visés par le racisme rampant. Au contraire, les expatriés se font ambassadeurs de leur pays, pour faire changer les mentalités sud-coréennes.

Conclusion

L'expatriation englobe un champ bien plus large que la seule valeur travail. Les expatriés et candidats à l'expatriation ne tablent pas uniquement sur l'emploi, mais l'insèrent plutôt dans leur projet de vie. Dans quel État souhaitent-ils vivre et pour quelles raisons ? Se voient-ils immigrer durablement dans le pays ou non ? Parlent-ils la langue du pays ? Tous ces paramètres sont aussi importants que le travail, et influeront même sur lui. L'apprentissage de la langue, la maîtrise de la culture restent des éléments fondamentaux d'ouverture à l'autre et d'intégration, quand bien même les mentalités du pays ne seraient pas encore ouvertes à la présence étrangère. Pour ces expatriés, c'est justement leur présence qui favorisera les échanges entre les cultures, et permettra à d'autres de voyager dans des conditions encore meilleures.