Etre entrepreneur à Maurice selon Guillaume de Bricourt, président du Centre des Jeunes Dirigeants à Maurice

Bonjour Guillaume, pourriez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours professionnel avant votre arrivée à Maurice ?

Je suis entrepreneur depuis l'âge de 18 ans, date de la création de ma première entreprise. Avant d'arriver à Maurice en 2008, je dirigeais une entreprise que j'avais créé en 1991 du nom de D3 Studio. Cette entreprise était spécialisée dans la photographie publicitaire. Nous étions soit les sous traitants des agence de publicité, soit les prestataires d'annonceurs industriels ou distributeurs. Nous agissions dans la réalisation des prises de vues de leurs produits aux fins d'utilisations pour leurs campagne de pub, catalogues, fiches techniques. Notre projet d'expatriation est né en 2004, avec l'envie de mon épouse que je ralentisse le rythme fou dans lequel j'étais depuis que nous étions mariés, et qui impactait la famille entière. L'idée à donc été d'imaginer un break... Après 4 ans de préparation et de nombreux voyages de prospections, nous avons décidé de poser nos valises avec nos quatre enfants (16, 14, 10 et 7 ans à l'époque) à Maurice, pour 3 années sabbatiques, le temps que les deux grands qui rentraient en seconde passent le bac. Nous voulions habiter au soleil, les pieds dans l'eau, tout en étant à la "campagne", et proche d'un lycée français... En fait très peu d'autres destinations répondent au cumul de ces 4 critères. Les deux grands on eu le bac à la fin de ces 3 années, mais mon épouse avait, au bout d'un an, racheté une entreprise que j'ai rejoint en 2013. L'entreprise s'appelle Oazure Villa Maurice dont le métier principal est l'organisation de séjours en villa pieds dans l'eau à Maurice avec services exclusifs et activités à la carte.

Vous êtes le président du CJD, le Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprise, ici à Maurice. Pouvez-vous nous présenter cette institution ?

Le Centre des jeunes dirigeants est un mouvement patronal, crée en France en 1938, qui rassemble chefs d'entreprise et cadres dirigeants engagés pour mettre en œuvre un libéralisme responsable. L'ambition du CJD est de promouvoir des idées nouvelles pour rendre l'entreprise à la fois plus compétitive et plus humaine et accompagner dans sa mission, tout jeune dirigeant soucieux d'améliorer sa performance et celle de son entreprise. Le CJD Maurice fait partir d'un vaste réseau du CJD International rassemblant plus de 5 000 membres de section locales dans 16 pays (80 000 membres depuis sa création). Nous nous sommes fixé comme missions principales de réfléchir et diriger. Réfléchir, c'est pouvoir anticiper. Comprendre avant les autres tous les enjeux de notre temps pour agir au moment opportun avec assurance et détermination. C'est construire le futur de l'entreprise avec des dirigeants qui partagent les mêmes questionnements. Chaque jeune dirigeant du CJD participe naturellement à une commission, lieu de débats et d'échanges sur toutes les problématiques de l'entreprise : du management au recrutement des compétences, de l'organisation générale à la mise en place des stratégies opérationnelles les mieux adaptées en passant par le financement, l'innovation et l'ensemble des défis à venir. Diriger ça ne s'invente pas. Le CJD est une école pour entrepreneurs. École avant tout pratique : parce que diriger est bien plus complexe que seulement maîtriser la gestion ou la comptabilité. Au CJD, chaque membre bénéficie d'un cursus de formation doublement unique en France. Unique par la variété des disciplines abordées : du business plan à l'analyse financière, en passant par le développement personnel et la prise de parole en public. Unique aussi parce qu'il fait la part belle aux mises en situation réelle et aux échanges entre dirigeants, sur un mode 100% collaboratif. Pour affiner, on peut dire que le CJD est un mouvement où les entrepreneurs peuvent se retrouver, pour partager leurs expérience et se former en vue d'améliorer leur performance de dirigeant et donc de celle de leur entreprise.

Le développement durable est aujourd'hui de plus en plus ancré dans les valeurs de l'entreprise. Quelle est la place de cette notion au CJD ?

Le développement durable est un moteur de croissance. Le développement durable et la RSE constituent de formidables opportunités de développement. C'est le sens de la Performance globale, méthode développée par le CJD. Elle accompagne le dirigeant dans la construction d'une stratégie durable et responsable pour son entreprise grâce à de nombreux outils.
L'expérimentation à tous les niveaux. Le CJD confronte toujours ses idées à la réalité des territoires, des institutions et des hommes. Nos idées deviennent des propositions lorsqu'elles ont été testées et validées par nos adhérents dans leurs entreprises. Le mouvement lui-même expérimente en permanence de nouveaux fonctionnements pour conserver son dynamisme et sa capacité à anticiper.

Quels sont les avantages à venir entreprendre à l'Île Maurice ?

Avec ma femme, nous n'étions pas venu pour entreprendre à la base, nous étions surtout venus pour nous ressourcer et nous retrouver. Pour autant, nous avons re-entrepris et nous y prenons énormément de plaisir. Mêmes si rien n'est simple, les contraintes sont bien moins oppressantes et pesantes qu'en France. Fiscalité, droit du travail, règlementation en tous genre, ...

Avez-vous des exemples de success story d'expatriation d'entrepreneurs à Maurice ?

Il y en a plein, Expat.com, Oazure, Invest Place, Kaspoz, Foredeck-Consulting, Bioseanergy, Pinkart, Pongosoft, Stagissimo, French Hub, Procontact, Panacéa, Insynium, et j'en oublie des dizaines et des dizaines !

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes dirigeants souhaitant entreprendre à Maurice ?

Je pense, mais ce n'est sans doute pas possible pour tout le monde car il faut un peu de moyen, qu'il faut venir à Maurice sans idée et projet préconçu ... L'idée est d'abord de venir pour faire une pause dans sa vie d'entrepreneur, puis valider si Maurice est une destination qui vous plait, et enfin saisir les opportunités qui se présenteront à vous. Les exemples de gens qui ont voulu absolument avoir une entreprise ici avant d'arriver, sont rarement des réussites : problème de casting sur le destination qui finalement ne plait pas, erreur d'appréciation sur les métiers à développer ici, empressement à acheter et donc risque de faire une mauvaise affaire tant l'aveuglement à vouloir en acheter une est présent.