Étudiants étrangers : où pouvez-vous travailler et sous quelles conditions ?

Vie pratique
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Publié le 2022-03-09 à 11:00 par Ester Rodrigues
Les étudiants étrangers qui souhaitent être financièrement indépendants durant leur séjour à l'étranger sont souvent confrontés au besoin de trouver un emploi. Certains d'entre eux sont même contraints de travailler pour financier leurs études dans l'absence d'un soutien familial. Mais même pour ceux qui bénéficient du soutien financier de leur famille, ce budget peut s'avérer insuffisant pour avoir une vie d'expatrié comme il se doit.

Pour de nombreux jeunes étudiants, un projet d'études à l'étranger nécessite des années de préparation et de planification financière. La pandémie de Covid-19 a toutefois joué aux trouble-fêtes, ayant entraîné une véritable crise économique ces deux dernières années. Il a donc été très difficile pour ces étudiants de faire économies afin d'avoir le budget nécessaire. Ces derniers pourraient donc envisager de travailler pendant leurs études afin de subvenir à leurs besoins, mais aussi, pour mettre un peu d'argent de côté. Chose qui devrait leur permettre de voyager et mieux profiter de leur nouvelle vie à l'étranger en compagnie de leurs nouveaux amis. Mais, pour pouvoir travailler régulièrement, il est impératif de prendre connaissance des réglementations et des formalités à accomplir pour pouvoir travailler dans le pays d'accueil.

Si certains pays autorisent les titulaires de visas étudiants à travailler, dans d'autres, il est seulement possible de le faire après les études et sous certaines conditions. Mais même ceux qui l'autorisent peuvent avoir certaines restrictions. Aux États-Unis, par exemple, les étudiants étrangers titulaires d'un visa F-1 et M-1 sont autorisés à travailler, mais uniquement sur le campus et dans des programmes de formation spécifiques. En Finlande, en revanche, les étudiants étrangers peuvent désormais bénéficier de certains avantages. En effet, le pays a récemment décidé de doubler le quota de visas d'étudiants octroyé chaque année et d'augmenter le nombre d'heures de travail autorisées à partir du 1er avril 2022. En attendant que cette annonce devienne une réalité, on vous propose de découvrir les pays dans lesquels les étudiants étrangers peuvent travailler mais sous certaines conditions.

États-Unis

Les étudiants étrangers titulaires d'un visa F1 peuvent suivre une formation pratique optionnelle (OPT) qui les autorise à travailler dans leur domaine d'études, et ce, uniquement sur le campus. Ces étudiants peuvent toutefois continuer à travailler pendant une année supplémentaire au terme de leurs études. Quant aux diplômés en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), ils disposent de 3 années supplémentaires. D'autre part, les étudiants étrangers ont la possibilité de convertir leur visa F1 en visa H1B au terme de leurs études s'ils souhaitent rester plus longtemps dans le pays. Le visa H1B permet aux étudiants étrangers de travailler aux États-Unis pendant une durée de trois 3 ans, une durée pouvant être prolongée jusqu'à 6 ans.

Ces derniers doivent cependant être des étudiants à temps plein au sein d'une institution d'enseignement supérieur certifiée par l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis et le Student and Exchange Visitor Program (SEVP) pour l'OPT. Dans le cas des demandeurs de visa H1B, l'employeur doit garantir qu'il paiera au moins 95 % du salaire en vigueur à l'employé. À savoir que la durée de ce visa dépend entièrement du poste qu'occupe l'expatrié. Alors en cas de perte d'emploi, le visa n'est plus valable.

Royaume-Uni

Les étudiants étrangers au Royaume-Uni sont généralement détenteurs d'un visa Tier. Ce visa les autorise à travailler pendant 10 heures maximum par semaine à temps partiel s'ils sont inscrits à un programme de premier cycle et 20 heures maximum par semaine à temps partiel si leurs études s'ils étudient en vue d'obtenir un diplôme. La période des vacances estivales est le moment idéal pour travailler plus et mettre un peu d'argent de côté. En effet, pendant cette période, ils sont autorisés à travailler à temps plein pendant (36,5 heures par semaine s'ils travaillent sur le campus universitaire). D'autre part, ils peuvent occuper un poste à temps plein à partir de la date officielle de fin de leur cursus. En revanche, pendant leurs études, les expatriés ne sont pas autorisés à travailler en indépendant, démarrer une activité commerciale, être sportif professionnel y compris coach sportif, travailler comme animateur et exercer comme dentiste ou médecin en formation, sauf s'ils sont inscrits à un programme de base.

Auparavant, les diplômés n'étaient pas autorisés à rester plus de 4 à 6 mois au Royaume-Uni au terme de leurs études. Cette politique et l'incertitude entourant le Brexit expliquent sans doute la baisse significative du nombre d'étudiants provenant des pays de l'UE et des pays non UE. Une situation qui a poussé le gouvernement britannique à assouplir sa réglementation concernant les visas de travail post-études pour les étudiants étrangers. S'ils sont diplômés d'un établissement d'enseignement supérieur, ils peuvent demander un permis de séjour au Royaume-Uni jusqu'à 2 ans pour les détenteurs d'une maîtrise et 3 ans pour les doctorants.

Espagne

En Espagne, les étudiants étrangers détenteurs d'un visa étudiant sont autorisés à travailler 20 heures par semaine comme au Royaume-Uni. Cependant, il n'y a aucune obligation à ce que le poste ait un rapport avec leur domaine d'études. Pour ceux qui veulent faire un stage, en revanche, il faut que le poste soit lié avec leur domaine d'études et qu'un accord soit signé entre l'université et l'entreprise qui souhaite les embaucher.

Gardez en tête que le visa étudiant ne garantit pas l'autorisation de travailler. Les détenteurs du visa doivent non seulement chercher un emploi mais aussi demander une autorisation de travail à l'Oficina de Extranjeria. Le dépôt de la demande doit comprendre tous les documents requis, y compris le contrat de travail (établissant le nombre d'heures de travail) ainsi qu'une lettre d'acceptation de l'université indiquant les horaires des cours, afin qu'ils puissent évaluer si l'étudiant peut à la fois travailler et étudier. Au terme de leurs études, ceux qui souhaitent travailler à temps plein en Espagne sont tenus de retourner dans leur pays afin d'obtenir un visa de travail. Mais pour ce faire, ils doivent avoir décroché un contrat d'embauche auprès d'une entreprise espagnole.

Finlande

À partir du1er avril de cette année, la Finlande autorisera les étudiants étrangers à effectuer plus d'heures de travail. Ces réformes prévoient que les étudiants pourront travailler entre 25 et 30 heures par semaine. En outre, les heures de travail hebdomadaires seront cumulées sur une base annuelle, ce qui signifie que les étudiants étrangers pourront travailler plus de 30 heures certaines semaines et moins d'heures d'autres, tant que le nombre total d'heures reste dans la limite autorisée. Les heures consacrées aux travaux ou aux formations liés aux études qui ne sont pas de véritables emplois ne compteront pas dans la limite de d'heures de travail.

Autre proposition de cette réforme : la flexibilité pour les diplômés étrangers qui quittent le pays au terme de leurs études et décident plus tard de retourner en Finlande pour le travail. Selon cette nouvelle politique, ces derniers pourront demander un permis de séjour pour procéder à leur recherche d'emploi dans les cinq années suivant l'expiration de leur visa étudiant. Plus clairement, ils pourront aller travailler à l'étranger après leurs études, puis retourner en Finlande pour chercher un emploi s'ils le souhaitent.