Les expat et leurs projets de fin d'année au cœur de la nouvelle vague pandémique

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Publié le 2021-12-21 à 10:00 par Ester Rodrigues
Vivre à l'étranger a ses avantages, mais lorsqu'il en vient à la fin d'année, les célébrations de Noël et du Nouvel An sont toujours un challenge. Où aller ? Avec qui ? Aujourd'hui, en pleine pandémie, la situation est encore plus difficile : les expatriés pourront-ils retourner dans leur pays d'origine ou voyager ?

Alors que le variant Omicron continue à se propager, de nombreux pays appliquent des restrictions pour contenir le virus, comme l'obligation du test PCR pour les personnes vaccinées et la fermeture partielle de frontières. Cinquante et un pays ont déjà fermé leurs frontières : seuls les citoyens, les résidents ou les personnes ayant des motifs impérieux peuvent y accéder. La Suisse, le Portugal et le Royaume-Uni sont de ceux qui demandent le PCR pour tous ceux qui entrent dans le pays.

Projets pour Noël

Miranda Fiedler, une expatriée suisse en Espagne, voudrait se rendre dans son pays d'origine pour Noël. « Cette année, j'ai l'intention de passer Noël avec ma famille dans mon pays d'origine et de traverser la frontière pour rendre visite à ma famille allemande si les restrictions liées au coronavirus le permettent encore ». L'année dernière, Miranda n'a pas passé Noël dans son pays d'origine, car elle était au Pérou. Cela fait presque deux ans qu'elle n'a pas revu une partie de sa famille. Même si elle doit fournir un test PCR, cette année elle aura droit à « un Noël plus normal ».

Julia Bahia, une expatriée Brésilienne en Espagne, ne rentrera pas car les vols vers l'Amérique du Sud coûtent. Elle a donc prévu de dîner avec des amis rencontrés lors de ses études à Madrid. Comme il y a beaucoup d'expatriés dans la même situation que Julia, un dîner dans le pays d'accueil peut être une bonne idée, même si ce n'est pas forcément le genre d'activité que vous recherchez. « Comme il s'agit d'expatriés venus des quatre coins du monde, chacun va préparer un plat typique de sa région et nous ferons de ce moment de fête un échange culturel ».

Le Nouvel An

Avant la pandémie, les projets pour la Saint Sylvestre se faisaient bien en avance. Mais comme pour beaucoup d'autres choses, la COVID-19 a changé la donne. Si les expatriés ont quelques idées en tête pour Noël, pour le Nouvel An, ils ne savent pas trop à quoi s'attendre. « Je serai dans mon pays d'origine, la Suisse, car j'ai réservé des billets pour y être pendant toute la durée des vacances », explique Miranda.

Julia, qui n'a pas encore finalisé ses projets, prévoit quant à elle de faire un voyage dans la mesure du possible. « Je vais probablement me rendre dans une autre ville d'Espagne (peut-être Barcelone) avec des amis brésiliens. On verra ce qu'il y a à faire pour le Nouvel An. Nos attentes sont déjà différentes de ce que nous faisons habituellement pour le Nouvel An au Brésil. » Pour elle, rencontrer d'autres expatriés brésiliens l'aide à se sentir moins seule. Cette période de l'année est importante. « Le réveillon du Nouvel An est un moment que j'ai toujours passé avec des amis, alors cela m'aide à me sentir à l'aise. »

Les expatriés sont contraints de s'habituer aux défis en cette période de pandémie. Beaucoup d'entre eux n'osent pas faire des projets sur le long terme par risque d'annulation. C'est, d'ailleurs, ce qui est arrivé au voyage d'une semaine en Égypte que Miranda avait prévu pour janvier. « Mes vols ont été annulés à cause du variant Omicron. »

En plus de la Covid-19, les expatriés doivent faire face à des problèmes d'ordre relationnels. Comme ils sont absents la plupart du temps, il est difficile de garder contact avec leurs proches et amis, par exemple. Par conséquent, certaines amitiés ont tendance à se briser ou disparaître, comme le raconte Miranda : « Mon principal groupe d'amis s'est désintégré petit à petit car nous avons tous commencé des études et des carrières différentes et avons construit de nouveaux cercles. » Et pour couronner le tout, que les expatriés puissent sortir ou non, les grands événements en intérieur risquent d'être annulés en raison des nouvelles restrictions liées à la nouvelle vague pandémique.

D'un autre côté, Miranda voit cette période de l'année comme une chance de renouer avec de vieux amis et de voir son petit ami. « Bien sûr, je préférerais partir en vacances au soleil quelque avec lui plutôt que de rester dans le froid de la Suisse, mais cette année, ça sera difficile. »

Loin de chez soi à la fin de l'année

Même si cela peut être un peu cliché, de nombreux expatriés ne ressentent pas le dépaysement. Après avoir vécu dans 6 pays différents, Miranda se sent chez elle partout. « Je me sens différente dans chacun d'eux ; chaque endroit renvoie à une version différente de moi-même. Il est donc difficile de se sentir complètement chez soi dans un seul endroit, car il y aura toujours des personnes et des choses qui manquent. »

Les expatriés qui passent leur fin d'année à l'étranger sont confrontés à plusieurs défis. Pour Julia, il sera difficile d'être loin de chez elle. « Je me sens un peu triste d'être loin de ma famille et de mes amis. Je suis très proche de mon cercle, et je vais ressentir ce manque cette année, surtout en cette période pandémique. »

Qu'est-ce qui manque aux expats ?

Qu'il s'agisse de nostalgie, de la présence de la famille et des amis, du climat ou de la nourriture, les expatriés ressentent toujours un manque considérable, surtout en cette période, et ce sentiment peut être particulièrement accablant pendant les fêtes de fin d'année. « La culture et la cuisine brésiliennes me manquent, mais je me concentre sur ce que je gagne à être là où je suis : les nouvelles expériences, la nouvelle façon de voir la dynamique sociale et culturelle de l'Europe, et les possibilités qui s'ouvrent en étant dans un pays étranger. »

S'ouvrir à la possibilité de vivre dans un autre pays n'est pas chose facile, mais en même temps, cela apporte une découverte qui n'est compréhensible que lorsqu'elle est vécue. Miranda regrette les choses typiques de son pays : le chocolat et les montagnes. Mais heureusement, cette année, elle aura l'occasion de skier pendant quelques jours si la Suisse maintient l'activité ouverte à tous. « C'est l'une des choses que je préfère, mais je n'ai pas pu le faire souvent ces dernières années. » Bien que sa famille, son petit ami et ses anciens amis lui manquent, vivre en Espagne lui permet d'étudier pour le master qu'elle voulait en un an au lieu de deux. « D'ailleurs, ce qui m'a poussée à venir en Espagne, c'est le climat plus chaud et les gens plus chaleureux. C'est incroyable d'être entourée d'un groupe de personnes aussi divers. Cela ne serait pas arrivé si j'étais resté en Suisse. »