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Pourquoi les expats sortent tout le temps

groupe d'amis au restaurant
zoranzeremski / Envato Elements
Écrit parLaura Barangerle 01 Décembre 2025

La fête, ce n'est plus seulement le samedi soir. C'est un lifestyle, un art de vivre à part entière. Pour de plus en plus d'expatriés, notamment jeunes (mais pas que), la vie à l'étranger est aussi celle des soirées sans fin, des apéros improvisés et des afters qui débordent sur le lendemain. De Lisbonne à Bangkok, de Barcelone à Bali, on croise ces noctambules décomplexés qui ne veulent plus attendre le week-end pour s'amuser. Mais comment font-ils pour tenir ce rythme ? Et surtout, pourquoi ce besoin (presque vital) de sortir tout le temps ?

Un quotidien sous le signe du social

Pour de nombreux expats, la vie à l'étranger est un accélérateur du lien social. On arrive sans réseau, sans famille, parfois sans attaches. Alors on crée du lien vite, et souvent dans les lieux les plus festifs : rooftops, bars à tapas, clubs électro, soirées stand-up, karaokés, apéros plages… Les relations se font à la vitesse d'un cocktail commandé au comptoir.

« À Bali, je n'ai pas mis un mois à avoir un groupe d'amis. Tout s'est passé en soirée. Tu parles à un Français, il t'introduit à un Australien, puis à une Italienne, et en 10 jours t'as un agenda de ministre », confie Hugo, 34 ans, digital nomad.

Et quand la fête devient le point d'ancrage, les sorties ne sont plus des exceptions. Elles sont la norme.

Le télétravail a changé la donne

Le travail à distance a complètement redessiné les rythmes de vie. Finis les horaires rigides et les vendredis soirs comme seul horizon d'éclat. Désormais, un mardi peut être une soirée de feu. Et un jeudi matin, une grasse mat' stratégique après une session DJ sur une terrasse.

« Je bosse de 14 h à 21 h, ça me laisse mes matinées et mes nuits libres. Et franchement, j'adore cette liberté-là », raconte Alexia, expatriée au Panama.

Certains adaptent même leur agenda pour intégrer les fêtes à leur planning pro. Brunch le lundi, coworking l'après-midi, afterwork le mercredi, open mic le jeudi… Tout est millimétré pour maintenir une vie festive, sans sacrifier ses projets.

Des villes taillées pour la fête

On ne choisit pas sa ville d'expatriation par hasard. Certaines destinations sont devenues de vrais aimants pour les fêtards internationaux.

  • Barcelone : pour la musique, les bars de quartier et les rooftops sur fond de coucher de soleil.
  • Lisbonne : pour les soirées dans les rues de Bairro Alto, les festivals de musique, les fêtes de warehouse à Marvila.
  • Bali : pour ses beach clubs, ses full moon parties et ses fêtes wellness où on danse pieds nus sous les étoiles.
  • Bangkok : pour l'intensité, les contrastes, et les bars clandestins où la techno flirte avec les néons.
  • Mexico City : pour les nuits colorées, les reggaetón parties, les DJ sets dans des lieux improbables.
  • Ibiza : pour son ADN électro, ses afters au lever du jour et son art de la fête comme religion locale.
  • Tulum : pour ses DJ internationaux et ses cocktails servis à la lueur des bougies dans la jungle.
  • Ho Chi Minh-Ville : pour sa scène underground qui monte, ses soirées sur les toits et son énergie débordante dès la tombée de la nuit.
  • Buenos Aires : pour ses nuits qui commencent à 2 h du matin, ses clubs de cumbia et ses ambiances enivrantes jusqu'à l'aube.
  • Londres : pour sa diversité musicale, ses warehouse parties et ses pubs où l'afterwork peut vite déraper.

Ces villes vibrent au rythme de leurs soirées. Et leurs communautés d'expats sont souvent les plus fidèles au poste quand il s'agit de faire durer la fête.

Une organisation (presque) militaire

Sortir tout le temps ne veut pas dire sortir n'importe comment. Les vrais expats fêtards le savent : tenir la cadence, ça se planifie.

  • Des groupes WhatsApp tournent à plein régime pour partager les bons plans.
  • Les applis comme Meetup, Eventbrite, Facebook Events, ou encore Partyful sont scrutées tous les jours.
  • Certains tiennent même un agenda de soirées, entre apéros, anniversaires, concerts et soirées communautaires.

Et pour tenir, il faut aussi maîtriser l'art de l'optimisation :

  • Dîner léger avant de sortir ;
  • Dormir en décalé ;
  • Pratiquer le « dry week » pour récupérer ;
  • Alterner gros événements et petits comités ;
  • Et surtout… savoir quand rentrer.

« Je me suis fixé une règle : pas plus de deux nuits blanches par semaine. Sinon je deviens un zombie », rigole Zoé, installée à Lisbonne depuis deux ans.

Une nouvelle vision de la fête

Contrairement à l'image qu'on pourrait s'en faire, cette vie festive n'est pas forcément une fuite en avant. Elle est souvent consciente, assumée, choisie. Il y a un vrai plaisir à rencontrer, vibrer, se relier à l'instant présent.

Les formes de fêtes ont aussi évolué :

  • Moins d'alcool, plus de cocktails sans sucre, de bières artisanales ou de mocktails.
  • Moins de boîtes classiques, plus de soirées collectives dans des lieux atypiques (galeries, friches, rooftops, jardins).
  • Moins de consommation, plus de lien : on fête pour se connecter, pas juste pour se défoncer.

« On est toute une bande à sortir ensemble. Et on a tous nos limites. Ce n'est pas une vie de débauche, c'est une vie intense, mais joyeuse », raconte Elsa, installée à Mexico.

Quand la fête devient outil d'intégration

Dans beaucoup de pays, faire la fête, c'est aussi un moyen de s'intégrer. On découvre la culture locale, les musiques, les danses, les rythmes et les goûts.

À l'île Maurice, par exemple, les fêtes sur la plage, les soirées séga, les week-ends entre amis avec BBQ et ravanne sont des lieux d'échange culturel aussi puissants qu'un cours de langue.

Même chose à Berlin avec ses clubs underground et ses scènes queer ouvertes à tous, ou à Medellín avec ses soirées salsa où l'on danse sans connaître personne, juste pour le plaisir de partager.

Et le budget dans tout ça ?

Oui, sortir tout le temps a un coût. Mais les expats fêtards sont souvent créatifs pour économiser.

  • Ils repèrent les happy hours.
  • Ils vont en soirée chez les gens plutôt qu'aux bars.
  • Ils se cotisent pour des événements.
  • Ils ne prennent pas de taxi seuls.
  • Ils économisent sur d'autres postes (logement en colocation, restos limités).

« Je dépense plus en soirées qu'en shopping ou en resto. C'est mon choix. J'achète moins, je vis plus », dit Charlotte, installée à Koh Tao.

Une parenthèse ou un vrai mode de vie ?

Pour certains, cette vie rythmée par la fête est une parenthèse dorée, une période de liberté entre deux étapes de vie. Pour d'autres, c'est un équilibre durable, un style de vie basé sur l'intensité, les rencontres et la joie. Et parfois, ça évolue. Avec le temps, certains ralentissent, troquent les fêtes pour les dîners entre amis, ou remplacent l'after par le brunch du dimanche. Mais tous gardent la même envie de lien, de vibration et de moment suspendu. Et pour beaucoup, vivre à l'étranger, c'est précisément ça : vivre fort, maintenant.

Ce qu'on retiendra

Vivre pour faire la fête n'est plus une lubie d'étudiant. C'est un vrai phénomène social qui redéfinit les contours de la vie d'expat. Un quotidien fait de rencontres, de liberté, de rythme personnel. Et surtout, de communautés joyeuses et organisées, qui dansent entre deux visios, rient entre deux deadlines et célèbrent la vie au jour le jour.

Est-ce que ça peut durer ? Peut-être pas éternellement. Mais tant que l'envie de danser est là, pourquoi se priver ?

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A propos de

Globe-trotteuse dans l’âme, j'aime donner vie aux idées, aux histoires et aux rêves les plus fous. Aujourd’hui installée à l’île Maurice, je prête ma plume à Expat.com et à d’autres projets inspirants.

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